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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

samedi, novembre 08, 2008

Quoique ce document fusse écrit en 1937 pour les catholiques de l’Allemagne nazie, il s’applique intégralement à la province de Québec d’aujourd’hui.

Depuis la Révolution tranquille de Jean Lesage, la secte satanique de la Franc-Maçonnerie s’est appliquée à éliminer l’enseignement de l’Église Catholique plus spécialement dans les écoles.

Mais la Franc-Maçonnerie ne s’arrête pas à éliminer l’enseignement de l’Église. Non pas! Son but est de lui substituer sont enseignement. De là les cours d’éthique religieuse, tels que défini par les rosicruciens il y a longtemps.

Quand Pauline Marois du PQ ou tout autre politicien raconte que le Québec soit un État laïque, ils mentent. Ces politiciens savent très bien les manigances de la Franc-Maçonnerie, faisant partie eux-mêmes de la secte.

Je vais revenir sur le sujet dans son entièreté plus tard.

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DOCUMENT II




LETTRE ENCYCLIQUE

«Mit Brennender Sorge»

de S. S. le Pape PIE XI sur la situation de l'Église Catholique

dans l'Empire allemand (*)

14 Mars 1937

EXTRAITS


Nous donnons les principaux passages de cette Encyclique, laissant seulement de côté quelques rappels des relations entre l'Église et l'Allemagne dans les années qui ont précédé l'Encyclique. Mais nous tenons à reproduire ce qui constitue le fond doctrinal de ce texte.

On y trouvera la condamnation - réitérée une fois de plus - par l'Église de la tyrannie du pouvoir civil, de la force qui cherche en elle sa propre justification, des excès totalitaires du national-socialisme, erreur dérivée du marxisme au même titre que le communisme bolchevik.

Nous avons pensé que le lecteur trouverait un intérêt à comparer ces paroles du Pape Pie XI à l'attitude révolutionnaire telle que Hitler la définissait à Rauschnig (1).






VÉNÉRABLES FRÈRES, SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE



C'est avec une vive inquiétude et un étonnement croissant que depuis longtemps Nous suivons des yeux les douloureuses épreuves de l'Église et les vexations de plus en plus graves dont souffrent ceux et celles qui lui restent fidèles par le cœur et la conduite, au milieu du pays et du peuple auxquels saint Boniface a porté autrefois le lumineux message, la bonne nouvelle du Christ et du Royaume de Dieu.

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VRAIE FOI EN DIEU


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... Prenez garde, Vénérables Frères, qu'avant toute autre chose la foi en Dieu, premier et irremplaçable fondement de toute religion, soit conservée en Allemagne, pure et sans falsification. Ne croit pas en Dieu celui qui se contente de faire usage du mot Dieu dans ses discours, mais celui-là seulement qui à ce mot unit le vrai et digne concept de la Divinité.

Quiconque identifie, dans une confusion panthéistique, Dieu et l'univers, abaissant Dieu aux dimensions du monde ou élevant le monde à celles de Dieu, n'est pas de ceux qui croient en Dieu.
Quiconque, suivant une prétendue conception des anciens Germains d'avant le Christ, met le sombre et impersonnel Destin à la place du Dieu personnel, nie par le fait la Sagesse et la Providence de Dieu, qui «fortement et suavement agit d'une extrémité du monde à ['autre» (Sagesse, VIII, I) et conduit toutes choses à une bonne fin: celui-là ne peut pas prétendre à être mis au nombre de ceux qui croient en Dieu.

Quiconque prend la race, ou le peuple, ou l'État, ou la forme de l'État, ou les dépositaires du pouvoir, ou toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine - toutes choses qui tiennent dans l'ordre terrestre une place nécessaire et honorable, - quiconque prend ces notions pour les retirer de cette échelle de valeurs, même religieuses, et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses créé et ordonné par Dieu: celui-là est loin de la vraie foi en Dieu et d'une conception de la vie répondant à cette foi.


Prenez garde, Vénérables Frères, à l'abus croissant, dans la parole comme dans les écrits, qui consiste à employer le nom de Dieu trois fois saint comme une étiquette vide de sens que l'on place sur n'importe quelle création, plus ou moins arbitraire, de la spéculation et du désir humain. Agissez sur vos fidèles, afin qu'ils soient attentifs à opposer à une telle aberration le refus qu'elle mérite. Notre Dieu est le Dieu personnel, surnaturel, tout-puissant, infiniment parfait, unique dans la Trinité des Personnes, et tri personnel dans l'unité de l'Essence divine, le Créateur de tout ce qui existe, le Seigneur et Roi et l'ultime consommateur de l'histoire du monde, qui n'admet ni ne peut admettre à côté de lui aucun autre dieu.

Ce Dieu a, en Souverain Maître, donné ses commandements. Ils valent indépendamment du temps et de l'espace, du pays et de la race. De même que le soleil de Dieu luit sur tout visage humain, de même sa loi ne connaît ni privilège ni exception. Gouvernants et gouvernés, couronnés et non couronnés, grands et humbles, riches et pauvres sont également soumis à sa parole. De la totalité de ses droits de Créateur découle naturellement la totalité de Son droit à être obéi par les individus et par les communautés de toute espèce. Cette obéissance exigée embrasse toutes les branches de l'activité dans lesquelles des questions morales réclament la mise en accord avec la loi de Dieu, et par conséquent L'INTÉGRATION DE LA CHANGEANTE LOI HUMAINE DANS L'ENSEMBLE DE L'IMMUABLE LOI DIVINE.

Seuls des esprits superficiels peuvent tomber dans l'erreur qui consiste à parler d'un Dieu national, D'UNE RELIGION NATIONALE; seuls ils peuvent entreprendre la vaine tentative d'emprisonner Dieu, le Créateur de l'univers, le Roi et le Législateur de tous les peuples, devant la grandeur duquel les Nations sont «comme une goutte d'eau suspendue à un seau» (Is., XL. 15) dans les frontières d'un seul peuple, dans l'étroitesse de la communauté de sang d'une seule race...

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VRAIE FOI AU CHRIST

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Aucune foi en Dieu ne peut se maintenir longtemps pure et sans alliage si elle n'est soutenue par la foi au Christ. «Personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et personne ne connaît le Père si ce ni est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler.» (Luc, x, 22.) «La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul «vrai Dieu, el celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.» (Jean, XVII, 3.) Personne ne peut donc dire: je crois en Dieu, cela me suffit en fait de religion. La parole du Sauveur ne laisse aucune place à des échappatoires de cette sorte. «Qui renie le Fils n'a pas non plus le Père, et qui confesse le Fils a aussi le Père.» (I Jean, II, 23).

En Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, est apparue la plénitude de la Révélation divine. «En beaucoup de manières et à diverses reprises Dieu a parlé à nos pères par les prophètes. Quand les temps furent accomplis, Il nous a parlé par son Fils» (He., 1, 1-2 sq.). Les livres sacrés de l'Ancien Testament sont entièrement Parole de Dieu et forment une partie substantielle de Sa Révélation. En harmonie avec le développement graduel de la Révélation plane sur eux une lumière encore voilée, celle des temps qui ont préparé le plein jour de la Rédemption. Comme il ne saurait en être autrement dans les livres historiques et didactiques, ils reflètent, dans plus d'un détail, l'humaine imperfection, la faiblesse et le péché. À côté d'innombrables traits de grandeur et de noblesse, ils nous décrivent aussi le peuple choisi, porteur de la Révélation et de la Promesse, s'égarant sans cesse loin de son Dieu pour se tourner vers le monde. Pour les yeux qui ne sont pas aveuglés par le préjugé ou par la passion resplendit cependant d'autant plus lumineusement, dans cette humaine prévarication, telle que l'histoire biblique nous la rapporte, la lumière divine du plan sauveur qui triomphe finalement de toutes les fautes et de tous les péchés. C'est précisément sur ce fond souvent obscur que ressort dans de plus frappantes perspectives la pédagogie de salut de l'Éternel, tour à tour avertissant, admonestant, frappant, relevant et béatifiant ses élus. Seuls l'aveuglement et l'orgueil peuvent fermer les yeux devant les trésors d'enseignement sauveur que recèle l'Ancien Testament.

Qui veut voir bannies de l'Église et de l'école l'histoire biblique et la sagesse des doctrines de l'Ancien Testament blasphème le Nom de Dieu, blasphème le plan de salut du Tout-Puissant, érige une pensée humaine étroite et limitée en juge des desseins divins sur l'histoire du monde. Il renie la foi au Christ véritable, tel qu'il est apparu dans la chair, au Christ qui a reçu son humaine nature d'un peuple qui devait le crucifier. Il demeure sans rien y comprendre devant le drame universel du Fils de Dieu, qui opposait au sacrilège de ses bourreaux la divine action sacerdotale de sa mort rédemptrice, donnant ainsi, dans la nouvelle alliance, son accomplissement, son terme et son couronnement à l'ancienne.

Le point culminant de la Révélation atteint dans l'Évangile de Jésus-Christ est définitif, il oblige pour toujours. Cette Révélation ne connaît pas de complément apporté de main d'homme, elle n'admet pas davantage d'être évincée et remplacée par d'arbitraires «révélations» que certains porte-parole du temps présent prétendent faire dériver de ce qu'ils appellent LE MYTHE DU SANG ET DE LA RACE. Depuis que le Christ, l'Oint du Seigneur, a accompli l'œuvre de la Rédemption, et que, brisant le règne du péché, Il nous a mérité la grâce de devenir enfants de Dieu, depuis ce temps aucun autre nom sous le ciel n'a été donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés, que le Nom de Jésus (Act., IV, 12). Aucun homme, quand même toute la science, tout le pouvoir, toute la force extérieure du monde seraient incarnés en lui, ne peut poser un fondement autre que celui qui a déjà été posé: le Christ (I Cor., III, 11)...





VRAIE FOI DANS L'ÉGLISE


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La foi au Christ ne saurait se maintenir pure et sans alliage si elle n'est protégée et soutenue par la foi dans l'Église, «colonne et fondement de la Vérité» (I Tim., III, 15). C'est le Christ lui-même, Dieu éternellement béni, qui a dressé cette colonne de la foi. L'ordre qu'Il a donné d'écouter l'Église (Matth., XVIII, 17), d'accueillir dans les paroles et les commandements de l'Église ses propres paroles et ses propres commandements (Luc, x, 16), vaut pour les hommes de tous les temps et de tous les pays. L'Église fondée par le Rédempteur est une, la même pour tous les peuples et pour toutes les Nations. Sous sa coupole, qui, comme le firmament, recouvre la terre entière, il y il une patrie pour tous les peuples et toutes les langues, il y a place pour le développement de toutes les qualités particulières, de tous les avantages, de toutes les tâches et vocations concédées par le Dieu créateur et Sauveur tant aux individus qu'aux communautés ethniques. Le cœur maternel de l'Église est assez grand et assez large pour voir dans l'épanouissement voulu de Dieu de ces caractères et de ces dons propres à chacun, la richesse de la variété, plus que le péril des divergences. Elle se réjouit des supériorités spirituelles des individus et des peuples. Elle voit, avec une joie et une fierté toutes maternelles, dans les succès remportés par eux, des fruits d'éducation et de progrès qu'Elle bénit et encourage, partout où Elle peut le faire en conscience. Mais Elle sait aussi qu'à cette liberté des limites sont tracées par la majesté du commandement divin qui a voulu et fondé cette Église essentiellement une et indivisible. Qui touche à cette unité et à cette indivisibilité enlève à l'Epouse du Christ un des diadèmes dont Dieu Lui-même l'a couronnée. Il assujettit sa structure divine, qui repose sur des fondements éternels, aux critiques et aux retouches d'architectes que le Père des Cieux n'a pas autorisés à bâtir.

La divine mission de l'Église qui, agissant parmi les hommes, est obligée d'agir par les hommes. peut être douloureusement obscurcie par ce qu'il s'y mêle d'humain, de trop humain, et qui sans cesse et sans cesse renaissant, se développe comme l'ivraie au milieu du froment du royaume de Dieu. Quiconque connaît la parole du Sauveur sur le scandale et les scandaleux sait quel jugement l'Église, et avec elle chacun de ses fils, doit porter sur ce qui fut et sur ce qui est un péché. Mais celui qui, en regard de ces condamnables désaccords entre la foi et la vie, entre les paroles et les actes, entre la conduite extérieure et les sentiments intérieurs chez des individus - si nombreux fussent-ils, - oublie ou passe volontairement sous silence la somme énorme de vertus authentiques, d'esprit de sacrifice, d'amour fraternel, d'héroïques élans vers la sainteté, celui-là fait preuve d'un aveuglement et d'une injustice déplorables. Si ensuite il devient pleinement évident que la mesure sévère dont il use vis-à-vis de l'Église abhorrée, il oublie de l'appliquer aux communautés d'un autre genre qui lui sont proches par le sentiment ou par l'intérêt, alors son appel à un sens de la pureté prétendument blessé et offensé l'apparente à ceux qu'une paille dans l'œil de leur frère, selon le mot incisif du Sauveur, empêche de voir la poutre qui est dans le leur...

... Ainsi l'on peut montrer à l'humanité d'aujourd'hui et en première ligne aux contradicteurs de l'Église que le «sel de la terre», que le levain du Christianisme ne s'est pas affadi, mais qu'il est apte et tout prêt à apporter aux hommes d'aujourd'hui, prisonniers du doute et de l'erreur, plongés dans l'indifférence et l'abandon, las de croire et éloignés de Dieu, le renouvellement et le rajeunissement spirituel dont ils ont - qu'ils en conviennent ou non - un besoin plus pressant que jamais. Une chrétienté ayant repris conscience d'elle-même dans tous ses membres, rejetant tout partage, tout compromis avec l'esprit du monde, prenant au sérieux les commandements de Dieu et de l'Église, se conservant dans l'amour de Dieu et l'efficace amour du prochain, pourra et devra être pour le monde, malade à mort, mais qui cherche qu'on le soutienne et qu'on lui indique sa route, un modèle et un guide, si l'on ne veut pas qu'une indicible catastrophe, un écroulement dépassant tout imagination ne fonde sur lui.

Toute réforme vraie et durable, en dernière analyse, a eu son point de départ dans la sainteté, dans des hommes qui étaient enflammés et poussés par l'amour de Dieu et du prochain. Généreux, prêts à écouter tout appel de Dieu et à le réaliser aussitôt en eux, et cependant sûrs d'eux-mêmes parce que sûrs de leur vocation, ils ont grandi jusqu'à devenir les lumières et les rénovateurs de leur temps. Là, au contraire, où le zèle réformateur n'a pas jailli de la pureté personnelle, mais était l'expression et l'explosion de la passion, il a troublé au lieu de construire, et il a été plus d'une fois le point de départ d'aberrations plus fatales que les maux auxquels il comptait ou prétendait remédier.

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Dans vos contrées, Vénérables Frères, retentissent des voix, dont le chœur va sans cesse se renforçant, qui invitent à sortir de l'Église. Parmi les meneurs, il en est plus d'un qui, par leur position officielle, cherchent à faire naître l'impression que cette sortie de l'Église et l'infidélité qu'elle comporte envers le Christ-Roi constituent une preuve particulièrement convaincante et méritoire de la fidélité envers l'État d'aujourd'hui. Par des mesures de contrainte cachées ou apparentes, par l'intimidation, par la perspective de désavantages économiques, professionnels, civiques et autres, l'attachement des catholiques à leur foi, et en particulier la fidélité de certaines classes de fonctionnaires catholiques, est soumise à une pression aussi contraire au droit qu'à la dignité humaine... Mais, dès l'instant où il y va des suprêmes et des plus hauts intérêts, où il s'agit de se sauver ou de se perdre, le croyant n'a devant lui qu'une voie de salut, celle du courage héroïque. Si le tentateur ou l'oppresseur vient lui proposer comme un marché de Judas la sortie de l'Église, alors il ne peut - même au prix des plus lourds sacrifices terrestres - que lui opposer le mot du Sauveur: «Retire-toi, Satan...» ... Quant à ceux qui s'imaginent qu'ils pourraient unir à l'abandon extérieur de l'Église la fidélité intérieure à cette même Église, puisse leur servir de salutaire avertissement cette parole du Sauveur: «Celui qui m'aura renié devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans les Cieux». (Luc, XII, 9).




VRAIE FOI À LA PRIMAUTÉ


La foi à l'Église ne pourra se maintenir pure de toute falsification si elle n'est appuyée sur la foi à la primauté de l'évêque de Rome. Dans le même instant où Pierre, devant tous les disciples et apôtres, confessait la foi au Christ, Fils du Dieu vivant, il recevait en réponse, comme récompense de sa foi et de sa confession, la parole qui fondait l'Église, l'unique Église du Christ, sur le roc de Pierre (Matth., XVI, 18). Ainsi est consacrée la connexion entre la foi au Christ, à l'Église, et la foi à la Primauté. Une autorité véritable et conforme à la loi est partout un lien d'unité, une source de force, une garantie contre la division et la ruine, une caution pour l'avenir: mais cela se vérifie dans le sens le plus haut et le plus sublime là où, comme dans l'Église et dans l'Église seule, cette autorité a reçu la promesse de la conduite du Saint-Esprit, et de son invincible assistance. Si des hommes qui ne sont pas même unis dans la foi au Christ viennent vous présenter la séduisante image d'une Église nationale -allemande, sachez que ce n'est autre chose qu'un reniement de l'unique Église du Christ, l'évidente trahison de cette mission d'évangélisation universelle à laquelle, seule, une Église mondiale peut suffire et s'adapter. L'histoire vécue par d'autres ÉGLISES NATIONALES, leur engourdissement, la façon dont elles ont été ENCHAÎNÉES ou DOMESTIQUÉES PAR LES POUVOIRS TERRESTRES prouvent la stérilité sans espoir à laquelle est voué avec une immanquable certitude tout sarment qui se sépare du cep vivant de l'Église. Celui qui, dès le début, oppose à des développements erronés de cette espèce un «Non» vigilant et inexorable, celui-là sert non seulement la pureté de sa foi au Christ, mais aussi la santé et la force vitale de son peuple.




PAS DE FAUSSES INTERPRÉTATIONS DES MOTS ET CONCEPTS SACRÉS


Il vous faudra veiller d'un œil particulièrement attentif, Vénérables Frères, à ce que les concepts religieux fondamentaux ne viennent pas à être VIDÉS DE LEUR CONTENU ESSENTIEL ET DÉTOURNÉS VERS UN SENS PROFANE.

«Révélation», au sens chrétien du mot, désigne la parole dite par Dieu aux hommes. Employer ce même mot pour les «suggestions» du sang et de la race, pour les irradiations de l'histoire d'un peuple, c'est, à coup sûr, créer une équivoque. Une fausse monnaie de cette sorte ne mérite pas de passer dans l'usage des fidèles du Christ.

La «foi» consiste à tenir pour vrai ce que Dieu a révélé et propose par son Église à la croyance des hommes. C'est la «conviction solide des choses invisibles». (Hebr., XI, 1.) La joyeuse et fière confiance dans l'avenir de son peuple, qui tient au cœur de chacun, signifie toute autre chose que la foi dans le sens religieux du mot. Donner l'un pour l'autre, vouloir remplacer l'un par l'autre, et exiger là-dessus d'être reconnu par les disciples du Christ comme un «croyant», c'est un jeu de mots vide de sens, quand ce n'est pas la confusion voulue des concepts, ou quelque chose de pire.

«Immortalité», dans le sens chrétien, veut dire: continuation de la vie de l'homme après sa mort terrestre, dans sa personnalité individuelle, pour son éternelle récompense, ou pour son éternel châtiment. Quiconque ne veut désigner par le mot: «immortalité» que la continuation ici-bas de la vie collective dans la durée de son peuple pour un avenir d'une longueur indéterminée, celui-là renverse et falsifie l'une des vérités fondamentales de la foi chrétienne, il touche aux bases mêmes de la conception religieuse de l'univers, qui exige un ordre moral dans le monde. S'il ne veut pas être chrétien, qu'il renonce au moins à enrichir le vocabulaire de son incroyance en puisant au trésor des concepts chrétiens.

Le «Péché Originel» est la faute héréditaire, bien que non personnelle, des descendants d'Adam, qui «ont péché en lui» (Rom., v, 12). C'est la perte de la grâce, - et, par conséquent, de la vie éternelle, - jointe à la propension au mal, que chacun doit, avec l'aide de la grâce, de la pénitence, de la lutte, de l'effort moral, refouler et surmonter. La passion et la mort du Fils de Dieu ont racheté le monde de la malédiction héréditaire du péché et de la mort. La foi à ces vérités, qui sont aujourd'hui en butte, dans votre patrie, à la facile raillerie des adversaires du Christ, appartient au contenu inaliénable de la Religion chrétienne.


La Croix du Christ, encore que son nom seul soit déjà devenu pour beaucoup une folie et un scandale (1 Cor., 1, 23), demeure pour le croyant le signe sanctifié de la Rédemption, l'emblème de la force et de la grandeur morales. Nous vivons sous son ombre. Nous mourons dans son baiser. Il faut qu'elle se dresse sur notre tombe, pour proclamer notre foi, pour témoigner de notre espérance dans la lumière éternelle.

L'humilité, dans l'esprit de l'Evangile, et la prière pour obtenir le secours de la grâce de Dieu peuvent parfaitement s'unir à l'estime de soi-même, à la confiance en soi, à l'héroïsme. L'Église du Christ, qui à travers tous les temps et jusqu'au présent le plus récent compte plus de confesseurs et de martyrs volontaires que tout autre collectivité morale, n'a besoin de recevoir de personne des leçons sur l'héroïsme des sentiments et des actes. Dans sa misérable façon de railler l'humilité chrétienne, comme une dégradation de soi-même et une attitude sans courage, l'odieux orgueil de ces novateurs se couvre lui-même de ridicule.

On peut appeler «grâce», dans un sens impropre, tout don du Créateur à la créature. Toutefois la «grâce», au sens propre et chrétien du mot, comprend les témoignages surnaturels de l'amour de Dieu, la faveur et l'action de Dieu par laquelle il élève l'homme à cette intime communauté de vie avec Lui, que le Nouveau Testament nomme «l'adoption des enfants de Dieu». «Voyez de quel grand amour le Père a fait preuve envers nous, puisque nous pouvons nous appeler, et que nous sommes en fait enfants de Dieu.» (I Jean, III, 1.) Rejeter cette élévation gratuite et surnaturelle au nom d'un prétendu caractère allemand est une erreur: c'est combattre ouvertement une vérité fondamentale du Christianisme. Mettre sur le même plan la grâce surnaturelle et les dons de la nature, c'est un abus du vocabulaire créé et consacré par la Religion. Les pasteurs et gardiens du peuple de Dieu feront bien d'opposer une action vigilante à ce larcin fait aux choses saintes et à cette CONFUSION DES ESPRITS.




MORALE ET ORDRE MORAL


Sur la foi en Dieu, gardée intacte et sans tache, repose la moralité de l'humanité. Toutes les tentatives pour ôter à la morale et à l'ordre moral le fondement, solide comme le roc, de la foi et pour les établir sur le sable mouvant des règles humaines, conduisent tôt ou tard individus et sociétés à la ruine morale. L'insensé qui dit dans son cœur: Il n'y a pas de Dieu, marchera dans les voies de la corruption morale (Ps., XIII, 1 sq.). Le nombre de ces insensés, qui aujourd'hui entreprennent de séparer Moralité et Religion, est devenu légion. ILS NE VOIENT PAS OU NE VEULENT PAS VOIR QUE BANNIR LE CHRISTIANISME CONFESSIONNEL, C'EST-À-DIRE LA CONCEPTION CLAIRE ET PRÉCISE DU CHRISTIANISME, DE L'ENSEIGNEMENT ET DE L'ÉDUCATION, DE L'ORGANISATION DE LA VIE SOCIALE ET PUBLIQUE, C'EST ALLER À L'APPAUVRISSEMENT SPIRITUEL ET À LA DÉCADENCE. Aucune puissance coercitive de l'État, aucun idéal purement humain, si noble et si élevé soit-il en lui-même, ne sera jamais capable de remplacer en fin de compte les suprêmes et décisives impulsions que donne la foi en Dieu et au Christ. Si, à celui qui est appelé à faire les plus grands sacrifices, à immoler son «moi» au bien commun, on ôte l'appui de l'éternel et du divin, la foi réconfortante et consolante au Dieu qui récompense tout bien et punit tout mal, alors, pour un grand nombre, le résultat final sera, non pas l'acceptation du devoir, mais la fuite devant lui. La consciencieuse observation des dix commandements de Dieu et des préceptes de l'Église (qui ne sont, eux, que des déterminations pratiques des règles de l'Évangile) est pour chaque individu une incomparable école de discipline individuelle, d'éducation morale et de formation du caractère, une école qui exige beaucoup, mais pas trop. Le Dieu plein de bonté, qui, comme législateur, dit: « Tu dois», donne aussi par Sa grâce «le pouvoir de le faire». Laisser inutilisées des forces de formation morale d'une efficacité aussi profonde, les exclure même positivement de l'éducation du peuple, c'est contribuer d'une façon injustifiable à la sous-alimentation religieuse de la nation. LIVRER LA MORALE À L'OPINION SUBJECTIVE DES HOMMES qui change suivant les fluctuations des temps, au lieu de l'ancrer dans la sainte volonté du Dieu éternel et dans ses commandements, C'EST OUVRIR LA PORTE TOUTE GRANDE AUX FORCES DESTRUCTIVES. L'abandon, qui en résulte, des éternels principes d'une morale objective, pour l'éducation des consciences, pour l'ennoblissement de tous les domaines et de toutes les organisations de la vie, c'est un péché contre l'avenir du peuple, un péché dont les générations futures devront goûter les fruits amers.




RECONNAISSANCE DU DROIT NATUREL


Tel est le fatal entraînement de nos temps, qu'il détache du fondement divin de la Révélation, non seulement la morale, mais aussi le droit théorique et pratique. Nous pensons ici en particulier à ce qu'on appelle le droit naturel, inscrit de la main même du Créateur sur les tables du cœur humain (Rom., II, 14 sq.) et que la saine raison peut y lire quand elle n'est pas aveuglée par le péché et la passion. C'est d'après les commandements de ce droit de nature, que tout droit positif, de quelque législateur qu'il vienne, peut être apprécié dans son contenu moral, et, par là même, dans l'autorité qu'il a d'obliger en conscience. Des lois humaines qui sont en contradiction insoluble avec le droit naturel sont marquées d'un vice originel qu'aucune contrainte, aucun déploiement extérieur de puissance ne peut guérir. C'est à la lumière de ce principe qu'il faut juger l'axiome: «Le droit, c'est l'utilité du peuple». On peut, certes, donner à cette proposition un sens correct, si on lui fait dire que ce qui est moralement défendu ne peut jamais servir au véritable bien du peuple. Cependant, le paganisme ancien reconnaissait déjà que l'axiome, pour être pleinement exact, doit être, en réalité, retourné, et s'exprimer ainsi: «Il est impossible qu'une chose soit utile si elle n'est pas en même temps moralement bonne. Et ce n'est point parce qu'elle est utile qu'elle est moralement bonne, mais parce qu'elle est moralement bonne elle est utile». (Cicéron, De officiis, III, 30.) Affranchi de cette règle morale, ce principe signifierait, dans la vie internationale, l'état de guerre perpétuel entre les différentes nations. Dans la vie nationale, il méconnaît, par l'amalgame qu'il fait des considérations de droit et d'utilité, le fait fondamental, que l'homme, en tant que personne, possède des droits qu'il tient de Dieu et qui doivent demeurer vis-à-vis de la collectivité hors de toute atteinte qui tendrait à les nier, à les abolir ou à les négliger. Mépriser cette vérité, c'est oublier que le véritable bien commun est déterminé et reconnu, en dernière analyse, par la nature de l'homme, qui équilibre harmonieusement droits personnels et obligations sociales, et par LE BUT DE LA SOCIÉTÉ, DÉTERMINÉ AUSSI PAR CETTE MÊME NATURE HUMAINE. La société est voulue par le Créateur comme le moyen d'amener à leur développement les dispositions individuelles et les avantages sociaux que chacun, donnant et recevant tour à tour, doit faire valoir pour son bien et celui des autres. Quant aux valeurs plus générales et plus hautes, que seule la collectivité, et non plus les individus isolés, peut réaliser, elles aussi en définitive sont, par le Créateur, voulues pour l'homme, pour son plein épanouissement naturel et surnaturel et l'achèvement de sa perfection. S'écarter de cet ordre, c'est ébranler les colonnes sur lesquelles repose la société, et donc compromettre la tranquillité, la sécurité et l'existence même de la société.

Le croyant a un droit inaliénable à professer sa foi et à la vivre comme elle veut être vécue. DES LOIS QUI ÉTOUFFENT OU RENDENT DIFFICILE LA PROFESSION ET LA PRATIQUE DE CETTE FOI SONT EN CONTRADICTION AVEC LE DROIT NATUREL.

Des parents sérieux, conscients de leur devoir d'éducateurs, ont un droit primordial à régler l'éducation des enfants que Dieu leur a donnés, dans l'esprit de leur foi, en accord avec ses principes et ses prescriptions. Des lois ou d'autres mesures qui éliminent dans les questions scolaires cette libre volonté des parents, fondée sur le Droit Naturel ou qui la rendent inefficace par la menace ou la contrainte, sont en contradiction avec le Droit Naturel et sont foncièrement immorales. L'Église, à qui revient, de par sa mission, le soin de garder et d'expliquer le droit naturel, divin dans son origine, ne peut s'empêcher de déclarer les toutes récentes inscriptions aux écoles, faites dans l'absence notoire de toute liberté, un résultat de la contrainte, auquel les caractères du droit font totalement défaut...





À LA JEUNESSE


... Des milliers de voix font retentir aujourd'hui à vos oreilles un Évangile qui n'a pas été révélé par le Père des cieux. Des milliers de plumes écrivent au service d'un prétendu christianisme qui n'est pas le christianisme du Christ. La presse et la radio vous envahissent quotidiennement de productions hostiles à la foi et à l'Église, impudemment agressives envers tout ce qui doit vous être le plus vénérable et le plus sacré.

Aujourd'hui, la voyant sous la menace de nouveaux dangers et de nouvelles tracasseries, Nous disons à cette jeunesse: Si quelqu'un voulait vous annoncer un Évangile autre que celui que vous avez reçu sur les genoux d'une pieuse mère, des lèvres d'un père croyant, ou par l'enseignement d'un éducateur fidèle à son Dieu et à son église, «qu'il soit anathème» (Gal. l, 9). Si l'État fonde une jeunesse nationale, cette organisation obligatoire doit être ouverte à tous, et c'est alors - sans préjudice des droits des associations religieuses - pour les jeunes gens eux-mêmes et pour les parents qui en répondent devant Dieu, un droit incontestable et inaliénable d'exiger que cette organisation d'État soit purgée de toutes les manifestations d'un esprit ennemi du christianisme et de l'Église, manifestations qui, tout récemment encore et aujourd'hui même, mettent la conscience des parents chrétiens dans une insoluble alternative, puisqu'ils ne peuvent donner à l'État ce qu'il exige qu'en dérobant à Dieu ce qui est à Dieu.

Nul ne songe, certes, à barrer la route qui doit conduire la jeunesse allemande à la constitution d'une vraie communauté ethnique, dans le noble amour de la liberté, l'inviolable fidélité à la patrie. Ce contre quoi Nous Nous élevons, et Nous devons Nous élever, c'est l'antagonisme volontairement et systématiquement suscité entre ces préoccupations d'éducation nationale et celles du devoir religieux. Voilà pourquoi, nous crions à cette jeunesse: Chantez vos hymnes à la liberté, mais n'oubliez pas pour autant la liberté des enfants de Dieu! Ne laissez pas la noblesse de cette irremplaçable liberté s'avilir dans l'esclavage du péché et de la sensualité. Qui chante l'hymne de la fidélité à la patrie terrestre ne doit pas, par l'infidélité à son Dieu, à son Église, devenir un déserteur et un traître à sa patrie céleste. On vous parle beaucoup de la grandeur héroïque que l'on oppose consciemment et mensongèrement à l'humilité et à la patience évangéliques. Pourquoi donc vous taire qu'il y a aussi un héroïsme des luttes morales? que la conservation de l'innocence baptismale constitue un haut fait d'héroïsme qui devrait recevoir dans l'ordre religieux, et naturel aussi, l'hommage qu'il mérite? On vous parle beaucoup des faiblesses humaines qui ternissent l'histoire de l'Église. Pourquoi donc vous taire les exploits qui jalonnent sa route au cours des siècles, les saints qu'elle a enfantés, la bénédiction qui a découlé pour la civilisation occidentale de l'union vivante entre cette Église et votre peuple? On vous parle beaucoup d'exercices sportifs. Pratiquée avec mesure et contenue dans de justes limites, l'éducation physique est un bienfait pour la jeunesse. Pour ce qui est du temps à y consacrer, on lui donne maintenant trop souvent une telle ampleur qu'on ne tient plus compte ni du développement harmonieux du corps et de l'esprit, ni des égards dûs à la vie de famille, ni du précepte de la sanctification du dimanche. Avec une indifférence qui confine au mépris, on enlève au jour du Seigneur son caractère sacré et son recueillement, naguère si conforme aux meilleures traditions allemandes. Nous attendons avec confiance de la jeunesse croyante et catholique que, dans le milieu peu favorable des organisations de l'État, elle fasse énergiquement valoir son droit à une chrétienne sanctification du dimanche, que pour l'exercice du corps elle n'oublie pas son âme immortelle, qu'elle ne se laisse pas vaincre par le mal, mais qu'elle vise au contraire, à triompher du mal par le bien (Rom., XII, 21), que sa plus haute et plus sainte ambition demeure celle de remporter la couronne dans le stade de la vie éternelle (l Cor., IX, 24 sq.).





AUX PRÊTRES ET AUX RELIGIEUX

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Les épreuves et les souffrances que votre peuple a traversées dans le temps d'après-guerre n'ont point passé sur son âme sans y laisser de trace. Elles ont laissé derrière elles des angoisses et des amertumes qui ne peuvent guérir que lentement et dont on ne pourra triompher vraiment que dans un esprit de charité effective et désintéressée. Cette charité, arme indispensable de l'apôtre, surtout dans le monde d'aujourd'hui bouleversé et égaré par la haine, Nous vous la souhaitons et Nous l'implorons du Seigneur dans une mesure débordante. Cette apostolique charité vous fera, sinon oublier, du moins pardonner beaucoup d'amertumes imméritées et aujourd'hui plus nombreuses que jamais sur votre chemin de pasteurs d'âmes et de prêtres.

Cette charité intelligente et compatissante envers les égarés, envers ceux-là même qui vous outragent, ne signifie nullement et ne peut nullement signifier un renoncement quel qu'il soit à la proclamation, à la revendication, à la défense courageuse de la vérité et à sa franche application à la réalité qui vous environne. Le premier don de l'amour du prêtre à son entourage, celui qui s'impose le plus évidemment, c'est celui qui consiste à servir la vérité, toute la vérité, à dévoiler et à réfuter l'erreur sous quelque forme, sous quelque masque ou déguisement qu'elle se présente. Une défaillance sur ce point ne serait pas seulement une trahison envers Dieu et envers votre sainte vocation, ce serait aussi une faute contre le bien véritable de votre peuple et de votre patrie...




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AUX FIDÈLES DU LAÏCAT


...L'Église ne peut attendre pour commencer à gémir et se plaindre que les autels soient dévastés, que des mains sacrilèges aient incendié les temples. Si l'on tente, par une éducation ennemie du Christ, de profaner ce tabernacle qu'est l'âme de l'enfant consacrée par le baptême, si de ce temple vivant de Dieu on veut arracher la lampe éternelle de la foi du Christ pour lui substituer la lumière trompeuse d'une contrefaçon de la foi qui n'a plus rien à voir avec la foi de la Croix, alors la violation spirituelle du temple est proche, alors c'est pour quiconque confesse le Christ un devoir de dégager nettement sa responsabilité de celle du camp adverse, de libérer sa conscience de toute coopération coupable à une telle machination et à une telle corruption. Et plus les ennemis s'efforcent de déguiser sous de beaux semblants leurs sombres desseins, plus il y a lieu d'y opposer une méfiance vigilante, une vigilance provoquée à la méfiance par une expérience trop amère.

Le maintien pour la forme d'une leçon de religion - leçon au surplus contrôlée et entravée par des hommes sans mandat -, et cela dans le cadre d'une école qui, dans les autres domaines de l'éducation, travaille systématiquement et haineusement à l'encontre de cette même religion, ne suffit pas à fournir à un fidèle du Christ une excuse légitime pour donner son suffrage complaisant à une telle école destructrice de la religion. Nous savons, chers parents catholiques, que d'une pareille complaisance il ne peut être question pour vous. Nous savons qu'un vote libre et secret parmi vous équivaudrait à un plébiscite victorieux en faveur de l'école confessionnelle. Et c'est pourquoi Nous ne Nous lasserons jamais de représenter franchement aux autorités responsables et l'iniquité des mesures de contrainte employées jusqu'à présent et le devoir de respecter la liberté de l'éducation. Cependant, n'oubliez jamais ceci: de la responsabilité qui, par la volonté de Dieu, vous lie vis-à-vis de vos enfants, nulle puissance terrestre n'a le pouvoir de vous délier. Aucun de ceux qui aujourd'hui vous oppriment dans l'exercice de vos droits d'éducateurs et prétendent vous relever de vos devoirs d'éducateurs ne pourra répondre à votre place au Juge éternel lorsqu'il vous interrogera: «Où sont-ils, ceux que je t'avais donnés?» Puisse chacun de vous être en mesure de lui répondre: «De ceux que tu m'as donnés, je n'en ai perdu aucun.» (Jean, XVIII, 9.)




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Comme d'autres époques de l'histoire de l'Église, celle-ci sera le prélude d'une nouvelle ascension et d'une purification intérieure, à la seule condition que les fidèles se montrent assez fiers dans la confession de leur foi au Christ, assez généreux en face de la souffrance pour opposer à la force matérielle des oppresseurs de l'Église l'intrépidité d'une foi profonde, la fermeté inébranlable d'une espérance sûre de l'éternité, l'irrésistible puissance d'une charité agissante.




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Du Vatican, dimanche de la Passion, 14 mars 1937.
PIE Xl, PAPE.


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Notes:

* Traduction officielle de l'Encyclique. Les sous-titres appartiennent au texte.

(1) Cf. supra, partie II, chapitre III du présent ouvrage.






jeudi, novembre 06, 2008

DOCUMENT III

TACTIQUE RÉVOLUTIONNAIRE




Le chrétien... devrait considérer comme une honte le fait de se laisser dépasser par les ennemis de Dieu en ardeur au travail, esprit d'entreprise et même de sacrifice.
PIE XII, Radio-Message de Noël 1957.




AVERTISSEMENT




Ces extraits ne constituent pas un recueil de morceaux choisis du marxisme. Ils comprennent un petit nombre de textes qui mettent sa tactique en lumière.

Et comment ne pas évoquer, en voyant l'habileté des «enfants de ténèbres», les avertissements, mises en garde de l'Église et pressantes exhortations à tout mettre en œuvre pour ne pas se laisser dépasser par l'ennemi? (1)


LA PENSÉE RÉVOLUTIONNAIRE DE DESCARTES À THOREZ

«Nous sommes, nous communistes, les disciples de Marx et Engels, de Lénine, de Staline... des partisans convaincus du matérialisme dialectique, théorie d'avant-garde du prolétariat révolutionnaire.

Nous sommes les héritiers authentiques et les continuateurs de la pensée révolutionnaire des matérialistes français du XVIIIe siècle, des grands Encyclopédistes, eux-mêmes fils spirituels de cet autre philosophe français Descartes.


Les communistes donnent une explication rationnelle scientifique du monde et de son évolution».


M. THOREZ - Discours du 28 Oct. 1937
(Éditions du Comité populaire de propagande, p. 13)


«Cependant, à côté et à la suite de la philosophie française du XVIIIe siècle, la philosophie allemande moderne était née et avait trouvé son achèvement en Hegel. Son plus grand mérite fut de revenir à la DIALECTIQUE comme à la forme suprême de la pensée.»


F. ENGELS Socialisme utopique et socialisme scientifique
in Marx et le Marxisme - Éditions Sociales, Paris, p. 58.


«Notre doctrine n'est pas un dogme, mais une RÈGLE D'ACTION» ont toujours dit Marx et Engels, se moquant, à juste titre, des «formules» apprises par cœur et répétées telles quelles, capables tout au plus d'indiquer LES BUTS GÉNÉRAUX NÉCESSAIREMENT MODIFIABLES PAR LE CARACTÈRE CONCRET, ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE DE CHAQUE PHASE DU PROCESSUS HISTORIQUE.»

LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. XXIV 1re Partie - p. 26-37 Édit. russe.

«Le marxisme doit tenir compte de la VÉRITÉ VIVANTE, des faits précis, de l'ACTUALITÉ et non se cramponner à la théorie d'hier qui, comme toute théorie, est capable tout au plus d'indiquer l'essentiel et le général, d'approximer seulement la complexité du réel.

«La théorie, mon ami, est grise, ce qui est vert c'est l'arbre éternel de la vie.» (Faust, de Gœthe).

LÉNINE - Œuvres Complètes, T. XXIV, ibid.

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LA LUTTE DES CLASSES

«Les contradictions ne peuvent jamais être estompées pour longtemps. Elles se règlent par la LUTTE.»

MARX-ENGELS - Archives I. I. - p. 371.


«C'est Marx qui démontra que, jusqu'à nos jours, toute l'histoire est une histoire de lutte de classes, qu'il ne s'agit dans toutes les luttes politiques, multiples et complexes, que de la domination sociale et politique de telle ou telle classe, que pour la classe ancienne, il s'agit de maintenir cette domination et pour les classes qui s'élèvent de dominer le pouvoir.»

F. ENGELS, «Almanach populaire de M. Bracke» (1878)
in: Karl Marx, homme, penseur et révolutionnaire
Éditions sociales - Paris, 1928, p. 20.

«Toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes... mais cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe exploitée et opprimée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer, en même temps et pour toujours, la société tout entière de l'exploitation, de l'oppression et des luttes de classes.»

Karl MARX et F. ENGELS,
Manifeste du Parti Communiste, 2e Préface, 1883.

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LA LUTTE DANS LA FAMILLE

«Sur quelle base repose la famille bourgeoise d'à présent? Sur le capital, le profit individuel. La famille, dans sa plénitude, n'existe que pour la bourgeoisie; mais elle a pour corollaire la suppression forcée de toute famille pour le prolétaire et la prostitution publique.

La famille bourgeoise s'évanouit naturellement avec l'évanouissement de son corollaire, et l'une et l'autre disparaissent avec la disparition du capital.

Nous reprochez-vous de vouloir ABOLIR L'EXPLOITATION DES ENFANTS PAR LEURS PARENTS? Ce crime-là, nous l'avouons.»

K. MARX et F. ENGELS,
Manifeste du Parti Communiste,
Éditions Sociales, Paris, 1951.
(Texte conforme à l'édition du centenaire.)

Cette exploitation des «contradictions internes» dans la famille s'est réalisée dans tous les pays communistes, et spécialement en Chine (2). Ce qui ne veut pas dire que le marxisme n'utilisera pas les vertus familiales quand elles serviront la Révolution.

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LA RÉVOLUTION PERMANENTE

«Pour le réformiste, la réforme est tout...

Pour le révolutionnaire, au contraire, le principal c'est le travail révolutionnaire et non la réforme; pour lui, la réforme n'est que le produit accessoire de la Révolution. C'est pourquoi, avec la tactique révolutionnaire, dans les conditions d'existence du pouvoir bourgeois, une réforme devient naturellement un instrument de renforcement de la Révolution, un point d'appui pour LE DÉVELOPPEMENT CONTINU DU MOUVEMENT RÉVOLUTIONNAIRE

STALINE - Des principes du Léninisme, p. 100.

«La transformation de la guerre des peuples en guerre civile est l'unique travail socialiste à l'époque du choc impérialiste entre les bourgeoisies armées de toutes les nations.

À bas les niaiseries sentimentales et les soupirs imbéciles après la paix à tout prix! Levons l'étendard de la guerre civile.»

LÉNINE - Œuvres Complètes, T. XII, p. 12 et 17.



«Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l'idée d'une Révolution communiste! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. «Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.»


Karl MARX et F. ENGELS,
Manifeste du Parti Communiste,
Éditions Sociales, Paris, 1951.
(Texte conforme à l'édition du centenaire.)

«En somme, les communistes appuient en tous pays tout mouvement révolutionnaire contre l'ordre social et politique existant.»

Karl MARX et F. ENGELS - Ibid.

«La victoire du socialisme dans un seul pays n'est pas une fin en soi. La Révolution victorieuse dans un pays ne doit pas se considérer comme une grandeur se suffisant à elle-même, mais comme un auxiliaire, comme un moyen pour accélérer la victoire du prolétariat dans tous les pays. Car la victoire de la Révolution dans un seul pays, la Russie en l'occurrence, n'est pas seulement le fruit du développement inégal et de la désagrégation progressive de l'impérialisme. Elle est, en même temps, le commencement et les prémices de LA RÉVOLUTION MONDIALE

J. STALINE - Les Questions du Léninisme,
T. I. pp. 111 et s. Éditions Sociales, Paris, 1947.

«Notre Révolution est différente des autres révolutions de l'histoire. La révolution bourgeoise, par exemple, est généralement achevée par la prise du pouvoir d'État. Mais pour le prolétariat, la libération et la victoire politique signifient seulement le commencement de la Révolution.»

LIOU-CHAO-TCHI,
Pour être un bon communiste,
p. 49, Éditions Sociales, Paris, 1955.


«Nous, Communistes, nous devons montrer le plus grand courage et incarner la volonté révolutionnaire de l'humanité.»

LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 51.

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ÉDUQUER LES FORCES RÉVOLUTIONNAIRES

«Les partisans des réformes et améliorations seront toujours dupés par les défenseurs du passé, tant qu'ils n'auront pas compris que toute vieille institution, si barbare et pourrie qu'elle paraisse, est maintenue par les forces de telles ou telles classes dominantes. Et pour briser la résistance de ces classes, il n'y a qu'un moyen, trouver dans la société qui nous entoure, puis éduquer et ORGANISER POUR LA LUTTE, les forces qui peuvent - et doivent de par leur situation sociale, balayer le passé et créer du nouveau.»
LÉNINE - Karl Marx et sa doctrine,
Article de «Prosvechtchénié» (l'Éducation), p. 45,
No. 3 - Mars 1913 - Éditions Sociales, Paris, 1953.


«La tâche pratique la plus urgente est de créer une organisation de révolutionnaires capables d'assurer à la lutte politique un caractère énergique, ferme et suivi.»
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. IV, p. 506.
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NÉCESSITE DE L'IDÉOLOGIE

«Seul un parti guidé par une théorie d'avant-garde peut remplir le rôle de combattant d'avant-garde.»
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. IV, p. 433,
Éditions Sociales, Paris.

«SANS THÉORIE RÉVOLUTIONNAIRE, PAS DE MOUVEMENT RÉVOLUTIONNAIRE, on ne saurait trop insister sur cette vérité à une époque où l'engouement pour les formes les plus étroites de l'action pratique va de pair avec la propagande de l'opportunisme.»
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. IV, p. 432,
Éditions Sociales, Paris.


«Comme vous le savez, camarades, toutes les actions de l'homme sont guidées par son idéologie. Tout homme possède d'ailleurs une conception de la vie et du monde qui est le guide général de ses idées et de ses actes. En poursuivant notre éducation idéologique, nous devrons donc avant tout, nous, communistes, définir clairement NOTRE CONCEPTION DE LA VIE ET DU MONDE, puisque toutes nos idées et toutes nos activités s'y rattachent.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 42.

«Il importe d'obtenir que tous les communistes élèvent avec persévérance leur niveau idéologique, assimilent le marxisme-léninisme. L'amélioration du travail idéologique, de l'ÉDUCATION POLITIQUE des communistes, est une condition très importante de la consolidation continue des partis communistes et ouvriers, du renforcement de leurs liaisons avec les larges masses populaires, de la réalisation victorieuse des tâches historiques d'importance mondiale qui se posent devant eux.»
Éditorial de Paix et Démocratie du 11-9-1953.

On voit le souci de synthèse des marxistes. L'idéologie doit inspirer toute la vie, apporter une vue générale qui permette de résoudre tous les problèmes dans cette perspective. Et pourtant l'audace des affirmations masque seule la fragilité rationnelle de leurs fondements.

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ÉDUCATION IDÉOLOGIQUE - La «prise de conscience du monde moderne», de la «lutte» à organiser entre les «contradictions» qu'il contient (3).


«Qu'est-ce qu'on entend... par éducation idéologique? Je considère quant à moi qu'il s'agit essentiellement d'une LUTTE dans nos esprits: LUTTE entre l'idéologie du prolétariat et les autres idéologies, LUTTE entre la conception communiste de la vie et du monde d'une part, et toutes les autres conceptions d la vie et du monde d'autre part, LUTTE enfin entre deux concepts: les intérêts et les visées personnels des membres du Parti, les intérêts et les buts du Parti et du peuple.»
LIOU-CHAO-TCUI - Opus. cit., p. 41.

«Si on veut parler du mouvement spontané, c'est bien dans le mouvement gréviste qu'il faut le voir avant tout. On sait qu'il prit en 1896 un caractère général en Russie - mais on sait aussi que ces grèves spontanées sont souvent accompagnées de «destructions spontanées de machines» et autres exemples... Cela nous prouve que le «spontané» n'est au fond que la forme embryonnaire du CONSCIENT. Les émeutes primitives exprimaient déjà un certain éveil de conscience... pourtant c'était bien plus une manifestation de désespoir et de vengeance qu'une lutte.

Les grèves de la fin du siècle révèlent beaucoup plus d'éclairs de CONSCIENCE - les grèves systématiques représentaient déjà des embryons - rien que des embryons de la lutte de classe.

Prises en elles-mêmes, elles étaient encore une lutte trade-unioniste ou économique, non encore social-démocrate (4) révolutionnaire. Elles marquaient l'éveil de l'antagonisme entre ouvriers et patrons, mais les ouvriers n'avaient et ne pouvaient pas avoir encore la CONSCIENCE de l'opposition irréductible de leurs intérêts avec tout l'ordre politique et social contemporain, c'est-à-dire LA CONSCIENCE SOCIAL-DÉMOCRATE, et c'est dans ce sens que les grèves de la fin du siècle restaient un mouvement purement spontané. Les ouvriers ne pouvaient pas posséder encore LA CONSCIENCE SOCIAL-DÉMOCRATE qui ne pouvait leur être apportée que de l'extérieur.

L'histoire de tous les pays atteste que, livrée à ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu'à la conscience trade-unioniste, c'est-à-dire qu'il faut s'unir en syndicats, mener la lutte contre les patrons, etc...

LA CONSCIENCE SOCIALISTE OU RÉVOLUTIONNAIRE ne pouvait venir que de la classe bourgeoise, des INTELLECTUELS, des fondateurs du SOCIALISME SCIENTIFIQUE: Marx et Engels étaient des intellectuels bourgeois.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, pp. 437 et 438,
Éditions Sociales, Paris.

«Cela nous montre que toute soumission à la spontanéité du mouvement ouvrier, toute restriction du rôle de l'élément CONSCIENT, du rôle de la sociale-démocratie (des INTELLECTUELS socialistes) signifie par là même, qu'on le veuille ou non, un renforcement de l'influence de l'IDÉOLOGIE bourgeoise sur les ouvriers.

Tous ceux qui parlent de «surestimation de l'IDÉOLOGIE», d'exagération de l'élément CONSCIENT se figurent que le mouvement ouvrier est par lui-même en état de s'élaborer - et s'élabore en réalité - une idéologie indépendante, à condition seulement que les ouvriers prennent eux-mêmes leur sort en mains sans se soucier de leurs dirigeants... Mais c'est une erreur profonde.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, pp. 443, 444, 445 - Éditions Sociales, Paris.


«La CONSCIENCE SOCIALISTE contemporaine ne peut se constituer que sur la base d'une profonde CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE. Le porteur de la science n'est pas le prolétariat, mais la catégorie des INTELLECTUELS bourgeois. C'est en effet dans le cerveau de certains individus de cette catégorie, qu'est né le socialisme contemporain et c'est par eux qu'il a été communiqué aux prolétaires intellectuellement les plus développés qui l'introduisirent ensuite dans la lutte de classe partout où les conditions le permettaient. Ainsi donc LA CONSCIENCE SOCIALISTE est un élément importé du dehors et non quelque chose qui surgit spontanément.»
KAUTSKY cité par LÉNINE,
Œuvres Complètes,
T. IV, p. 446, Éditions Sociales, Paris.


«En fait, l'ouvrier arriéré s'en tient à la lutte économique; l'ouvrier révolutionnaire (dont le nombre ne cesse de croître), repoussera avec indignation tous les raisonnements sur la lutte pour les revendications promettant des résultats tangibles» - «car il comprendra que ce ne sont que des variations sur la vieille chanson du kopeck d'augmentation par rouble.» (5)
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, pp. 476-477, Éditions Sociales, Paris.


«Le Parti Communiste est une fraction de la classe ouvrière. C'est la portion la plus avancée, LA PLUS CONSCIENTE et partant, LA PLUS RÉVOLUTIONNAIRE
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. XXVI, p. 636, Éditions Sociales, Paris.


«Et voilà que la sociale-démocratie s'est chargée de guider ce mouvement inconscient, spontané, inorganisé. Elle s'est efforcée de DÉVELOPPER LA CONSCIENCE DES OUVRIERS, de COORDONNER LA LUTTE ÉPARSE, décousue, qu'engendraient les différents groupes isolés, de les FONDRE DANS UNE LUTTE DE CLASSE commune, afin que cette lutte fût celle de la classe ouvrière russe contre la classe des oppresseurs de la Russie, en s'attachant à CONFÉRER À CETTE LUTTE UN CARACTÈRE ORGANISÉ
J. STALINE - Les questions du Léninisme,
T. I, p. 11 et s. - Éditions Sociales, Paris, 1947.



«Notre éducation idéologique se propose de nous amener à ADOPTER CONSCIEMMENT la conception prolétarienne et communiste de la vie et du monde...»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 81.


«La doctrine triomphante de Marx, Engels, Lénine, Staline arme les partis communistes et ouvriers de la connaissance des lois du développement de la société, des lois du développement de la lutte des classes, elle leur permet de s'orienter dans une situation donnée, de prévoir le déroulement des événements et de déterminer une juste politique, elle encourage les membres du parti à lutter activement et avec abnégation pour les intérêts vitaux de la classe ouvrière et de tout le peuple travailleur.

«Sans une théorie claire et exacte, il ne peut y avoir de pratique exacte.» (Lénine).»
«École Élémentaire du P.C. Français».
Cours no. 6, janvier 1955.
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SOUCI TACTIQUE - Utiliser les circonstances favorables pour faire passer les idées.

«Le social-démocrate saura profiter de la moindre occasion pour exposer devant tous ses convictions socialistes... , pour expliquer à tous l'importance historique mondiale de la lutte émancipatrice du prolétariat.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, pp. 483-484 - Éditions Sociales, Paris.


«Les partis révolutionnaires doivent parachever leur instruction. Ils ont appris à mener l'offensive .. Ils doivent comprendre maintenant qu'il est indispensable de compléter cette science de battre en retraite dans les règles. Il faut comprendre qu'il est impossible de vaincre sans avoir appris la science de l'offensive et de la retraite opérées dans les règles.»
LÉNINE - Maladie infantile du Communisme,
Œuvres Complète., T. XXV, p. 211.


«Il ne suffit pas d'être révolutionnaire, et partisan du socialisme et du communisme en général... Il faut savoir trouver à chaque moment donné cet anneau particulier de la chaîne qu'il importe de saisir de toutes ses forces pour tenir la chaîne entière et préparer solidement le passage à l'anneau suivant.»
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. XXVII, Édition russe,
cité par Staline, Principes du Léninisme, p. 98.


TRAITER TOUTES LES QUESTIONS EN COMBATTANT DE LA CAUSE COMMUNISTE

«Le devoir permanent de chaque membre du Parti est d'élever en lui-même et chez ses camarades l'esprit de parti qui consiste, notamment, à traiter de toutes les questions en combattant de la cause communiste, à agir avec dévouement et sans présomption, à être fidèle au Parti en toutes circonstances, à défendre avec une FERMETÉ INTRANSIGEANTE la politique du Parti en toutes occasions, à organiser et éduquer le Parti avec initiative, à élever sans cesse son niveau théorique et politique, à organiser politiquement la classe ouvrière, en premier lieu dans les usines, à prendre une part directe à l'action et au rassemblement des forces populaires pour l'action, à rester attaché aux positions de l'internationalisme prolétarien.

«C'est le Parti qui fait du communiste un acteur conscient de l'histoire. C'est l'amour du Parti qui donne un sens à la vie de chaque communiste.»
«École élémentaire du P.C. français».
Cours no. 6, janvier 1955.

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LA TACTIQUE COMMUNISTE APPLIQUÉE CONTRE LE CATHOLICISME

«L'anarchiste qui prêcherait la guerre contre Dieu à tout prix aiderait, en fait, les curés et la bourgeoisie.»
LÉNINE - Pages choisies, T. II, p. 315.



«Le marxisme, c'est le matérialisme. Comme tel, il est tout aussi impitoyable envers la religion que le matérialisme des Encyclopédistes du XVIIIe siècle ou de Feuerbach. Mais le matérialisme dialectique de Marx et d'Engels va plus loin que celui des Encyclopédistes et de Feuerbach, car il s'applique à l'histoire et aux sciences sociales. Nous devons combattre la religion, c'est l'a. b. c. de tout matérialisme et, par conséquent, du marxisme. Mais le marxisme n'en reste pas à l'a. b. c. Il va plus loin. Il dit: il faut savoir combattre la religion et pour cela il faut expliquer en matérialiste les sources de la foi et de la religion dans le peuple. La lutte antireligieuse ne peut se borner à des prêches abstraits, elle doit être liée à la pratique concrète du mouvement de classe qui tend à SUPPRIMER LES RACINES SOCIALES DE LA RELIGION.

La propagande de l'athéisme (dans le cas d'une grève par exemple) peut être inutile et nuisible, non du point de vue banal, pour ne pas effaroucher les gens arriérés, pour ne pas perdre un siège aux élections, etc., mais au point de vue du progrès réel de LA LUTTE DE CLASSE, qui, dans la société capitaliste actuelle, AMÈNERA CENT FOIS MIEUX LES OUVRIERS CHRÉTIENS À LA SOCIAL-DÉMOCRATE ET À L'ATHÉISME qu'une propagande antireligieuse toute nue...
Le marxisme doit être matérialiste, c'est-à-dire ennemi de la religion, mais matérialiste dialectique.»

LÉNINE - Parti ouvrier et religion,
Pages choisies, T. II, p. 315.

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THÉORIE ET ACTION - THÈSE ET HYPOTHÈSE

«Le devoir d'un parti véritablement révolutionnaire n'est pas de proclamer son refus, impossible à réaliser, de toute espèce de compromis, mais de savoir à travers tous les compromis, dans la mesure où ceux-ci sont inévitables, garder la fidélité à ses principes, à sa classe, à son but révolutionnaire: la préparation de la Révolution et l'éducation du peuple pour la victoire.»
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. XIV, p. 97.
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SE MENAGER DES ÉTAPES
«Lors de la réforme agraire, nous avons employé la tactique qui consiste à disperser, ou si possible, à neutraliser l'ennemi: c'est la raison pour laquelle nous fixâmes à deux cents arpents les limites de la réforme agraire, qui ne s'appliqua pas ainsi à la majorité des Koulaks, ce qui en facilita l'exécution rapide. De même, au début de la reconstruction, nous accordâmes notre appui à la partie de la bourgeoisie qui y prit part provisoirement: la reprise du travail par les techniciens et intellectuels qui étaient alors bourgeois s'en trouva grandement facilitée...»

«Chaque fois que nous présentions des revendications, NOUS EXAMINIONS SOIGNEUSEMENT LES RÉPERCUSSIONS qu'on pouvait en attendre, et si cela nous paraissait POSSIBLE, nous nous engagions prudemment, de façon à rendre plus difficile à l'ennemi la concentration et la mobilisation de toutes ses forces. Ensuite nous accroissions nos revendications, et quand il n'y avait pas d'autres possibilités, nous acceptions des expédients temporaires.

«C'est ainsi, par exemple, que nous demandâmes d'abord un contrôle de l'État sur les banques puis la nationalisation des trois plus grandes d'entre elles. De la même façon, nous demandâmes que les mines fussent gérées par l'État, puis, PROGRESSIVEMENT, nous développâmes nos demandes en réclamant la gestion par l'État des hauts-fourneaux et des industries mécaniques. Enfin nous exigeâmes la nationalisation.

«Ainsi, en quatre ou cinq étapes, réparties sur plusieurs années nous parvînmes à socialiser l'industrie.»
RAKOSI - Discours de 1952.

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LES CONTACTS HUMAINS

«Pour chaque camarade qui assure une responsabilité à quelque échelon que ce soit, signalons quelques défauts redoutables:

- la tendance à vouloir tout exécuter et tout résoudre soi-même, alors que le rôle du militant responsable est d'entraîner les autres au travail en les aidant et en les conseillan t;

- le train-train routinier, la quiétude, l'insouciance qui empêchent de voir le sérieux et l'évolution des situations, et prendre, en conséquence, les mesures indispensables;

- la bureaucratie qui noie le travail le plus simple sous un fatras inextricable de détails, de paperasses et de difficultés d'exécution, et remplace par des lettres les cinq minutes de CONVERSATION qui régleraient la situation;

- la lenteur qui freine le travail et empêche la réalisation des décisions du Parti.»
«École élémentaire du P.C. français»,
Cours n̊ 6, janvier 1955.
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FORMER DES CADRES, UNE ÉLITE

«L'organisation des révolutionnaires ne doit pas être très étendue.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, p. 512, Éditions Sociales, Paris.



«Certes, notre mouvement est indestructible parce qu'il y a des centaines et des centaines de milliers de racines en profondeur (la Masse) - mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit.

Car j'affirme qu'il ne saurait y avoir de mouvement révolutionnaire solide sans une organisation stable de dirigeants qui en maintiennent la CONTINUITÉ DANS LE TEMPS.

Que plus la masse entraînée spontanément dans la lutte, formant la base du mouvement et y participant, est nombreuse, plus une telle organisation est urgente et doit être solide »
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, p. 523, Éditions Sociales, Paris.



«La lutte spontanée du prolétariat ne deviendra une véritable lutte de classe que lorsqu'elle sera dirigée par une forte organisation de révolutionnaires.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, p. 532, Éditions Sociales, Paris.


«On ne peut organiser des centaines de milliers d'hommes; il faut donc créer une organisation qui soit comme un FERMENT AGGLUTINANT et qui groupe autour d'elle ces centaines de milliers d'hommes au moment de la Révolution.»
PARVUS, cité par LÉNINE
in: STALINE, Principes du Léninisme, p. 109-110.


«Le parti communiste ne peut grouper que la minorité de la classe, de même que dans toute société capitaliste les ouvriers vraiment conscients ne forment que la minorité de tous les ouvriers. Aussi sommes-nous obligés de reconnaître que seule cette minorité consciente peut diriger les grandes masses ouvrières et les entraîner à sa suite.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. XXV, pp. 412-413, Éditions Sociales, Paris.
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POLYVALENCE - Pénétrer partout, surtout aux «postes-clés»

«Il faut que nous ayons PARTOUT «nos hommes» à nous, des social-démocrates, dans les couches sociales, sur toutes les positions permettant de connaître les ressorts du mécanisme de l'État. Et il nous faut de tels hommes, non seulement pour la propagande et l'agitation, mais encore et surtout pour l'ORGANISATION.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, p. 489, Éditions Sociales, Paris.

«L'État-major révolutionnaire est profondément intéressé à avoir dans les institutions parlementaires de la bourgeoisie des éclaireurs qui faciliteront son œuvre de destruction.»
2e CONGRÈS DE L'INTERNATIONALE COMMUNISTE,
Le P.C. et le parlementarisme, p. 66.


«Nous devons aller dans toutes les classes sociales comme théoriciens, comme propagandistes, comme agitateurs et comme organisateurs.»
LÉNINE - Que faire?
Œuvres Complètes, T. IV, p. 485.



«La classe révolutionnaire pour accomplir sa tâche doit savoir mettre la main sur toutes les formes, et sur tous les côtés sans la moindre exception, de l'activité sociale.»
LÉNINE - Maladie infantile du Communisme,
Œuvres Complètes, T. XXV, p. 281.


«Les communistes peuvent et doivent... militer dans des organisations étrangères au Parti, mais englobant de grandes masses prolétariennes, telles que les associations de mutilés de la guerre, les comités «Ne touchez pas à la Russie», en Angleterre, les Syndicats prolétariens de locataires, etc... Les communistes ne s'écartent jamais des organisations englobant la masse des ouvriers sans parti, même dans certains cas, quand elles revêtent un caractère manifestement réactionnaire, voire ultra-réactionnaire (syndicats jaunes, ASSOCIATIONS CHRÉTIENNES, etc.)»
RÉSOLUTION DU IIe CONGRÈS
DE L'INTERNATIONALE COMMUNISME
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. XXV, p. 639.


«Les communistes considèrent comme leur tâche principale de poursuivre au sein de ces vastes groupements, un TRAVAIL SYSTÉMATIQUE D'ORGANISATION ET D'ÉDUCATION
LÉNINE - Œuvres Complètes, T. XXV, p. 633.


«Il faut simplement que les membres du Parti adhérant à ces organisations où ils jouissent d'une INFLUENCE incontestable, emploient tous les moyens de PERSUASION pour que les organisations sans parti se rapprochent DANS LEUR TRAVAIL (6) du parti du prolétariat, et en acceptent de plein gré la direction politique.»
STALINE - Des principes du léninisme.
Extrait de Le Parti Communiste.
«École élémentaire du Parti Communiste français».
Cours no. 6. Éd. P.C.F., 44, rue Le Pelletier, Paris (9e).
Janvier 1955.
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UNITÉ D'ACTION N'EST PAS UNIFORMITÉ - Rester soi-même pour être efficace
«Nous ne pouvons que nous réjouir si la social-démocratie réussit à diriger chaque grève... mais nous serions des suiveurs, si nous admettions l'identification d'une forme de lutte si primaire et tout au plus trade-unioniste (voir Remarques au bas des Notes) avec la lutte sociale-démocrate générale et consciente...

Donner le nom de membres à tous les ouvriers grévistes ou syndiqués est une absurdité manifeste qui menacerait de causer un double préjudice. D'une part de réduire l'étendue du mouvement syndical et d'affaiblir la solidarité des ouvriers sur cette base.

D'autre part, de permettre à la confusion et à l'hésitation de pénétrer dans le parti social-démocrate.»
LÉNINE - Un pas en avant. deux en arrière,
Bureau d'Éditions, 1928, pp. 85, 86, 89.

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LA CELLULE - Par sa simplicité, son unité intellectuelle, les affinités psychologues des membres, elle est la méthode la plus efficace.

«Aujourd'hui le prolétariat allemand n'a plus besoin d'organisation officielle ni publique, ni secrète, la simple réunion naturelle de camarades de classe, ayant les mêmes idées, suffit sans statuts, comités, décisions et sans autres formes palpables, à ébranler l'Empire allemand tout entier.»
F. ENGELS,
Appendice au Manifeste du Parti Communiste.


«Il faut organiser des CERCLES ouvriers avec un but bien net: préparer les masses à l'insurrection, les rassembler pendant l'insurrection et commencer au mot d'ordre donné...» (7)
PARVUS, cité par LÉNINE
in: STALINE: Principes du Léninisme, pp. 109-110.


«Au début, la social-démocratie ne pouvait étendre son activité au sein de la masse ouvrière: aussi se contentait-elle d'agir dans des CERCLES de propagande et d'agitation. L'étude dans les cercles constituait alors sa seule forme d'activité. Ces CERCLES avaient pour objet de créer parmi les ouvriers eux-mêmes UN GROUPE CAPABLE DE DIRIGER par la suite le mouvement. Aussi, étaient-ils composés d'ouvriers avancés: une ÉLITE ouvrière avait seule la possibilité d'y étudier.»
J. STALINE - Les questions du Léninisme,
T. I. pp. 111 et s. - Éditions Sociales, Paris, 1947.

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L'ÉTUDE INDIVIDUELLE
«Elle nécessite que chaque camarade se réserve quelques heures par semaine pour étudier.
Sous la direction de la cellule, des camarades peuvent accepter d'être les conseillers d'étude d'autres membres de la cellule, afin de leur faciliter cette tâche indispensable: l'étude.»
«École élémentaire du P.C. Français»
Cours no. 6 - janvier 1955.

LES PERMANENTS ET LES ANIMATEURS

«L'organisation des révolutionnaires doit englober avant tout et principalement des gens dont la profession est l'action révolutionnaire».
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, pp. 511 et 512 - Éditions Sociales.


«Il nous faut former des hommes qui ne consacrent pas seulement à la Révolution leurs soirées libres, mais toute leur vie... Il nous faut avoir une organisation assez considérable pour permettre la division du travail.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. IV, p. 58 - Éditions Sociales - Paris.


«Quant aux cadres et aux dirigeants du Parti, il est nécessaire à plus forte raison qu'ils deviennent les vivants représentants des intérêts généraux du Parti et du prolétariat et qu'ils fondent complètement leur intérêt et leurs buts personnels dans l'intérêt et les buts généraux du Parti et du prolétariat.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 61.

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POUSSER LES MEILLEURS, LES SUSCITER, LES ANIMER

(Le P.C.) «... se crée par la SÉLECTION des travailleurs les meilleurs, les plus conscients, les plus dévoués, les plus clairvoyants.»
LÉNINE - Œuvres Complètes,
T. XXV, p. 208 - Éditions Sociales - Paris.
«Il faut que le Parti absorbe tous LES MEILLEURS ÉLÉMENTS de la classe ouvrière, leur expérience, leur esprit révolutionnaire, leur infini dévouement à la cause du prolétariat.»
STALINE - Des principes du Léninisme, p. 104.


«Les cadres existent. Le problème n'est pas de les inventer, mais de savoir les découvrir, les former et les promouvoir hardiment.»
«Le Parti Communiste». Cours no. 6 de «L'école
élémentaire du P.C. Français», janvier 1955.
Édit. P.C.F. 44, rue Le Pelletier, Paris (9e).

«À l'heure présente nous avons encore vraiment beaucoup trop peu de héros et de dirigeants révolutionnaires ayant du prestige. Nous avons encore besoin de tremper et d'éduquer un grand nombre de héros et de très bons dirigeants communistes révolutionnaires sur tous les terrains. C'est là un point très important de notre cause qu'il ne faut absolument pas négliger. Quiconque le dédaigne ne comprend absolument rien à la façon de faire progresser la cause communiste. Nous devons donc rehausser encore, parmi les membres de notre Parti, l'ardeur et les aspirations au progrès dans la cause révolutionnaire. Dans le moment présent nous n'en faisons pas assez sous ce rapport. Cette lacune se révèle, par exemple, dans le fait que certains membres du Parti N'ÉTUDIENT PAS AVEC ASSEZ D'ASSIDUITÉ et ne marquent pas pour la politique et LA THÉORIE un intérêt assez profond. C'est pourquoi NOUS NOUS OPPOSONS À LA BRAVADE ET À LA PARADE, mais nous ne nous opposons certes pas à la véritable aspiration au progrès parmi nos membres: c'est là une des qualités les plus précieuses des membres du P.C.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. Cit., p. 70.

BIEN CONNAÎTRE LES HOMMES

«Pour découvrir ces hommes et ces femmes, pour les placer au poste où ils peuvent le mieux servir le Parti, il faut connaître les hommes dans la vie, AVEC LEURS QUALITÉS ET LEURS DÉFAUTS, leurs difficultés familiales ou autres, leurs aptitudes et leurs goûts.

On peut ainsi savoir sur lesquels on s'appuiera pour réaliser telle ou telle tâche et la promotion des cadres du Parti se fera d'une façon intelligente et humaine.»
«École élémentaire du P.C. Français»
Cours no. 6, janvier 1955.
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LE BON COMMUNISTE

Les textes qui précèdent rappelaient:
- les aspects essentiels de la dialectique marxiste;
- le souci des maîtres marxistes de faire passer la dialectique en actes;
- les méthodes qu'ils préconisent pour cela.

Le marxisme était vu, en quelque sorte, PAR EN HAUT. Les textes qui suivent montrent avec quel soin l'organisation du Parti ne dédaigne pas d'examiner l'application de la méthode par les HOMMES.

Presque tous les passages cités sont tirés de:
«POUR ÊTRE UN BON COMMUNISTE».

C'est un petit ouvrage, très clair, essentiellement pratique, destiné à de jeunes cadres du marxisme chinois. Il nous a semblé qu'il y avait maintes leçons à y prendre dans l'ordre des méthodes légitimement utilisables et de la psychologie d'une action efficace.

LIOU-CHAQ-TCHI est Vice-Président du gouvernement central de la République populaire de Chine et Secrétaire du Comité central du P.C. chinois. Il est né en 1898 et a pris part à toute l'action du Parti en Chine.
- Les sous-titres et paragraphes sont de la Cité Catholique.
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1. - EN VUE DE L'ACTION
on total des meilleurs
Humble formation
Réformation constante...
... et pour tous.

LES QUALITÉS DES CADRES, de ceux qui «animent» le P.C.

«Cela (l'imitation de Marx, Engels, Lénine et Staline) exige une VOLONTÉ de fer, une résolution ferme dans l'âpre lutte pour la cause du prolétariat. Cela exige un DÉVOUEMENT de toute la vie à l'étude du marxisme-léninisme et à sa mise en pratique au cours des luttes révolutionnaires des masses. Cela exige une FORMATION et une ÉDUCATION sous tous les aspects.»
LIOU-CHAO-TCHI - Pour être un bon communiste, p. 28,
Éditions Sociales - Paris, 1955.

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DÉTACHEMENT PERSONNEL POUR LE SERVICE DU PARTI

«Certes, un membre du Parti a son intérêt personnel et son développement personnel. Or, cet intérêt personnel peut, à certains moments, entrer en conflit avec l'intérêt du Parti et lui devenir antagoniste. Dans ce cas, tout membre du Parti est dans l'obligation de SACRIFIER INCONDITIONNELLEMENT SON INTÉRÊT PERSONNEL: il ne doit, sous aucun prétexte, sacrifier l'intérêt du Parti pour se conformer à son intérêt personnel.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 60.

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SOUCI DE SE TRANSFORMER SANS CESSE: lutte intérieure en: vue de résoudre ses propres contradictions (contradictions internes):

«Un membre du Parti communiste se transforme lui-même au cours de la lutte qui le met aux prises avec la contre-Révolution sur des terrains variés... Passer de la condition d'un apprenti à celle d'un révolutionnaire mûr et expérimenté, capable de faire face à n'importe quelle situation, exige un très long travail de formation révolutionnaire et d'éducation, c'est-à-dire un long travail de réformation.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 13.
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FORMATION MAXIMA: l'exemple des grands maîtres

«Le but des membres du Parti en ce qui concerne la formation et l'éducation ne devrait pas être au niveau des qualités minima: il devrait être au niveau des qualités maxima. Nous avons sous les yeux, comme des exemples, comme le critère de notre éducation, les paroles et les actes, les réalisations et les vertus dont Marx, Engels, Lénine et Staline ont rempli leur vie.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 21.

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SE CORRIGER SOI-MÊME EN VUE D'UNE ENTIÈRE SOUMISSION A L'IDÉOLOGIE DU PARTI (8)

«Nous devons essayer AVEC MODESTIE de comprendre le point de vue, la méthode et l'aspect du marxisme-léninisme... Ces notions comprises, nous devons immédiatement les appliquer à notre propre pratique, c'est-à-dire à notre vie, à nos paroles, à nos actes, à notre travail. Ces notions il nous faut y adhérer, il nous faut CORRIGER et chasser sans réserve tout ce qui, dans notre idéologie, va à leur encontre.

C'est sur cette base que nous devons juger si notre compréhension du marxisme-léninisme est correcte, SI NOUS AVONS CORRECTEMENT APPLIQUÉ LA MÉTHODE DU MARXISME-LÉNINISME, si nous avons découvert nos imperfections et nos erreurs et si nous les avons CORRIGÉES
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 31.

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HABITUDE DE L'AUTO-CRITIQUE

«Reconnaître ouvertement son erreur, en découvrir les causes, analyser la situation qui lui a donné naissance, examiner attentivement les moyens de corriger cette erreur, voilà la marque d'un parti sérieux, voilà ce qui s'appelle pour lui, remplir ses obligations, éduquer et instruire la CLASSE et puis les MASSES.»
LÉNINE - La maladie infantile du communisme, p. 44.
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PAS DE POUDRE AUX YEUX

«Le militant capable est celui qui réalise. Contrôler les militants, c'est les contrôler non d'après leurs promesses et déclarations mais d'après les résultats de leur travail. Vérifier l'exécution des tâches, c'est vérifier non seulement dans les bureaux, non seulement d'après les compte-rendus officiels, mais avant tout sur les lieux de travail, d'après les résultats EFFECTIFS de l'exécution.»
STALINE - Pour une formation bolchevik.
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ÉCARTER LES «TROP FORTS» ET LES BAVARDS

«Pour faciliter l'accès des meilleurs aux postes responsables (par exemple à la direction de la cellule ou au comité de section) il faut écarter démocratiquement, au cas où ils s'y trouveraient, d'une part ceux qui, se croyant supérieurs à tous les autres, veulent tout faire et découragent les bonnes volontés, d'autre part les bavards, c'est-à-dire, ceux qui font de longs et brillants discours mais ne réalisent pas dans la pratique la politique du Parti.»
«École élémentaire du P.C. Français»
Cours no. 6 - janvier 1955.

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PAS DE LIBÉRALISME QUANT À L'IDÉOLOGIE

«Nous n'adoptons pas une attitude libérale, mais nous poursuivons une lutte irréconciliable contre les différentes idéologies et opinions qui sont fausses dans leur principe et contre tous les phénomènes indésirables dans le Parti pour essayer sans cesse de triompher de telles erreurs et de tels phénomènes. Nous NE TRANSIGEONS PAS: nous ne permettons pas que le développement de ces erreurs et de ces phénomènes mette en péril l'intérêt du Parti.»
LIOU-CHAO-TcHI - Opus. cit., pp. 92-93.
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IDÉOLOGIE OBLIGATOIRE ET OPINIONS LIBRES

«Ce qui ne veut pas dire qu'en l'absence de divergences de principe et d'opportunisme dans le Parti, nous devions essayer de grossir subjectivement une divergence d'opinion entre camarades sur certaines affaires purement pratiques, de tenir cette divergence d'opinion pour une «divergence de principe» et de faire délibérément la «chasse» à certains camarades en tant qu'«opportunistes» en les considérant comme des «cibles» dans la lutte à l'intérieur du Parti.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit.
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II - DANS L'ACTION

De la formation à l'action
Formation et action simultanées
Périls à éviter dans l'action
LES DIRIGEANTS TIENDRONT COMPTE DES PROBLÈMES PERSONNELS DES MEMBRES (9)

«Chaque fois que ce sera possible, le Parti sauvegardera les intérêts personnels de première nécessité de ses membres: par exemple, il leur donnera l'occasion de recevoir un enseignement et d'étudier; il les aidera à résoudre leurs problèmes domestiques et leurs problèmes de santé, et si c'est nécessaire, il renoncera même à certains travaux pour le Parti afin de soulager des camarades, etc...

Cependant, toutes ces mesures ne sont prises que dans le dessein de sauvegarder les intérêts du Parti dans son ensemble.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cil., p. 62.
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NE PAS PRENDRE SES DÉSIRS POUR DES RÉALITÉS: ÊTRE SANS ILLUSIONS, QUOIQUE BIEN DÉCIDÉS

«Ici j'aurai à critiquer quelques erreurs fréquemment commises par certains jeunes camarades: leurs tentatives de s'échapper de la réalité ou de la méconnaître. Il est très bien qu'ils aient un idéal élevé. Mais ils se plaignent souvent que cet endroit-ci n'est pas bon et que cet endroit-là n'est pas meilleur, que tel genre de travail ne leur convient pas et que tel autre genre ne leur convient pas non plus. Ils sont tout le temps à la recherche de l'endroit idéal, du travail idéal qui leur donneront la possibilité de tout doucettement «changer le monde». Cependant, ni cet endroit, ni ce travail n'existent ailleurs que dans leur pensée et leur désir.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 53.

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LAISSER DIRE... ÊTRE PATIENT - TENIR

«Il est inévitable que chacun, au cours de la lutte à l'intérieur du Parti, reçoive des critiques, fondées ou non fondées, subisse des attaques et même parfois des injustices et des humiliations (l0). Tout camarade doit en passer par là.»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus. cit., p. 105.
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PAS D'INQUIÉTUDES VAINES
«Il est inévitable que chacun de nous commette quelques erreurs dans son travail. Si nous ne tolérons pas, si nous n'excusons pas, si nous repoussons absolument et même si nous éliminons tous les camarades qui, à un degré quelconque, reflètent les idéologies non prolétariennes de la société et commettent quelques erreurs, mais ne sont pas des éléments incorrigibles, nous ne pourrons jamais bâtir notre Parti!»
LIOU-CHAO-TCHI - Opus cit. p. 98.

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Notes:


(1) Sur cette nécessaire préparation des catholiques à l'aclion politique et sociale cf. Verbe nos 95 à 104 et la 4e partie de Pour qu'Il Règne.

(2) Cf. Document V. Le marxisme en Chine.

(3) Cf. supra 1re Partie, ch. I.

(4) Social-démocrate, parti révolutionnaire devenu le P.C. Certains partis non-communistes ont gardé cette terminologie dans quelques pays, mais elle n'a plus le même sens.

(5) Environ 10 %.


(6) «Dans leur travail... », cf. ce que nous avons dit sur les caractères dialectique et pratique du marxisme, dans les parties II et III.

(7) On notera ce qu'il y a de spécifiquement marxiste dans cette formation en vue de l'agitation et toujours suspendue au dernier mot d'ordre. «Le parti communiste», écrivait LÉNINE, «ne peut remplir son devoir que s'il est organisé de la façon la plus centralisée.» Là est la faiblesse du parti communiste. Et cependant LÉNINE et ses successeurs croient à l'efficacité de la «cellule», du petit «cercle d'étude». Quel profit ne tirerait pas la doctrine sociale de l'Église, si les catholiques mettaient un MOYEN si puissant au service de la Fin que leur propose cette doctrine!

(8) Toujours la singerie de l'universalisme catholique. On croirait lire les conseils de saint IGNACE ou de saint VINCENT DE PAUL pour méditer avec fruit et s'amender!


(9) À l'encontre des catholiques, les marxistes ne mettent aucune CHARITÉ dans celle attitude. Ils n'y voient qu'un meilleur RENDEMENT des membres pour le Parti. Il reste vrai qu'une action pour être efficace doit tenir compte de l'aspect humain.

(10) Étranges rapprochements de vocabulaire avec le christianisme malgré l'opposition radicale des réalités. Les humiliations n'ont aucune valeur dans le marxisme. On ne les considère toujours qu'À TRAVERS L'INTÉRÊT DU PARTI.


Remarques:


Trade-union, 1876, mot anglais de trade (métier) et union (union). En Grande-Bretagne, syndicat ouvriers groupant les professionnels d’une même branche d’activité.



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