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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».
jeudi, juin 24, 2010
Il. page 7
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III. page 8
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V. page 16
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VI. page 17
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VIII.page 23
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mardi, juin 22, 2010
ANNÉE 1670. page 1
Enuoyée au R. P. ESTIENNE DECHAMPS Prouincial de la Prouince de France (*).
(*) D'après l'édition de Sébastien Mabre-Cramoisy, publiée à Paris en 1671.
Relation-1670. A
Mon Reverend Pere,
I'envoye à Vostre Reverence, la Relation de ce qui s'est passé de plus considerable dans lcs Missions de la Nouvelle France; i'espere qu'on y trouvera de quoy contenter la curiosité de ceux qui prennent plaisir à s'instruire de ce qui se passe dans les Nations étrangercs, et tout ensemble de quoy edifier la Pieté, et animer le zele des hommes Apostoliques. On peut dire avec verilé qu'il y a longtemps que la culture de cette terre arrosée du sang de tant de Chrétiens, n'a esté si heureuse que cette année, et que les Ouvriers Evangeliques qui l'ont si souvent trempée de leurs
larmes, y font presentement avec ioye une recolte fort abondante. Car outre un tres-grand nombre d'enfans et de moribonds qu'on a envoyez au Ciel par le Baptesme, outre la conversion de plusieurs Infideles d'un âge avancé, on verra comme toute la Nation Iroquoise est à la veille d'embrasser la Religion Chrestienne, et que depuis tant de temps qu'on travaille à cette grande affaire, iamais on n'en a eu de plus fortes ny de plus solides esperances que maintenant. Cette Relation fera voir l'estat present de cette Eglise, la grande disposition que tous ces Barbares ont au Christianisme, jusqu'à planter la Croix au milieu de leurs terres par la resolution d'un Conseil public, à se declarer ouvertement pour la Foy, et à faire entendre à ceux de nos Peres qui ont soin de cette Mission, qu'ils vouloient tous se faire Chrestiens. le ne doute pas qu'on ne soit bien aise de voir la fierté de ces peuples, qui a esté tant d'années la terreur de tout le païs, s'adoucir tous les iours, et s'assuietir enfin à la loy de Iesus-Christ. Dieu a bien voulu se servir des armes du Roy pour soùmettre ce peuple barbare à son Empire, et la de la crainte qu'ils ont d'un si puissant Monarque de la terre, les dispose à ne se plus revolter contre celuy du Ciel. Monsieur Talion nostre Intendant est enfin arrivé icy heureusement, ayant quasi fait naufrage au port, plus dangereusement que ne fut le naufrage qu'il fit l'année precedente au Port de Lisbonne en Portugal. Ce fut icy vers Tadoussac où son Vaisseau échoüa sur une roche, dont il ne pùt se retirer que par un secours extraordinaire du Ciel que Sainte Anne luy procura. On peut dire que la ioye que son heureuse arrivée nous a donnée à tous, n'a pas esté moindre, que la crainte et la consternation universelle, où les nouvelles de ses naufrages nous avoient ietiez. Les Reverends Peres Recollets qu'il a amenez de France, comme un nouveau secours de Missionnaires pour cultiver cette Eglise, nous ont donné un surcroy de ioye et de consolation: nous les avons receus comme les premiers Apostres de ce païs, et tous les habitans de Quebec, que leur a la Colonie Françoise, qu'ils y ont accompagnée ùans son premier cstablissement, ont esté ravis de revoir ces bons Religieux establis au mesme lieu, où ils demeuroient il y a plus de quarante ans, lorsque les François furent chassés de Canada par les A nglois. Ie recommande aux SS. SS. de Vostre Réverence toute la Mission et tous ceux qui y sont employez, et suis,
Mon Reverend Pere,
De V. R. le tres-humble et tres-obeyssant seruiteur en I. C.
François Le Mercier.
On ne peut pas estre plus persuadé que nous le sommes icy, des avantages de la paix, depuis que les armes victorieuses du Roy nous l'ont heureuscment procurée. A peine autre fois osoit on sortir de sa maison. pour la juste crainte que l'on avoit de sc voir aussitost investi d'une troupe d'Iroquois, qui couroient tout le païs; prcsentement vn Missionnaire ira seul et sans escorte, depuis la premiere Bourgade des Iroquois, iusqu'à la derniere, et fera sans courir aucun danger, enuiron cent lieuës de chemin, dans les terres mesmes de ces Barbares. Il ne se trouve plus personne parmy eux, qui ose nous troubler dans nos fonctions Apostoliques, et s'il arrive que quelques-uns d'eux en passant, ou dans le vin, nous maltraitent de paroles, ou nous menacent, les plus sages du païs les en reprennent aussitost, et les empeschent nous nuire. Mais ce qui paroistra presqu'incroiable à ceux qui connoissent la fierté des Iroquois, c'est que cette année sembloit estre celle de la rupture de la paix entre eux et nous, parce que quelques-uns des François avoient malheureusement tué plusieurs Iroquois; mais la bonne justice qui en a esté faile, a obtenu de Dieu que les Iroquois ne s'en soient point ressentis iusqu'à present. Comme cette heureuse paix est l'ounage du Roy tres-Chrestien, il est hors de doute qu'elle attirera sur son auguste personne les benédictions du Ciel, qu'il a ouvert par œ moyen à vne infinité d'ames. Il luy est certes bien glorieux d'avoir, pouf ainsi dire, mis lESVS CHRIST en possession des promesses de dieu son Pere, qui s'est engagé de luy donner pour heritage vn empire absolu sur tous les peuples, et sur ceux mesmes qui habitent les dernieres extremitez de la terre ; mais il n'est pas moins avantageux aux Missionnaires qui s'employent à cultiver cette Eglise. Nous n'osons pas neantmoins nous flatter de l'esperancc d'une paix inalterable; la brutalité et le peu de foy qu'on a si souvent reconnu dans voir comme s'y est passé l'hyver; il y nos BarDares, nous donnent sujet de tout craindre. L'antipathie naturelle qui semble estre entre la nation Iroquoise, et quelques autres de celles qui nous sont alliées, nous fail apprehender quelque rupture. Il est difficile que les vieilles querelles soient tellement éteintes, qu'il n'en reste toûjours quelques étincelles secretes dans des cœurs qui ne respirent que la guerre' ct le pillage. Enfin la paix, la bonne intelligence et l'vnion ne peuvent pas estre si fort parmy des peuples qui mettent tout leur plaisir à se brûler les vns les autres, et à sc fortificr des ruines de leurs voisins.
Ces raisons qui nous tiennent dans la crainte, et dans la defiance, portent en mesme temps ceux il qui le Roy a confié le gouvernement de ce païs, à faire tout l'imaginable pour se mettre en estat de n'cstre pas surpris et pour maintenir dans toutes ces nations, vne paix qui les comble de toute sorte de biens.
Les cinq Compagnies que le Roy a eu la bonté de nous envoyer cette année, nous serviront d'un puissant renfort ponr tenir nos Barbares en leur devoir; et la frayeur qu'ils ont conceuë des armes victorieuses d'un si grand Monarque, servira merveilleusement à rasseurer nos esprits. Sa Majesté est tellement persuadée qu'il est necessaire d'entretenir sans cesse des troupes dans ce païs, pour dompter l'orgueil Iroquois, et les empescher de rompre la paix, comme ils ont fait dés qu'ils ont crû estre les plus forts, qu'il a eu soin d'enuoyer depuis peu de mois cent cinquante filles, afin que les Soldats s'établissant dans la Nouvelle France, puissent y avoir famille, cultiver des terres, ct deffendre cette colonie. On verra par la suite de cette Relation, l'impression extraordinaire que ces grands soins ont fait sur l'esprit de tous ces peuples, ct j'ose bien dire qu'on y trouvera des choses assez considerables, pour edifier tout ensemble, et contenter ceux qui aiment à s'instruire de ce qui se passe dans les païs estrangers.
Peut-estre sera-t-on curieux de sçavoir comme s'y est passé l'hyver; il y a esté extraordinaire en sa durée, et en la rigueur du froid, qui a desseiché la pluspart des racines, des herbages, et des plantes.
I. page 3
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II. page 6
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lundi, juin 21, 2010
III. page 7
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X. page 78
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XI. page 82
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dimanche, juin 20, 2010
ANNÉE 1671. page 1
Enuoyée au R. P. ESTIENNE DECHAMPS Prouincial de la Prouince de France (*).
(*) D'après l'édition de Sébastien Mabre-Cramoisy, publiée à Paris en 1671.
Relation-1670. A
Mon Reverend Pere,
I'envoye à Vostre Reverence, la Relation de ce qui s'est passé de plus considerable dans lcs Missions de la Nouvelle France; i'espere qu'on y trouvera de quoy contenter la curiosité de ceux qui prennent plaisir à s'instruire de ce qui se passe dans les Nations étrangercs, et tout ensemble de quoy edifier la Pieté, et animer le zele des hommes Apostoliques. On peut dire avec verilé qu'il y a longtemps que la culture de cette terre arrosée du sang de tant de Chrétiens, n'a esté si heureuse que cette année, et que les Ouvriers Evangeliques qui l'ont si souvent trempée de leurs larmes, y font presentement avec ioye une recolte fort abondante. Car outre un tres-grand nombre d'enfans et de moribonds qu'on a envoyez au Ciel par le Baptesme, outre la conversion de plusieurs Infideles d'un âge avancé, on verra comme toute la Nation Iroquoise est à la veille d'embrasser la Religion Chrestienne, et que depuis tant de temps qu'on travaille à cette grande affaire, iamais on n'en a eu de plus fortes ny de plus solides esperances que maintenant. Cette Relation fera voir l'estat present de cette Eglise, la grande disposition que tous ces Barbares ont au Christianisme, jusqu'à planter la Croix au milieu de leurs terres par la resolution d'un Conseil public, à se declarer ouvertement pour la Foy, et à faire entendre à ceux de nos Peres qui ont soin de cette Mission, qu'ils vouloient tous se faire Chrestiens. le ne doute pas qu'on ne soit bien aise de voir la fierté de ces peuples, qui a esté tant d'années la terreur de tout le païs, s'adoucir tous les iours, et s'assuietir enfin à la loy de Iesus-Christ. Dieu a bien voulu se servir des armes du Roy pour soùmettre ce peuple barbare à son Empire, et la de la crainte qu'ils ont d'un si puissant Monarque de la terre, les dispose à ne se plus revolter contre celuy du Ciel. Monsieur Talion nostre Intendant est enfin arrivé icy heureusement, ayant quasi fait naufrage au port, plus dangereusement que ne fut le naufrage qu'il fit l'année precedente au Port de Lisbonne en Portugal. Ce fut icy vers Tadoussac où son Vaisseau échoüa sur une roche, dont il ne pùt se retirer que par un secours extraordinaire du Ciel que Sainte Anne luy procura. On peut dire que la ioye que son heureuse arrivée nous a donnée à tous, n'a pas esté moindre, que la crainte et la consternation universelle, où les nouvelles de ses naufrages nous avoient ietiez. Les Reverends Peres Recollets qu'il a amenez de France, comme un nouveau secours de Missionnaires pour cultiver cette Eglise, nous ont donné un surcroy de ioye et de consolation: nous les avons receus comme les premiers Apostres de ce païs, et tous les habitans de Quebec, que leur a la Colonie Françoise, qu'ils y ont accompagnée ùans son premier cstablissement, ont esté ravis de revoir ces bons Religieux establis au mesme lieu, où ils demeuroient il y a plus de quarante ans, lorsque les François furent chassés de Canada par les A nglois. Ie recommande aux SS. SS. de Vostre Réverence toute la Mission et tous ceux qui y sont employez, et suis,
Mon Reverend Pere,
De V. R. le tres-humble et tres-obeyssant seruiteur en I. C.
François Le Mercier.
AVANT-PROPOS
On ne peut pas estre plus persuadé que nous le sommes icy, des avantages de la paix, depuis que les armes victorieuses du Roy nous l'ont heureuscment procurée. A peine autre fois osoit on sortir de sa maison. pour la juste crainte que l'on avoit de sc voir aussitost investi d'une troupe d'Iroquois, qui couroient tout le païs; prcsentement vn Missionnaire ira seul et sans escorte, depuis la premiere Bourgade des Iroquois, iusqu'à la derniere, et fera sans courir aucun danger, enuiron cent lieuës de chemin, dans les terres mesmes de ces Barbares. Il ne se trouve plus personne parmy eux, qui ose nous troubler dans nos fonctions Apostoliques, et s'il arrive que quelques-uns d'eux en passant, ou dans le vin, nous maltraitent de paroles, ou nous menacent, les plus sages du païs les en reprennent aussitost, et les empeschent nous nuire. Mais ce qui paroistra presqu'incroiable à ceux qui connoissent la fierté des Iroquois, c'est que cette année sembloit estre celle de la rupture de la paix entre eux et nous, parce que quelques-uns des François avoient malheureusement tué plusieurs Iroquois; mais la bonne justice qui en a esté faile, a obtenu de Dieu que les Iroquois ne s'en soient point ressentis iusqu'à present. Comme cette heureuse paix est l'ounage du Roy tres-Chrestien, il est hors de doute qu'elle attirera sur son auguste personne les benédictions du Ciel, qu'il a ouvert par œ moyen à vne infinité d'ames. Il luy est certes bien glorieux d'avoir, pouf ainsi dire, mis
lESVS CHRIST en possession des promesses de dieu son Pere, qui s'est engagé de luy donner pour heritage vn empire absolu sur tous les peuples, et sur ceux mesmes qui habitent les dernieres extremitez de la terre ; mais il n'est pas moins avantageux aux Missionnaires qui s'employent à cultiver cette Eglise. Nous n'osons pas neantmoins nous flatter de l'esperancc d'une paix inalterable; la brutalité et le peu de foy qu'on a si souvent reconnu dans voir comme s'y est passé l'hyver; il y nos BarDares, nous donnent sujet de tout craindre. L'antipathie naturelle qui semble estre entre la nation Iroquoise, et quelques autres de celles qui nous sont alliées, nous fail apprehender quelque rupture. Il est difficile que les vieilles querelles soient tellement éteintes, qu'il n'en reste toûjours quelques étincelles secretes dans des cœurs qui ne respirent que la guerre' ct le pillage. Enfin la paix, la bonne intelligence et l'vnion ne peuvent pas estre si fort parmy des peuples qui mettent tout leur plaisir à se brûler les vns les autres, et à sc fortificr des ruines de leurs voisins.
Ces raisons qui nous tiennent dans la crainte, et dans la defiance, portent en mesme temps ceux il qui le Roy a confié le gouvernement de ce païs, à faire tout l'imaginable pour se mettre en estat de n'cstre pas surpris et pour maintenir dans toutes ces nations, vne paix qui les comble de toute sorte de biens.
Les cinq Compagnies que le Roy a eu la bonté de nous envoyer cette année, nous serviront d'un puissant renfort ponr tenir nos Barbares en leur devoir; et la frayeur qu'ils ont conceuë des armes victorieuses d'un si grand Monarque, servira merveilleusement à rasseurer nos esprits. Sa Majesté est tellement persuadée qu'il est necessaire d'entretenir sans cesse des troupes dans ce païs, pour dompter l'orgueil Iroquois, et les empescher de rompre la paix, comme ils ont fait dés qu'ils ont crû estre les plus forts, qu'il a eu soin d'enuoyer depuis peu de mois cent cinquante filles, afin que les Soldats s'établissant dans la Nouvelle France, puissent y avoir famille, cultiver des terres, ct deffendre cette colonie. On verra par la suite de cette Relation, l'impression extraordinaire que ces grands soins ont fait sur l'esprit de tous ces peuples, ct j'ose bien dire qu'on y trouvera des choses assez considerables, pour edifier tout ensemble, et contenter ceux qui aiment à s'instruire de ce qui se passe dans les païs estrangers.
Peut-estre sera-t-on curieux de sçavoir comme s'y est passé l'hyver; il y a esté extraordinaire en sa durée, et en la rigueur du froid, qui a desseiché la pluspart des racines, des herbages, et des plantes.
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- Il. page 7
- III. page 8
- IV. page 12
- V. page 16
- VI. page 17
- VII. page 20
- VIII.page 23
- IX. page 27
- ANNÉE 1670. page 1
- I. page 3
- II. page 6
- III. page 7
- IV. page 15
- V. page 23
- VI. page 45
- VII. page 48
- VIII. page 63
- IX. page 68
- X. page 78
- XI. page 82
- XII. page 92
- ANNÉE 1671. page 1
- II. page 3
- IV. page 7
- III. page 5
- IV. page 7
- V. page 10
- VI. page 12
- SECONDE PARTIE. page 13
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