Car, au-delà des batailles diplomatiques et des menaces réciproques des États-Unis et de l'U.R.S.S., cette dernière a une mission à remplir sur un plan bien plus élevé. Le public peut commencer à la percevoir mais ne peut la saisir parfaitement. Boukharine écrivait en 1919:
En décembre 1955, Mendès-France, au cours d'une conférence à Paris, prononça ces paroles qui ne doivent pas nous surprendre:Et si l'on nous pose cette question: «Comment la Russie, ce pays arriéré, pourrait-elle passer au régime communiste?» Notre réponse doit s'appuyer sur la signification internationale" de la révolution... son manque de culture, l'insuffisance de son développement industriel, etc... tout cela sera de peu d'importance lorsque la Russie s'associera avec les pays les plus cultivés dans une république mondiale ou du moins, européenne des Soviets.
Les deux grandes puissances que sont les U.S.A. et l'U.R.S.S. ont, croyez-moi, beaucoup plus d'entretiens que· nous ne croyons, des entretiens auxquels nous ne sommes pas conviés, des entretiens dont nous ne savons rien, des entretiens au cours desquels sont prises d'importantes décisions qui nous concernent.Plus récemment, c'est-à-dire en 1966, Adenauer déclarait, publiquement:
J'estime qu'il existe, entre les États-Unis et l'Union Soviétique, certaines conventions que nous ne connaissons pas. Ces conventions permettent auxL'Intelligentsia qui préside à l'avancement du Gouvernement mondial et qui n'est pas seulement financière mais d'abord et spécifiquement ILLUMINÉE, dominant les hommes d'état, réalise la synthèse au-dessus des actes parfois opposés des gouvernements et sans soucis des aspirations des peuples. Derrière la façade d'un anti-communisme de coffre-fort et de compétitions politiques, l'utilisation vraie du communisme, en vue du but final, apparait sans voile. Le Dan Smoot Report est instructil à ce sujet.
Soviétiques de faire pression sur les États-Unis et sur nos relations (de l'Allemagne) avec eux. (Le Figaro 4-1-1966)
Dan Smoot, ancien agent du Federal Bureau Investigations (F.B.1.) a fait une partie de sa carrière dans cet organisme. Il surveillait les infiltrations et l'espionnage soviétiques. Voici un passage de son rapport:
Mise à part la prudence verbale d'un chef d'État de l'Ouest, il faut bien convenir que si communauté mondiale il y a, celle-ci, dans l'esprit de ses promoteurs, doit avoir un gouvernement. Le but à atteindre sera donc le même de part et d'autre par des voies différentes mais conjuguées. Si l'on nous demande pourquoi Eisenhover a parlé ainsi, nous répondrons qu'Eisenhover a fait partie du fameux Comité des Relations étrangères des États-Unis (CFR - Council Foreign Relations - American opinion, octobre 1962) qui a toujours orienté la politique internationale suivant cet axe et que, d'autre part, le Président des États-Unis n'est pas libre de s'opposer à la Synarchie qu'en Amérique on a appelée The Establishment (Esquire, mai 1962).Il est évident que le programme immédiat du Président Eisenhover pour le monde (comme il l'a dit dans son discours à l'0.N.U. du 22 septembre 1960) EST IDENTIQUE A CELUI DES COMMUNISTES; les communistes ne devraient donc avoir aucune raison apparente de critiquer le Président de façon acerbe à ce sujet.
L'objectif dernier du programme communiste de nivellement et de socialisation du monde consiste à intégrer toutes les nations dans un super-état mondial socialiste.
Le Président Eisenhover a annoncé le même objectif dans
son discours du 22 septembre. mais en rejetant le terme "super-état" pour un autre, moins effrayant; le Président a dit: "Nous envisageons une unique communauté mondiale non encore réalisée mais avançant fermement vers son terme à travers nos plans, nos efforts et nos actes collectifs. Ainsi, voyons-nous notre but, non comme un super-état au-dessus des nations mais comme une communauté mondiale les embrassant toutes.