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La défaite du communisme...
1. - Pouvons-nous de façon efficace, mais sans recourir à la guerre, faire échec à la conspiration internationale des communistes?
Oui, nous le pouvons. Cependant, il nous faudra du courage, de la persévérance et une connaissance très lucide de nos adversaires. Ces qualités doivent se trouver au moins chez les dirigeants de notre société. Si nous entreprenons cette tâche avec humilité, avec confiance en Dieu, notre effort sera grandement soutenu et vivifié.
2. - Est-il tellement difficile, pour des citoyens intelligents, de se familiariser avec la doctrine du communisme athée avec sa nature, les diverses modalités de sa stratégie à travers les années, et la conception qu'il se fait des réformes sociales?
Ceci n'est pas du tout difficile pour des gens qui, dès le cours secondaire, doivent étudier la biologie, la physique, les hautes mathématiques, la philosophie et d'autres matières non moins compliquées. Mais il faut reconnaître, ici, qu'une vive répugnance a été suscitée dans les esprits par ce que le Pape Pie XI a appelé «la conspiration du silence» machinée par l'ensemble de la presse mondiale à l'endroit de la nature même du communisme et de ses techniques.
3. - Dans la lutte contre le communisme, quelle serait la première initiative à prendre?
Evidemment, puisque nous combattons une doctrine qui est, dans son essence même, un athéisme militant, notre premier geste devrait être de nous convaincre nous-mêmes - et les autres - de notre croyance en Dieu. La récitation de la phrase Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, ne doit pas être seulement un exercice des lèvres; elle doit avant tout inspirer toutes nos activités.
4. - Que devons-nous donc faire, alors, pour sauver l'Occident du désastre?
Nous devons tirer le plus grand profit possible du message des Evêques catholiques sur «la liberté et la paix», paru en 1959. Nous devons comprendre - et faire comprendre aux autres - qu'une politique d'apaisement n'apportera jamais la paix. Elle n'apporte hélas! toujours que la guerre, l'esclavage, ou les deux à la fois. Il faut le dire, depuis les vingt-cinq dernières années, l'Occident, dans l'ensemble, a eu une politique d'apaisement et d'abdication vis-à-vis de la Russie Soviétique. Dans la presse, à la télévision, à la radio, dans les revues, trop des nôtres - même des hommes d'état - ont fait trop souvent le jeu de Moscou, soit en reprenant pour leur propre compte la propagande du Kremlin, soit en réalisant eux-mêmes le programme des Soviets. En d'autres mots, le Kremlin a trop souvent, par sa propagande communiste, imposé ses propres vues au monde libre. Si nous voulons sauver notre patrie, il est évident que nous devons désormais faire échec à tous ces procédés de subversion dont le point culminant a été, du point de vue soviétique, l'invitation lancée à Nikita Khrushchev, en 1959, en vue d'une visite aux Etats-Unis.
5. - Pour protéger l'Occident à l'heure présente, que devons-nous comprendre - et faire comprendre aux autres - avant tout?
Ainsi qu'il ressort clairement des explications et des conclusions de nos chapitres précédents, nous devons avant tout comprendre - et faire comprendre aux autres - la nature intime du communisme. C'est là, aujourd'hui, la grande faiblesse de l'Occident. Trop de nos dirigeants, de nos éditeurs, et de nos éducateurs ignorent totalement le caractère profond de cet ennemi de notre religion et de notre liberté. Nous l'avons vu déjà, la conception que les communistes se font de l'univers consiste dans le matérialisme dialectique. Inspirés par cette doctrine, les Soviets et leurs alliés sont résolus à faire la conquête de l'univers.
6. - Le Kremlin emploiera-t-il tous les moyens - bons et mauvais - pour conquérir l'univers?
Nos études antérieures sur le sujet ont précisément prouvé que, d'après la morale marxiste-léninienne, tous les moyens peuvent être employés, pourvu qu'ils servent à promouvoir la cause du communisme. Dans ces conditions, il nous est impossible, à vrai dire, de nous engager dans des aventures telles que «les échanges culturels, les conférences au sommet, et les autres politiques encouragées par le principe de coexistence pacifique». On l'a vu, le Kremlin a toujours cherché, par ces habiles procédés, à nous causer de graves détriments.
7. - Au cours des dernières vingt-cinq années, quel a été, pouvons-nous dire, le résultat de nos abdications devant le bon plaisir du Kremlin et les perfidies de la propagande communiste?
Notre complaisance et notre appui n'ont toujours servi qu'à faire perdre du terrain au monde libre et à étendre l'hégémonie des Soviets.
8. - Peut-on citer quelques bons exemples de ce que nous pouvous accomplir pour compenser l'attitude molle et complaisante de certains gouvernants vis-à-vis de la propagande communiste?
Il s'est pris quelques belles initiatives, jusqu'ici. Ainsi, dans plusieurs villes des Etats-Unis, il s'est donné des cours sur «les principes et les techniques du communisme». On a étudié, analysé et expliqué le communisme, à la manière d'un savant qui analyserait un poison dans le but d'en neutraliser les effets nocifs.
9. - Pouvez-vous citer un cas où l'ignorance des tactiques communistes a empêché certains patriotes américains de protéger le pays contre l'agression des communistes?
Les manœuvres frauduleuses employées récemment par Khrushchev dans le but de discréditer et d'avilir les Etats-Unis nous en fournissent un exemple frappant. La visite que le gouvernement américain l'a autorisé à faire, lui a tout simplement fourni l'occasion de se présenter en «ange de la paix». Mais en même temps, en Irak, à Cuba, et dans d'autres pays de l'Amérique latine et du Moyen-Orient, il déclenchait de «nouvelles révolutions» et provoquait de violentes émeutes contre les Etats-Unis. Ces événements semblent d'origine «non-communiste»; mais en réalité, ce sont les communistes eux-mêmes qui, derrière les coulisses, les préparent et les dirigent. Nous en trouvons la preuve dans les articles de la revue World Marxist, qui prend fait et cause pour ces «nouvelles révolutions»; dans la revue «Irak»; dans les commentaires sur Cuba parus dans la revue Political Affairs et dans le journal The Worker; et enfin, dans les résolutions adoptées par le 17e Congrès national du parti communiste américain. Cette «convention», tenue dans la ville de New York du 10 au 13 décembre 1959, adoptait de nombreuses résolutions - toutes conformes à l'esprit de Moscou, d'ailleurs -. Entre autres, elle recommandait aux militants d'appuyer vigoureusement la «révolution de Cuba, de l'Irak et d'ailleurs». Tel était «le programme d'action» transmis d'avance à «la convention» par son chef William Z. Foster, dans un article paru en décembre 1959 dans la revue Political Affairs.
10. - L'examen attentif des documents communistes nous aidera-t-il d'une part à découvrir les pièges que nous tendent les communistes dans le but de nous y faire tomber, et d'autre part, à prendre les moyens d'éviter leurs embûches?
Dans notre croisade contre le communisme, il est évident que rien ne peut nous être plus nuisible que de confondre l'anti-sémitisme, l'anti-négroïsme, et l'anti-unionisme avec l'anti-communisme. Dans leur lettre de 1959, les Evêques catholiques ont eu la sagesse de nous mettre en garde contre ce danger, en nous rappelant tous les autres problèmes auxquels nous devons apporter une heureuse solution.
L'ignorance de la nature intime du communisme, de ses objectifs et de ses méthodes, est probablement le plus grand danger de tous. Il y a aussi les préjugés, le fanatisme des bigots et l'ignorance de l'Amérique et de son histoire.
11. - Serait-ce aussi une erreur de considérer comme des communistes tous ceux qui travaillent à promouvoir la cause du communisme?
Ce serait, en effet, une grave erreur. Nous l'avons déjà vu, il est de l'essence même du communisme de se servir de non-communistes pour promouvoir sa cause. On peut s'en rendre compte aujourd'hui même en divers pays. Ce sont des éditeurs non-communistes, des éducateurs non-communistes et leurs semblables qui travaillent sous l'impulsion d'agents secrets communistes, à faire accepter, dans une large mesure, les suggestions et les propositions de Moscou.
12. - Instruits de la doctrine communiste, de la nature du communisme, de ses objectifs, de sa stratégie et de son attitude vis-à-vis des réformes sociales, pouvons-nous, en exerçant nos droits de citoyens et en saisissant nos sénateurs et nos représentants de la question, lutter efficacement contre le communisme?
Dans la lutte pour la défense des pays libres, le recours aux sénateurs et aux représentants constitue une arme particulièrement efficace. Qu'on mette ces hommes d'état en garde contre les tactiques utilisées par les communistes en telle ou telle occasion. Aux Etats-Unis, par exemple, par le journal The W orker, ou autrement, on recommande fortement aux communistes d'inonder en quelque sorte le «Congrès américain» de lettres favorables aux thèses de Moscou. C'est là un des «secrets» du succès communiste aux Etats-Unis.
13. - Dans la lutte contre le communisme athée, la prière nous paraît-elle essentielle au triomphe définitif?
Au dire de Pie XI, le communisme est un «fléau satanique» rempli de «propagande diabolique». Dans la lutte entreprise contre l'esclavage et la tyrannie qu'il veut nous imposer, la prière devient donc absolument nécessaire. Nous pouvons même espérer que la prière nous aidera à «contre-balancer» les conséquences funestes de l'éducation athée qu'on a donnée en Russie Soviétique et dans tous les autres pays à régime marxiste.
Un prêtre catholique américain - le R. P. Léopold Braun - qui a fait du ministère à Moscou pendant de longues années, nous déclarait que de 1937 à 1939 on a cu recours, en Russie Soviétique, à un recensement sur les croyances religieuses de la population. A cette occasion, les résultats furent tellement probants - en faveur du sentiment religieux - que jamais, depuis lors, le gouvernement n'osa répéter la manœuvre. En somme, le recensement avait été un cuisant échec pour la dictature et pour sa propagande athée. La prière nous obtiendra, d'autre part, beaucoup de force et de persévérance. Par elle, nous pourrons remplir nos devoirs de citoyens à la lumière des exigences redoutables de notre époque, et grâce à Dieu, remporter la victoire définitive sur le communisme athée.
Souvent, au cours de l'existence de l'Eglise Catholique, il s'est élevé des ennemis qui ont semblé mettre la vérité et la religion en danger. Mais l'Eglise les a toujours repoussés... Par la prière, par notre sanctification personnelle, par notre labeur intelligent et constant, nous pouvons, nous aussi, aujourd'hui, vaincre le communisme.
14. - Aidés de la prière, que pouvons-nous faire, comme citoyens, pour sauver notre pays de la menace du communisme?
Notre étude, fondée sur les documents officiels mêmes des communistes, nous permet de savoir à l'avance que toutes les initiatives des Soviets n'ont qu'un seul objectif: Prendre au piège les Etats-Unis et tout l'Occident. A chaque occasion, nous devrions sérieusement nous efforcer de trouver les raisons pour lesquelles on devrait s'opposer aux thèses communistes et à l'offensive des Soviets. Si chacun avait agi aussi prudemment en 1959, on aurait empêché la visite de Khrushchev aux Etats-Unis, et du même coup, évité les suites funestes de son séjour en ce pays. Parmi les conséquences désastreuses directement attribuables à la visite de 1959, on reconnaît la conquête de Cuba par les Soviets, qui ont désormais une base d'opérations à faible distance de nous; une recrudescence d'activités subversives en Amérique latine; et en 1960, la visite à New-York, du dictateur Khrushchev et des chefs des pays satellites. Le but de cette visite était d'insulter en face les Américains, sur le sol même de leur patrie, et de semer la discorde en leur pays et dans les anciens pays coloniaux.
Voici comment nous pouvons, par exemple, recueillir des faits qui contredisent la propagande communiste et qu'il est urgent de rappeler à nos journaux, à nos gouvernants et à nos représentants, afin de les mettre en garde contre une nouvelle tactique des communistes. En effet, ces derniers s'efforcent de nous faire croire qu'il puisse exister des dissensions seneuses et un profond désaccord entre la Chine populaire et la Russie Soviétique. Ce faisant, nous leur fournirons des citations récentes tirées de la Revue «Pékin», qui comprend même ces documents où les communistes chinois sont censés mentionner l'existence de «cette impasse». La «Librairie des Langues Etrangères» de Pékin a publié, à cet effet, une attrayante brochure, intitulée «Longue vie au léninisme!» On y trouve les documents cités plus haut, et aussi, ce qui suit:
«A l'avant-garde de tous les pays socialistes et de tout le camp socialiste se tient la puissante Union Soviétique, le premier état socialiste que les ouvriers et les paysans, conduits par Lénine et leur propre parti communiste, aient réussi à fonder. En Union Soviétique, on a mis en pratique les théories de Lénine; et depuis longtemps, le socialisme s'y est fermement établi. Mais voici qu'aujourd'hui, sous la conduite du comité central du parti communiste de l'Union Soviétique et du gouvernement soviétique dirigé par le camarade Khrushchev, s'inaugure partout une ère de nouvelles conquêtes pour le communisme.»