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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

vendredi, janvier 05, 2007

LOGE L'ÉMANCIPATION EN 1892 AU QUÉBEC, LE GRAND ORIENT DE FRANCE, GROULX, Elzéar-Alexandre Taschereau, Edouard Fabre, Louis-François Laflèche


GUERRE RELIGIEUSE DE CENT ANS

Ainsi que l'indique le titre de cette première section, nous commençons par établir l'aspect historique du laïcisme au Québec. Beaucoup, sans doute, ne sont pas conscients du fait que cette guerre idéologique dure depuis plus de cent ans. Ce n'est donc pas un fait nouveau. Ce premier document, tiré de la revue Humanisme (organe officiel de communication du Grand Orient de France) et intitulé Une loge du Grand-Orient au Québec en 1892, établi clairement le bien-fondé de l'enracinement laïciste au Québec. Cela implique indubitablement que le rapport Proulx n'est pas le point de départ du projet laïque, mais la tentative d'un couronnement qui rompt le silence des années «tranquilles» de la Révolution et qui rouvre les hostilités sur le ton d'une guerre à finir.
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UNE LOGE DU GRAND-ORIENT AU QUÉBEC EN 1892

REGLEMENT
DE LA
R. L’ÉMANCIPATION
A L’OR. DE MONTREAL
(CANADA)
SOUS L’OBED. DU GR. OR. DE FRANCE
Régulièrement constitué le 14e jour du quatrième mois de la V. I. 5896
Précédé de la Table des Préceptes Maçonniques
Homologué Par le Conseil de l’Ordre dans sa séance du 7 février 1898 (E. V.)
MONTRÉAL
ALPH. PELLETIER, IMPRIMEUR-ÉDITEUR
rue Saint-Laurent
1898

Humanisme, revue du Grand-Orient de France, décembre 1975

Dans l'histoire de la Franc-Maçonnerie au Québec, l'Emancipation a été la première Loge à s'engager socialement.

Affiliée au Grand Orient de France, elle est fondée en 1892 par Honoré Beaugrand, directeur du quotidien la Patrie et ancien maire de Montréal.

L'Emancipation souhaitait améliorer l'instruction publique chez les Canadiens français. Les Maçons réclamaient entre autres la création d'un ministère de l'Education, l'enseignement gratuit et obligatoire et des salaires convenables pour les instituteurs.

Combattre en faveur d'un tel progrès, en 1892, au Québec, c'était s'opposer directement à l'Éeglise qui contrôlait l'enseignement à tous les niveaux. Un ministère de l’Éducation aurait rendu caduc un "conseil de l’instruction publique" où régnaient les évêques en vertu d'une législation basée sur les idées les moins progressistes du catholicisme de cette époque.

Encore aujourd’hui, bien que le Québec ait enfin obtenu, en 1960, ce que l'Emancipation demandait en 1892, les exégèses catholiques de la Franc-Maçonnerie présentent toujours cette Loge du Grand Orient comme une destructrice de l'idéal chrétien dans la province (1).

C’est que, jusqu'à une époque toute récente, l'histoire québécoise a été le monopole des clercs. D'ailleurs, l'historien typique d'une conception cléricale de l'histoire, le chanoine Lionel Groulx, a fait école. Et ce sont ses disciples qui orientent actuellement la pensée historique au Québec, tout en amenuisant l'angélisme et le fanatisme de Groulx, dénonciateur du "rôle obscur" des Juifs et des Maçons dans l’histoire québécoise.
Les ouvrages de Groulx ne cessent d'être réédités par les puissants éditeurs des maisons religieuses. Il est symptomatique de constater encore que son histoire, qui est en fait la promotion d'une idée, à savoir que les Canadiens français doivent tout à l'Eglise, est l’objet d'un battage publicitaire intense. (2)

Alors qu'on vient d'inaugurer une ligne de métro, on n'a pas manqué de nommer l'une de ses stations, "Lionel-Groulx". Par contre le terminus s'appelle "Honoré-Beaugrand". C'est un hommage à l'un des plus grands démocrates que le Québec ait connu et qui n'a jamais caché son appartenance à la Maçonnerie.

C'est un peu, malgré Groulx, la réhabilitation de la Loge l’Emancipation dont nous allons suivre le cheminement dans un Québec d'ancien régime.

La lutte antimaçonnique

La Franc-Maçonnerie a vraiment pris son essor en Nouvelle-France, le 28 novembre 1759, lorsque les Loges des armées du général Wolfe, dans la ville de Québec conquise, ont constitué une grande Loge provinciale.

Malgré les nombreuses bulles des papes, aucun évêque canadien n'avait osé dénoncer la Maçonnerie antérieurement au règne du pape Léon XIII. Les attaques viendront juste avant la parution de l'encyclique Humanum genus, le 20 avril 1884, et la naissance de l’Emancipation. Il est évident, dès lors, que l'offensive antimaçonnique veut contrer l’idéal de l'Ordre, qu'importe l’obédience ou le rite. Car le Grand Orient de France n'avait encore aucune Loge au Québec.

Il faut toutefois noter que les idées sur l'instruction publique, qui seront celles de l’Emancipation, sont déjà préconisées dans la Patrie que dirige Honoré Beaugrand. Ainsi, celui-ci écrit-il, dans l’édition du 26 novembre 1880, qu'il est nécessaire de promouvoir la diffusion de l’instruction parmi les masses, soit en la rendant gratuite, soit en la mettant à la portée des pauvres.

Ce sont tout d'abord des "catholiques éclairés" qui, le 14 juillet 1881, font état, dans une supplique adressée à Léon XIII, de l'influence de la Franc-Maçonnerie au Québec (3).

Le pape apprend ainsi qu'il s'est formé des écoles qui, sous différentes formes et de diverses manières, n'ont cessé, de concert avec la Franc-Maçonnerie, de combattre la doctrine et les oeuvres catholiques.

... les adeptes des sociétés secrètes, ajoutent-ils, sont d'autant plus dangereux qu’ils n'arborent jamais franchement leurs couleurs, mais qu'au contraire ils se proclament catholiques dévoués, tout en travaillant sans cesse à miner sourdement et à ruiner partout les saines doctrines et l’esprit de l’Église.

... cette guerre à l’Église du Christ se traduit surtout dans le travail constant bien que caché, auquel ils se livrent pour détruire l’influence du clergé dans toutes les matières sociales, et dépopulariser, ruiner ou décourager les institutions et les oeuvres les plus chères au coeur de l’Église; c'est ainsi qu’ils crient sans cesse contre divers ordres religieux; qu’ils méprisent, cherchent à décourager par tous les moyens, et même ridiculisent les congrégations de la Sainte Vierge, les cercles catholiques, la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus, etc. C'est ainsi encore qu’ils persécutent constamment les catholiques dévoués qui, suivant le conseil du saint pontife Pie IX, votre prédécesseur, consacrent leurs veilles à écrire des livres et des journaux pour la propagation de la bonne doctrine, et qu’ils soulèvent contre eux les préjugés et les haines et emploient tous les moyens de les déconsidérer et de les ruiner.

Ce texte contient déjà toutes les armes antimaçonniques qu'on utilisera ultérieurement au Québec. Alors que le catholicisme est tout-puissant, il est présenté comme menacé par une force obscure, mystérieuse et haineuse. Tout opposant à l’Église, de par cette opposition même, devient un "Maçon" qu'il soit ou non initié.

Le premier évêque à brandir l’épouvantail est Mgr Louis-François Laflèche, de Trois-Rivières. Pour quiconque, écrit-il en 1882, sait observer la marche des faits, et saisir le fil conducteur qui les dirige, il est visible que l’influence maçonnique est la grande force qui rallie les ennemis de l’Église, au Canada comme ailleurs, et leur indique les points qu'il faut battre en brèche (4).

Le 1 juin 1883, l’archevêque de Québec, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau publie un mandement sur les sociétés secrètes. Il y dit que l'adhésion à de tels organismes est défendue aux catholiques, sous peine d'excommunication. Il en profite pour mettre en garde ses fidèles contre certaines dénonciations calomnieuses: il est très grave, précise-t-il, d'accuser faussement d'être un Franc-Maçon...

L'idée de toute-puissance que l’on cherche à attribuer à la Franc-Maçonnerie est atténuée dans un mandement de l'évêque de Montréal, Mgr. Edouard Fabre, lu dans toutes les églises, le 25 mai 1884.

Nous ressentions une honte indicible, écrit l’évêque, et un serrement de coeur inexprimable, il y a quelques jours, à lire dans un journal européen que surtout le Canada faisait le scandale chrétien par le nombre des membres des sociétés secrètes qu'il renferme et par la puissance qu'elles y exercent. Ah! si cela était vrai, quelle humiliation pour nous! Non! Grâces en soient rendues au Ciel, nous avons conservé la foi de nos pères, et la religion parmi nous est première institution que nous ayons appris à vénérer, à laquelle nous sommes attachés de coeur et d’âme; ei pas un titre de gloire ou un sujet de vanité pour les catholiques de ce pays de figurer sur les listes des des Loges maçonniques... (5)

Le clergé veut bien combattre la Franc-Maçonnerie. Mais de là à la représenter victorieuse, il y a une marge. D’où l’intervention de Mgr. Fabre.

Mgr. Laflèche, qui deviendra grand adversaire de l'idéal maçonnique au Québec, s'écrie dans un prononcé à Trois-Rivières, le 4 juillet 1884 (6):
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(1) Offensive maçonnique à Montréal in Carrefour chrétien, juin 1976: Catholicisme et Franc-Maçonnerie in le Devoir, le 2 avril 1976. Dans ces articles, écrits par des prêtres, la Loge l’Emancipation prend un visage diabolique.

(2) En juin 1976. la maison Fides, des Pères de Sainte-Croix, réédite l’Histoire du Canada français, de Groulx, pour la première fois en format de poche.


(3) Cette supplique est envoyée dans le contexte d’un conflit entre l’université Laval de Québec et un groupe de catholiques intransigeants de Montréal, les auteurs du document, désireux d’empêcher l’expension de cette université où quelques médecins anglophones et maçons étaient professeurs.

(4) Conclusion du Mémoire sur les difficultés religieuses au Canada.

(5) Le Journal de Rome écrivait le 16 avril 1884: En combien de pays, malgré la défense formelle de l’Église, la Franc-Maçonnerie n’a-t-elle pas séduit jusqu’à des catholiques; faut-il rappeler ces tristes compromissions, sinon ces adhésions déclarées qui, en Portugal, au Brésil, dans l’Amérique du Nord, au Canada surtout, décourageant les fidèles du Christ, étonnent et scandalisent le reste de l’univers...

(6) À l’occasion des fêtes du 250e anniversaire de fondation de Trois-Rivière.

ÉCOLE LAÏQUE: LANGAGE DIGNE DES TALIBANS LAÏCISTES WALDEK-ROUSSEAU ET COMBES, DE 1880 À 1912

Panorama du champ bataille
Depuis une cinquantaine d'années, il s'était établi, au Québec, une trêve dans la guerre plus que centenaire des écoles. Les forces anti-Dieu, sous le couvert du rapport Proulx, ont brisé cette trêve. Réunies sous la bannière de la «laïcité», elles ont pris le contrôle total - par le truchement du ministère de l'Education du Québec - des structures du système scolaire: de la maternelle au secondaire. Leurs objectifs étaient clairement définis par les recommandations no 5 et 4 du rapport qui exigent:

a.) ... en lieu et place des enseignements religieux catholique et protestant, un enseignement culturel des religions obligatoire pour tous. (Recommandation no 5) Cette recommandation a été entériné par le ministre Fournier du Parti Libéral du Québec.

b.) que la Loi sur l'instruction publique précise que les valeurs et les croyances propres aux confessions religieuses ne peuvent servir de critères pour l'établissement d'une école à projet particulier. (Recommandation no 4) Ensemble, ces deux recommandations verrouillent, pour de bon, la porte du Goulag religieux dans lequel on veut nous enfermer. Plein de l'arrogance d'un adversaire qui se voit déjà vainqueur, les anti-Dieu, dans la recommandation no 9, se permettent d'entrer dans les détails. Ils y recommandent: ... que le gouvernement détermine les buts généraux du service d'animation de la vie religieuse et spirituelle dans les régimes pédagogiques, comme il le fait pour les autres services complémentaires; que les conseils d'établissement en définissent les programmes d'activités en conformité avec les buts généraux; que les commissions scolaires fixent les critères d'embauche des animatrices et animateurs de ce service, en conformité avec ces mêmes buts généraux et de manière non discriminatoire. Langage digne des marxistes de Moscou et, plus spécifiquement, de celui tenu par les fascistes laïcistes de l'ère Waldek-Rousseau, Combes et cie, en France, de 1880 à 1912. Sous le régime Proulx, l'Etat s'arroge le pouvoir d'établir les buts et normes de la moralité civique ainsi que «de la vie religieuse et spirituelle... comme il le fait pour les autres services complémentaires! Avec une naïveté quasi enfantine, les auteurs prétendent se faire pardonner une telle dictature en ajoutant "de manière non discriminatoire" à la fin de la locution. Pour qui prennent-ils les Québécois religieux? Nous venons de parler de dictature religieuse. Nous croyons que tout citoyen qui fera une lecture objective des trois recommandations citées ne pourra qu'en venir à la même conclusion. Dans un pays où l'Etat, "en lieu et place des enseignements religieux catholique et protestant", impose "un enseignement culturel des religions obligatoire pour tous; "dans un pays où ce sont les fonctionnaires du ministère de l'Education qui, seuls, de leur propre chef, sont autorisés à définir et à imposer les buts, les normes et le code moral de la religion laïciste, il y a bel et bien dictature religieuse. Nous apprécions qu'ici les laïcistes, avec la suffisance intellectuelle qui les distingue, croient pouvoir démolir le scénario que nous venons d'esquisser en se référant aux quatre derniers mots de la recommandation no 9 qui stipulent que le processus de déculturation, auquel ils vouent le peuple du Québec, se fera «de manière non discriminatoire». «Voilà messieurs, s'exclament-ils, le problème disparaît.» Pas du tout, devons-nous répondre. Le langage de la recommandation no 5, pierre angulaire de l'édifice proulxien, déclare, on ne peut plus clairement, que «l'enseignement culturel des religions sera obligatoire pour tous». Personne n'aura le droit de s'y soustraire légalement. Elle le sera en 2008. Or, si nous ne nous trompons pas, dans l'équipe Proulx il y a des légistes. Ils savent donc, beaucoup plus clairement que nous, simples laïcs, que, dans un Etat de droit codifié, la moindre dérogation au moindre règlement rend le citoyen possible d'amende ou de prison. Tout plaidoyer s'appuyant sur la vague notion d'un laïcisme "ouvert", d'une démocratie, d'une neutralité ou autre se verrait rejeté du revers de la main. D'ailleurs, les notions d'ouverture et de neutralité, quand elles sont appliquées à une philosophie de vie qua religion - deux termes synonymes quant au fond - sont inopérantes. Incidence Abordons maintenant un sujet tabou. Il s'agit des conséquences et dangers que peuvent encourir ceux qui, dans notre société, s'attaquent à la religion maçonne. Nous avons été soumis à des pressions cherchant à nous dissuader de mettre en cause, ouvertement, le lien entre la laïcité et la Franc-maçonnerie. Ces pressions émanaient de sources diverses. Il y en avait, évidemment, qui venaient de milieux catholiques. Certains de ceux-ci y voyaient une erreur de tactique, ou encore, une stratégie vaine, voire contre-productrice. Des tractations clandestines seraient préférables, nous disaient-on. D'autres avertissements nous venaient de maçons et d'ex-maçons. Ceux-ci, dans un esprit de charité, dont nous sentions la sincérité, nous suppliaient de nous désister. Mais, évidemment, pour des motifs diamétralement opposés à ceux du premier groupe. Connaissant le modus operandi, la culture des loges, ils nous avertissaient que notre démarche était «dangereuse». Nous leur en sommes reconnaissant. Mais à eux, comme à ceux du premier groupe, nous nous voyons tenus, en conscience, de répondre: risques il y a, cela nous le réalisons, mais nous devons procéder. La vie est un immense risque, «surtout pour le chrétien». Aux premiers, nous indiquons que qui veut vaincre dans une bataille, de quelque nature que soit celle-ci, se doit d'affronter l'adversaire carrément. La clandestinité, plus souvent qu'autrement, peut jouer de mauvais tours. Aux seconds, nous répondons que des risques nous en avons assumés, et de considérables, tout au long d'une vie qui, maintenant, tire à sa fin. Jamais dans le passé nous nous sommes dérobés à un défi. Dans les circonstances présentes où l'enjeu est la destinée d'un peuple, nous ne pouvions pas nous désister. C'eût été poltronnerie. Car, messieurs, ne nous illusionnons pas. C'est bel et bien la destinée de notre petit peuple qui se joue en ce moment. Trop peu sont ceux qui semblent en être conscients. Et malheureusement l'apathie la plus totale et inexplicable se trouve dans les rangs de l'élite responsable des âmes et, d'une façon générale, du bien-être moral de toute la société. Quiconque possède un minimum de sens historique, et qui est au courant de la dynamique du conflit, ne peut que réaliser que le rapport Proulx soit l'aboutissement d'une guérilla, plus que centenaire, dirigée par les forces maçonnes et leurs nombreux alliés. Elles ont oeuvré, avec diligence, en s'infiltrant systématiquement dans les postes de commande de tous les milieux - sans exceptions. Leur réussite est remarquable. Elles ont, comme de raison, un gros atout. Elles opèrent dans l'anonymat et la dissimulation. De plus, leur tâche est facilitée par le fait que leur éthique n'a d'autre point d'ancrage que le relativisme et l'individualisme libéral. Tout cela dit, le fait est qu'elles ont mené une excellente campagne. Nous les en félicitons. Se peut-il, par contre, que les auteurs du rapport aient commis l'erreur commune à tous ceux qui sont trop sûrs d'eux-mêmes? Le titre même du rapport, dans sa version française, n'était pas un choix des plus heureux. Ils y mettaient toutes leurs cartes sur la table et s'assuraient d'avoir fait le plein de leurs adversaires. En effet, les mots «laïcité et religions», témoignent d'une grande présomption. C'est un défi lancé non seulement aux chrétiens, gente un peu trop conciliante, mais aussi à toutes les autres religions. Dorénavant, avec ce titre, le laïcisme entre directement en conflit avec tous les autres «ismes». Plus imprudent encore est le choix des termes dans lesquels leur programme est couché. S'agissait-il d'une oeuvre purement littéraire, cela frôlerait le plagiat. Nous faisons ici allusion au concept d'«éducation culturelle des religions». C'est là leur outil le plus efficace lorsqu'ils travaillent à la conversion de nouveaux adeptes. Dans les loges et les temples (églises maçonnes), les termes utilisés sont: déculturation et reconversion culturelle. Quant à la locution «éducation laïque obligatoire», c'est l'étendard même de toutes les forces ou sectes des «courants de pensée séculière». Procédure et évaluations Ainsi qu'indiqué, nous tenons les forces des «courants de pensée séculière» en grand respect. Elles ont plus de deux siècles d'apprentissage dans leur combat pour l'«éducation laïque obligatoire». En particulier, elles sont riches de leurs expériences en France. Quant aux effectifs de leur clergé, c'est-à-dire les maçons, ceux-ci dépassent 280 000 seulement au Canada et comptent plus de 4 100 000 membres aux U.S.A. Ajoutons le fait que chaque membre du dit clergé (les maçons) est adulte et à l'aise et que de toute évidence les forces chrétiennes, musulmanes, juives, hindouistes, bouddhistes et autres font face à un adversaire de taille. La contribution que nous pouvons apporter à ce conflit, est, il va de soi, minime.

jeudi, janvier 04, 2007

MÉTAPMOPHOSE DU MINISTRE DE L'ÉDUCATION EN MINISTRE DU CULTE FRANC-MAÇON

MISE EN GARDE SUR LA FRANC-MAÇONNERIE
Nous dévoilons la bannière secrète de la Franc-Maçonnerie. Cette opération ne peut se faire qu'avec une certaine dose de virulence. Cependant - et nous soulignons ceci à traits rouges - la nature de cette offensive n'a pas ses sources dans la haine et le mépris, mais dans la fermeté d'esprit de personnes qui ont travaillé le sujet pendant de nombreuses lunes. La Franc-Maçonnerie est une religion antichrétienne, voire anticatholique! et cela ne se dit pas avec la douceur du miel.

Mais, avant de continuer sur cette lancée, soyons bien clair: notre but n'est pas de brimer l'intégrité des personnes qui, à titre de membre agréé, participent aux activités d'une loge maçonnique. La très grande majorité, autant à la base de la hiérarchie qu'au sommet, est bien intentionnée. Comme on dit, en québécois pure laine, c'est du bon monde!
Si nous tracions un portrait du franc-maçon, on ne pourrait pas éviter les attributs du citoyen honnête, démocratique et «tolérant».

Ce qui nous révolte ce n'est pas tant l'école de pensée humaniste et laïciste que la Franc-Maçonnerie professe en soi - avec tous les droits légitimes que la démocratie lui confère - c'est son ambition d'imposer une structure totalitaire à l'ensemble du réseau scolaire de l'Etat tant au niveau public que privé.

On peut commencer a se poser de sérieuses questions quand il est recommandé au gouvernement que tous les jeunes chrétiens - catholiques et protestants - soient «obligatoirement tenus» à se laisser endoctriner, dès le primaire, par le credo libéral ou humaniste de la religion franc-maçonne. Il en est de même quand on encourage la . Et pour tout dire, nous faisons nôtre la dénonciation de l'Association des juristes catholiques du Québec (AJCQ) qui affirme que les recommandations du rapport Proulx «sont basées sur un dirigisme étatique pratiquée dans les états totalitaires ou dans les pays exerçant de la discrimination contre la démocratie scolaire»1. Ce que nous désirons, c'est un régime démocratique juste et équitable. Et nous sommes convaincus que même parmi les laïcistes, les francs-maçons et les libres penseurs, l'indignation s'élève devant l'énormité de cette dictature qui est implantée dans notre société. 1. Michèle Boulva, «Les juristes catholiques attaquent les visées «totalitaires» du Rapport Proulx, L'informateur catholique 29 juin 1999, p. 2.

lundi, janvier 01, 2007

FRANC-MAÇONNERIE: LA PLACE DE LA RELIGION À L’ÉCOLE (RAPPORT PROULX)

Nous nous sommes appliqués, en premier lieu, à cerner l'essentiel du rapport Proulx. Nous l'avons trouvé dans la cinquième recommandation. Il y est déclaré, dans un style brutal et sans aucunes nuances que «les régimes pédagogiques de l'enseignement primaire et secondaire prévoient, en lieu et place des enseignements religieux catholique et protestant, un enseignement culturel des religions obligatoire pour tous». Une déclaration de guerre religieuse, plus catégorique, s'imagine difficilement.
La laïcité qua laïcisme est à la fois philosophie et catéchisme de la religion maçonne. L'imposer obligatoirement, du préscolaire (cf. recommandation no 2) au secondaire, constitue un programme d'endoctrinement religieux qui brime les droits fondamentaux de toutes les autres dénominations religieuses.
Dans un tel contexte, toute énergie dépensée en analyses savantes aurait été un pur gaspillage d'énergie. Nous avons plutôt choisi de faire une critique des grandes lignes de la stratégie qui sous-tend le rapport Proulx et son application. Pour ce faire, nous aurons recours, prioritairement, à des textes de source laïciste ou maçonnique. Les cinq points sur lesquels nous nous pencherons sont les suivants:
1.) l'historique de la guerre des écoles qui perdure maintenant depuis plus de 125 ans;
2.) le caractère «spirituel» du laïcisme et le fait que les lois de la physique cosmique excluent toutes possibilités de neutralité en toutes situations conflictuelles;
3.) la démonstration, avec textes à l'appui, que la franc-maçonnerie, dans le sens strict du mot, est une religion laïciste qui est:
i.) universelle;
ii.) riche et puissante;
iii.) agressive et missionnaire;
4.) la démonstration qu'un curriculum d'«étude culturelle des religions obligatoire» servira à déconditionner culturellement, aux frais de l'Etat, la population estudiantine du Québec pour, ensuite, mieux la reconditionner dans un esprit maçonnique. Ce processus de déconditionnement/reconditionnement s'accomplit normalement dans les temples maçonniques. En conséquence, l'application des recommandations du rapport Proulx transforment nos écoles en temples maçonniques pour les jeunes.

TABLE DES MATIÈRES

MISE EN GARDE SUR LA FRANC-MAÇONNERIE
INTRODUCTION
LA GUERRE RELIGIEUSE DE CENT ANS «Une loge du Grand-Orient au Québec en 1892», Humanisme (décembre 1975) (Anonyme.); , «Pour mieux connaître l'histoire de la laïcité au Québec-, Bulletin de liaison du MLQ, p. 10. (J.-Z.-Léon Patenaude.); L'exécutif du C.P.P. Notre-Dame-des-Neiges, «Lettre d'appui du Conseil paroissial de pastorale, le 17 décembre 1978» dans: Guy Durand, Jean-Pierre Proulx et al., La déconfessionnalisation de l'école ou le cas de Notre-Dame-des-Neiges, Montréal, Libre Expression, 1980.
PROPOS SUR LE LAÏCISME
Laïcisme: credo de l'église maçonnique:
- «La laïcité: paradoxes et ambiguïtés», Encyclopaedia Universalis, Svmposium «Les enjeux, France, Encyclopaedia Universalis, 1985, pp. 778-780. (Francois Bourricaud.);
- «L'ennemie sociale. Histoire documentée des faits et gestes de la Franc-Maçonnerie de 1717 à 1890 en France, en Belgique et en Italie, Paris, Bloud & Barral, 1890, pp. 13-19. (Paul Rosen.)
Laïcisme et éducation:
- «L'ennemie sociale. Histoire documentée des faits et gestes de la Franc-Maçonnerie de 1717 à 1890 en France, en Belgique et en Italie, Paris, Bloud & Barral, 1890, pp. 121-127. (Paul Rosen.)
- - «L'ennemie sociale. Histoire documentée des faits et gestes de la Franc-Maçonnerie de 1717 à 1890 en France, en Belgique et en Italie, Paris, Bloud & Barral, 1890, pp. 234-241. (Paul Rosen.)

Le laïcisme peut-il être neutre?:
- « L'invasion laïque: de l'avènement de Combes au vote de séparation, Paris, Desclée de Brouwer, 1935, pp. 216-224.» (Louis Capéran.)
Neutralité du laïcisme face au Code cosmique

C. MAÇONNERIE: UNE RELIGION LAÏCISTE,
UNIVERSELLE ET PUISSANTE
Religion (La Franc-Maçonnerie: une drôle de religion):
- «La Franc-Maçonnerie, facteur de reconversion culturelle?», Humanisme, no 111 (juin 1976). (Anonyme.)
- «Confession d'un Grand Commandeur de la Franc-Maçonnerie. Mémoires posthumes», (s. 1.), Editions du Rocher/Jean-Paul Bertrand éditeur, 1989, pp. 108-109, 13, 277-281. (Charles Riandey.)
- «l'Art de créer du sacré», Actualité religieuse, hors-série no 11 (février 1998) 51-53. (Jean Mercier.)
- «Dans le secret des loges», Actualité religieuse, hors-série no 11 (février 1998) 12-13. (Djénane Kareh Tager.)
Universalité:
- «Le tour du monde de la maçonnerie», Actualité religieuse, hors-série no 11 (février 1989) 6-8. (Djénane Kareh Tager.)
- «L'étrange influence des francs-maçons en Afrique francophone», Le Monde diplomatique, septembre 1997. (Anonyme.)
Puissance (La Franc-Maçonnerie; religion puissante):
- «Heal Thyself», The Economist, 13 avril 1991, pp. 48-50. (Anonyme.)
- «Les francophones dans la Franc-Maçonnerie», Le Devoir, 17 juin 1987. (J.-Z. -Léon Patenaude.)
- Mouvement Sacerdotal Marial, Aux prêtres, les fils de prédilection de la Vierge; Messages 1973-1990, vol. 1, 18e édition canadienne-française, Québec, M.S.M., 1993, pp. 816-827.
D. MISCELLANÉES
Les articles 6 et 7 du English-Speaking Catholic Council
Missive aux gouvernants

LAÏCISTES ET MUSULMANS EXTRÉMISTES

Quand je lis les textes des extrémistes laïcistes et anticléricaux, je les trouve très semblables aux extrémistes musulmans.
La seule et unique raison et de survie des Canadiens français en Amérique du Nord fut la présence de l’Église catholique, pas des anticléricaux de la franc-maçonnerie.
Pour vous donner quelques exemples historiques, les anticléricaux de ce forum ne connaissent même pas leur propre histoire du Canada et ils colportent des mythes qu’ils prennent pour des faits.
La colonisation de la Nouvelle-France fut défrayée par des catholiques et des argents privés, pas par le roi de France ou le peuple français de l’époque.
La fondation de Ville-Marie, qui est devenue la ville de Montréal après la conquête, fut portée par des catholiques convaincus. Le roi de France signa les documents qui consacraient Ville-Marie à la Vierge, pas à René Lévesque et encore moins au maire Gérald Tremblay.
Toutes les institutions qui pouvaient exister, soit les hôpitaux, les écoles, etc., étaient l’oeuvre de gens profondément religieux et dévoués, pas des membres du Mouvement Laïque Québécois et des anticléricaux.
La principale force des Canadiens français provenait de ses familles nombreuses et profondément chrétiennes, ce qui leur donnait la force et le courage de rester, de combattre et de survivre.
Que nous a donné le laïcisme?
Le laïcisme nous a donné une population d’analphabètes qui ne connaît pas son histoire, qui prend des mythes pour des réalités, qui égorge ses propres enfants avant qu’ils ne naissent dans le ventre de leur mère, qui paye le plus de taxes en Amérique du Nord, et qui finalement gagne tous les championnats du parfait petit insignifiant dysfonctionnel.
Ne se reproduisant pas, suite à l’abandon de la religion et des valeurs familiales, l’insignifiant et irréfléchi laïciste sans foi ni loi se voit disparaître et remplacé par des gens qui savent garder leurs valeurs ancestrales.
Le laïciste nous raconte même que ce soit la science et la découverte qui ont permis la découverte de l’Amérique. Pauvre mal appris! Les Vikings ont habité Terre-Neuve pendant deux cents ans, vers l’an mille. Les vestiges d’un de ces villages existent encore et attendent la visite de nos anticléricaux pour qu’ils sortent de leur profond coma.
Les Esquimaux sont débarqués en Amérique il y a environ trois milles ans. C’est pour cela que les Indiens les considèrent comme des nouveaux arrivants. Il faut préciser que les Esquimaux et les Indiens ont toujours été des ennemis héréditaires.
Les Indiens seraient venus de l’Asie par l’Alaska lors de la dernière glaciation. C’est pour cela que nos Indiens fondent toute leur argumentation de réclamation de droits et de territoire: l’ancienneté.
En Amérique du Sud, on a découvert des vestiges provenant de la Chine; ce qui indique que les Chinois auraient commercé avec l’Amérique il y a des lustres.
Mais une autre découverte vient démolir les prétentions des Indiens: les restes d’un Caucasien, c’est-à-dire un Blanc, de plus de trente milles ans dans l’État de Washington il y a une dizaine d’années. La science ne précède pas la civilisation. Les laïcistes anticléricaux se regardent le nombril et ils se prennent pour le nombril du monde. Ce qu’ils racontent ne tient pas la route parce que c’est construit sur du sable mouvant. Ils se croient instruits alors qu’ils sont tenus dans la noirceur la plus totale.
Ce qui ne nous étonne pas, c’est de les voir ne pas regarder la vérité en face. Leur propre incroyance les fait disparaître de la surface de la terre et ils blâment les extrémistes musulmans. Les musulmans font des enfants, pas les anticléricaux.
Le seul Québec tue près de quarante milles bébés dans le ventre de leur mère bon an mal an. Les homosexuels ont maintenant le droit de se marier et d’adopter des enfants. L’homosexualité n’est pas héréditaire mais acquise. Mais dans l’échelle des valeurs laïcistes, l’homosexualité, l’euthanasie, la promiscuité, la débauche et tous les vices sont des vertus à pratiquer.
Le laïciste ignare n’a pas de racines et il se cherche en attendant de disparaître, comme cela est arrivé auparavant plusieurs fois dans l’histoire.
http://www.checkpoint-online.ch/CheckPoint/Monde/Mon0106-EuropeDemographie-T.htmlLe lent suicide de l’Europe continentale :où sont passés tous les enfants ?
Le lent suicide de l’Europe continentale :où sont passés tous les enfants ?13 février 2005 Les tendances démographiques en Europe annoncent une chute massive de sa population, en raison selon l'économiste tchèque Pavel Kohout de systèmes et de conditions réduisant l'intérêt à faire des enfants. Et cette évolution dramatique pourrait être encore aggravée par une immigration se transformant progressivement en colonisation.Au IIIe siècle après J.C. vivait un prophète nommé Mani. Il prêchait une doctrine basée sur le conflit entre le Bien et le Mal. Il considérait le monde matériel comme une création diabolique. Le mariage et la maternité étaient à ses yeux de graves péchés, parce que l’enfantement aboutissait à multiplier les œuvres de Satan. L’idéal manichéen consistait à envoyer l’humanité au royaume de Dieu par le biais d’une extinction graduelle.«... Si une grande partie des futurs Européens ont une peau foncée et vont à la mosquée, pourquoi pas ? Mais s'ils deviennent une menace pour la démocratie et la tolérance, ce sera une tragédie. »

Au fil du temps, le manichéisme a été éradiqué sans pitié comme une doctrine hérétique et impie. En regardant les statistiques démographiques, cependant, on pourrait penser que les populations des pays développés se sont converties en masse au manichéisme et ont décidé de s’éteindre. Le taux de fécondité dans la plupart des pays occidentaux est passé sous le seuil du renouvellement.Dans la « Nouvelle Europe », la situation est encore plus sombre. Selon les projections de l’ONU, la Lettonie va perdre 44% de sa population en 2050 si les tendances démographiques se confirment. En Estonie, la population devrait se réduire de 52%, en Bulgarie de 36%, en Ukraine de 35% et en Russie de 30%. Comparé à ces chiffres, le déclin projeté de la population en Italie (22%), en République Tchèque (17%), en Pologne (15%) et en Slovaquie (8%) apparaît modeste. La France et l’Allemagne ne perdront qu’une petite partie de leur population, et celle du Royaume-Uni connaîtra même une petite augmentation – grâce à l’immigration.
Pourquoi le taux de fécondité baisse-t-il ?
La question de savoir pourquoi la fécondité chute si brutalement en Europe continentale a nourri les réflexions aussi bien des démographes que des économistes. La réponse doit être recherchée dans plusieurs facteurs importants, dont l’impact – pour compliquer les choses – ne fait pas simplement que s’additionner. Cependant, on peut affirmer avec un grand degré de certitude que l’existence de systèmes de retraite a eu un effet très négatif sur la taux de naissance. Le rapport national sur la famille publié par le Ministère tchèque du travail et des affaires sociales affirmait ainsi en août 2004 que « en terme de solidarité intergénérationnelle, l’importance de l’enfant comme investissement pour l’appui matériel au troisième âge a été limité par le système de sécurité sociale et de retraites, qui a supprimé la dépendance immédiate des gens envers leurs enfants. L’importance du rôle de l’enfant en rapport avec ses parents s’est déplacée dans la sphère émotionnelle, ce qui a réduit la nature indispensable de l’enfant pour l’avenir matériel de la famille, tout en permettant de les remplacer par des substituts procurant une satisfaction émotionnelle. »Pour l’exprimer avec franchise, et peut-être un brin de cynisme, les enfants étaient considérés par le passé comme des investissements qui assuraient à leurs parents les moyens de subsister à la retraite. En tchèque, le mot « vejminek » (qui désigne une partie d’une ferme réservée aux vieux parents du fermier) est en fait dérivée d’un verbe signifiant « stipuler » : dans l’acte de transmettre son bien, le vieux paysan stipulait les conditions auxquelles la ferme devait être remise à son fils. Au lieu d’une politique « intergénérationnelle », il existait une dépendance directe des parents pour leurs enfants. Ce qui signifiait que les gens avaient une motivation économique immédiate pour élever une descendance suffisamment nombreuse – alors que le système anonyme d’aujourd’hui amène tous les actifs à payer les pensions de tous les retraités d’une manière totalement dépersonnalisée.Ce système permet à un grand nombre de « parasites » de recevoir plus que ce qui correspondrait à leur contribution globale dans leur vie active. Ceux qui ont des revenus largement au-dessus de la moyenne, au contraire, sont pénalisés, parce que le système leur donne moins d’argent que le montant de leur contribution. On appelle cela le « principe de solidarité ». En terme de fécondité, cet arrangement est décourageant aussi bien pour les bas revenus que pour les hauts revenus. Les seconds sentent qu’ils n’auront pas besoin d’enfants dans leurs vieux jours, alors que les premiers pensent ne pas pouvoir se permettre d’en avoir.De nos jours, les enfants ne représentent plus des investissements, mais des chouchous et des compagnons – des objets de consommation luxueux. Toutefois, ce segment de marché est très compétitif ; il est particulièrement éclairant de constater que le déclin du taux de fécondité dans les années 80, et plus encore dans les années 90, a été accompagné par une augmentation massive du nombre de propriétaires de chiens en ville. Alors que par le passé ces propriétaires étaient essentiellement des retraités, il existe aujourd’hui de nombreux couples qui ont délibérément choisi d’avoir un chien au lieu d’un enfant. Ce sont pour la plupart de jeunes actifs qui sont arrivés à la conclusion – à tort ou à raison – qu’ils n’ont pas le temps ou l’argent pour avoir un enfant. Et ils investissent ainsi leur surplus émotionnel dans des animaux.
Les impôts jouent un rôle essentiel
Les systèmes étatisés de retraite ont éliminé l’incitation économique naturelle à avoir des enfants. En même temps, l’Etat-providence est un luxe énormément coûteux qui doit être financé par les impôts. Des taxes élevées sur le revenu et d’importantes contributions à la sécurité sociale réduisent la capacité financière des gens lorsqu’ils sont en âge d’avoir des enfants. De ce fait, ils contribuent également à réduire le taux de fécondité. Un lecteur du Wall Street Journal a écrit une lettre à ce sujet : « Je suis le fils d’un ouvrier des aciéries de Pittsburgh. Je suis né à la fin de la Seconde guerre mondiale. J’ai trois sœurs. Ma mère n’est jamais partie travailler. Après l’expérience de la Grande Dépression, mes parents étaient réticents à faire des emprunts ; ils pouvaient cependant se permettre de posséder leur propre maison, et notre père avait l’habitude d’acheter une nouvelle voiture tous les 3 ou 4 ans. Mes parents ont payé ma formation universitaire et m’ont acheté ma première voiture pour mes 20 ans. Nous appartenions à tous points de vue à la classe moyenne, et j’étais fier de la réussite de mes parents. […] Aujourd’hui, mes deux parents doivent travailler pour maintenir un niveau de vie moyen, en raison de l’augmentation des impôts en un demi-siècle. […] Ceci a produit une génération d’enfants portant une clef autour du cou, des gangs urbains, et des morveux agressifs élevés après l’école par des centres d’assistance à l’enfance. »Le poids des impôts s’est effet accru de manière importante aux Etats-Unis ces 50 dernières années. Le taux de fécondité a chuté en proportion, sans atteindre le niveau critique que connaît actuellement l’Europe, puisqu’il approche le seuil de renouvellement – environ 2 enfants par femme. Même ainsi, par rapport à l’Europe, les Etats-Unis apparaissent comme une superpuissance stable et confirmée. « Même en incluant l’immigration, la population de l’Europe des 12 va diminuer de 7,5 millions sur les 45 prochaines années, selon les calculs de l’ONU. Depuis l’époque de l’épidémie de ‘mort noire’ au XIVe siècle, l’Europe n’a jamais connu un déclin aussi large de sa population », écrit l’historien britannique Niall Ferguson. Il prédit également qu’entre 2000 et 2050, la population US va augmenter de 44%. Il semble que l’Union Européenne doive abandonner pour de bon son rêve ambitieux d’être un « contrepoids » à l’Amérique.Les tendances démographiques en Europe sont en effet inquiétantes. En Italie, par exemple, le taux de fécondité est tombé à un niveau moyen de 1,2 enfants par femme. Pour quelle raison ? Un journaliste du Daily Telegraph décrit la vie des jeunes italiens dans les termes suivants : « Il est virtuellement impossible de gagner sa vie. Prenez simplement Rome. Vivre avec un minimum de dignité humaine (un petit appartement loué, un souper à l’occasion au restaurant) exige une paie mensuelle de 3000 euros avant impôt, ce qui revient à 1800 euros après celui-ci. Si dans le monde anglo-saxon une majorité d’adultes est censée vivre de manière indépendante sur ses propres revenus, en Italie ce n’est souvent pas le cas. Une proportion incroyable de 70% d’Italiens entre 25 et 29 ans vivent chez leurs parents, où ils bénéficient d’un logement subventionné et où leur pauvre revenu devient un confortable argent de poche. »Lorsqu’un jeune Européen doit choisir entre fonder sa propre famille et vivre confortablement sans enfant, il va très probablement choisir la deuxième option – à moins qu’il n’appartienne à une classe sociale qui considère avant tout les enfants comme une source de bénéfices sociaux. Un haut niveau de taxation, combiné à des marchés du travail et du logement déficients, forme un mélange vraiment génocidaire. C’est le cas en Italie, mais également en Bulgarie et en République Tchèque. Son impact ne peut pas être corrigé par toutes sortes de subventions gouvernementales versées aux jeunes familles. Au contraire, dans certaines circonstances les subventions familiales peuvent même mener à une chute du taux de fécondité.Le modèle traditionnel, qui existe notamment en Espagne et en Italie, mais également en Europe Centrale et Orientale, souligne les étapes successives de la fondation d’une famille. Premièrement, un jeune homme est diplômé d’une université ou d’une école spécialisée ; il assure ensuite son niveau de vie, qui est suivi par un mariage ; et seulement ensuite des enfants viennent au monde. Cette succession n’est pas seulement conforme aux conventions sociales, mais elle est également basée sur une vraie logique économique : il est simplement insensé de commencer à avoir des enfants sans gagner sa vie. Le tabou du sexe dans les cultures occidentales a des raisons économiques profondes.
L'effondrement inévitable du système
Les difficultés commencent lorsque l’un des maillons de la chaîne est rompu. Dans l’Europe contemporaine, le problème principal réside dans le deuxième maillon : gagner sa vie. Le chômage parmi les jeunes diplômés tend à être bien plus élevé que la moyenne des actifs. Dans des pays tels que la France, l’Espagne, la Finlande, la Grèce ou l’Italie, 20% à 30% des jeunes sont sans emploi. Quel taux de fécondité peut-on attendre si un cinquième ou même un tiers des jeunes adultes sont incapables de gagner leur vie en raison d’un marché du travail déformé ?Mais il existe un autre problème. L’impôt sur le revenu et les contributions à la sécurité sociale augmentent, alors que les investissements dans le patrimoine bénéficient de réductions d’impôts. Le soutien étatique aux familles existantes implique des charges plus élevées pour les jeunes gens qui n’ont pas encore fondé de famille. La prétendue « aide aux familles » empêche ainsi la création de nouvelles familles, et réduit efficacement le taux de fécondité. Si un jeune adulte célibataire n’a plus que de l’argent de poche après avoir payé l’impôt sur le revenu, il sera difficilement capable d’économiser suffisamment pour fonder un foyer. Les politiciens de la plupart des pays européens vivent en décalage avec la réalité s’ils ne voient pas cette relation économique.Certains pensent qu’il n’y a rien de mal à avoir un faible taux de naissances, car la planète est de toute manière surpeuplée. Certes, nul ne peut établir le « bon » volume de population pour un pays ou un continent par des moyens scientifiques. Ce que nous pouvons déterminer, cependant, c’est quelle pyramide des âges est favorable, et laquelle est désastreuse. Dans quelques décennies, une grande partie de l’Europe sera dominée par une pyramide des âges très défavorable, avec une énorme augmentation du nombre de personnes âgées.Pour être précis, on ignore à quel âge les jeunes gens d’aujourd’hui prendront leur retraite – s’ils auront une retraite. Les systèmes de pensions actuels vont inévitablement subir une crise longue et sévère, dont le résultat peut être en partie deviné aujourd’hui. Il existe plusieurs scénarios, et le plus probable suggère que l’âge de la retraite doit progressivement être élevé, d’abord à 65 ans, puis à 67 ans au début des années 30, et ainsi de suite. Stopper cette prolongation de la vie active mettrait rapidement le système en situation de crise. En d’autres termes, un système de pensions peut fonctionner quelques décennies, avant d’être graduellement marginalisé par l’élévation de l’âge de la retraite. Ce système a représenté une énorme expérience politique et économique, et la génération actuelle d’enfants sera témoin de son échec.Peut-être les gens vont-ils juste retourner à l’époque des années 1880, lorsque dans l’Allemagne de Bismarck l’âge de la retraite était fixé à 70 ans – avec une espérance de vie moyenne inférieure à 50 ans. Si en 2050 l’âge de la retraite est par exemple fixé à 90 ans, avec une espérance de vie moyenne oscillant autour de 80 ans, alors le système de pensions peut être viable à long terme. Mais une bonne sécurité sociale à l’âge de 60 ans environ sera complètement exclue pour ceux qui aujourd’hui sont des enfants.D’un autre côté, si l’âge de la retraite reste inchangé, les impôts pourraient finalement s’élever à 70% ou 75% des salaires bruts. Dans un tel cas, cependant, les portions plus jeunes et mieux instruites des populations actives émigreraient sans aucun doute vers des pays aux impôts moins élevés, en particulier la Grande-Bretagne, l’Irlande et les Etats-Unis. Ces pays ont également moins de difficultés avec leur structure démographique. Dans les 50 prochaines années, les Etats-Unis pourraient énormément bénéficier d’une vague d’immigrés qui auront été chassés d’Europe par des impôts élevés – et peut-être pas seulement par cela.
La fin de la démocratie en Europe ?
Le prophète Mani est mort. Mais les enseignements d’un autre prophète sont toujours bien vivants. En 2002, le prénom le plus fréquemment donné aux nouveaux-nés était Mohammed. Celui d’Oussama a atteint une belle 12e position.Dans les années 60, il y avait seulement quelque 350'000 musulmans nord-africains en France, avec environ 1,25 millions de Français vivant en Afrique du Nord. Depuis lors, la notion de « colonialisme » a été entièrement renversée. Il n’y a presque aucun Français en Afrique du Nord, mais le nombre de musulmans originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient en France oscille selon les estimations entre 4 et 10 millions. Le nombre exact d’immigrés légaux et illégaux est inconnu, parce que les statisticiens français ne sont pas autorités à collecter des informations sur les structures ethniques et religieuses de la population.Cependant, certaines estimations suggèrent qu’une naissance sur trois en France se produit dans une famille musulmane. Ceci expliquerait en partie pourquoi la France a un taux de fécondité – environ 1,7 enfants par femme – plus élevé que l’Espagne ou l’Italie. Sans cette influence, le taux français se situerait aux alentours de 1,2 enfants par femme, soit un chiffre similaire à ceux constatés en Europe Méridionale et Orientale.A cet égard, le journaliste israélo-russe Shlomo Groman écrit ceci : « allez dans n’importe quelle garderie [de Vienne, note du traducteur]. Ses clients seront avant tout arabes, iraniens, pakistanais, turcs, japonais, coréens et africains. Les femmes viennoises n’enfantent pas – elles chérissent plutôt leur apparence et leur carrière. Le système de pensions d’Europe Occidentale a rendu l’éducation d’enfants moins avantageuse que l’ascension sociale et la maximisation des revenus. »La culture semble jouer un rôle encore plus crucial que les impôts ou les retraites. Les pays de l’ancienne Union Soviétique forment à ce sujet un intéressant « laboratoire démographique ». Nous avons déjà mentionné l’Ukraine, les pays baltes et la Russie. La situation dans les républiques islamiques – l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan – est complètement différente : toutes ou presque vivent une explosion démographique. Le niveau de vie de ces pays est proche de celui de la Géorgie et de l’Arménie, c’est-à-dire pauvre. Mais la Géorgie et l’Arménie souffrent de la même commotion démographique que, par exemple, les pays baltes. La différence réside dans le caractère traditionnellement chrétien de ces nations. La position des femmes dans leur société est peut-être un peu différente de celle obtenue dans les pays riches d’Europe, mais reste négligeable par rapport aux pays musulmans en terme de taux de naissances. L’Arménie va perdre un quart de sa population d’ici 2050, alors que la population de l’Azerbaïdjan voisin va augmenter d’un tiers.Le contexte démographique international connaîtra d’énormes changements : en 2050, le Yémen sera davantage peuplé, par exemple, que l’Allemagne. Ces gens vont assez logiquement envier le niveau de vie qui caractérise aujourd’hui l’Europe. La pression migratoire sur celle-ci sera immense. Compte tenu des lois libérales de l’Europe sur le rassemblement familial, l’exode du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord aura d’énormes dimensions.Au lieu de l’intégration d’immigrés dans une société majoritairement européenne, l’inverse se produira : les immigrés vont intégrer la culture européenne existante dans leur propre civilisation. Après quelques temps, ce sera leur propre civilisation qui deviendra dominante. Nul n’a besoin d’être un supporter de Jean-Marie Le Pen pour être inquiet à ce sujet. Ce n’est pas un problème d’ethnies et de leur mélange. C’est une question de société, de valeurs et de démocratie. La tolérance européenne est en concurrence avec l’islam, qui n’est pas toujours une religion pacifique, comme de nombreux Européens voudraient le croire. Les prédicateurs islamiques radicaux condamnent ouvertement la démocratie. Ils ne l’interprètent pas comme un système social mais comme un culte païen, qui préfère la voix du peuple à la voix de Dieu. Cette théorie et d’autres sont diffusées dans de nombreuses mosquées à travers l’Europe.Si en raison des tendances démographiques une grande partie des futurs Européens ont une peau foncée et vont à la mosquée, pourquoi pas ? Mais s’ils deviennent une menace pour la tradition européenne de démocratie et de tolérance, ce sera une tragédie.

Texte original: Pavel Kohout, "Where Have All the Children Gone?", Tech Central Station
http://techcentralstation.com/index.html27.1.05 Traduction et réécriture: Lt col EMG Ludovic Monnerat

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