A) LAÏCISTE
B) UNIVERSELLE
C) PUISSANTE
Remarques générales
La Franc-Maçonnerie, affirment ses partisans, est une association initiatique, donc, par définition, « fermée et non pas «secrète ». Soit ! Même si la Franc-Maçonnerie entend se constituer en dehors des Eglises, même si elle ne se veut pas une religion ou une Eglise, elle se structure pourtant comme tel.
En effet, la Franc-Maçonnerie a tout un ensemble de cérémonies, de rites, et de rituels: elle confère une sorte de baptême (l'initiation); elle organise des cérémonies pour les mariages et les enterrements de ses membres ; elle utilise des invocations ; elle emprunte aux religions officielles des textes, du vocabulaire et des symboles qu'elle laïcise ensuite ; elle s'inspire de courants ésotériques divers tels la théosophie, la kabbale, l'alchimie, la pensée des Rose-Croix (le Temple du Soleil), l'ésotérisme chrétien, et quoi encore. Elle rédige et publie ses « catéchismes » ; elle pratique ses cérémonies dans ses loges et son temple. En un mot, la Franc_Maçonnerie revêt perfidement les apparences d'un culte, d'une religion.
Face à un adversaire aussi insaisissable qui tantôt se présente comme un organisme philanthropique, tantôt comme un lieu de rencontre pour socialiser, tantôt comme une société de pensée philosophique, tantôt comme une société « secrète », il est difficile de saisir ce qu'est la Franc-Maçonnerie puisque celle-ci change de forme au gré de ses besoins. Cet aspect multiforme en fait un adversaire redoutable.
Créée en 1717 avec la Grande Loge de Londres, la Franc-Maçonnerie s'est rapidement développée en Grande-Bretagne pour ensuite se disséminer en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, etc. L'Ordre maçonnique est à la fois universel, de par sa répartition géographique, et universaliste dans son essence même. Ceci est établi formellement par les Grandes Constitutions maçonniques et confirmé par le principe même qui veut qu'il ne soit pas fait de distinction entre les opinions, les croyances, les religions, les peuples et les races. C'est donc dans la pensée universaliste que la Franc-Maçonnerie trouvera son principe unificateur qui lui donnera toute sa puissance en venant transcender les diverses différences.
Aujourd'hui, la Franc-Maçonnerie compte environ sept millions d'adhérents sur la planète; ce qui est peu compte tenu de la population mondiale. Néanmoins, la force occulte de la Maçonnerie est sans rapport avec le nombre de ses membres, puisque celle_ci, de par son statut plus ou moins officiel de société secrète, est passée maître dans l'art de l'infiltration en exploitant ses multiples ramifications. L'organisation maçonnique opère toujours dans l'ombre par la multiplication de ses contacts, par l'occupation de ses partisans à des postes importants, par la dissimulation de ses agents infiltrateurs à des postes d'influence.
Ainsi, les grands coups d'Etat, l'armée, les médias, les organisations de l'enseignement, les grandes corporations privées, et d'autres corps sociaux, sont contrôlés, dans une certaine mesure, par la présence maçonnique. De cette façon, la Franc-Maçonnerie est assurée de pouvoir répandre, à plus ou moins long terme, son esprit maçonnique. Conséquemment, le faible nombre d'adhérents importe peu puisque l'esprit maçonnique se répand insidieusement dans les consciences. Ce travail de « déconditionnement culturel » s'effectue lentement, mais assurément, dans la direction voulue. C'est pourquoi l'on assiste actuellement à l'émergence d'une société laïciste d'inspiration maçonnique qui émerge au grand jour.
La série de documents qui suivent confirme l'exposé qui précède. Vous avez à votre disposition des articles qui montre la figure religieuse, universelle et puissante de la Franc-Maçonnerie.
Maçonnisme: une drôle de religion
Dans le texte précédent, nous avons présenté un schéma de l'histoire, de la structure et des modalités d'opération de la maçonnerie, en tant qu'organisation. Grosso modo, c'est un schéma que même un maçon accepterait comme étant une description fidèle à la réalité, du moins pour l'essentiel.
Si nous intitulons cette partie de texte « maçonnisme: une drôle de religion », c'est que, nonobstant le fait que le schéma présenté soit fidèle à la réalité, et que cette réalité satisfasse, en tous les points, la définition conventionnelle de ce qu'est une religion, instinctivement, le maçon interpellé ripostera avec indignation et souvent avec véhémence qu'il n'en est rien ; que le maçonnisme n'est pas une religion. Ironiquement, pour s'en défendre, il argumentera que, loin d'être une vulgaire religion, le maçonnisme se situe bien au_dessus « des momeries et du dogmatisme de la religiosité ».
Ce qui nous a amené à parler de drôle de religion, c'est que l'immense majorité des hommes, à l'opposé du maçon, se font un honneur de professer ouvertement, avec fierté, leur appartenance à un culte, que ce soit celui du bouddhisme, du baha'ie, du marxisme, etc., etc. Et, après tout, il est normal qu'un homme intelligent soit fier de ses croyances.
Pourquoi donc, de la part des « du courant de pensée sécularistes » et, spécifiquement, des laïcistes, prétendre que ce qui est, selon tous les barèmes, clairement une organisation dotée de ses dogmes, de ses rituels et de sa vision du sens de la vie, qui est donc une religion en bonne et due forme, cesse d'en être une parce qu'elle s'appelle maçonnerie.
Cette question et sa réponse sont de haute pertinence. Elles tiennent la clé à la compréhension et à la solution du défi que présente le rapport Proulx. Réduite à son essentiel, l'on se rend compte que la réponse est à la fois « oui » et « non ». Neuf fois sur dix, c'est « oui » dans les conditions suivantes. Le maçon néophyte, dont l'adhésion à sa loge est récente, dit vrai quand il s'objecte à être « accusé » d'appartenir à la religion maçonne. L'explication en est simple. L'astuce du missionnaire maçonnique consiste justement à vendre son produit sous une variété d'étiquettes, i.e. société de pensée, de philantropie, etc. Tout, sauf une religion. De la part du missionnaire, c'est malhonnête, mais cela attrape le poisson. De la part du néophyte, cela est un « oui » sincère. Sa déculturation ne fait que commencer. Et, quant à lui, il demeure soit presbytérien, catholique, etc. Par contre, quand il s'agit de vieux routiers maçons, neuf fois sur dix, leur refus d'admettre que leur maçonnisme est leur religion est malhonnête et, très souvent, frôle la fourberie. Des décennies de déculturation systématique, degré après degré, jusqu'au 33e, les aura vidés de tout sens éthique. Étonnamment, cependant, même dans de tels cas, il y aura souvent sincérité.
Cela s'explique assez aisément. Le dogme fondamental du laïcisme qua libéralisme est que c'est un dogme qu'il n'y a pas de dogme. En un mot, il n'y a pas de vérité. Tout est relatif et fluide. Tout est permis. Finalement, c'est ça la vérité. Chacun se rafistole sa propre religion _ qui, supposément, n'en est pas une.
Et c'est là l'horreur qui plane au_dessus des jeunes générations que le rapport Proulx a soumis à un cours de déculturation obligatoire - sous peine, il s'en suit, de pénalité. Sournoisement, petit à petit, le jeune sera conduit à dire: « A la poubelle! le Dieu des chrétiens, des musulmans, des juifs. A la poubelle! ces notions réactionnaires de bien et de mal. Le seul dieu, c'est l'Homme avec un grand 'H', c'est Moi! » Son dieu - il en sera graduellement convaincu _ c'est lui_même. Au début, il y aura, certes, prétentions d'ouverture, de liberté d'esprit, de libre pensée, etc. dans ses « cours obligatoires de religions culturels ». Tout cela ne sera que fourberie sophistiquée. La neutralité philosophique ou religieuse est physiquement impossible - affirmation catégorique formulée par des laïcistes chevronnés.
Heureusement, la religion maçonne comme toutes les autres organisations, compte dans ses rangs des individus imbus d'idéalisme et dont l'honnêteté intellectuelle foncière qui les habite, les poussent à admettre que le maçonnisme et sa philosophie, le laïcisme, constituent, bel et bien, une religion. La religion d'un nouvel âge - The One World Church.
Les textes qui suivent pourrons confirmer, d'une façon générale, les propos qui précèdent. Le premier texte est d'Oswald Wirth. Les écrits de M. Wirth révèlent un penseur sérieux et profond. Nous dirions même que c'est un philosophe convaincant:
« Si le souffle de l'esprit moderne ébranle les anciens édifices religieux, ce n'est pas pour les renverser à titre definitif ni pour substituer l'irréligion aux religions... Il est certain que les sentiments religieux constituent l'essence même de ce qui s'impose à notre respect sous le nom de religion. Les âmes religieuses doivent chercher l'union dans l'accomplissement du bien non dans la vanité d'un dogmatisme outrecuidant, se targuant de détenir les secrets divins. Nous tendons d'ailleurs à l'individualisme religieux selon lequel chaque croyant se fait sa propre croyance. » (Le Symbolisme - février 1929)
Les deux citations suivantes sont tirées de l'autobiographie de Charles Riandey intitulé Confession d'un Grand Commandeur de la Franc-Maçonnerie. Elles sont très révélatrices, à la fois par leur franchise et par l'autorité que leur confère la personne de M. Riandey. Pour de plus amples détails sur M. Riandey et sur le statut de religion de la maçonnerie, voir l'annexe no 10. Et nous citons:
« La Franc-Maçonnerie est un Ordre initiatique. C'est en pervertir la nature, c'est la profaner que la considérer comme une démocratie.
La démocratie est une forme d'agencement social dont la durée est limitée dans le temps, tellement limitée qu’elle est en voie de passer. La Franc_Maçonnerie, elle, embrasse la suite continue des temps. Prolongement de la chaîne sans fin de tous les initiés de toutes les écoles d'initiation, elle est, dans le présent, la dépositaire de la tradition initiatique. (p. 247)
« L'Ordre maçonnique en général est universaliste par essence et par destination. Le Rite Ecossais Ancien et Accepté l'est tout particulièrement. Cela est établi formellement par les Grandes Constitutions et confirmé par le principe qui veut qu'il ne soit pas fait de distinction entre les opinions, les croyances, les races et leurs couleurs. Tous les hommes, où qu'ils vivent, composent la grande famille humaine à l'émanation et au bien-être de laquelle l'Ordre et le Rite se sont voués.
« Réunion de sujets de toutes les nations pour former une nation spirituelle! Aucune autre formule ne peut mieux definir l'universalisme de notre Ordre. (p. 249)
Les citations que vous venez de lire confirment non seulement le fait que la maçonnerie est une église, mais qu'elle est aussi église universelle. Les mêmes sentiments sont fondés par la citation qui suit, mais qui apparaît dans la revue Le Temple, revue interne disponible uniquement aux maçons:
« LA MAÇONNERIE EST EN MESURE PAR SA SUBSTANCE SINON PAR SES HOMMES - ET ELLE L'EST PEUT-ÊIRE SEULE - D’ANNONCER AU MONDE LE NOUVEL EVANGILE. » (Riandey, Le Temple, 1946)
Une confirmation additionnelle du caractère ecclésial du maçonnisme, nous vient du Bulletin du Grand Orient, lui aussi uniquement distribué aux maçons:
« Ces auteurs étaient alors du Rite Ecossais. Voici maintenenant le
"Symbolisme".
« Ne laissez pas dire, mes Frères que la Franc-Maçonnerie est l'anti-église, cela n'a été qu'une phrase de circonstance, fondamentalement la Franc-Maçonnerie se veut super-église, l’Église qui les réunira toutes. »
(«Politique et Franc-Maçonnerie-, cité par le Bul. du Gr. Or.)
Une dernière citation confirme avec encore plus de poids le fait que les différentes obédiences maçonnes se considèrent la « super-Eglise » même vis-à-vis des sectes laîcistes comme les penseurs libres et les libres croyants:
« Catholiques, orthodoxes, protestants, israëlites, musulmans, hindouistes, boudhistes (sic), penseurs_libres, libres-crovants ne sont chez nous que des prénoms, c'est Francs-Maçons le nom de famille. » (Frère Marsaudon, «L'Oecuménisme» p. 126)
Il est à noter que le Frère Marsaudon était Grand Maître. En somme, il devient évident que les attitudes de vierges offensées dans certains milieux maçonniques n'est qu'un artifice utile à leurrer les néophytes innocents.
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