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mercredi, mai 14, 2008

8 Le communIsme et l'Etat

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Le communisme et l'Etat


1. - Qu'est-ce que le communisme enseigne sur l'Etat?

Le communisme enseigne que tout le long de l'Histoire l'Etat a été un organisme de domination et de contrôle créé par l'élément dirigeant et exploiteur pour exercer le pouvoir sur la classe exploitée et opprimée. L'Etat est donc toujours, selon les paroles mêmes de Lénine, «un organisme de domination et d'oppression mis au service d'une classe dans sa lutte contre une autre classe». C'est toujours la dictature exercée par la classe dirigeante sur la classe assujettie.


2. - Quels seraient, d'après les communistes, le but et la fonction de l'Etat?

L'Etat doit d'abord - et c'est là son but primordial - «sauvegarder la propriété privée». Quant à sa fonction, elle consiste à maintenir par la force la classe exploitée de notre époque - le soi-disant prolétariat - en plein esclavage économique.


3. - Est-ce que le communisme considère les Etats-Unis, dans leur forme actuelle de gouvernement, comme une véritable dictature?

Oui. D'après les communistes, les Etats-Unis sont une sorte de «dictature au service de la bourgeoisie». Aux Etats-Unis, les unions jouissent du droit d'association; en Russie Soviétique, ce privilège leur est absolument refusé. Aux Etats-Unis, les ouvriers ont le droit de faire la grève; mais partout, dans l'univers, où un régime communiste est au pouvoir, le recours à la grève est absolument défendu. Et cependant, d'après la philosophie et la politique marxistes, on doit voir en cet état de choses une dictature exercée par la classe dirigeante actuelle, c'est-à-dire, la bourgeoisie.


4. - Est-ce que les faits ne contredisent pas aisément cette allégation des communistes?

Assurément. Comme toutes les allégations marxistes, celIe-ci consiste, d'une part, à simplifier les faits à outrance, et d'autre part, à les déformer grossièrement, de manière à les situer commodément dans le contexte de la doctrine marxiste-Iéninienne.


5. - Est-ce que la Russie Soviétique et les pays soi-disant socialistes de notre époque sont des dictatures?

Certainement. Les communistes admettent ouvertement qu'il s'agit là de dictatures. Néanmoins, par une habileté déconcertante de langage à laquelle ils ont constamment recours, les communistes appellent ces dictatures «des dictatures démocratiques». Dans ce soi-disant progrès de l'évolution dialectique en cours à notre époque dans notre «société capitaliste», la synthèse conséquente à l'opposition réciproque de la bourgeoisie et du prolétariat doit être la dictature du prolétariat. Voilà précisément ce que l'on a déjà obtenu, selon les communistes, en Russie Soviétique et dans les autres pays soi-disant socialistes.


6. - Cette "dictature du prolétariat" n'est-elle pas cn réalité la dictature du parti communiste et de ses chefs?

Précisément. Lénine l'a d'ailleurs reconnu; et Staline l'affirme avec beaucoup de vigueur dans son œuvre «Les problèmes du Léninisme». Mais ce n'est que par un habile jeu de mots que Staline pense résoudre le problème et appeler «dictature du prolétariat» ce qui n'est que dictature du parti communiste.

Voici ce qu'il affirme: «La dictature du prolétariat est la dictature du parti: non pas intégralement ou dans sa totalité, mais dans son essence.»


7. - Que peut donc signifier cet énoncé paradoxal de Staline?

D'un ton grave et sarcastique à la fois, Staline explique que la dictature du prolétariat est par essence la dictature du parti parce que ce dernier, à ce stage d'évolution, donne tous les ordres. Le prolétariat, dont c'est la soi-disant dictature, reçoit ses consignes et les transmet à l'ensemble de la population. Et c'est précisément à cause de cette marche des choses, dit Staline, que la dictature du prolétariat n'est pas intégralement celle du parti. En d'autres mots, Staline est parfaitement en accord avec la tradition du marxisme-léninien... Il tente tout simplement de fausser les faits. Mais la réalité demeure: La soi-disant dictature du prolétariat n'est ni plus ni moins que la dictature du parti communiste et de ses chefs.


8. - Quelles sont, à travers la littérature communiste, les deux oeuvres maitresses qui traitent de l'origine et de la nature de l'Etat?

Bien que la littérature marxiste-Iéninienne comprenn,e beaucoup de livres et de documents sur le sujet, il en est deux, en particulier, que l'on peut considérer comme les plus importants: «L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat», de Friedrich Engels; et «L'Etat et la Révolution», de V. J. Lénine.


9. - Qu'est-ce que le marxisme-léninien, par la voix d'Engels, nous enseigne au sujet de l'origine de l'Etat?

Le marxisme-léninien nie que l'Etat prenne source dans la nature même de l'homme dont la raison exige qu'une société civile exerce l'autorité partout où de grandes communautés d'êtres humains doivent vivre les unes près des autres. Mais les communistes ignorent tout à fait cette explication de saint Thomas d'Aquin. Au contraire, Engels affirme, sans preuves, que «tous les peuples civilisés possèdent d'abord la terre en commun». Ce n'est qu'avec le temps, dit-il, qu'apparaît la propriété privée; et avec elle apparaissent également deux classes: celle des propriétaires, qui possède les biens; et l'autre classe, qui n'a que très peu en propre, ou rien du tout. Afin de maintenir cette dernière en état permanent d'infériorité, de soumission et de sujétion, la classe des exploiteurs crée l'organisme de l'Etat. Et lorsque, au cours de l'histoire, les opprimés renversent la classe qui les avait exploités, ils inventent ensuite à leur tour un autre Etat qui maintient en servitude la classe conquise.

De plus, le marxiste-Iéninien soutient que l'Etat socialiste des Soviets, contrairement aux autres formes précédentes de «dictature», ne sera pas renversé. L'Etat socialiste des Soviets va au contraire céder volontairement la place à la société communiste qu'il aura d'ailleurs contribué à fonder. On peut s'attendre à cela, car sous le règne soi-disant socialiste - tel qu'il est censé prospérer en Russie Soviétique actuellement - il n'y a plus de classes exploitées. En conséquence, lorsque ce socialisme aura conquis l'univers, on n'aura plus besoin d'un Etat.


10. - N'est-il pas vraiment ridicule d'affirmer qu'en Russie Soviétique "l'époque de l'exploitation de l'homme par l'homme est maintenant de l'histoire ancienne"?

Assurément. Beaucoup d'écrivains l'ont démontré, d'ailleurs, entre autres, David Dallin, avec son livre sur «Le Vrai visage de la Russie Soviétique»; et Milovan Djilas dans «La classe nouvelle».


11. - Et pourtant, d'après le marxisme-léninien, ou Lénine lui- même dans son oeuvre "L'Etat et la révolution", quel sera le destin des deux états entrés en lice, à savoir l'état bourgeois et l'état prolétaire?

Lénine consacre tout son livre - qui est une des œuvres les plus remarquables des «classiques» du marxisme-Iéninien - à faire admettre qu'il est absolument nécessaire que le capitalisme - ou l'Etat bourgeois - y compris tout particulièrement le gouvernement des Etats-Unis, soit renversé par la violence. L'Etat socialiste des Soviets, au contraire, ne peut être renversé par la violence. C'est plutôt par étapes qu'il va se transformer en la société dite communiste.


12. - Qu'est-ce donc, d'après les communistes, qui va amener la dictature du prolétariat, et quel organisme devra orienter l'humanité vers la société dite communiste ou sans classes?

Dans son livre, «Les fondements du léninisme», Staline l'explique de façon très sommaire: «Le prolétariat, écrit-il, a besoin du parti (communiste) pour parvenir à établir sa dictature du prolétariat. Dès lors, lorsque disparaîtront les «classes» et la dictature du prolétariat, le parti disparaîtra également.»

13. - Quelle est l'origine véritable de l'Etat et de l'autorité civile?

a) Tous deux sont nés de la nécessité et du désir des individus de vivre en êtres raisonnables et sociables et de défendre leur vie et leurs biens contre la force brutale. Les groupements de familles des diverses sociétés se rendirent compte de la nécessité de s'unir en clans, en tribus et en états, en vue de préserver leurs droits naturels et leur patrimoine.

b) L'Etat et l'autorité civile existent dans le plus grand intérêt des membres de la société - pour le bien de tous, pour le bien commun. Ce n'est pas l'individu qui existe en fonction de l'Etat; et ce dernier, dans l'exercice de son pouvoir, ne doit pas se servir de l'individu comme d'une pièce de mécanisme. L'autorité de l'Etat lui vient de la nature. En conséquence, elle a Dieu pour auteur. Dans son encyclique «De la constitution chrétienne des Etats», Léon XIII explique le bien-fondé de cette théorie. Dans son ouvrage «L'autorité des gouvernants», saint Thomas expose les mêmes principes.


14. - D'après les communistes, quel est le but, quelle est vraiment la fonction de l'Etat tout-puissant?

A cette époque-ci de l'Histoire, l'Etat totalitaire constitue un instrument nécessaire entre les mains de ceux qui détiennent l'autorité et le pouvoir. C'est par l'Etat que ces derniers doivent guider et orienter les communistes du monde - qui doivent eux-mêmes, par infiltration ou par propagande communiste, rallier à leurs idées de plus larges secteurs de population - dans le renversement du capitalisme d'une part, et ensuite, dans l'établissement de la dictature mondiale des Soviets.

Nous devons nous-mêmes nous rappeler que pour rendre cette idée de dictature acceptable à ceux qui vivent en sa servitude, les marxistes promettent que dès l'établissement de la dictature mondiale des Soviets l'Etat totalitaire et absolu va se transformer en société dite communiste ou sans classes.


15. - Est-ce que quelqu'un, parmi les chefs communistes, a choisi comme objectif et fixé comme but ultime "la conquête du monde"?

Tous les débats, toutes les discussions répètent et reprennent les résolutions détaillées adoptées à cet effet comme articles du programme de l'Internationale communiste, lors du 6e Congrès Mondial du communisme international tenu à Moscou en 1928. Dans son livre « Les fondements du léninisme », Staline affirme sans ambiguité que l'objectif de cette époque-ci de l'histoire des Soviets est de «consolider la dictature du prolétariat dans un pays, et de s'en servir ensuite comme de point de départ pour le renversement de l'impérialisme dans tous les autres pays. La révolution se répand au-delà des frontières d'un seul pays; c'est l'époque de la révolution mondiale qui est commencée.»


16. - Afin de faire accepter son insidieuse propagande à travers le monde, quelle appellation se donne la dictature soviétique?

Dans la soi-disant Constitution de Staline, en date de 1936, adoptée principalement dans le but de «jeter de la poudre aux yeux» des Américains, l'article I rappelle que «l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques est un état socialiste de paysans et d'ouvriers.» Comme à l'accoutumée, cet énoncé est aux antipodes de la réalité. La dictature soviétique exerce une autorité de fer sur les travailleurs, sur les paysans, et sur toute la population. La Russie Soviétique et tous les «autres pays socialistes» sont sous la férule des «Præsidiums» - que l'on appelle parfois «Polit-buros» ou Bureaux Politiques. A leur tour, les «Præsidiums» gouvernent au nom des partis communistes; et ces derniers feignent d'agir constamment au nom de la «dictature démocratique». Mais le véritable maître, le dictateur, le chef absolu, c'est celui qui dirige le parti communiste de l'Union Soviétique. Hier c'était Staline; aujourd'hui, c'est Nikita Khrushchev.

Au 7e Congrès Mondial du communisme international, tenu à Moscou en 1935, Staline a été acclamé et reconnu par les délégués de tous les partis communistes du monde comme «le chef, le maître et le guide du prolétariat et de tous les opprimés de l'univers entier».


17. - Comment les communistes considèrentils les gouvernements "non-soviétisés"?

Ils les regardent comme des formes de régime capitaliste et de dictature bourgeoise en pleine décadence. Les chefs de l'Union Soviétique appliquent fréquemment aux Puissances de l'ouest le terme «pays impérialistes». Ainsi que l'on peut s'y attendre, lorsqu'il s'agit de phraséologie communiste, ce terme a un sens très spécial, dans les milieux communistes. Nous l'examinerons plus tard, et nous pourrons mieux le définir, à la lumière du volume de V. I. Lénine lui-même, «l'Impérialisme, point culminant du capitalisme».

En accusant les pays «non-soviétisés» «d'impérialisme», les chefs de l'Union Soviétique, travaillant dans le plus grand intérêt du communisme, gardent allumées les vieilles rancunes et évoquent sans cesse les abus commis sous les régimes coloniaux. En même temps, ils cachent aux yeux du public l'impérialisme qu'ils pratiquent eux-mêmes à la faveur de leur lutte contre l'impérialisme. Nous verrons que cette tendance des communistes à s'en prendre aux points faibles ou aux abus de notre système actuel, afin de donner eux-mêmes dans des abus plus énormes encore, est une des principales caractéristiques du marxisme-Iéninien.


18. - Nous pouvons donc dire que les chefs communistes, dans leurs rapports avec le monde libre, n'ont en tête - qu'ils emploient les menaces ou qu'ils sourient - qu'un objectif, à savoir, la conquête du monde?

C'est cela. La morale communiste enseigne, on le sait, que la fin justifie les moyens. Les communistes peuvent donc employer, eux, n'importe quels moyens, pour arriver à leurs fins. Pour conquérir l'univers, ils peuvent avoir recours à la guerre; ils peuvent aussi se servir avantageusement de la paix. Et dans leur esprit, toutes les «conférences au sommet» n'ont qu'un but: affaiblir les démocraties du monde libre, semer la désunion entre elles et assurer le triomphe définitif des Soviets.

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