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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mercredi, octobre 29, 2008

L'HISTOIRE OCTOBRE 2000 PAGE 44


Un bestseller mondial


Objet de scandale en France, Le Livre noir du communisme a été traduit en 18 langues.


Dès sa publication en novembre 1997 chez Robert Laffont, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de la révolution bolchevique, Le Livre noir du communisme a suscité une polémique dans l'intelligentsia française: les uns saluèrent une initiative qui donnait une estimation argumentée de l'ampleur de la répression dans les pays communistes (entre 85 et 100 millions de morts); les autres dénoncèrent une manoeuvre visant à disqualifier, à travers les crimes impardonnables commis en son nom, une idée, le communisme, demeurée intacte.

Deux ans après Le Passé d'une illusion de François Furet (Robert Laffont/Calmann-Lévy, 1995) qui avait remué les milieux intellectuels confrontés aux contradictions de leurs engagements anciens ou présents, Le Livre noir poursuivait un débat qui ne s'est pas arrêté aux frontières universitaires, si l'on en juge par son incontestable succès de librairie: 200 000 exemplaires vendus en France à ce jour (éditions de poche comprises).

Avec déjà 18 traductions (en chinois, japonais et coréen à la fin de cette année), l'ouvrage fait figure d'événement éditorial d'importance. Quatre mois après sa parution en France, il était dans les librairies italiennes où les ventes (250 000 exemplaires) traduisirent un engouement partagé pour un passé vécu différemment mais en commun des deux côtés des Alpes.

L’Allemagne, secouée dix ans auparavant par la «querelle des historiens» autour de l'antériorité supposée des crimes communistes par rapport à ceux du nazisme, accueillit Le Livre noir (130 000 exemplaires) avec passion. En Espagne non plus, le poids et le coût de ce pavé n'effrayèrent pas un public sensible aux questions soulevées.


En revanche, sans doute parce que l'affaire ne s'est pas viscéralement mêlée à son histoire, le monde anglo_saxon resta sur sa réserve quand l'ouvrage, pourtant préfacé par Martin Malia, l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de l'URSS, fut publié aux Presses de l'université de Harvard en 1999.

Dans l'ancien bloc soviétique, les Roumains ont été les premiers à le traduire, mais c'est surtout en Pologne, en République tchèque et en Hongrie que l'écho aura été le plus sensible. À Sofia, on vendait Le Livre noir sur des tréteaux dans la rue, s'émerveille-t-on encore chez Robert Laffont.

En Russie, ce fut loin d'être le cas. Publié à l'automne 1999, il ne s'est vendu depuis qu'à quelques milliers d'exemplaires. La guerre en Tchétchénie et le marasme d'une société surtout préoccupée par ses conditions d'existence expliquent cette indifférence, même si le débat avait été engagé en profondeur au temps de la perestroïka de Gorbatchev.

Il est tout de même curieux que l'ouvrage y ait été repris par un petit éditeur spécialiste du bouddhisme!

Daniel Bermond
Journaliste


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