Libellés

Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

vendredi, novembre 28, 2008

CHAPITRE II


BOLCHEVISME, TITISMES, ETC...


... Autre aspect, autre massif de cette chaîne désignée le plus souvent, par le seul nom de «communisme».

Distinction d'autant plus importante que ses leçons seront plus pratiques, plus techniques.

Ce que nous avons dit jusqu'ici du marxisme et du communisme était d'ordre idéologique.

Tour d'esprit marxiste, socialismes «utopiques», thèses communistes de Marx, tout cela appartient d'abord et surtout au domaine des conceptions intellectuelles, des choses qui se pensent, se disent, s'écrivent, thèses ou systèmes.

Non que nous tendions à sous-estimer la redoutable puissance des idées. Reste cependant qu'entre la théorie, pour dynamique qu'elle soit, et les réalisations qu'elle anime, l'intervalle peut être grand.

Telle est la raison de la distinction que nous proposons.

Après avoir étudié le tour d'esprit marxiste et montré comment les thèses communistes y trouvaient leur place, autrement dit après avoir étudié le communisme en idées, le communisme en paroles, nécessité de nous pencher sur le communisme en fait.

Car tel est bien, nous semble-t-il, le bolchevisme.

Le bolchevisme, aspect russe du communisme

Avec lui nous quittons le plan de l'idéologie où nous nous sommes pratiquement tenus depuis le début de cette série d'études; et, bien que sous couvert toujours de l'étiquette communiste, nous allons assister à l'action de forces qui ne relèvent plus du marxisme ou du communisme strictement entendus.

En bref, avons-nous dit, le bolchevisme sera pour nous le marxisme, le communisme aux prises avec le réel, avec la nature des choses; autant dire le communisme agissant et réagissant non plus sous la seule impulsion de l'idéologie dialectique mais selon toute la complexité de passions humaines, d'intérêts personnels, d'appétits de clans, de rivalités nationales ou ethniques, etc...

Le bolchevisme sera d'abord le communisme interprété par l'école russe avant même d'être le communisme aux prises avec la réalité russe et plus ou moins commandé par elle.

Ce qui, par analogie et extension, amène à considérer le communisme aux prises avec d'autres réalités nationales: attitudes plus particulières du communisme dans les pays latins, par exemple, ou dans les pays anglo-saxons, dans les pays satellites de l'U.R.S.S. ou en Afrique, en Chine, en Inde ou dans le Proche-Orient.

Sans oublier cette forme de communisme qui refuse d'accepter la tutelle de Moscou: «TITISMES» en acte ou en puissance (77). Titismes, qui pourraient fort bien se multiplier à l'avenir sans qu'au regard du marxisme ou du communisme la moindre faute puisse être explicitement relevée.

Car le fait communiste dans le monde aurait pu et peut encore prendre une toute autre forme sans qu'on puisse parler d'un moindre communisme et d'un moindre marxisme (78).

Plusieurs méthodes s'opposèrent avant qu'une cristallisation s'accomplisse autour du succès moscoutaire, faisant prévaloir ainsi la thèse de Lénine d'une Russie patrie de la Révolution.

D'où cette proposition de Staline qui, par elle-même, n'a rien de marxiste ni même de communiste : «Les révolutionnaires de tous les pays regardent l'U.R.S.S. avec espoir comme le foyer de la lutte libératrice des travailleurs du monde entier, en reconnaissant en elle LEUR SEULE PATRIE.» (79)

Et voilà, pourrait-on dire, ce qui constitue en propre le bolchevisme, dans cet immense tout du communisme. Distinction capitale. Combien sont nombreux, en effet, ceux qui bornent strictement leur conception du communisme aux seuls problèmes de l'U.R.S.S., élément fondamental, sans doute, mais qui, dans l'avenir, pourrait fort bien ne plus être le seul. COMME SI LA MARXISATION PROFONDE DES ESPRITS D'UN BOUT DE LA PLANÈTE À L'AUTRE NE CONSTITUAIT PAS EN ELLE-MÊME, UN PÉRIL PLUS GRAVE QUE LA MENACE, PLUS OU MOINS DIRECTE, DE LA PUISSANCE SOVIÉTIQUE. Climat d'un marxisme diffus, plus ou moins inconscient, mais qui suffirait cependant à empester la vie sociale et politique pour des générations? Même si la Russie communiste s'effondrait! Sans oublier que la cause du communisme dans le monde pourrait fort bien être soutenue par des titismes dispersés selon les continents, qui pourraient se quereller à l'occasion comme se querellaient les princes chrétiens au sein de la chrétienté. Communisme endémique, plus ou moins fluctuant, habile à se répandre en SEMI-COMMUNISMES, comme jadis le pélagianisme sut rejaillir en semi-pélagianisme, le luthéranisme en jansénisme (80), ... etc.

Combien ont conscience de cela, aujourd'hui?

Le simplisme de nos vues sur ce que nous appelons en bloc «le communisme» est effarant et plus particulièrement chez certains qui prétendent le combattre.

On ne veut voir que l'immédiat parce que c'est l'immédiat qui nous inquiète de façon plus directe, et l'on tend à sous-estimer ce qui, demain, assurera en fait de façon plus diffuse sans doute, le succès d'un véritable ordre communiste dans le monde.

D'où l'intérêt des distinctions que nous proposons. Intérêt, nous l'avons dit, de savoir distinguer le communisme du marxisme.

Intérêt non moins grand de savoir distinguer ce qui, dans le communisme, est spécifiquement bolchevique. La propagande anti-communiste elle-même, dans ce qu'elle a de plus élémentaire, pourrait en retirer des arguments certains.

Bolchevisme contre communisme

Dès lors que la puissance russe prit pour elle seule le commandement de la révolution communiste dans la planète entière, il était impossible que certaines accentuations ne soient bouleversées, que certains éléments nouveaux n'interviennent, parfois très importants, dans le jeu de l'appareil communiste.

Et d'abord le bouleversement des lois de progression du communisme dans le monde. Ce que Marx et même Lénine avaient annoncé et décrit, concernant un certain fonctionnement du sens de l'histoire, le bolchevisme l'a singulièrement modifié. Si, comme l'a prétendu Karl Marx: «Le communisme procède du capitalisme, se développe historiquement du capitalisme», s'il est vraiment «le résultat de l'action d'une force engendrée par le capitalisme», ce capitalisme, dès lors, ne peut pas ne pas être, «une étape préalable nécessaire à l'instauration du socialisme» (81). Voire, au nom de «la progression des phénomènes historiques», il faut dire - et les maîtres communistes l'ont fait à maintes reprises que plus une société sera «bourgeoise», plus elle sera «capitaliste», plus elle sera industrialisée, et plus elle sera mûre pour le communisme. Or, non seulement le fait est que les choses n'ont pas obéi à l'ordre de ce «mouvement de l'histoire» (82), mais il est évident que, depuis que l'U.R.S.S. a pris en main la direction de l'impulsion communiste, ce sont les lois de la diplomatie soviétique, plans d'une stratégie très «politique», qui règlent la marche et les multiples itinéraires de la Révolution.

Ainsi, des pays que l'évolution sociale, l'action idéologique semblaient ou semblent avoir conduits à ce degré de mûrissement subversif favorable au déclenchement de la révolution communiste seront, en fait, mis à l'arrêt, en attente, sinon rejetés en arrière par la politique pure et simple de Moscou.

Que deviennent, dès lors, les lois «scientifiques» de l'histoire, le déterminisme de l'évolution sociale?

En fait la révolution communiste a été freinée, voire arrêtée dans certains pays, pendant que d'autres, très éloignés pourtant de cette «étape préalable nécessaire à l'instauration du socialisme», réclamée par Lénine, se voyaient imposer le communisme par le coup de force d'une invasion militaire soviétique.

Cela est très différent, par conséquent, de ce déterminisme matérialiste, de cette évolution «scientifique» de l'histoire, qui n'attendrait que quelques coups de pouce de nous pour accélérer sa marche progressive. Nous ne sommes plus ici en présence d'une force de la nature, nous sommes bel et bien en face d'un vouloir politique parfaitement déterminé, effroyablement habile sans doute, mais spécifiquement humain et pouvant être, comme tel, contrecarré, combattu et finalement vaincu par un autre vouloir humain pour peu que ce dernier accepte DE FAIRE EFFORT ET D'ORGANISER SON ACTION AUSSI RIGOUREUSEMENT QUE L'ADVERSAIRE.

C'est donc moins le courant de l'histoire qui porte aujourd'hui le communisme en avant, que la pression parfaitement organisée de l'appareil bolchevique.

Et si, dans certains cas (83), les multiples jeux de cette pression sont strictement ordonnés au plus grand succès de la Révolution, il est d'autres cas où l'inverse peut, ou pourrait se produire. Car, Dieu merci, il y a entre la rigueur sauvage de la théorie marxiste-léniniste et l'ordre des réalisations qu'elle est susceptible d'inspirer, ce rouage extrêmement équivoque qui s'appelle l'homme, les hommes; lesquels, pour marxistes qu'ils soient, n'en restent pas moins hommes, c'est-à-dire sujets à mille variations d'humeur, victimes des passions, poussés par l'ambition, envieux, possédés à l'occasion par une exclusive volonté de puissance, etc., etc...

Qui saura jamais l'effroyable part que les rivalités personnelles, les oppositions de clan ou les susceptibilités nationales (84) ont pu et peuvent avoir encore dans l'orientation et les décisions de la politique bolchevique.

Car le bolchevisme c'est encore cela; et il nous semble qu'à le mieux distinguer nos prétendus hommes d'action anti-communistes ne perdraient pas autant de temps qu'ils le pensent.

Ainsi, auraient-ils une idée plus exacte de l'extrême variété qu'il importerait de savoir donner à la lutte contre le communisme.

C'est notre sottise, c'est notre aveuglement qui, le plus souvent, nous font considérer le communisme comme un bloc, un monolithe inattaquable. Alors qu'il suffirait de l'étudier un peu sérieusement pour comprendre l'utilité pratique de quelques distinctions élémentaires, qui auraient au moins l'avantage d'inciter à une action moins primaire et beaucoup plus désagrégeante.

Action d'envergure seule efficace.

Car, il est deux périls en un pareil combat - celui de sous-estimer, ou de mal comprendre la nature et la puissance du fait bolchevique - et celui de ramener au problème du seul bolchevisme le problème beaucoup plus vaste du marxisme et du communisme.

Sans doute l'effondrement, ou le simple affaissement de la puissance politique et militaire de l'U.R.S.S. représenterait, pour le quart d'heure, un singulier avantage. L'erreur n'en serait pas moins grave de croire que le péril marxiste et communiste se trouve écarté.


Titismes. progressismes. etc ...

Dans la mesure où il s'est étendu davantage au cours de ces dernières années, on peut admettre que Moscou ait, à l'avenir, un certain mal à assurer seule la direction universelle du communisme. À certains traits on peut s'attendre à voir la république chinoise prendre une attitude beaucoup plus indépendante à l'égard de Moscou que celle où furent contraintes jusqu'ici les diverses républiques qui constituent l'Union Soviétique.

Si l'on accepte de définir le «titisme» comme une sorte de communisme indépendant, plus ou moins national, il se pourrait fort bien que l'avenir du communisme soit dans une prolifération plus ou moins concertée, plus ou moins synchronisée de multiples titismes.

Titismes divers, titismes variés, plus ou moins communistes et plus ou moins marxistes.

Titismes «progressistes», car tel serait peut-être le nom qu'on croirait plus habile d'employer pour tromper les dernières résistances.

Pestilence diffuse où la conception d'un ordre chrétien disparaîtrait plus sûrement, plus insidieusement que sous la férule bolchevique.

Encore n'est-ce là qu'une supposition car la grande illusion sur les titismes serait de croire qu'ils ne sont plus marxistes ou qu'ils le sont moins que le bolchevisme. Illusion de croire qu'ils ne sont plus communistes ou qu'ils le sont moins. Illusion de croire qu'ils sont plus mous, plus traitables et plus maniables que le bolchevisme et surtout moins irréligieux. N'oublions pas que la Yougoslavie bat le record des persécutions contre le clergé catholique, proportionnellement à sa population.

Et pour ce qui est de la Hongrie elle-même, la magnificence de la contribution catholique à l'insurrection de 1955, ne saurait faire oublier ce à quoi Monseigneur Rhodain pouvait faire allusion, parlant du congrès international de «Caritas»: réfugiés hongrois (accueillis par les divers «Secours Catholiques») presque tous marxistes, qui se sont battus avec les méthodes enseignées par le Parti, ennemis de l'U.R.S.S.... mais professant au fond la même idéologie. Et le mal dure - et progresse! - et les mêmes erreurs sont faites et refaites depuis deux siècles. Incroyable aveuglement des bons qui croient à la fin de la Révolution chaque fois que celle-ci se contente de changer de forme.

Mais quels sont les catholiques qui croient aujourd'hui à cette unité de la Révolution (avec un grand R)?

Les journaux qu'on s'attendrait le moins à voir louer des initiatives marxistes vantaient, il y a peu d'années, la «réforme agraire» en Chine. Ce sont les mêmes qui présentent en 1960 le Khrouchtchev hilare des voyages «diplomatiques» en messager de la paix! Mais rien dans les articles sur la Chine qui fasse allusion aux massacres dont l'opération politique s'était accompagnée, pas plus qu'on ne souffle mot, aujourd'hui, des «camps de travail» russes et des pays en esclavage.

Quoique la Russie soviétique donne habilement le change sur ses intentions, il faut pourtant reconnaître qu'elle continue à en effrayer quelques-uns qui, par ailleurs, n'ont qu'enthousiasme pour des formules moins nettes de marxisme.

Ainsi nous décrit-on avec complaisance la révolution cubaine. L'arrivée des Barbus est-elle suivie d'une épuration trop violente? Les propos de Fidel Castro sont-ils trop révolutionnaires dans le ton? On s'inquiète alors de savoir s'il est, ou fut, membre du parti communiste? Il ne l'est pas. Que craindre donc? même s'il a un goût très net pour la dialectique et s'il est catalogué «socialiste de gauche»!

Il suffit que le marxisme refuse de se présenter sous l'uniforme russe pour qu'on l'agrée avec sympathie, comme une manifestation de «dynamisme» politique.

La tactique révolutionnaire, cependant, n'a rien perdu de son habileté, elle sait s'adapter, changer de visage selon les besoins, se montrer enfin aussi ondoyante que la théorie qui l'inspire.

Un autre exemple nous est fourni par M. Sékou-Touré, lequel, dans un discours (85), nous donne quelques échantillons de sa conception politique. On y retrouve d'étranges réminiscences, c'est le moins qu'on puisse dire.

«Si nous revenons, dit-il, à une saine compréhension du rôle dirigeant du Parti. Si nous nous habituons à la critique et à l'auto-critique et si nous nous acquittons régulièrement de notre tâche constante d'éducation civique des masses dans le sens de la ligne politique à laquelle doivent obéir obligatoirement tous les mouvements qui se veulent populaires et démocratiques, nous aurons la chance de guider, sur la même voie, celle du Parti (86), tracée par lui, les diverses activités des différents mouvements...»

Et parlant de «l'ordonnance concernant la lutte contre le vol, etc.» le dictateur guinéen ajoute: «d'aucuns pourraient dire que cette loi est effrayante, s'ils ont de la liberté et de la démocratie une conception réactionnaire, une conception individualiste. Mais les VRAIS RÉVOLUTIONNAIRES de notre Parti ne pourront que l'applaudir en cette période délicate de transition que nous traversons. Il faudra ramener cette mesure à la CONCEPTION RÉVOLUTIONNAIRE de notre Parti qui est que TOUT N'EST QUE MOYEN POUR LE PEUPLE, tout ne se justifie que par rapport à l'intérêt du peuple...»

Ce n'est pas seulement parce que la Guinée reçoit des armes russes que nous devons être inquiets mais parce qu'il y a désormais en Afrique un pays marxisé, foyer de Révolution pour tout le continent. Avant Fidel Castro et Sékou-Touré, Tito n'a-t-il pas endormi la vigilance des nations dites «occidentales»? Ceux qui, alors, craignaient Staline et ne l'auraient pas accueilli avec des fleurs, recevaient Tito comme un défenseur des peuples opprimés. un musicien dans le concert des nations libres. Les systèmes étaient pourtant les mêmes. l'endoctrinement semblable. la tyrannie du Parti analogue... et les prisons également pleines.



Il n'est pas jusqu'aux nations arabes où ne pointe la menace d'une marxisation progressive par le biais d'un Islam «réformé» sous l'influence de la Maçonnerie. Un article émanant du Centre de Documentation du Grand-Orient de France (87) apporte de curieuses lumières sur les connivences des sectes dans la préparation d'un terrain révolutionnaire.

Des penseurs et des réformateurs musulmans, dit cet article, ont pensé que... «l'islamisme est capable de réaliser une démocratie spirituelle bien supérieure à une civilisation moderne toute technicienne et matérialisée. comme il en existe. Ils ont alors revendiqué pour la solution des problèmes économiques et sociaux, entre le communisme et le capitalisme. qu'ils réprouvent également, l'instauration d'une DÉMOCRATIE SOCIALISTE, par les voies d'un SOCIALISME ÉCLAIRÉ...»
On trouverait également dans les propos de M. Aflack matière à réflexion sur les communismes «nationaux» de type arabe.

Ceci est d'autant plus intéressant que ce militant socialiste syrien en vue se dit catholique. Il refuse même certaines thèses de Marx. Mais il en garde le tour de pensée radicalement révolutionnaire. En voici l'aveu sans ambages:

«Nous avons examiné. dit-il, (88), toutes les écoles de pensée existantes en leur appliquant le critère suivant: quelle est celle qui s'applique le mieux à la situation du monde arabe? Nous avons rejeté le fascisme mussolinien comme étant trop réactionnaire. C'était une excroissance du capitalisme. Le national-socialisme nous a attirés davantage. Mais certains de ses aspects ne pouvaient nous convenir. Que faire d'une doctrine qui se fonde sur la supériorité absolue de la race aryenne? Pour nous autres, sémites, elle était inacceptable. Nous sommes arrivés à la conclusion que le marxisme, de toutes les doctrines connues, était celle qui épousait le plus étroitement la courbe de l'évolution historique. J'ai, pour ma part, une admiration sans bornes pour Karl Marx...!»

On comprend l'hésitation de M. Aflack entre des systèmes aussi voisins dans leur inspiration que marxisme et nazisme. On conçoit également qu'il n'ait pas voulu s'enfermer dans le cadre étriqué du national-socialisme, quand le marxisme lui offrait une gamme d'adaptations locales, ethniques et politiques si variée! (89)





Telle est la mentalité, plus ou moins explicite, plus ou moins consciente de ces progressismes aux nuances religieuses variées, dont nous avons vu que le marxisme les pénètre, sans heurter leurs sentiments de croyants, davantage par l'unité d'action avec les communistes que par des proclamations ouvertes d'athéisme. Titismes, progressismes, etc... écrivons-nous à dessein. Sous cet «et caetera» nous groupons ces mille tendances socialistes ou socialisantes, communistes ou communisantes «nationales», ces titismes et progressismes plus ou moins larvés, aussi divers que les milieux et les cerveaux dans lesquels ils naissent, mais tous imbus de réflexes marxistes, de conceptions marxistes de la politique, de l'économie, de la pensée et des arts quand ce n'est pas de la morale et de la religion.

D'aucuns crient au scandale lorsque tel écrivain, journaliste ou orateur les taxe de «progressisme». Leur protestation est parfois justifiée. Mais bien souvent ils sont eux-mêmes les dupes de leur état d'esprit, et ils se croient à l'abri d'une accusation de marxisme parce qu'ils ne sont inscrits ni au P.C., ni à un groupement progressiste. Et pourtant qu'on envisage seulement ce que serait, à l'heure présente, en France, par exemple un gouvernement ou quelque conjonction de socialistes, de radicaux «dynamiques», de progressistes et de technocrates... Ce ne serait ni Moscou, ni Tito, ni la Guinée. Mais on peut être certain que la marxisation du pays continuerait bon train.

Pour avoir changé d'étiquette le marxisme n'en serait pas moins à craindre. Et nous voici ramenés à ce que nous affirmions, dès le début de cet ouvrage, que le marxisme-léninisme était l'aboutissement logique et l'héritier principal de tous les courants de la civilisation et de la pensée «modernes».

Plus il est «conscient» et plus il gagne du terrain; plus aussi il est dangereux. Mais mille ruisseaux préparent déjà le flot qui risque de tout dévaster sans qu'on y ait pris assez garde. Joseph de Maistre, lui, avait su voir dès 89 et 93, qu'on se trouvait en présence d'un phénomène qui gagnerait progressivement la terre entière. «Nous en avons peut-être pour deux siècles, écrivait-il en 1806 à M. de Rossi. Quand je songe à tout ce qui doit arriver en Europe et dans le monde, il me semble que la Révolution commence... S'il y a quelque chose d'évident, c'est l'immense base de la Révolution qui n'a d'autres bornes que le monde...»

Et tant que les bons, par paresse ou sottise, refuseront de considérer celle-ci comme elle est réellement, dans son ensemble, et sous son caractère universel, perpétuellement changeant parce qu'essentiellement dialectique, nous ne ferons, si l'on peut dire, que l'ébrécher. Chacun des prétendus succès (très temporaires et combien limités!!!) de la contre-Révolution ne fera qu'exciter la bête en lui offrant une nouvelle occasion de bondir.

Quand, pour la tuer, les bons se décideront-ils enfin à l'étudier dans son ensemble, à la désigner dans sa totalité, à l'attaquer enfin dans ses principes autant que dans ses multiples conséquences?

Mais «notre ignorance est si grande, disait déjà Blanc de Saint-Bonnet, que c'est avec la Révolution elle-même que l'on croit combattre la Révolution.» Les bons auront-ils l'intelligence de voir le mal où il est, de le dire, et d'agir en conséquence? Ou seront-ils, une fois de plus, victimes de leur «amateurisme», de leur paresse, de leur incorrigible manie de croire que les plus grandes choses peuvent se faire sans les préparer, et qu'il suffit de lancer un char sur une pente en lacets pour être à peu près sûr de le voir arriver, sans encombre, au bas de la côte?

*********************************

Notes:

(77) Titisme: type de communisme «national» dont Tito fut l'initiateur en Yougoslavie. Cf. Document IV-1.

(78) Dès 1928, Staline se préoccupe de renforcer la puissance russe. Tandis que Trotsky restait attaché à la forme de la révolution simultanée dans tous les pays, Staline, au contraire, voyait dans le développement de la Russie l'instrument le plus puissant pour propager la Révolution.

(79) «Dussé-je étonner les socialistes, je dirai que le premier devoir des communistes français est de défendre l'U.R.S.S.» (Cachin, L'Humanité, 25 mai 1935).


«Nous sommes prêts à UTILISER LES CONTRADICTIONS internationales pour obtenir, dans tous les cas, la victoire des armées de l'U.R.S.S.» (Maurice Thorez, Rapport au Comité central du P.C., le 17 octobre 1935).

«La France est notre pays, mais l'U.R.S.S. est notre patrie.» (Tract des Jeunesses communistes affiché sur les murs en 1940).

(80) En un sens, en effet, le Jansénisme n'est rien d'autre qu'un semi-Iuthéranisme.

(81) Lénine.

(82) L'on pourrait même dire que les prétendues lois «scientifiques» de l'évolution communiste ont été démenties par l'ordre de sa progression dans le monde. Car, en réalité, bien loin d'apparaître comme un aboutissement, une conséquence de la société libérale, capitaliste, industrielle, le communisme a triomphé, ou a failli triompher, jusqu'ici, dans des pays techniquement sous-développés ou notoirement arriérés: la Russie notamment, l'Espagne, le Mexique, la Chine, etc.

(83) Soit par exemple le repli du communisme en Syrie. Son avènement dans ce pays aurait eu un effet tellement répulsif sur tout le monde arabe qu'il aurait plutôt desservi que servi la cause de la subversion, au moment même où ce monde arabe devient une carte maîtresse dans le jeu de l'action communiste par le monde. Il était donc préférable pour le succès du communisme universel de mettre en veilleuse le communisme syrien. Mais si cela est très habile, cela est aussi très différent de ce déterminisme évolutionniste annoncé par le marxisme ou par le communisme. Qu'il y ait là une action subversive capable de conquérir demain la planète entière, c'est évident. Reste que cette force ne doit rien à un courant prétendu de l'histoire. Elle est le fait d'un vouloir humain particulièrement réfléchi. Super-machiavélisme, tant qu'on voudra, dans lequel l'évolution n'intervient que pour mieux affoler ceux qu'on veut perdre.

(84) Qui pourra jamais dire la part exacte de Moscou dans l'échec des premiers mouvements communistes en Allemagne avant Hitler? Nous nous souvenons de la sombre rancune de vieux agitateurs de ce temps-là, persuadés qu'ils étaient du peu d'empressement de Moscou à favoriser un triomphe du communisme en Allemagne, au moment où, à Moscou même, la Révolution connaissait tant d'obstacles. Berlin, capitale de la Révolution, n'aurait-elle point trop promptement menacé d'éclipser Moscou? Il est dans l'ouvrage de Koestler, Le zéro et l'infini, une scène curieuse, et qui pourrait peut-être se rapporter à notre propos: celle de cette entrevue entre Roubachof et le militant Richard, dans une salle de musée d'une ville de l'Allemagne du sud.

«Ainsi je suis un danger pour le mouvement, bégaie Richard, sous le verdict de Roubachof... je fais le jeu de l'ennemi. Sans doute suis-je payé pour le faire?... Que vais-je devenir à présent?...»

« Je n'ai plus rien à te dire... »

- «Camarade... mais tu n'irais pas me dénoncer, camarade... je ne suis pas un ennemi du Parti. Tu ne peux pas m'envoyer à la boucherie, camarade?...»
Oui, qui pourra dire jamais combien de communistes allemands ont été dénoncés à la Gestapo naissante par les Roubachof de ce temps-là. Communisme, non! Bolchevisme, oui!

L'exemple de liquidation du P.C. chez les dockers belges montre encore, sous' la fiction des noms, la duperie du bolchevisme poussant à la Révolution les communistes belges et assurant par ailleurs le commerce de l'U.R.S.S. Deux années auparavant, le Parti avait invité les travailleurs du monde entier à lutter contre la dictature d'Hitler en appliquant un boycott politique et économique. Les dockers font grève, refusant de débarquer les marchandises pour l'Allemagne. Bagarres, morts. L'issue finale restait dans la balance lorsqu'une flottille de cinq cargos noirs, curieusement désuets, entra dans le port. Chacun d'eux portait à la poupe le nom d'un grand leader de la Révolution, et arborait le pavillon de l'U.R.S.S. C'était un chargement de minerai pour le pays boycotté. La section du Parti se scinda; la majorité des anciens membres démissionna. Deux ans plus tard, même aventure lorsque l'Italie conquiert l'Abyssinie. Dans leur soute, les pétroliers soviétiques transportaient de l'essence pour «l'agresseur».

(85) 8 mars 1959. Cf. Nouveles de Chrétienté, 22 octobre 1959, p. 14. - Sur la condamnation par l'Église de la conception «révolutionnaire» de la loi, dont parle M. Sékou-Touré: cf. Pie XI, Mit Brennender Sorge, «Reconnaissance du droit naturel», Document, II-2.

(86) Parti unique, de même qu'il y a un mouvement de jeunesse unique (note de La Cité Catholique).

(87) Bulletin numéro 13 du Centre de Documentation du Grand Orient de France, 1958.

(88) Propos rapportés par M. Benoist-Méchin dans Un printemps arabe, Albin Michel, édit., Paris (p. 338).

(89) Il est curieux d'opposer à ce communisme «national» de type arabe le communisme guinéen lui aussi «national» mais qui craint le panarabisme d'autant plus diffusible dans le pays que la Guinée est un des territoires africains les plus islamisés. Dans la note numéro 71/BPN, le Parti Démocratique de Guinée, dont le chef est M. Sékou-Touré, signale à «toutes les sections»:


... «D'abord le danger qui viendrait de l'extérieur.. celui «du Panislamisme, système politico-religieux, dont l'objet est de réunir sous la bannière de l'Islam tous les peuples musulmans, système basé donc sur la conception d'une religion unique et jalouse de ses prérogatives, avec tout ce que cela comporte forcément de dogmes plus ou moins rétrogrades, d'illogismes, d'intolérance, fanatisme aveugle et belliqueux, de superstition... donc naturellement de caractère réactionnaire et contre-révolutionnaire. À cela viendrait se greffer le panarabisme essentiellement basé sur le racisme et dont les tenants revêtus du manteau de la religion n'osent pas dire leurs véritables intentions.»

«Ensuite à l'intérieur si nous ne prenions garde, dès le départ, l'évolution du phénomène religieux aboutirait à la confiscation par des soi-disant religieux plus ou moins butés et fanatiques, du courant d'enthousiasme populaire jusqu'ici canalisé par le Parti Démocratique de Guinée à la grande satisfaction de tous les croyants sincères et véritables.

«D'où se légitime une nette prise de position du Parti Démocratique de Guinée, seul guide éclairé des masses, face à ces différents aspects du problème. II ne faut pas oublier que dans le combat libérateur mené par le Parti Démocratique de Guinée, nous avons su exploiter certains aspects de la religion et nous devons continuer à le faire, mais sans jamais perdre de vue que la religion en elle-même n'est pas mobilisatrice et qu'à tous les égards le fanatisme, la superstition et le sectarisme tendent à freiner, voire à contrer, la révolution populaire...» (Conakry, le 16 octobre 1959, le secrétaire politique, signé: El Hadj Saifoulaye. Un secrétaire, signé: Camara Daouda.) Nous avons indiqué, au dernier chapitre de la troisième partie, les moyens que ce texte propose pour confisquer au profit du Parti la religion musulmane. (Cf. p. 145, note 119).



jeudi, novembre 27, 2008

DOCUMENTS


DOCUMENT I




CONDAMNATIONS DU COMMUNISME ET DE SES AUXILIAIRES PAR LES SOUVERAINS PONTIFES


TABLE HISTORIQUE

Les Papes et le communisme



1836:
Création de l'Alliance des Communistes (Londres).

1846, 9 nov.: QUI PLURIBUS (Pie IX).

1848: MANIFESTE DE KARL MARX ET ENGELS.

1849, 8 déc.: Nostis et nobiscun (Pie IX).

1862: Parution du 1er Tome du Capital.

1864, 8 déc.: FONDATION DE LA 1re INTERNATIONALE. - Quanta Cura et Syllabus (Pie IX).1870: Commune de Paris.

1876: Dissolution de la 1re Internationale.

1878, 18 déc.: QUOD APOSTOLICI (Léon XIII).

1880: Amnistie des communards.1881, 29 juin: Diuturnum illud (Léon XIII).

1882, 17 sept.: Auspicato concessum (Léon XIII).

1883: Mort de Marx - Parution par Engels des Tomes 2 et 3 du Capital.

1884, 20 avril: HUMANUM GENUS (Léon XIII).

1886, 22 août: Apparition des premières cellules bolcheviques. - Quod multum (Léon XIII.

1891, 15 mai: RERUM NOVARUM (Léon XIII).

1895: FONDATION DE LA C.G.T. (Limoges).

1896-1900: FONDATION DE LA IIe INTERNATIONALE.

1901, 18 janv.: Graves de communi (Léon XIII).

1906: Congrès d'Amiens - Création des partis communistes.

1915: Création de la Fédération Socialiste Internationale.

1917: Révolution Russe: Kerensky et Lénine.

1919: FONDATION A MOSCOU DE LA IIIe INTERNATIONALE.

1920: Création du Komintern. Essai de gouvernements communistes en Allemagne, Hongrie.

1921: Scission après le Congrès de Tours des Socialistes et des Communistesé.

1924, 18 déc.: Mort de Lénine. - Allocution de Pie XI au monde entier.

1928, 8 mai: Miserentissimus Redemptor (Pie XI).

1931, 15 mai: Bolchevisation de la Russie. - QUADRAGESIMO ANNO (Pie XI)

1932, 3 mai: Caritate christi (Pie XI).

1932, 29 sept.: Acerbo animi (Pie XI).

1933, 3 juin: Dilectissima nobis (Pie XI).

1934: ALLIANCE DES IIe ET IIIe INTERNATIONALES.

1936: Fronts Populaires. - Guerre d'Espagne. - Siamo ancora (Pie XI) et Message de Noël.

1937, 19 mars: FONDATION DE LA IVe INTERNATIONALE. - DIVINI REDEMPTORIS (Pie XI).

1942, 24 déc.: Dissolution du Kominform. - Message de Noël (Pie XI).

1945: Triomphe du stalinisme en Europe orientale et en Chine.

1949, 4 sept.: Radio-Message au Katholikentag allemand (Pie XII)(Pie XII).

1950, 23 sept.: Mort de Staline. - Menti Nostrae (Pie XII).

1955: MESSAGE DE NOEL (Pie XII).

1956: Contre-Révolution Hongroise. - Messages de Pie XII au peuple hongrois.

1958: Schisme en Chine. - Allocution au Consistoire secret (SS. Jean XXIII).
PIE IX



9 Novembre 1846:
Encyclique QUI PLURIBUS:

1. «Vous connaissez bien les monstrueuses erreurs et les artifices qu'emploient les enfants de ce siècle pour faire la guerre acharnée à la religion catholique, à la divine autorité de l'Église, à ses lois, et pour fouler aux pieds les droits de la puissance, ecclésiastique ou civile.

2. « Tel est le but de l'exécrable doctrine dite du COMMUNISME: totalement contraire au droit naturel lui-même, elle ne pourrait s'établir sans renverser de fond en comble tous les droits, les intérêts, la propriété, la société même.»

8 Décembre 1849: Encyclique NOSTIS ET NOBISCUM:

3. «Vous n'ignorez pas que les principaux auteurs de cette détestable entreprise (rendre odieuse la religion catholique) ont pour but de pousser les peuples, agités par tout vent de perverses doctrines, au bouleversement de tout ordre dans les choses humaines et de les livrer aux criminels systèmes du nouveau SOCIALISME et du COMMUNISME.»

4. «.... Quant à cette doctrine de dépravation et à ces systèmes, tout le monde sait déjà qu'ils ont pour but principal de répandre dans le peuple, en abusant des mots de liberté et d'égalité, les pernicieuses inventions du COMMUNISME et du SOCIALISME. Il est constant que les chefs, soit du COMMUNISME, soit du SOCIALISME, tout en agissant par des méthodes et des moyens différents, ont le dessein commun de tenir en agitation continuelle et d'habituer peu à peu à des actes plus criminels les ouvriers et les hommes de condition inférieure, trompés p,ar leur langage artificieux

5 et séduits par la promesse d'un état de vie plus heureux. Ils comptent se servir ensuite de leur secours pour attaquer le pouvoir de toute autorité supérieure, pour piller, dilapider, envahir les propriétés de l'Église d'abord, et ensuite celles de tous les autres particuliers, pour violer enfin tous les droits divins et humains, amener la destruction du culte de Dieu et le bouleversement de tout ordre dans les sociétés civiles.

6. «Dans un si grand danger, il est de votre devoir de déployer toutes les forces du zèle pastoral pour faire comprendre au peuple fidèle que, s'il se laisse entraîner à ces opinions et à ces enseignements pervers, il sera conduit à son malheur temporel et à sa perte éternelle.»

7. «... Si les fidèles, méprisant les avis paternels de leurs pasteurs et les préceptes de la loi chrétienne que nous venons de rappeler, se laissent tromper par les promoteurs des manœuvres actuelles, s'ils consentent à conspirer avec eux pour les systèmes pervers du SOCIALISME et du COMMUNISME, qu'ils le sachent et le considèrent sérieusement: ils amasseront pour eux-mêmes auprès du divin Juge des trésors de vengeance au jour de la colère; et, en attendant, il ne sortira de cette conspiration aucun avantage temporel pour le peuple, mais bien plutôt un accroissement de misères et de calamités; car il n'est pas donné aux hommes d'établir de nouvelles sociétés et des communautés opposées à la condition naturelle des choses humaines.»

8 Décembre 1864: Encyclique QUANTA CURA:

8. «Non contents de bannir la religion de la société, ils veulent l'exclure de la famille. Enseignant et professant la funeste erreur du COMMUNISME et du SOCIALISME, ils affirment que «la société domestique ou la famille emprunte toute sa raison d'être du droit purement civil, et, en conséquence, que, de la loi civile, découlent et dépendent tous les droits des parents sur les enfants, même le droit d'instruction et d'éducation.»

8 Décembre 1864: SYLLABUS:

9. § IV. - Socialisme, Communisme, Sociétés secrètes, Sociétés bibliques, Sociétés clérico-libérales.

«Ces sortes de pestes sont souvent frappées de sentences formulées dans les termes les plus graves, dans l'Encyclique Qui pluribus du 9 novembre 1846, dans l'allocution Quibus quantisque du 20 avril 1849, dans l'encyclique Nostis et nobiscum du 8 décembre 1849, dans l'allocution Singulari quadam du 9 décembre 1854, dans l'Encyclique Quanto conficiamur mœmore du 10 août 1863.»

LÉON XIII

18 Décembre 1878:
Encyclique QUOD APOSTOLICI MUNERIS:

10. «... Ces hommes qui s'appellent diversement, et de noms presque barbares, SOCIALISTES, COMMUNISTES, NIHILISTES, et qui, répandus par toute la terre, et liés étroitement entre eux par un pacte inique, ne demandent plus désormais leur force aux ténèbres de réunions occultes, mais, se produisent au jour publiquement et en toute confiance, s'efforcent de mener à bout le dessein, qu'ils ont formé depuis longtemps, de bouleverser les fondements de la société civile. Ce sont eux, assurément, qui, selon que l'atteste la parole divine, «souillent toute chair, méprisent toute domination et blasphèment toute majesté.» (Jud., Epist., V, 8).»

11. «En effet, ils ne laissent entier ou intact rien de ce qui a été sagement décrété par les lois divines et humaines pour la sécurité et l'honneur de la vie. Pendant qu'ils blâment l'obéissance rendue aux puissances supérieures qui tiennent de Dieu le droit de commander et auxquelles, selon l'enseignement de l'Apôtre, toute âme doit être soumise, ils prêchent la parfaite égalité de tous les hommes pour ce qui regarde leurs droits et leurs

12 devoirs. Ils déshonorent l'union naturelle de l'homme et de la femme, qui était sacrée aux yeux même des nations barbares; et le lien de cette union, qui resserre principalement la société domestique, ils l'affaiblissent ou bien l'exposent aux caprices de la débauche.»

13. «Enfin, séduits par la cupidité des biens présents, «qui est la source de tous les maux et dont le désir a fait errer plusieurs dans la foi» (Tim., 1, VI, 10), ils attaquent le droit de propriété sanctionné par le droit naturel et, par un attentat monstrueux, pendant qu'ils affectent de prendre souci des besoins de tous les hommes, et prétendent satisfaire tous leurs désirs, ils s'efforcent de ravir, pour en faire la propriété commune, tout ce qui a été acquis à chacun, ou bien par le titre d'un légitime héritage, ou bien par le travail intellectuel ou manuel, ou bien par l'économie. De plus, ces opinions monstrueuGrasses, ils les publient dans leurs réunions, ils les développent dans des brochures, et, par de nombreux journaux, ils les répandent dans la foule.»

14. «... Cette audace d'hommes perfides qui menace chaque jour de ruines plus graves la société civile, et qui excite dans tous les esprits l'inquiétude et le trouble, tire sa cause et son origine de ces doctrines empoisonnées qui, répandues en ces derniers temps parmi les peuples, ont donné, en leur temps, des fruits si pernicieux.»

15. «... Tout le monde sait parfaitement par quelles paroles très graves, avec quelle fermeté d'âme et quelle constance Notre glorieux prédécesseur Pie IX, d'heureuse mémoire, soit dans ses allocutions, soit par ses lettres encycliques envoyées aux évêques de l'univers entier, a combattu, aussi bien contre les iniques efforts des sectes, que, nominativement, contre la peste du SOCIALISME, qui, de cette source, a fait partout irruption.»

16. «Mais, ce qu'il faut déplorer, c'est que ceux à qui est confié le soin du bien commun, se laissant circonvenir par les fraudes des hommes impies et effrayer par leurs menaces, ont toujours manifesté à l'Église des dispositions suspectes ou même hostiles. Ils n'ont pas compris que les efforts des sectes auraient été vains si la doctrine de l'Église catholique et l'autorité des Pontifes romains étaient toujours demeurées en honneur, comme il est dû, aussi bien chez les princes que chez les peuples. Car l'Église du Dieu vivant, qui est la colonne et le soutien de la vérité, enseigne ces doctrines, ces préceptes par lesquels on pourvoit au salut et au repos de la société, en même temps qu'on arrête radicalement la funeste propag,ande du SOCIALISME.»

17. «En effet, bien que les socialistes, abusant de l'Évangile même, pour tromper plus facilement les gens mal avisés, aient accoutumé de le torturer pour le conformer à leurs doctrines, la vérité est qu'il y a une telle différence entre leurs dogmes pervers et la très pure doctrine de Jésus-Christ, qu'il ne saurait y en avoir de plus grande... Ceux-là ne cessent, comme nous le savons, de proclamer que tous les hommes sont, par nature, égaux entre eux, et, à cause de cela, ils prétendent qu'on ne doit au pouvoir ni honneur, ni respect, ni obéissance aux lois, sauf à celles qu'ils auraient sanctionnées d'après leur caprice.»

18. «... Les théories du SOCIALISME dissolvent (la famille) presque entièrement, puisque, ayant perdu la force qui lui vient du mariage religieux, elle voit nécessairement se relâcher la puissance paternelle sur les enfants et les devoirs des enfants envers leurs parents.»

19. «... Tandis que les SOCIALISTES présentent le droit de propriété comme étant une invention humaine, répugnant à l'égalité naturelle entre les hommes, tandis que, prêchant la communauté des biens, ils proclament qu'on ne saurait supporter patiemment la pauvreté et qu'on peut impunément violer les possessions et les droits des riches, l'Église reconnaît, beaucoup plus utilement et sagement, que l'inégalité existe entre les hommes naturellement dissemblables par les forces du corps et de l'esprit, et que cette inégalité existe même dans la possession des biens.»

20. «Comme les sectateurs du SOCIALISME se recrutent surtout parmi les hommes qui exercent les diverses industries ou qui louent leur travail et qui, impatients de leur condition ouvrière, sont plus facilement entraînés par l'appât des richesses et la promesse des biens, il Nous paraît opportun d'encourager les sociétés d'ouvriers et d'artisans qui, instituées sous le patronage de la religion, savent rendre tous leurs membres contents de leur sort et résignés au travail, et les portent à mener une vie paisible et tranquille.»

29 Juin 1881: Encyclique DIUTURNUM ILLUD:

21. «... Les théories modernes sur le pouvoir politique ont déjà causé de grands maux, et il est à craindre que ces maux, dans l'avenir, n'aillent jusqu'aux pires extrémités... Dans le passé, le mouvement qu'on appelle la Réforme eut pour auxiliaires et pour chefs des hommes qui, par leurs doctrines, renversaient de fond en comble les deux pouvoirs spirituel et temporel; des troubles soudains, des révoltes audacieuses, principalement en Allemagne, firent suite à ces nouveautés, et la guerre civile et le meurtre sévirent avec tant de violence, qu'il n'y eut presque pas une seule contrée qui ne fût livrée aux agitations et aux massacres. C'est de cette hérésie que naquirent, au siècle dernier, et la fausse philosophie, et ce qu'on appelle le droit moderne, et la souveraineté du peuple, et cette licence sans frein en dehors de laquelle beaucoup ne savent plus voir de vraie liberté. De là, on s'est avancé jusqu'aux dernières erreurs, le COMMUNISME, le SOCIALISME, le NIHILISME, monstres effroyables qui sont la honte de la société et qui menacent d'être sa mort.»

17 Septembre 1882: Encyclique AUSPICATO CONCESSUM:

22. «L'erreur multiple des Albigeois, en excitant les foules contre le pouvoir de l'Église, avait troublé l'État en même temps qu'elle ouvrait la voie à un certain SOCIALISME.»

23. «... Ceux qui sont vraiment pénétrés de la religion chrétienne savent, de source certaine, que c'est un devoir de conscience d'obéir aux autorités légitimes et de ne léser qui que ce soit en aucune chose. Rien n'est plus efficace que cette disposition d'esprit pour extirper tout genre de vice à sa racine, et la violence, et l'injustice, et l'esprit de révolution, et l'envie entre les diverses classes de la société: toutes choses qui constituent les principes et les éléments du SOCIALISME.»

20 Avril 1884: Encyclique HUMANUM GENUS:

24. «... Supprimez la crainte de Dieu et le respect dû à ses lois; laissez tomber en discrédit l'autorité des princes; donnez libre carrière et encouragement à la manie des révolutions; lâchez la bride aux passions populaires, brisez tout frein, sauf celui des châtiments, vous aboutirez, par la force des choses, à un bouleversement universel et à la ruine de toutes les institutions: tel est, il est vrai, le but avéré, explicite que poursuivent de leurs efforts beaucoup d'associations COMMUNISTES et SOCIALISTES; 25. et la secte des francs-maçons n'a pas le droit de se dire étrangère à leurs attentats puisqu'elle favorise leurs desseins et que, sur le terrain des principes, elle est entièrement d'accord avec elles».

22 Août 1886: Encyclique QUOD MULTUM (aux évêques hongrois): 26. «Il est à désirer que l'Église jouisse dans tout le royaume de Hongrie d'une pleine et entière liberté comme elle en jouissait autrefois... Jamais il n'a été plus nécessaire qu'en ce temps-ci de comprendre et de se persuader intimement combien grande est, non seulement l'opportunité, mais la nécessité absolue de la religion catholique pour la tranquillité du salut public... Les plus grands empires, les républiques les plus florissantes se voient assaillis, en quelque sorte à toute heure, par ces foules d'individus pervers unis ensemble par la communauté des mêmes desseins et par l'identité des moyens d'action, de sorte que la tranquillité est toujours menacée de quelque péril... Pour conjurer la terreur du SOCIALISME, ce qu'il y a d'excellent, de vraiment efficace, c'est d'inspirer aux citoyens un esprit profondément religieux et de leur inculquer le respect et l'amour de l'Église.»

15 Mai 1891: Encyclique RERUM NOVARUM:

27 a. «Le dernier siècle a détruit, sans rien leur substituer, les corporations anciennes, qui étaient pour eux une protection; tout principe et tout sentiment religieux ont disparu des lois et des institutions publiques, ef ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vus, avec le temps, livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d'une concurrence effrénée.»

b. «Les SOCIALISTES, pour guérir ce mal, poussent à la haine jalouse des pauvres contre ceux qui possèdent, et prétendent que toute propriété de biens privés doit être supprimée, que les biens de chacun doivent être communs à tous et que leur administration doit revenir aux municipalités ou à l'État...» c. «Mais pareille théorie, loin d'être capable de mettre fin au conflit, ferait tort à l'ouvrier, si elle était mise en pratique. D'ailleurs, elle est souverainement injuste en ce qu'elle viole les droits légitimes des propriétaires, qu'elle dénature les fonctions de l'État et tend à bouleverser de fond en comble l'édifice social.»
28. «La théorie SOCIALISTE de la propriété collective est absolument à répudier, comme préjudiciable à ceux-là mêmes qu'on veut secourir, contraire aux droits naturels des individus, comme dénaturant les fonctions de l'État et troublant l'ordre public.»

18 Janvier 1901: Encyclique GRAVES DE COMMUNI:

29. «... (Nous croyons) de Notre devoir d'avertir (à nouveau) publiquement les catholiques des erreurs profondes cachées dans les doctrines du SOCIALISME et des dangers qu'elles font courir, non seulement aux biens extérieurs, mais aussi à la probité des mœurs et à la religion.» 30. «... ils (les socialistes) professent l'opinion, et elle se répand parmi le peuple, que la question sociale, comme on dit, n'est qu'une question économique. Il est vrai, au contraire, qu'elle est avant tout une question morale et religieuse.»

mercredi, novembre 26, 2008

PIE XI


18 Décembre 1924:
Allocution prononcée au Consistoire:

NOSTIS QUA PRAECIPIRE:

31. «Que tous ceux qui se préoccupent de la paix et du bien public, que tous ceux qui ont à cœur la sainteté de la famille et la dignité humaine, unissent leurs forces pour se préserver, eux et leurs concitoyens, des périls très graves et très réels dont les menacent le SOCIALISME et le COMMUNISME, sans négliger toutefois l'obligation qui leur incombe de se préoccuper du relèvement de la condition des travailleurs et de tous les humbles en général.»

8 Mai 1928: Encyclique MISERENTISSIMUS REDEMPTOR:

32. «De partout, montent vers Nous les gémissements des peuples dont il est vrai d'affirmer que les chefs ou les gouvernants se sont dressés et ligués contre le Seigneur et son Église. En ces pays, tous les droits divins ou humains, se trouvent confondus. Les Églises sont abattues, ruinées de fond en comble, les religieux et les vierges consacrées sont expulsés de leur demeure, livrés aux insultes et aux mauvais traitements, voués à la famine, condamnés à la prison... le peuple entier des fidèles, terrorisé, éperdu sous la continuelle menace de renier sa foi ou de peur, parfois, de la mort la plus atroce.»

*

15 Mai 1931:
Encyclique QUADRAGESIMO ANNO:

TRANSFORMATION DU SOCIALISME

33. «Non moins profonde que celle du reglme économique est la transformation subie depuis Léon XIII par le SOCIALISME, le principal adversaire visé par Notre Prédécesseur. Alors, en effet, le SOCIALISME pouvait être considéré comme sensiblement un; il défendait des doctrines bien définies et formant un tout organique; depuis, il s'est divisé en deux partis principaux, le plus souvent opposés entre eux et même ennemis acharnés, sans que toutefois ni l'un ni l'autre ait renoncé au fondement antichrétien qui caractérisait le socialisme.
a) Le parti de la violence ou COMMUNISME.

34. «Une partie, en effet, du socialisme a subi un changement semblable à celui que Nous venons plus haut de faire constater dans l'économie capitaliste, et a versé dans le communisme: celui-ci a, dans son enseignement et son action, un double objectif qu'il poursuit non pas en secret et par des voies détournées, mais ouvertement, au grand jour et par tous les moyens, même les plus violents: une lutte des classes implacable et la disparition complète de la propriété privée. À la poursuite de ce but, il n'est rien qu'il n'ose, rien qu'il respecte; là où il a pris le pouvoir, il se montre sauvage et inhumain à un degré qu'on a peine à croire et qui tient du prodige, comme en témoignent les épouvantables massacres et les ruines qu'il a accumulés dans d'immenses pays de l'Europe orientale et de l'Asie; à quel point il est l'adversaire et l'ennemi déclaré de la sainte Église et de Dieu lui-même, l'expérience, hélas! ne l'a que trop bien prouvé, et tous le savent abondamment. Nous ne jugeons assurément pas nécessaire d'avertir les fils bons et fidèles de l'Église touchant la nature impie et injuste du communisme; mais, cependant, Nous ne pouvons voir sans une profonde douleur l'incurie de ceux qui, apparemment insouciants de ce danger imminent et lâchement passifs, laissent se propager de toutes parts des doctrines qui, par la violence et le meurtre, vont à la destruction de la société tout entière. Ceux-là surtout méritent d'être condamnés pour leur inertie, qui négligent de supprimer ou de changer des états de choses qui exaspèrent les esprits des masses et préparent ainsi la voie au bouleversement et à la ruine de la société.»

b) Le parti plus modéré qui a gardé le nom de SOCIALISME.

35. «... Le socialisme, s'il demeure vraiment socialisme, ne peut pas se concilier avec les principes de l'Église catholique, car sa conception de la société est on ne peut plus contraire à la vérité chrétienne.»

36. «... Socialisme religieux, socialisme chrétien, sont des contradictions: personne ne peut être en même temps bon catholique et vrai socialiste.»
37. «... C'est Notre devoir pastoral de les avertir (ceux qui veulent fraterniser avec le socialisme) du péril redoutable qui les menace: qu'ils se souviennent tous que ce socialisme éducateur a pour père le libéralisme, et pour héritier le bolchevisme.»

*

3 Mai 1932: Encyclique CARITATE CHRISTI:

38. «Profitant d'un si grand malaise économique et d'un si grand désordre moral, les ennemis de tout ordre social, quel que soit leur nom, COMMUNISTES ou autres - et cela est le mal le plus redoutable de notre temps -, s'emploient avec audace à rompre tout frein, à briser tout lien imposé par une loi divine ou humaine, à engager, ouverte ou sournoise, la lutte la plus acharnée contre la religion, contre Dieu même, en exécutant ce programme diabolique: bannir du cœur de tous, même des enfants, toute idée et tout sentiment religieux, car ils savent fort bien qu'une fois enlevée du cœur des hommes la foi en Dieu, ils pourront faire tout ce qu'ils voudront. Et ainsi nous voyons aujourd'hui ce qui ne se vit jamais dans l'histoire: le drapeau de la guerre satanique contre Dieu et contre la religion effrontément déployé par la rage abominable des impies à travers tous les peuples et dans toutes les parties de l'univers.»

30. «Cet athéisme organisé et militant travaille inlassablement, par l'organe de ses agitateurs, au moyen de conférences et d'images, avec tous les procédés de propagande occulte et ouverte, dans toutes les classes, sur toutes les voies publiques; il donne à cette activité néfaste l'appui moral de ses propres Universités et enlace les imprudents dans les liens puissants de ses fortes organisations.»

40. «... De plus, les chefs de toute cette campagne d'athéisme tirant parti des crises économiques, cherchent AVEC UNE DIALECTIQUE INFERNALE à faire croire aux masses que Dieu et la religion sont la cause de cette misère universelle... comme si la religion était alliée à ces forces ténébreuses qui produisent tant de maux parmi les hommes.»

«Ils essayent ainsi, et non sans succès, d'unir la lutte contre Dieu à la lutte pour le pain quotidien. Pour comble de malice, les aspirations les plus légitimes et les plus nécessaires, comme les instincts les plus brutaux, tout sert à leur programme anti-religieux.»

*

12 Mai 1936: Discours SIAMO ANCORA à la cérémonie d'inauguration de l'Exposition internationale de la presse catholique:

41. «Le premier péril, le plus grand et le plus général, est certainement le COMMUNISME sous TOUTES SES FORMES ET À TOUS SES DEGRÉS; car il menace tout, s'empare de tout, s'infiltre partout, ouvertement ou sournoisement: la dignité individuelle, la sainteté de la famille, l'ordre et la sûreté de la société et surtout la religion, allant jusqu'à la négation ouverte de Dieu, et plus spécialement la religion catholique. Toute une littérature abondante et, hélas! trop répandue, met en pleine lumière semblable programme. Dans certains pays, les exemples appliqués ou seulement tentés (Russie, Mexique, Espagne, Uruguay, Brésil) viennent le confirmer.

42. «Péril d'une portée vraiment universelle: d'une universalité qui, continuellement et sans détours, est proclamée et invoquée, mise en pratique ensuite et développée à l'aide d'une propagande pour laquelle rien n'est épargné. Universalité plus périlleuse encore lorsque, et ce fut le cas tout dernièrement, elle prend des attitudes moins violentes et en apparence moins impies, afin de pénétrer dans les milieux moins accessibles et d'obtenir - comme elle y arrive effectivement - des CONNIVENCES INCROYABLES, ou tout au moins des silences et une tolérance d'un avantage inestimable pour la cause du mal et d'une conséquence des plus funestes pour la cause du bien.»

43. «... Vous direz (partout), que le Père commun ne cesse de signaler le péril que BEAUCOUP, BEAUCOUP TROP semblent ignorer, ou dont ils ne veulent pas reconnaître la gravité de l'imminence.»

*

24 Décembre 1936: RADIO-MESSAGE DE NOËL:

44. «Parmi ceux qui affirment être les défenseurs de l'ordre contre les forces subversives de la civilisation, contre les débordements du communisme athée, et qui vont même jusqu'à s'arroger la primauté sur ce terrain, Nous en voyons avec douleur un grand nombre qui, DANS LE CHOIX DES MOYENS et dans l'estimation même de leurs adversaires, se laissent dominer et guider par des idées fausses et funestes. Idées fausses et funestes, car, qui cherche à diminuer ou à éteindre dans le cœur des hommes, et spécialement de la jeunesse, la foi au Christ et à la révélation divine, qui ose représenter l'Église du Christ, dépositaire des divines promesses et éducatrice des peuples de par sa mission divine, comme ennemie déclarée de la prospérité et du progrès de la nation, non seulement n'est pas artisan d'un heureux avenir pour l'humanité et pour son propre pays, mais détruit les moyens de défense les plus efficaces et les plus décisifs qui soient contre les maux redoutés et collabore, sans en avoir même conscience, avec ceux qu'il croit et qu'il se fait gloire de combattre.»

*

14 Mars 1937: Encyclique MIT BRENNENDER SORGE:

Cette encyclique condamne le nazisme ou natiorw.lsocialisme dérivé de l'idéologie marxiste. On en trouvera des extraits au DOCUMENT II.

*

19 Mars 1937: Encyclique DIVINI REDEMPTORIS:

Nous ne donnons pas ici d'extraits de cette Encyclique, tout entière destinée à la condamnation du communisme. On en trouvera le texte intégral au DOCUMENT II.

Archives du blogue