DOCUMENT V
La révolution marxiste au Viet-Nam
Témoignage d'un officier français.
(Extraits.)
Les combattants français, au Tonkin, avaient été fortement impressionnés par l'efficacité et le sérieux viet-minh, l'ardeur, la solidarité et le courage des communistes, malgré tout ce qui pouvait les faire détester. Inversement, beaucoup avaient souffert de nos faiblesses, de notre légèreté, de notre incorrigible suffisance intellectuelle, de notre comportement routinier et incohérent, et surtout de notre absence d'enthousiasme et de foi.
Voilà ce que ressentaient confusément ces gens, dont j'étais, quand survint l'armistice de Genève.
Le Cessez-le-Feu, puis les accords de Trung Gia, entraînèrent des tâches nombreuses et pénibles, au contact des cadres de l'armée viet-minh, de l'armée populaire Viet-Nam, dans des conditions qui permettaient de beaucoup voir et de beaucoup converser; puis se déclencha le mouvement massif d'exode des réfugiés catholiques des évêchés tonkinois, qui nécessita le travail, triste mais exaltant, du recueil et du transbordement vers le Sud-Vietnam de ces populations admirables.
Au contact prolongé avec les Viets, beaucoup passèrent de la gêne confuse à une inquiétude profonde, enregistrant la destruction d'une partie de leur propre système de pensée - si on peut appeler système ce charriage d'idées isolées, divergentes, décentrées, qui remplit souvent nos esprits à notre époque.
Le témoignage des catholiques vietnamiens fut le coup de fouet qui nous fit sortir de l'inquiétude stérile et passer à l'espérance. Alors vint le désir de combler le vide, d'apprendre, d'acquérir de nouvelles certitudes, mais celles-ci cohérentes, réfléchies, éprouvées, dures aux chocs et impénétrables à l'acide marxiste-léniniste.
Curieusement, ces raffermissements dans l'ordre intellectuel vinrent renouveler chez certains la flamme vacillante du spirituel. Prouvant ainsi que tout est lié et interagissant et que ce qu'il faut c'est une conception du monde, de la vie, la vraie, celle que nous enseigne l'Église, et que, comme l'a dit Pie XII, «la vérité doit être vécue, appliquée, communiquée dans tous les domaines de la vie.»
En automne 1954, à l'intermousson, la marine assurait à Haï-Thon, Samson, dans le Than-Hoa, dans la partie sud du delta tonkinois, deux missions différentes.
De cette rivière du pays viet-minh, communiste depuis 1945 (reddition des Japonais), il fallait recueillir les prisonniers de l'Union Française rendus par l'armée populaire Vietnam et les transporter à Haïphong; et, inversement, faire débarquer les prisonniers viet-minhs, rendus à l'armée populaire Vietnam et provenant de nos zones. Cela, sous un contrôle rigoureux, réciproque, pour vérifier la bonne exécution des clauses concernant les prisonniers.
Il fallait aussi fournir notre aide matérielle à l'armée populaire Vietnam pour le transbordement de ses troupes ralliant le nord par des cargos français, soviétiques, polonais, norvégiens, transbordement à la terre par le moyen de nos bateaux de transport à fond plat, qui, seuls, pouvaient naviguer aisément sur la rivière. Chacune de ces opérations comportaient une préparation, une exécution et une critique en commun. C'est dire la continuité du contact qu'on était appelé à avoir avec les cadres viet-minh.
La critique faisait l'objet d'un procès-verbal. Certaines séances d'établissement de procès-verbal durèrent une quinzaine d'heures. Pourquoi cela, me direz-vous?
Parce qu'il fallait obligatoirement aboutir à un procès-verbal. Chaque partie le voulait réellement, pour apporter à ses autorités cette fausse preuve d'entente, cette garantie factice que les accords d'armistice étaient observés ou que, s'ils ne l'étaient pas, la chose était imputable à l'adversaire.
Là, commençait la discussion, avec des accusations énormes et inacceptables. Les Viet-Minhs ne parlaient jamais français en séance officielle, et un interprète était toujours présent alors; mais ils le faisaient volontiers en privé ou pendant les suspensions de séances. Malgré tout, la perte de temps due à la différence de langue était relativement faible.
Ce qui prenait vraiment du temps, c'était d'essayer de combler le fossé de la pensée. Ce fossé était immense et les ponts introuvables ou dangereux, ne profitant souvent qu'aux seuls communistes.
Je n'étais personnellement pas préparé à comprendre à quel point la soi-disant vérité communiste est opposée à la nôtre; elle est plutôt un exercice continuel de mauvaise foi systématique, ce qui est logique, puisque, comme l'a dit Lénine, «le critère de la vérité, c'est la pratique». C'est-à-dire que la fin justifie les moyens.
Or, la dialectique et les dialecticiens m'étaient presque inconnus. Comme bien d'autres, je n'avais pas étudié la dialectique; et on ne nous avait pas montré comme elle pouvait transformer un Vietnamien quelconque en un homme nouveau communiste, le Viet-Minh, véritable combattant communiste, et non un «coco» à la française, qui montre devant son idéologie les mêmes faiblesses et l'ignorance que l'on retrouve souvent, triste constatation, chez le catholique français devant la doctrine de l'Église.
La dialectique était partout, car les conversations ne pouvaient être exclusivement administratives; c'était absolument impossible avec des communistes. Ils cherchaient à convaincre, à gagner, non seulement sur le point débattu, mais sur l'ensemble, sur tout, et par tous les moyens. Quel que soit le sujet traité, vous étiez en peu de temps attaqué sur tous vos points faibles.
Ils disent «tout est politique», et cet axiome devient véritable chez eux, car ils l'appliquent. Mais cela nous agresse, politiquement, et surtout métaphysiquement, puisque la base de leur idéologie, c'est le matérialisme dialectique, essentiellement athée. Si on ne dialogue pas, - persuadé que, comme le disait Monseigneur Jouin, «la guerre est religieuse, et si nous voulons vaincre, nous devons d'abord nous mettre sur le vrai terrain du combat» - on court à des échecs bien sentis.
Les prisonniers viet-minhs amenés de l'extérieur, encore tranquilles et assez amicaux quelques heures avant leur débarquement, devenaient nerveux, distants, puis hostiles, au débarquement, qui se passait dans des effusions patriotiques, avec des arcs de triomphe, banderoles de propagande, drapeaux brandis sous notre nez.
Si seulement il avait été possible de répliquer avec les prisonniers de chez nous, en les faisant manifester lors de leur embarquement... Il n'en était pas question, car ces pauvres gens, en état de faiblesse physique, étaient sous l'empire psychologique viet-minh jusqu'à bord du bateau. Nombre d'entre eux portaient sans gêne les insignes d'O Chi Minh et chantaient en vietnamien les chants communistes tactiques: chant de la paix, chant de l'union des peuples, etc... Ces gens n'étaient pas véritablement communistes, ils étaient simplement écrasés et endoctrinés sur des thèmes simples mais choisis. Les prisonniers africains quittaient leurs accompagnateurs, commissaires politiques et cadres de propagande, en les embrassant avec émotion, car, habilement, ceux-là les suivaient depuis des mois, de camp en camp, et avaient joué de l'amitié. Nous avions toutes les peines du monde à persuader certains de ces prisonniers libérés nord-africains, de ne pas saluer, du bateau, les Viet-Minhs de la plage, par de grands mouvements de casque de latanier et par des chants d'amitié marxiste.
Ces Africains allaient, sans aucune désintoxication, après une permission brève, revenir dans leurs unités comme si rien ne s'était passé.
Ces troupes restèrent dans l'armée ou furent ensuite rendues à la vie civile en Algérie ou ailleurs. Les désertions et la guerilla politique d'Afrique du Nord, réalité actuelle, montrent bien qu'il y avait quelque chose de déposé dans leur cerveau, quelque chose que nous n'avons ni voulu, ni su enlever et remplacer.
Sur la rive Viet, ils avaient pu voir et graver dans leur esprit, préparé par toutes les soirées d'endoctrination des camps de prisonniers, les textes d'immenses banderoles en français et en arabe, slogans de chez nous, «vive le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes», et d'autres, «vivent les libertés démocratiques». Dernières visions du pays rouge.
MARXISME CONTRE LIBÉRALISME OU LE POT DE FER CONTRE LE POT DE TERRE
Pendant les discussions soutenues à la libération de ces prisonniers, les Viet-Minhs faisaient constamment appel aux principes philosophiques de 89. J'essayais plusieurs fois de lutter sur ce terrain, naïvement, et fus battu à chaque occasion. Rien de ce qui faisait notre semblant d'arsenal idéologique officiel ne pouvait servir efficacement; bien au contraire, nos pseudo-arguments offraient à l'adversaire comme autant de têtes de pont lui permettant de pénétrer dans notre pauvre citadelle idéologique. Les idées, le vocabulaire, la tendance d'esprit, tout servait l'adversaire. Tous mes camarades, dans des situations identiques, eurent la même expérience et arrivèrent à ]a même conclusion.
Le seul procédé qui permettait un combat favorable était de refuser le contenu laïciste, libéral, ou matérialiste du vocabulaire employé, et de prendre le contenu catholique en le disant ouvertement.
J'ai dit combat favorable, et non victorieux. En effet, trouver empiriquement la vérité de cette méthode ne suffisait pas; il aurait fallu savoir l'utiliser, et nous ne le savions pas ou guère; nous n'étions pas formés; nos connaissances de la doctrine catholique étaient nulles ou sommaires; un catéchisme lointain, quelques évangiles, quelques lectures éparses et superficielles. Insuffisances sur le dogme, nullité sur la doctrine sociale. Et, évidemment, sur chacune de mes ignorances, à chacune de mes contradictions, j'étais attaqué à fond.
Et pourtant, même avec ce bagage squelettique, le combat était favorable; avec une doctrine bien connue et bien appliquée, il eût été victorieux.
Dans certains cas, la crainte de leurs autorités supérieures et du Parti me permettait de faire plier les Viet-Minhs. Dans un cas même, je réussis à obtenir un gros avantage par générosité, par charité: en abandonnant ouvertement, explicitement une contrainte possible. Les Viet-Minhs demandèrent une suspension de séance, délibérèrent entre eux sur la ruse perfide que cachait un geste aussi inexplicable, et revinrent me faire répéter mes paroles, sceptiques et ahuris, pour repartir en discuter pendant une deuxième suspension. À leur retour, ils me donnèrent accord brièvement, sans explications, et passèrent nerveusement à un autre sujet.
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Les interlocuteurs étaient choisis et sympathiques par eux-mêmes.
Enthousiasme: Le commandant Quang se vantait de n'avoir jamais appris grand-chose à l'école et d'avoir, en fait, été éduqué entièrement en neuf années d'armée populaire; et cela était vrai. Il savait son marxisme-léninisme par cœur et pouvait citer chaque paragraphe des accords de Trung Gia et de l'armistice de Genève. Cet ancien paysan de la rizière était pénétré de sa mission; lors d'une manifestation de masse des prisonniers viet-minhs parmi les banderoles et les drapeaux rouges, il applaudissait en marquant, avec ses soldats, la cadence des airs chinois et russes chantés par une foule encadrée de solides chefs de chorale. Je l'examinais alors de biais: je vis alors avec surprise, sur son visage émacié, une expression presque mystique; ses yeux mouillés de larmes avaient un regard transformé.
Dignité: Le capitaine Le Vinh, licencié en droit, qui ne voulait pas que je fasse parvenir par la commission mixte une lettre à sa femme, à Hanoï, et qui, tout en me remerciant de ma proposition, me disait préférer attendre que Hanoï soit «libérée» et que quelques mois n'étaient rien pour qui avait attendu des années.
Humilité: Chôc, commissaire politique et interprète remarquable, ancien professeur de mathématiques à Vinh, parlait français à la perfection, citait Racine et Montesquieu, connaissait à fond sa philosophie et avait de surprenantes lumières sur le catholicisme dont il usait de façon diabolique. À une suspension de séance, alors que nous étions restés seuls à bavarder, il me dit comment il était venu du nationalisme anticolonialiste au marxisme: en prison, éduqué par un compagnon de cellule, en 1938. À sa sortie de prison, il n'avait rien entrepris, jusqu'en 1945, début de la guerre révolutionnaire. Ainsi, j'avais bien tort d'avoir pour lui des égards que je n'avais pas pour les autres officiers viet-minhs (ces égards, je les avais pour son âge, sa gentillesse naturelle et sa plus grande culture); et il continuait: «car je suis en fait méprisable, je ne suis qu'un lâche intellectuel opportuniste».
C'est encore lui qui disait: «Vous savez, la lutte contre le capitalisme, c'est la lutte contre une forme de pensée facile à détruire en même temps que nous verrons crouler sa puissance matérielle, l'Amérique. Mais le véritable obstacle qui s'oppose à nos idées, c'est la forme de pensée de l'Église. Ce sera le combat le plus dur et le plus long.» Il disait cela en finale, après avoir, dans toutes nos discussions, essayé de masquer le vrai problème, le véritable conflit.
Ces gens-là croyaient réellement qu'ils ouvraient une route vers une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs enfants. Tous les soirs presque, depuis qu'ils étaient dans l'armée populaire, ils étudiaient et disséquaient en commun les œuvres de Staline, Mao-Tse-toung, Engels, Truc Chinh, mélange diabolique de réalité et de songe, moitié vraisemblance, moitié mensonge, splendidement préparé pour des gens à qui la France n'avait pas suffisamment fait oublier un passé de millénaires de faim, de maladie et de labeur éreintant, à qui surtout on n'avait pas donné de nourriture spirituelle.
Ces gens que nous nous représentons trop souvent comme d'épais matérialistes, se comportent souvent comme des idéalistes au sens populaire du mot.
Dans une telle ambiance, la première réaction est évidemment de s'améliorer et de soigner les apparences; on cherche à son tour à édifier. C'est presque automatique: les explications à mon équipage n'étaient pas nécessaires; ils étaient d'eux-mêmes impeccables, uniforme et attitude, quand certains d'entre eux, à tour de rôle, m'accompagnaient à terre. Cela était d'un grand réconfort au milieu des humiliations multiples qu'imposaient les Viets.
La persuasion, la conviction, la contrainte jouaient contre nous.
Dans l'ensemble, les quarante jours que je passais ainsi derrière le rideau de bambou en république démocratique viet-nam furent très déprimants, car si Tsoun Tsé, le penseur chinois du Ve siècle avant Jésus-Christ, a dit: «Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, et tu seras «invincible», je me rendais tristement compte que ni moi ni mes camarades ne réunissions les conditions exigées.
CONNAÎTRE L'ENNEMI: En fait, nous l'ignorions presque entièrement: sa pensée de base, ses méthodes, son action idéologique, sa cinquième colonne dans notre propre cerveau. Rien n'avait été fait pour nous éduquer à cet effet.
SE CONNAÎTRE SOI-MÊME: Ce qui s'était révélé, c'était qu'on ignorait sa véritable force, qu'on l'ignorait et qu'on ne pouvait pas s'en servir véritablement et complètement, car cette vue confessionnelle n'était pas une vue officielle et nationale. Le pire, c'était que ce qu'on croyait être de son côté n'était qu'un décor vermoulu d'idées fausses, cédant complaisamment au premier assaut de l'ennemi.
LA VICTOIRE CATHOLIQUE
Cela, c'était la constatation en quelque sorte négative que nous fîmes. Mais il y eut heureusement des faits positifs qui renforcèrent splendidement des découvertes faites dans l'humiliation. Ces faits furent la résistance des catholiques tonkinois et leur exode.
Là, nos marins purent voir, aider et recueillir des hommes simples et pauvres, paysans et pêcheurs, des femmes et des enfants, éduqués par leur lutte de neuf ans contre la persécution religieuse et l'endoctrination de l'athéisme militant, et quittant villages, rizières et buffles pour prendre, souvent dans un combat inégal à coups de bâtons et de pierres contre des mitraillettes, le chemin qui les menait vers la liberté de leur foi.
Je ne suis pas près d'oublier le spectacle de ces catholiques vietnamiens entassés sur mon bateau, dans la nuit, certains malades de la mer, d'autres se nourrissant du riz et du thé que leur prodiguaient les matelots attentionnés et plus émus qu'ils ne le laissaient paraître, et tous allant à tour de rôle à l'avant s'agenouiller et prier tout haut devant un autel qu'ils avaient improvisé sur un caisson à munitions, crucifix et image de la Vierge, éclairés par une lampe de pont.
Tous ceux qui l'ont vu ne pourront jamais oublier non plus le spectacle des onze jonques du village de Vinh Yen Dong, arrivant avec 1 300 catholiques à bord, après dix jours en mer dont trois sans vivres. L'une de ces jonques jeta son ancre au milieu de la rivière de Haïphong et hissa le drapeau jaune et blanc du Vatican, et tous les réfugiés, groupés autour de leur curé, entonnèrent un Te Deum.
Quelques jours plus tard, vingt-sept catholiques chinois arrivaient de Chine sur une jonque minuscule. Aucune jonque de réfugiés n'arriva de la zone viet-minh ou de Chine, qui ne contint une majorité énorme de catholiques. Avant l'évacuation finale du réduit de Haïphong par nos troupes et la marine, et le repli dans le sud, ce que nous connaissions de ce qui se passait derrière le rideau de bambou, c'était par les réseaux de renseignements que formaient les paroisses catholiques que nous l'apprenions. Combien de catéchistes risquèrent et rencontrèrent la mort en courant à travers le pays, contactant ici et là leurs frères catholiques et glanant des renseignements, donnant des mots d'ordre concernant l'évacuation.
Ces gens, qui étaient au demeurant souvent d'ardents nationalistes vietnamiens, ne servaient pas la France officielle. Ils servaient leur foi, et cette foi était celle de deux millions de leurs compatriotes. Ils ne travaillaient intimement avec nous, contre l'oppression antireligieuse, que lorsque nous nous réclamions d'une France catholique.
Alors que tous leurs compatriotes, boudhistes, confucianistes étaient écrasés par le rouleau dialectique, cerveaux et consciences, seuls les catholiques vietnamiens résistèrent, comme leurs frères catholiques chinois, mais au prix de leur vie souvent.
CONCLUSION
Cet exemple doit nous faire méditer, et il faut, à mon sens, en tirer les leçons suivantes: devant le Marxisme-Léninisme tactique autant que devant le Marxisme-Léninisme théorique, on ne peut opposer victorieusement qu'une foi profonde, une obéissance sans restrictions au Saint-Père, une connaissance étendue des directives de l'Église dans le domaine temporel, de la doctrine sociale de l'Église.
Il est malhonnête et lâche pour nous catholiques d'oublier qu'en face de nous les militants communistes d'un tiers de la population mondiale étudient en profondeur leur idéologie, non isolément mais en groupe, en cellules, en cercles d'étude, de façon efficace et en profondeur.
Qu'ils le fassent sous la contrainte ne change rien à l'importance de ce fait. D'ailleurs, la contrainte n'existe qu'au début, par la suite tous ces communistes travaillent avec ardeur, intéressés et habitués.
Ne pas étudier les conséquences de notre foi, toutes les conséquences temporelles, m'a semblé, en revenant en France, d'une terrible gravité.
Ce devoir du catholique d'aujourd'hui ne peut être fait isolément; il faut l'accomplir efficacement et sans erreurs doctrinales. Cette formation, je n'ai trouvé que La Cité Catholique qui la donne, qui la donne d'autant mieux qu'elle ne fait que cela, qu'elle a été créée pour cela.
Depuis que j'y ai adhéré, je remercie le Ciel de m'y avoir conduit.
UN ANCIEN D'INDOCHINE.