1. - L'Eglise catholique a-t-elle déjà expliqué et réfuté les erreurs du marxisme?
Dès le début, et fréquemment par la suite, l'Eglise s'est penchée sur le problème. En 1846, Pie IX condamnait officiellement «cette infâme doctrine du soi-disant communisme». Et il déclarait solennellement: «Ce système est tout à fait contraire à la loi naturelle. Si jamais on l'adopte, il fera disparaître tout à fait les droits, privilèges et biens de tous les hommes et de la Société elle-même.» Le Saint-Père, remarquons-le, prononçait ces paroles deux ans avant la publication du document Le Manifeste communiste.
En 1878, le Pape Léon XIII définissait ainsi le communisme: «C'est une infection mortelle. Le communisme pénètre jusqu'à la moelle même de la société bumaine, uniquement pour l'entraîner à sa perte.»
Avant 1937, le Pape Pie XI avait préparé neuf documents officiels sur la menace du communisme. Le 19 mars 1937, tous les pays du monde libre accueillaient avec un profond soulagement sa célèbre encyclique sur le Communisme athée. C'est un excellent résumé de la doctrine du marxisme.
2. - Que dit Pie XI du "communisme bolehévique et athée"?
Pie XI affirme que le communisme bolchévique et athée constitue, à n'en pas douter, le plus imminent de tous les dangers de notre époque. Il tend à renverser l'ordre social établi, et il sape les fondements mêmes de la civilisation chrétienne.
3. - Comment Pie XI a-t-il surnommé le "communisme athée"?
C'est un fléau satanique, écrit-il, qui répand à travers le monde une propagande diabolique.
4. - Sur quoi, dit Pie XI, le communisme compte-t-i1 encore pour s'affermir et grandir?
Le communisme, dit encore Pie XI, cache en lui-même l'erreur d'un séduisant messianisme. Imbu d'un mysticisme trompeur, il communique un zèle et un enthousiasme contagieux aux foules prises au piège de ses promesses fallacieuses.
Comme on le sait, cette erreur d'un séduisant messianisme et d'un faux mysticisme est le résultat d'une double promesse mensongère: Dans un premier temps, le communisme affirme que l'injustice dont souffrent les travailleurs ne sera corrigée que le jour où le socialisme - ou la dictature du prolétariat - sera établi. Dans un second, le communisme déclare que le jour où disparaîtra cette dictature il se lèvera un jour nouveau. Ce sera enfin le paradis terrestre de la société communiste.
5. - Est-ce que des systèmes contraires à la religion ont ouvert la voie au communisme?
Oui. Pie XI en parle, d'ailleurs. Dans le passé, dit-il, des groupes d'intellectuels se sont formés, dans le dessein prétentieux de libérer la société des liens de la moralité et de la religion... Les prédécesseurs de Pie XI eux-mêmes n'avaient jamais cessé de mettre le monde en garde contre «les conséquences désastreuses de la déchristianisation de la société humaine». On peut également rattacher à «ces groupes d'intellectuels» mentionnés plus haut d'autres mouvements tel que la Franc-maçonnerie du Grand Orient et les Illuminés.
6. - Quelle autre description l'encyclique de Pie XI, parue en 1937, fait-elle du communisme?
Dans son exposé de la doctrine communiste, l'encyclique affirme que la diffusion de ce système ne s'explique que par une propagande si finement diabolique que le monde n'en a peut-être jamais vu de semblable. Cette propagande, continue l'encyclique, est dirigée par un centre unique. Elle s'adapte très habilement à toutes les conditions des différents peuples auxquels elle s'adresse; et elle dispose de grandes ressources financières, d'organisations gigantesques, de congrès internationaux, d'un effectif considérable et bien discipliné. Elle fait usage de tracts et de revues; elle a, à son service, le cinéma, le théâtre, la radio, les écoles, et même les universités.
N. B. A cette liste de techniques de diffusion, on pourrait ajouter, aujourd'hui: La télévision.
7. - Comment donc le Saint-Père explique-t-il la manière dont le communisme réussit, par sa propagande, à faire accepter ce que nous avons appris à appeler "la politique ou la stratégie communiste"?
Voici, mot à mot, ce que déclare Pie XI: «Cette propagande envahit peu à peu tous les milieux de la société, même les meilleurs; si bien que le poison pénètre presque insensiblement - et toujours davantage - les esprits et les cœurs.»
8. - Est-ce que ces paroles du Saint-Père signifient que même ceux qui croient en Dieu, y compris les Catholiques, peuvent être amenés à leur insu à adopter la politique des communistes?
Sans aucun doute. Et c'est pourquoi Pie XI consacre toute une partie de son encyclique à nous prémunir contre «les innombrables ruses» employées par les communistes. C'est de cela que Sa Sainteté nous avertit, quand il s'adresse aux évêques: «Veillez, vénérables Frères, à ce que les fidèles ne se laissent pas tromper! Le communisme est intrinsèquement pervers, et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne.»
9. - Pourquoi le Pape Pie XI accuse-t-il si vigoureusement le communisme d'être "un système intrinsèquement pervers" et "un fléau satanique"?
Parce que le communisme, en tant que philosophie ou mode de vie, est mauvais, essentiellement et de par sa nature: En tous temps, partout, et sous tous ses aspects essentiels.
10. - Pourquoi le communisme est-il intrinsèquement mauvais?
Parce qu'il est matérialiste et athée. Il enlève à la personne humaine sa dignité spirituelle; il ne lui reconnaît pas de droits naturels; bref, il dépouille l'homme de sa liberté, «principe spirituel de toute conduite morale».
11. - Est-ce que Marx, Engels, Lénine et Staline - les Grands théoriciens du communisme - ont tous reconnu que le communisme a pour fondement les principes du matérialisme (et conséquemment, de l'athéisme)?
Tous ont proclamé, à tour de rôle, que le matérialisme est la pierre angulaire de tous les autres principes contenus dans la doctrine communiste. Ainsi, Friedrich Engels, dans son livre «Ludwig Feuerbach», a pour unique souci de s'attaquer à la croyance en Dieu. C'est là, vraiment, le fond même de son œuvre. De même, dans «Les enseignements de Karl Marx», une brochure de V. I. Lénine que les communistes répandent aujourd'hui à travers toute l'Amérique, l'auteur affirme que le matérialisme et la conception matérialiste du monde sont le fondement même de tous les principes du marxisme. Enfin, au chapitre 4e de son «Histoire du parti communiste en Union Soviétique», Joseph V. Staline énonce, en un style lapidaire, un principe souvent cité par les communistes: «Pour le parti marxiste-léninien, le matérialisme dialectique est l'explication scientifique du monde. C'est la seule conception que l'on se fait de l'univers.»
12. - Dans cette optique, quelle devra donc être l'attitude des communistes vis-à-vis de la religion?
Ils devront adopter une attitude profondément hostile, qui les pousse à vouloir détruire à tout prix la religion, soit en semant la discorde pour l'affaiblir, soit en l'écrasant tout à fait dans la violence.
Au volume XI de ses «Oeuvres choisies», à la page 664, Lénine écrit ce qui suit: «Le dicton de Marx - la religion est l'opium du peuple - est la pierre angulaire de toutes les données marxistes sur la religion. Le marxisme a toujours considéré les religions modernes, les églises et toutes les organisations religieuses comme les moyens de «réaction» que la bourgeoisie utilise pour continuer son exploitation du peuple et «droguer» la classe ouvrière.»
13. - Avons-nous des preuves, ailleurs qu'en Russie, que le communisme est un système brutal, inhumain, cruel, tyrannique et anti-religieux?
Oui, nous avons beaucoup de preuves. Le communisme a établi le même régime dans tous les pays captifs derrière le Rideau de fer. On l'a vu à l'œuvre en Hongrie, par exemple, lors du massacre brutal et systématique des patriotes aux mains des Soviets. C'est le même régime qui, en 1958, a ordonné, en Chine, lors d'une vaste «campagne de rectification», l'assassinat de milliers de citoyens. On s'est rendu compte de l'hostilité profonde du communisme envers l'Eglise catholique, lorsque les communistes ont imposé le schisme à la Chine, et aussi, lorsque les Soviets ont mis l'Eglise de Hongrie en tutelle.
14. - A titre de preuves, le Pàpe Pie XI cite-t-il, dans son encyclique, des exemples de perfidie communiste?
Certainement. Il y a eu d'abord ces horribles persécutions de chrétiens en terre de Mexique, en 1910 et plus tard. On a saccagé les églises catholiques; les prêtres ont été arrêtés et mis à mort; on a supprimé la presse catholique; et l'on a installé un régime de terreur et de violence. Il y a eu, vers 1936, les horreurs de la Guerre civile d'Espagne. Cette révolution, préparée par une propagande diabolique et encouragée par les Soviets, avait été projetée depuis plus de trente ans. On assista tout particulièrement à une violente crise d'anti-cléricalisme; et les conspirateurs à la solde de Moscou dressèrent les uns contre les autres les nombreux partis politiques qu'ils avaient eux-mêmes fondés. Des centaines d'églises catholiques furent détruites; des milliers de prêtres, de religieuses et de travailleurs sociaux, assassinés. (Des millions de non-combattants périrent, au cours du conflit ; mais l'Espagne, grâce à Dieu, à sa foi profonde, à son héroïque courage, et à son chef Franco, fut sauvée.)
15. - Comment Pie XI explique-t-il l'origine et le succès d'un système intrinsèquement mauvais, et la séduction qu'il exerce sur les masses?
Les nombreux motifs que le Saint-Père invoque ont autant de valeur aujourd'hui qu'il y a 32 ans. Les voici...
1) Toute erreur semble contenir une part de vrai. Ainsi on verra les bolchévistes mettre en lumière les abus de l'entreprise privée.
2) La plupart des gens ignorent les misères et les abus qu'engendre le marxisme.
3) La jeunesse, en particulier, n'est pas assez instruite de la méchanceté diabolique du communisme.
4) Les soi-disant intellectuels et les esprits libéraux considèrent le marxisme comme un nouveau système économico-social digne de leur appui.
16. - Incidemment, que signifient les expressions "Bolcbéviste", ''Bolchévique''?
Ces mots veulent dire «membre de la majorité». Mais ceci n'a rien à voir avec la «majorité populaire». Le parti communiste - ou parti marxiste-Iéninien - tel que conçu par Lénine en fonction des données de Karl Marx, ne doit toujours être qu'un groupe fort restreint. Mais ses membres doivent pouvoir dicter leurs volontés à n'importe quel pays du monde, d'abord par la ruse et «l'infiltration», ensuite par la violence. L'appellation «majorité», employée ici, se rapporte au vote majoritaire accordé aux partisans de V. I. Lénine sur certaines résolutions prises à Londres, lors d'un congrès socialiste tenu dans la capitale britannique avant la révolution de Russie.
17. - D'après Pie XI, de quelle façon "une grande partie de la presse mondiale non-catholique a-t-elle contribué à la ditfusion et au succès du marxisme-léninien"?
A ce sujet, voici ce que l'illustre Pontife a déclaré: «Un troisième facteur, dit-il, contribue largement à la diffusion du communisme, c'est la conjuration du silence dans une grande partie de la presse mondiale non-catholique.» Et il ajoutait ensuite: «Nous disons «conjuration», car on ne saurait expliquer autrement
a) que beaucoup de journaux entourent de silence les horreurs commises en Russie, au Mexique, et dans une grande partie de l'Espagne ; et aussi
b) que peu de journaux aient osé, jusqu'ici, faire connaître au monde les dangers de la menace communiste, et condamner, même timidement, une «organisation aussi vaste que le communisme dirigé par Moscou.»
18. - Est-ce que l'accusation portée par Pie XI contre "une crande partie de la presse non-catholique" pourrait encore être lancée contre plusieurs de nos grands journaux populaires ou neutres ?
Hélas! oui. Il est même rare que nos journaux dénoncent, dans un réquisitoire lucide et populaire à la fois, «les classiques du marxisme-Iéninien». Un plaidoyer énergique prouverait sans peine au peuple américain que pour échapper à notre perte nous ne devons absolument pas, à cause de sa nature même, pactiser avec le communisme. D'autre part, on ne fait guère allusion, dans nos plus grands journaux populaires, aux nombreuses publications que Moscou et Pékin font régulièrement parvenir aux communistes américains. Et pourtant, l'analyse de ces publications pourrait servir à «alerter» le peuple américain et le renseigner à l'avance sur l'offensive communiste.
19. - Est-ce que le gouvernement américain a aidé la cause des communistes, en Espagne et ailleurs, au cours des années 1932-1937?
Assurément. On a laissé, par exemple, la «Brigade Abraham Lincoln» recruter, ouvertement et illégalement, des soldats américains en faveur de l'armée loyaliste ou marxiste. On a laissé les «rouges, les combinards, et les sympathisants de partout» colporter à qui mieux mieux leur propagande perverse, et attaquer publiquement le général Franco et les défenseurs des libertés civiles et religieuses de l'Espagne.
20. - Est-ce que le gouvernement américain n'a pas aussi eontribué, par sa politique d'apaisement, à établir la domination du communisme soviétique sur d'autres points de notre globe?
Certainement. Comme on l'a indiqué précédemment, le gouvernement des Etats-Unis n'a cessé, sauf durant les années du pacte Hitler-Staline - de 1939 à 1941 - de favoriser, depuis l'accord de 1933, l'établissement de l'inique dictature soviétique sur tous les pays maintenant captifs derrière le «Rideau de fer».
21. - Afin de promouvoir l'étude de la "doctrine sociale" et de contrecarrer l'action du communisme, quel programme le Pape Pie XI a-t-il recommandé à la presse catholique?
Il a exhorté fortement la presse catholique à remplir un rôle de premier plan dans les diverses campagnes suivantes:
«a) S'efforcer, d'abord, par toutes sortes de moyens variés et attrayants, de toujours faire mieux connaître la doctrine sociale. Cela impose évidemment aux journaux l'obligation de s'engager à fond dans cette lutte en faveur de saines et salutaires réformes sociales pour la classe ouvrière.
b) Fournir des informations exactes et complètes sur l'activité du communisme, et indiquer les moyens de combat qui se sont révélés les plus efficaces en d'autres pays.
c) Mettre en garde contre la ruse et la fourberie par lesquelles les communistes réussissent trop aisément à se gagner la faveur même des gens de bonne foi...»
On se rend compte, ici, que Pie XI veut absolument que les fidèles soient instruits de la menace communiste, et qu'il encourage la presse catholique à lancer un genre particulier de croisade contre les communistes.
22. - En plus d'exhorter les chrétiens à étudier sérieusement le fonctionnement actuel du communisme et à se prémunir contre cet ennemi pernicieux, le Pape Pie XI at-il proposé des remèdes vraiment efficaces, dans les domaines de la charité chrétienne et de la justice sociale?
En effet, le Saint-Père a déclaré avec énergie, et fort au long, a) que le renouveau de la vie chrétienne devait servir de fondement à toute réforme sociale et d'entrave au communisme athée, b) que la pratique de la charité chrétienne ne consiste pas seulement dans l'assistance à ceux qui sont dans la misère, mais aussi dans un prompt retour, pour tous, «à un genre de vie plus modeste»,
c) que la justice sociale chrétienne dépend de l'application stricte des méthodes préconisées dans son encyclique Quadragesimo Anno - à laquelle il revient souvent - et dans celle de Léon XIII sur les «Conditions de travail», Rerum Novarum .
23. - En rapport avec cette forte déclaration sur la justice sociale, Pie XI définit-il clairement le droit d'association pour les groupements ouvriers, et déplore-t-il l'attitude de ces industriels catholiques qui s'efforcent de priver les ouvriers de leur droit d'association?
Oui. Le Pape critique même amèrement les patrons catholiques de certains milieux, qui n'ont pas voulu comprendre que la charité chrétienne exige la reconnaissance de certains droits qui appartiennent à l'ouvrier, et que l'Eglise lui a explicitement reconnu. Et le Saint-Père continue: «N'est-il pas déplorable qu'on ait parfois abusé du droit de propriété, reconnu par l'Eglise, pour frustrer l'ouvrier du juste salaire et des droits sociaux qui lui reviennent?»
24. - Quelle fut, dans l'ensemble, "la réaction" de l'univers catholique, lors de la publication des enseignements du Pape sur le communisme?
Dans l'ensemble, les Catholiques accueillirent avec reconnaissance et aussi, avec une profonde inquiétude, l'encyclique sur le communisme athée ou marxisme-léninien. Mais loin d'approfondir la doctrine contenue dans l'encyclique, des millions de catholiques eurent tôt fait d'en oublier les vérités essentielles. Beaucoup ne se soucièrent pas d'examiner l'encyclique et d'étudier les autres documents pontificaux, en vue de les mettre en application. Pour tout dire, ils n'examinèrent pas, n'étudièrent pas les enseignements du Saint-Père avec la même avidité que les communistes «dévorent» les classiques marxistes-léniniens tels que Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao Tté-tung, et Khrushchev.
25. - Est-ce que le Pape Pie XI a recommandé l'étude des problèmes sociaux tels qu'énoncés dans les encycliques des Papes?
C'est là une des recommandations les plus pressantes de Pie XI : Encourager, à la lumière de la doctrine de l'Eglise, l'étude plus poussée des problèmes sociaux; et cela, pour deux raisons majeures. D'abord, pour diffuser largement, et d'une manière efficace, la doctrine sociale de l'Eglise sur des problèmes tels que le droit d'association, l'opposition de l'Eglise à l'anti-sémitisme, l'appui des revendications légitimes des Noirs et d'une législation favorable à la classe ouvrière. Ensuite, pour mieux faire comprendre la nature, la stratégie et la fourberie des communistes.
26. - A la lumière des recommandations et des graves avertissements de Pie XI, pouvons-nous connaître l'un des plus grands dangers auxquels sont exposés les Catholiques d'Amérique?
Ce qui est à craindre, du moins pour le moment, ce n'est pas surtout que les Catholiques embrassent la doctrine communiste, car ils connaissent le caractère athée et tyrannique du communisme. Mais ils sont exposés à se laisser séduire en grand nombre par la propagande communiste. En effet, il suffira, pour les amener à faire le jeu de Moscou, de leur suggérer des initiatives ou de leur faire des propositions qui portent «l'étiquette» non-communiste ou américaine.
(Voilà pourquoi il est très sage de relire les chapitres III et XV sur la tactique des communistes. Il est urgent que l'on en comprenne les données).