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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

jeudi, mars 05, 2009

ISMAËL ET ISAAC


Sur quoi repose donc la grandeur d'Israël, selon les desseins divins?

Pour le montrer, Dieu donne à Abraham deux fils. L'un, de son esclave Agar, qui naît d'une façon courante et naturelle, et reçoit le nom d'Ismaël. L'autre que, contre tout espoir, lui enfante sa femme Sarah dans sa vieillesse, conformément à la promesse de Dieu, et qui est appelé Isaac.

Avec Isaac et avec sa descendance après lui, Dieu confirme le pacte conclu avec Abraham. À Ismaël, le Seigneur octroie aussi une bénédiction purement matérielle, lui promettant de le faire chef d'un grand peuple. De cet Ismaël descendent les Arabes actuels, qui se sont opposés si âprement à l'entrée des juifs en Palestine. Comme Ismaël, le fils de l'esclave, se moquait d'Isaac et le persécutait, Abraham, sur l'instance de Sarah sa femme et conformément à l'ordre de Dieu, dut le mettre à la porte de chez lui. (Voir la Genèse, ch 21)

Que signifient ces deux fils d'Abraham, Ismaël et Isaac? Saint Paul, le grand Apôtre des mystères de Dieu, nous explique qu'en Ismaël et Isaac sont préfigurés deux peuples. (Saint Paul aux Galates, 4)

Ismaël qui naît le premier d'Abraham comme fruit naturel de son esclave Agar, figure la Synagogue des juifs, qui se fait gloire de venir de la chair d'Abraham. Isaac par contre, qui naît miraculeusement d'après la promesse divine, de la stérile Sarah, représente et figure l'Église, qui est née, comme Isaac,
par la foi en la promesse du Christ.

Ce n'est donc pas la descendance charnelle d'Abraham qui sauve, mais son union spirituelle par la foi au Christ.

Le peuple juif, formé en Abraham, ce n'est pas précisément par son union charnelle avec Abraham, mais en s'assimilant dans la foi, en croyant au Christ, qu'il pourra atteindre son salut.

Tous ceux qui s'unissent au Christ forment la descendance bienheureuse d'Abraham et des Patriarches, et sont l'objet des Divines Promesses. L'Église est Sarah rendue féconde par la vertu de Dieu. L'esprit vivifie, et la chair, au contraire, ne vaut rien, dira plus tard Jésus-Christ. (Saint Jean, 6)

Pourrait-il arriver que ce peuple, ou une partie de ce peuple, uni par des liens charnels à Abraham, croie que cette seule union généalogique soit celle qui justifie et qui sauve?

Si. Cela pouvait arriver. Et c'est arrivé... Et pour le préfigurer, commente l'Apôtre Saint Paul, Dieu fit en sorte "qu'Abraham eut deux fils, l'un de l'esclave et l'autre de la femme libre. Mais Celui de l'esclave naquit selon la chair; au contraire, celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse".

Tout cela fut dit par allégorie pour signifier que le simple fait d'une union charnelle à Abraham est représenté en Ismaël, le fils de l'esclave, et l'imitation d'Abraham par la foi en Jésus-Christ figure en Isaac, le fils de la Promesse.

Aussi faut-il distinguer entre les vrais israélites, parce qu'ils imitèrent sa foi en Dieu en croyant en Jésus-Christ - ce sont ceux figurés par Isaac - et les Israélites qui descendent d'Abraham par la chair sans imiter sa foi - ce sont ceux préfigurés par Ismaël -.

Ismaël persécutait Isaac. Et saint Paul, le commentant, ajoute: "Mais comme alors l'enfant de la chair persécutait l'enfant de l'esprit, il en est encore ainsi maintenant", (Gal 4,29)

Voilà qui exprime la nécessité théologique de ce qu'Ismaël persécute Isaac, que la Synagogue persécute l'Église, que les juifs qui ne sont unis à Abraham que par une union charnelle persécutent les chrétiens, qui sont, eux, les véritables israélites, unis par la foi au Christ.

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