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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

jeudi, août 21, 2008

LES

CONCILES SECRETS


En marge des rencontres officielles entre chefs d'État ou ministres, une sorte de Congrès international se réunit périodiquement en des lieux différents. Ces réunions d'abord secrètes sont maintenant connues du public mais les débats demeurent confidentiels.

La manière n'est pas nouvelle mais la chose a pris de nos jours une particulière importance. Depuis l'apparition des loges maçonniques au XVIIIe siècle, la politique occulte des "Convents" a joué un rôle sans cesse grandissant dont on exagérerait l'importance si l'on disait qu'elle a été la seule cause des événements de l'histoire. Cependant les grandes révolutions restent à la charge de ces puissances cachées et très vite leur action fut prépondérante. Depuis la guerre 1914-1918, on peut dire qu'elles exercent une véritable dictature. Disraeli en 1844, Ratheneau en 1906, Baldwin en 1935, Burnham en 1941 n'en font pas mystère. Si Ratheneau parle plus spécialement des magnats de l'économie, Baldwin fait allusioh à l'idéalisme aberrant des hommes politiques qui n'est autre que celui des hautes sociétés initiatiques depuis plusieurs siècles, tandis que Burnham parle, lui, des organisateurs, des hauts cadres des organismes nationaux ou internationaux et c'est en cela qu'il nous fait voir le jeu de la Synarchie moderne. On pourrait décrire assez bien celle-ci par la comparaison des cercles concentriques dessinés à la surface de l'eau lorsqu'on jette une pierre dans un étang; les plus éloignés de ces cercles représentent des hommes ou des groupes qui ne sont pas nécessairement affiliés à des sociétés secrètes, ni même engagés dans le système mais qui en subissent l'influence ou s'y soumettent par intérêt ou du fait de leur position sociale.

Nous disons que la manière de ces réunions n'est pas nouvelle. Mais, ce qui est plus récent, ce sont les assises périodiques de personnages influents de tous les pays ou de leurs délégués qui, sans être des "Mages", des Élus ou des Frères de haut grade, constituent le prolongement profane, le parlement extérieur du système. Certains d'entre eux seraient bien étonnés, si on leur disait qu'ils y coudoient tel Maître de la Sagesse ou tel sectateur de l'Intelligence universelle. C'est cependant la réalité et tel est le propre de la Synarchie contemporaine, son incontestable réussite. Les chefs de gouvernement, à notre connaissance, sauf deux ou trois, ne participent pas à ces colloques mondialistes qui ont pour but de faire le point, de fixer des directives parfois avant des événements importants dont le public sera spectateur par la suite. Les membres de ces assises internationales se sont donné, en 1954, le nom de "Bilderbergers"; le Président officiel en est le Prince Bernard de Hollande. Les réunions sont secrètes, comprenant surtout des délégués de la politique, de la finance, de l'information de toutes les nations. Nous en donnerons une liste.

Mais avant de nous pencher sur ces conciles synarchiques, synodes de l'Église du Veau d'or, congrès des Grands Prêtres de Mammon, comme on les a appelés, où ne figure, à notre connaissance, aucun autochtone de la Russie, mais où celle-ci est aussi bien représentée par ses "supporters" occidentaux. Quelques citations autorisées ne seront pas inutiles.

De Disraeli en 1844, ministre de Grande-Bretagne, dans son roman "Conningsby":

Le monde est mené par de tous autres personnages que ne se l'imaginent ceux dont l'œil ne plonge pas dans les coulisses.

De Ratheneau en 1906, c'est-à-dire bien avant son étrange promotion au pouvoir dans l'Allemagne républicaine de 1918:

Trois cents hommes qui tous se connaissent et se cherchent des successeurs dans leur entourage, dirigent1es destins économiques du monde.

Ici arrêtons-nous. Que s'est-il passé au moment de la guerre de 1914? Des choses mystérieuses et notamment celle-ci:

En 1913 un groupe de banquiers internationaux se réunit d'urgence sur l'île Jekyll, vis-à-vis Brunswick (Géorgie, États-Unis). Pour cette réunion secrète tous les habitants de l'île avaient été évacués. Des gardes empêchèrent les non invités d'approcher pour le temps que dura la Conférence. Par la suite on apprit que c'avait été à cette occasion que le "Gouvernement invisible" du monde occidental avait décidé l'institution du Federal Reserve Bank qui devait enlever au gouvernement américain et au Congrès leur pouvoir sur l'émission de la
monnaie et du crédit; en cette même occasion, l'orientation de la guerre déjà décidée (1914-1918) avait aussi été arrêtée.
(
Unité Nationale de Montréal - juin-juillet 1957)

Est-ce vrai? Notons que la guerre de 1914 avait en effet été annoncée dans des documents maçonniques. Également annoncé l'assassinat de l'Archiduc Ferdinand, notamment par le fameux House des Masters of Wisdom (Maîtres de la Sagesse) et dans la Revue Internationale des Sociétés Secrètes (Mgr Jouin), dès 1912, par le Colonel du Paty de Clam. Parmi les objectifs de cette guerre figuraient la destruction de l'Autriche-Hongrie, puissance catholique, l'élimination de la dynastie des Hohenzollern, la création de nouveaux états en Europe centrale et la révolution russe.

N'y avait-il que des banquiers à cette réunion? Nous ne le croyons pas. D'autres personnages de l'industrie y assistaient à coup sûr, si l'on veut bien s'en rapporter à ce que disait Rathenau en 1906. Tout ce monde y côtoyait de hauts initiés des sociétés secrètes si l'on s'en rapporte au Mage Papus (Dr. Encausse) dont le témoignage vient à point jeter la lumière sur cette réunion. Papus, on le sait, était le Grand Maître du Martinisme; il joua sous ce rapport un rôle néfaste à la Cour de Russie. Parlant de ces grandes réunions internationales secrètes, il écrivit ceci en avril 1914, donc à la suite de la réunion de Jekyll et avant la guerre de 1914:

Tout groupe social, comme tout être humain, a des organes visibles et invisibles. Pendant que les lois actuelles sont appliquées, d'autres lois s'élaborent en secret quelque part, comme le soleil noir évolue dans l’ombre pendant que le soleil blanc illumine le présent.

À côté de la politique nationale de chaque état, il existe des organismes peu connus de politique internationale. Actuellement la constitution en deux cantons suisses de l'Alsace-Lorraine, la libération de la Po1ogne devenue le centre d'une Suisse balkanique, la disparition de l'Autriche-Hongrie et la constitution des États-Unis d'Europe après l'écrasement définitif de la féodalité militariste, sont des problèmes qui se posent dans ces conseils internationaux auxquels prennent part, non pas des politiciens de carrière ou des ambassadeurs galonnés, mais quelques hommes modestes, inconnus, quelques grands financiers supérieurs, par leur conception large des actions sociales, aux politiciens orgueilleux qui se figurent, une fois ministres éphémères, gouverner le monde.

Un réseau bien organisé d'agences té1égraphiques avec des directeurs anglais, un solide bureau international d'informations économiques avec des consuls allemands, un groupement de directeurs français de banques d'émission, des informateurs belges, suisses ou japonais, font un outil social vivant et agissant autrement puissant qu'un parlement ou qu'une cour peuplée de courtisans.

Une grève venant à propos pour arrêter la construction d'un cuirassé ou l'essor d'un port de commerce, un traité de commerce négocié au moment favorable sont des manifestations inattendues de ces actions sociales d'origine occulte qui n'étonnent que les profanes, car il existe des profanes à tous les degrés, même avec de beaux "décors" bien blancs.

Or, à toute époque, il a existé non pas en "astral" mais bien sur notre plan physique des hommes qui aspiraient à réaliser certaines réformes sociales sans appartenir aux organismes visibles des sociétés. Ces hommes réunis en deux petits groupes créaient les outils variables avec le moment, le pays choisi et l'état des esprits à l'époque. Ils agissaient d'après une vieille science d'organisation sociale issue des anciens sanctuaires d'Égypte et conservée pieusement en certains centres dit hermétiques.
(Revue Mysteria - avril 1914)

On ne pourra guère mettre en doute les liens très étroits mais cachés de ces assises avec les hautes instances initiatiques après un témoignage aussi autorisé. On croit même y percevoir une allusion particulière à l'Ordre de Memphis et surtout à la Hermetic Brotherhood of Light (Fraternité hermétique de la Lumière) que son rôle dans les affaires politiques internationales semble ici désigner. Ce témoignage vaut encore pour une autre réunion qui va suivre au même lieu et avec le même cérémonial; il vaut pour les autres qui suivront encore, quand on songe à certains de leurs membres que nous verrons participer aux travaux des illuminés contemporains.

En 1935, Sir Stanley Baldwin, ministre de Grande-Bretagne, constatait avec amertume cette double emprise de l'argent et de l'Illuminisme:

Les États, fût-ce la couronne d'Angleterre, ne sont plus maîtres de leur destinée. Des puissances qui nous échappent font jouer dans mon pays comme ailleurs des intérêts particuliers et un idéalisme aberrant.

En 1941 James Burnham dont la qualité synarchique n'est pas niable mettait l'accent sur la part prise par les hauts cadres dans le fonctionnement du système. C'est que l'appareil synarchique a merveilleusement progressé. De fait, nous allons voir ces nouveaux personnages apparaître dans ces réunions. James Burnham disait donc:

Les dirigeants nominaux: présidents, rois, congressistes, députés, généraux ne sont pas les véritables dirigeants.

L'année 1957 marque un tournant de l'histoire; elle prépare une suite d'événements qui vont se produire l'année suivante. Aussi, la même réunion qu'en 1913 a lieu au même endroit les 15, 16, 17 février 1957, en l'hôtel King and Prince de l'île Saint-Simon, adjacente à l'île Jekyll.

Cette fois le New-York Times en a fait mention, car ça commençait à se savoir, mais il l'a fait pour donner à l'opinion un motif plausible de la clandestinité inquiétante qui avait frappé des esprits. Il explique que cette réunion:

était secrète pour permettre à de grands personnages de dire complètement leur pensée, ce qui leur serait impossible s'ils avaient à parler ouvertement. Les abords de l'hôtel étaient protégés contre les intrus par une légion d'agents du F.B.I. et du service secret américain. Les câbles téléphoniques installés pour la circonstance permettaient de communiquer directement avec New-York et Washington. Un système électronique de traduction communiquant avec toutes les salles et toutes les chambres permettaient à chaque invité d'assister à toutes les délibérations où qu'il se trouvât. Un invité a dit que "tous les serviteurs amenés pour la circonstance étaient sourds.
(L'Unité Nationale de Montréal - Juin-Juillet 1957)


S'il est étonnant que tous les serviteurs aient été sourds, la réunion de Saint-Simon's Island n'en a pas moins eu une importance telle qu'une fois encore on la vit précéder d'un an un évènement mondial décisif et provoquer, dans certaines maçonneries, des réactions analogues à celles qui eurent lieu en Allemagne en 1914. L'évènement décisif ce fut l'avènement de la cinquième République en France avec toutes les conséquences qui allaient en résulter. A ce propos, citons le Pacte synarchique français qui avait en effet annoncé quelque vingt ans auparavant :

N° 106 - L'ère capitaliste et colonialiste est révolue pour la France; le socialisme s'installe sous des formes différentes dans l'Occident européen, comme dans le reste du monde à des cadences variables.

N° 107 - Par delà le ocialisme en voie de réalisation mondiale et d'adaptation nationale, l'ère synarchiste commence pour la France initiatrice de la révolution des temps modernes ...

N° 136 - L'ère Synarchique impériale commence pour la France et par la France. pour le monde.

La fin du capitalisme est une clause de style mise là pour équilibrer l'installation du socialisme puisque l'un ne va pas sans l'autre, sous des formes différentes il est vrai. Il n'est pas douteux que le socialisme, foi, doctrine et structure essentielle de la Synarchie, ne s'installe partout, à l'heure actuelle, à des cadences variables mais cependant accélérées. En France, il tend à se stratifier dans les formes exactement prévues par le Pacte synarchique qui semble être le modèle du genre.

Quant à l'ère colonialiste elle est en effet aujourd'hui révolue pour la France.

Mais en 1957 nous avions du retard sur l'horaire. Le chaos tout de même appréciable de la quatrième République (comparée à la cinquième s'entend) avait eu pour conséquence de retarder les réalisations. Il fallait brusquer les choses, en profitant d'une occasion propice, cette dernière étant au besoin favorisée. Ce furent les évènements de 1958. Des lettres comme celles d'Edgard Hoover ou d'André Feltin, qu'on lira plus loin, ne laissent aucun doute sur la nature de l'opération. (Voir au chapitre: Le Général de Gaulle.)

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