15
L'Offensive communiste:
Plan de campagne pour 1960-1961
A la lumière des chapitres précédents, il nous est possible de reconnaître le genre de campagne que les communistes entendent mener à travers le monde, au cours de la période 1960-1961. Tout ce qui suit a été tiré, d'une part, des «rapports» et des discours divers de Khrushchev, et d'autre part, des nombreux organes officiels ci-dessous mentionnés: The World Marxist Review, International Affairs et New Times, de Moscou; la revue The Peking Review, de la Chine communiste; et des Etats-Unis, Political Affairs et The Worker. On n'indiquera pas chaque fois la source des références ; cela se fera par exception, ou pour des cas très particuliers. Nos déclarations seront donc tirées, dans l'ensemble, des publications parues durant la période 1959-1960.
1. - D'après les directives publiées dans divers organes communistes, nous est-il possible de prévoir quel plan de campagne les communistes ont préparé pour la seconde moitié de l'année 1960 et pour la majeure partie de l'année 1961?
Oui. Nous pouvons savoir à l'avance ce que le Kremlin et ses partisans chercheront à nous faire accepter par leur propagande insidieuse dans les journaux, à la télévision, à la radio et même au sein du gouvernement. On peut même prévoir avec exactitude certaines initiatives d'envergure que les communistes prendront, au cours de cette période, dans le but de discréditer les Etats-Unis. Dès lors, si nous le voulions, nous pourrions non seulement faire échec à la propagande communiste, mais il nous serait aussi possible de passer à la contre-attaque et d'arrêter le progrès de l'offensive communiste à travers le monde.
2. - Quels sont, dans l'ensemble, les aspects divers de la campagne que les communistes entendent mener au cours de la période 1960-1961?
En premier lieu, la Russie Soviétique manifeste ouvertement son hostilité à l'endroit des Etats-Unis, dans le but d'opposer le reste du monde à l'Amérique; ensuite, elle essaie, par la flatterie, de miner, au point de vue intellectuel et psychologique, les forces vives de la nation.
3. - Les modalités diverses de l'offensive communiste nous ont-elles révélé, dans le passé, que le Kremlin, dans le but de détruire les Etats-Unis, a eu recours, à son égard, tantôt à une politique d'hostilité, tantôt à une politique de cajolerie?
Assurément. Nous en serions davantage convaincus, si nous pouvions faire un dessin graphique du va-et-vient de la stratégie communiste. Cependant, nous pouvons en indiquer certains phénomènes:
Ainsi, jusqu'en 1933, on eut recours à une politique d'hostilité. On alla même jusqu'à qualifier le gouvernement de Roosevelt de «gouvernement fasciste».
De 1933 à 1936, on eut recours à la «cajolerie». La «Constitution de 1936», préparée par Staline dans le but de tromper les Américains, nous en fournit l'exemple le plus frappant. Elle les a amenés, on le sait, à croire que la dictature soviétique avait commencé d'accorder des «droits démocratiques» au peuple russe. (Ce changement d'attitude provenait de l'accord en vertu duquel les Etats-Unis avaient accepté, au cours de la seconde moitié de l'année 1933, de reconnaître officiellement la Russie Soviétique.)
De 1939 à 1941, c'est-à-dire au temps du Pacte Hitler-Staline, la propagande soviétique dénonçait les Etats-Unis et la Grande-Bretagne comme «les plus grandes menaces de l'humanité». Et les communistes américains, fidèles aux directives de Moscou, qualifiaient le président Roosevelt de «fasciste».
La période 1941-1946 en fut une de «cajolerie». La 2e guerre mondiale assura la collaboration de la Russie et de l'Amérique à un effort commun. Cette époque fut marquée, en particulier, par la soi-disant «dissolution, par Staline, de l'Internationale communiste». Ce geste, posé dans le but de tromper les Etats libres, réussit lui aussi. Par lui, Staline parvenait à nous «amadouer» et à nous faire travailler avec enthousiasme à livrer aux mains des tyrans soviétiques les pays maintenant captifs derrière le «rideau de fer ».
De 1946 à 1956, on assista à la première phase de la «guerre froide», entreprise par Staline en vue de nous forcer à nous replier sur la défensive - ce qui arriva - et de lui permettre de consolider l'emprise des Soviets sur les pays satellites. C'était l'intention du Kremlin de se servir ensuite de ces pays - et elle le fait encore aujourd'hui - pour s'acheminer vers la conquête du monde.
De 1956 à 1959 - en particulier durant la seconde moitié de 1959 - les Soviets eurent de nouveau recours à la «cajolerie». C'est Khrushchev lui-même qui lança cette nouvelle offensive, au cours du 20e congrès du parti communiste de la Russie Soviétique. II proposa les «échanges culturels», le «désarmement», et d'autres initiatives inhérentes à une ère «coexistence pacifique», dans le but d'endormir l'Occident et de paralyser tous les efforts qu'on voudrait opposer aux «empiètements» des Soviets au Moyen-Orient ou à leur poussée en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
La guerre de Corée, que les Soviets eux-mêmes avaient déclenchée, avait marqué la période 1946-1956; la «conférence au sommet» de 1955, dont le Kremlin s'était fait le promoteur, fut au contraire le fait saillant de la période suivante. La Russie Soviétique en profita pour adopter une politique susceptible de promouvoir ses intérêts au Moyen-Orient. II y eut aussi, au cours de cette période, la conférence de 1959, dont les maîtres du Kremlin se servirent pour s'introduire à Cuba et poursuivre leur offensive en Afrique. Enfin, de la «réunion» du Camp David jaillit, en ce temps-là, un soi-disant «ordre nouveau», qu'on se plut à appeler «l'esprit du Camp David».
L'année 1959 nous remit en pleine ambiance d'hostilité. Le dictateur soviétique fit avorter honteusement la «conférence au sommet», traita le président Eisenhower avec mépris, contremanda grossièrement le voyage du chef d'état américain en Russie et proclama, à la face de l'univers, que les Américains étaient des «maniaques, des fomentateurs de guerres et des agresseurs». En même temps, on s'efforçait, par la «cajolerie», de s'attirer la sympathie des masses américaines. Quant aux législateurs, ils se comportèrent avec tant d'indifférence, qu'ils négligèrent de voter des lois susceptibles de faire échec à une conspiration que les arrêtés de la Cour Suprême américaine avaient étrangement favorisée. Les E.-U. ont également été impuissants à agir de manière efficace contre l'asservissement de Cuba par les Soviets. Et cela est grave. Désormais, l'ennemi possède une base d'opération à quelques milles, en somme, de la capitale même de ce pays.
4. - Quel est donc l'objectif primordial de l'offensive communiste d'aujourd'hui et de demain?
Il s'agit, pour les communistes, de continuer, à travers le monde, la lutte sans merci entreprise contre les Etats-Unis. Voilà leur objectif principal. On n'a, pour s'en rendre compte, qu'à regarder Khrushchev à l'œuvre. Au Congo, il lutte contre le monde libre; il s'empare de Cuba et le dresse contre les Etats-Unis; et il menace de lancer des fusées contre ce pays. Les directives données par Moscou aux camarades du monde, au cours de cette année, nous montrent encore plus clairement l'intensité et la violence de la campagne menée contre les Etats-Unis. Nous verrons donc s'intensifier, à travers le monde, la lutte menée contre les Etats-Unis par les Soviets, ces derniers s'attaquant d'abord à l'Afrique, à l'Amérique latine et à de vastes régions de l'Asie.
5. - Quand cette campagne "anti-amériraine" a-t-elle commencé?
Si l'on veut entendre, par là, que les communistes soviétiques travaillent constamment à affaiblir et à conquérir les Etats-Unis, on doit dire que la lutte est commencée «depuis toujours». Mais c'est la visite de Khrushchev en Amérique qui a marqué, aux yeux des camarades du monde, le point de départ de l'offensive actuelle. Pendant que le gouvernement américain et les journaux accueillaient triomphalement Khrushchev en terre d'Amérique et le proclamaient «l'ange de la paix», ce dernier chargeait les communistes du monde d'intensifier la lutte contre eux, en Afrique et en Amérique latine. L'asservissement de Cuba a été l'une des premières conséquences de leur «myopie». Ils ont eu la vue courte; ils n'ont pas regardé plus loin que l'accueil offert, chez eux, au «boucher de Budapest».
6. - Quel sera l'un des aspects particuliers de la nouvelle offensive communiste?
En maintes régions du globe, les communistes vont déclencher, directement contre les Etats-Unis, des émeutes, des soulèvements et des manifestations de masses. Certains dirigeants américains eux-mêmes seront victimes de ces «violentes démonstrations populaires», toutes «orchestrées» sur le thème, «Les Masses en mouvement», par les soins de Gus Hall, le nouveau chef du parti communiste américain. Déjà, au cri du slogan, «Les Masses en mouvement», les agitateurs communistes ont réussi à provoquer des émeutes en maints endroits, notamment à Tokyo et à San Francisco. En ce dernier endroit, la violente émeute déchaînée par les communistes n'avait qu'un but: discréditer la Commission sénatoriale chargée de faire enquête sur la subversion ou les «activités anti-américaines».
7. - Ces violentes démonstrations populaires font-elles partie d'un plan spécialement préparé par le Kremlin et ses partisans dans le but d'abaisser le prestige des Etats-Unis?
C'est absolument évident. C'est en juillet 1960, dans la revue World Marxist, que le Kremlin faisait appel à tous les partis communistes du monde, afin de connaître les vues de chacun sur les initiatives à prendre à l'égard des Etats-Unis. Le parti communiste américain fut le premier à répondre à l'appel. Il promit d'agir sur-le-champ, au moyen de «nouvelles marches, d'assemblées de masses, de requêtes et d'autres initiatives, dans le but de faire cesser les essais nucléaires, d'obtenir le désarmement total, d'exiger d'honnêtes négociations et de réclamer une nouvelle «conférence au sommet». Seuls ces mouvements de masses, ajoutait le communiqué du parti communiste américain, peuvent produire des résultats satisfaisants.
8. - La mobilisation générale des partis communistes, en juillet 1960, a marqué le début d'une nouvelle offensive mondiale contre les Etats-Unis. A-t-on adopté, vers le même temps, rl'autres plans d'attaque?
Comme s'il s'était agi d'opérations militaires, le Kremlin convoquait à Moscou, le 6 juin, une réunion de ce que l'on pourrait appeler «l'état-major» chargé de mener la guerre idéologique contre les Etats-Unis. Cette séance extraordinaire groupait les membres du bureau-chef de la revue International Affairs - qui chaque mois renseigne les camarades du monde sur la façon de mener la «guerre des classes» par l'infiltration - et le Conseil scientifique de l'Académie des Sciences Sociales du comité central du parti communiste soviétique. En juillet, la revue International Affairs publiait un rapport complet de cette conférence tenue dans le but d'intensifier «la guerre des classes» contre les Etats-Unis.
9. - Pouvez-vous indiquer certaines des conséquences générales tirées au cours de cette conférence tenue par les chefs soviétiques dans le but d'élaborer les projets les plus susceptibles d'affaiblir graduelicment les Etats-Unis?
Le professeur I. Kuzminov déclara que «l'offensive victorieuse du communisme dans toutes les parties du monde constitue le plus grand phénomène des temps modernes». Cette poussée phénoménale résulte en grande partie de la complaisance avec laquelle les Etats-Unis ont accepté la politique de «coexistence pacifique» proposée par Moscou. C'est à cause de cette politique que les Etats-Unis ont accepté les «échanges culturels» et les visites de Khrushchev. C'est à la faveur de cette politique que la Cour Suprême a contribué, par ses arrêtés ou par ses décisions, à l'expansion du communisme à l'intérieur même de ses propres frontières... Un autre membre présent, Y. Frantsev, de l'Académie des Sciences de l'URSS, abonda dans le même sens. Il déclara que grâce à la propagande intense faite partout au nom de la «paix», le triomphe définitif du socialisme «dans tous les pays» est désormais chose assurée. Les déclarations du professeur et les résolutions adoptées lors de la conférence établissaient clairement que la conquête des pays afro-asiatiques et de l'Amérique latine serait l'objectif immédiat de l'offensive communiste.
10. - Comment les initiatives personnelles du dictateur Khrushchev serviront-elles à activer le travail "d'encerclement" des Etats-Unis?
Par sa visite en Amérique, au cours de l'automne 1959, le dictateur Khrushchev contribua fortement au progrès de la formidable offensive entreprise par les communistes contre les Etats-Unis. La propagande communiste utilisa à fond ce grand événement. Grâce à leurs journaux et aussi, à la presse non-communiste, les communistes proclamèrent, à la face de tous les peuples de la terre, que Khrushchev avait été accueilli, aux Etats-Unis, en véritable conquérant, en héros et en champion de la paix. Ce prestige accru lui permit de promouvoir la cause du communisme en Amérique latine et en Afrique. Il se présentait ensuite aux «Nations Unies», au cours de l'automne 1960, pour «faire le procès» des Etats-Unis à la face du monde. Tout ceci avait d'ailleurs été prédit dans le journal Daily Worker, par l'écrivain «Daniel Mason», personnage mystérieux dont les agents américains ne peuvent découvrir l'identité, mais qui fait tellement autorité, qu'on le croirait un représentant de l'Internationale communiste. Il n'y a pas si longtemps encore, le 4 septembre 1960 précisément, le camarade Mason prédisait, dans les pages du Daily Worker, qu'aucun effort du peuple américain ne saurait arrêter la poussée communiste à travers l'Amérique latine.
11. - A la lumière des conférences tenues par les communistes, de leurs délibérations, de leurs directives et même des articles pertinents parus dans la revue "Politieal Affairs" au cours dps années 1959-1960, pouvons-nous résumer le programme de la campagne communiste?
On peut dire, en résumé, que la campagne menée par les communistes contre les Etats-Unis dans la seconde moitié de l'année 1960 et au cours de la majeure partie de 1961 comprend les étapes suivantes:
a) D'abord, une offensive générale menée dans tout l'univers contre ce pays, dans le but de discréditer les Etats-Unis. On dénoncera partout la mauvaise volonté des Américains et leur refus de «désarmer». On criera partout qu'ils sont «les agresseurs» et «la source de tous les conflits».
b) On appuiera de toutes ses forces ces mouvements et ces groupes qui travaillent à «faire désarmer» les EtatsUnis - unilatéralement - et réclament «une saine politique à l'endroit des engins nucléaires». Tels sont, par exemple, les groupes suivants: The Sane Nuclear Policy Committee, The Student Committee for a Sane Nuclear Policy, et tous ces mouvements organisés par Cyrus Eaton au sein des étudiants et des professeurs.
c) On provoquera de violentes démonstrations de masses aux Etats-Unis et à l'étranger, dans le but de discréditer le président, le vice-président et les commissions du Congrès américain. Les témoignages recueillis dans la revue Political Affairs en font foi. En juillet 1960, William Z. Foster félicitait les émeutiers de Tokyo; et en août, on se réjouissait du succès obtenu par les émeutes organisées à San Francisco pour combattre la Commission sénatoriale chargée de faire enquête sur les activités subversives ou «anti-américaines».
d) En même temps, une campagne de portée politique au sein même des dupes non-communistes tentera de faire reconnaître la Chine communiste et de la faire admettre aux «Nations Unies». Des articles adroitement préparés pour démontrer l'existence d'un certain désaccord entre Moscou et Pékin paraissent déjà dans les journaux. Et pourtant, tous les documents émis par Moscou et Pékin prouvent le contraire. C'est ce que nous verrons plus loin.
e) Egalement, une grande campagne menée par des associations non-communistes tentera de faire abolir et disparaître aux E.-U. les Commissions sénatoriales chargées de faire enquête sur les activités subversives. Cette campagne servira tout particulièrement à combattre la Commission sénatoriale chargée de faire enquête sur les activités subversives ou anti-américaines. Ces deux campagnes - la première, en faveur de la Chine communiste, la seconde, pour l'abolition de la «Commission sénatoriale» - furent décidées dès novembre 1959, lors du congrès du parti communiste. Selon le Daily Worker du 4 septembre 1960, la campagne menée contre la «Commission sénatoriale» a atteint une telle intensité, qu'on a fondé un «comité national» dont la mission expresse serait de travailler à faire disparaître la «Commission sénatoriale».
f) On s'opposera, évidemment, à toute législation favorable à la sécurité intérieure des Etats-Unis, à laquelle, on le sait, les arrêtés de la Cour Suprême elle-même ont porté le coup de grâce. Jusqu'ici, les communistes ont réussi, en créant un climat d'apathie au Congrès américain, à bloquer toute législation en ce sens. Tant et si bien qu'ont été vains tous les efforts des sénateurs Kenneth B. Keating - de New York - et Thomas J. Dodd - du Connecticut - pour faire voter une loi qui règlementerait et contrôlerait enfin les allées et venues des communistes et de leurs agents, leurs voyages aux Etats-Unis et à l'étranger.
g) Dans le contexte des activités subversives, on mènera une formidable campagne d'infiltration au sein de la jeunesse américaine. A cet effet, les communistes se glissent dans les organismes de jeunesse et au milieu des étudiants de nos «campus universitaires» pour y travailler à intensifier la lutte contre «les expériences nucléaires», les règlements de la «Défense civile», et le service militaire.
h) Tous ces coups contre la sécurité intérieure et extérieure du pays s'accompagnent d'une campagne effroyable déclenchée par les communistes en vue de forcer les Etats-Unis à abandonner leurs bases d'opérations situées à l'étranger. En certaines régions, la propagande communiste cherche à convaincre les gouvernements d'assurer la sécurité du monde libre par l'élimination des bases américaines situées sur leur territoire.
i) Pour finir, Moscou et ses agents entendent nous entraîner encore une fois à une conférence au sommet dont ils se serviront encore pour poursuivre leur offensive dans les «Pays coloniaux». Cette nouvelle conférence servira, encore une fois, à abaisser le prestige des Etats-Unis, ainsi qu'il est arrivé à Paris, en 1960.
12. - Pour promouvoir la cause du communisme à travers le monde, comment l'Union Soviétique utilise-t-elle l'organisation des "Nations Unies"?
Ainsi que nous l'ont laissé entendre depuis longtemps et les directives et les communiqués des communistes, la Russie Soviétique se sert des «Nations Unies» comme d'un abat-jour, pour discréditer les Etats-Unis, d'une part, et d'autre part, pour étendre ses conquêtes en d'autres régions du globe.
13. - Pouvez-vous citer quelques faits?
Nous pouvons en citer plusieurs; mais qu'il nous suffise de rappeler la présence de Nikita Khrushchev aux «Nations-Unies», en septembre 1960. Il entendait avoir, à New-York même, une tribune d'où il pourrait continuer de «faire le procès» des Etats-Unis et promouvoir, sous les yeux des Américains, l'infiltration communistes à l'intérieur de leurs frontières et en Amérique latine. Pendant que Khrushchev portait ces durs coups à leur prestige, ses agents travaillaient de toutes leurs forces à transformer Cuba en une «base soviétique» et à «s'infiltrer» chez leurs propres voisins de l'Amérique latine.
Le drame du Congo nous offre un autre exemple frappant de la stratégie communiste. La Russie Soviétique y fomente la guerre civile, alors que les Nations-Unies sont censées y travailler à rétablir l'ordre.
14. - Que penser de la décision de Khrushchev de se rendre à New-York en 1960, pour assister à l'assemblée des Nations-Unies?
Ainsi que l'indiquait nettement les directives transmises en juillet 1960 dans les organes officiels du parti, ce geste du dictateur Khrushchev s'insère logiquement et parfaitement dans les cadres de la politique actuelle des communistes, qui est d'attaquer les Etats-Unis partout, à travers le monde, et de provoquer de violentes émeutes en maintes régions du globe. Khrushchev n'est pas venu à New-York seulement pour «faire le procès» des Etats-Unis et blâmer les Américains pour leur refus de «désarmer», mais aussi pour transformer New York en un «petit Moscou», en faire une base d'opérations soviétiques d'où il pourrait plus librement continuer, sur le territoire même des Américains, à travailler à leur ruine.
15. - Quel est le rôle du parti communiste américain en regard du programme du dictateur Khrushchev?
Le parti communiste américain continue de remplir le même rôle qu'auparavant. II continue de travailler à introduire ses agents subversifs au gouvernement, à la presse, à la radio, à la télévision et dans le champ de l'éducation. Son premier travail d'infiltration consiste à amener le pays à accepter les propositions adoptées en grande partie en novembre 1959 lors du congrès du parti communiste, et soumises actuellement au monde libre par le dictateur Khrushchev. Nous avons déjà mentionné la plupart de ces propositions et de ces directives.
16. - Comment pouvons-nous résumer les tactiques employées par le parti communiste américain dans le but de livrer peu à peu le pays entre les mains de Khrushchev?
Si l'on veut en faire une analyse sérieuse, on peut se renseigner amplement par la lecture des divers numéros de la revue Political Affairs. Cependant, on peut dire que deux citations - en particulier - d'un article paru dans la dite revue en août 1960 résument les directives imposées au parti communiste américain. Cet article, intitulé «Le Sommet et après», a été écrit par Gus Hall lui-même, le chef actuel du parti communiste américain.
Voici la première citation: «Les années de la période stagnante et réactionnaire du McCarthéisme sont passées. Les masses, nous en sommes témoins, bougent de plus en plus; le peuple lutte avec une vigueur accrue.» Voilà qui résume les intentions du parti communiste: faire disparaître toutes les commissions chargées de faire enquête sur les «activités subversives»; affaiblir graduellement le «Bureau Fédéral d'Enquête» (F-B-I); et empêcher les membres du Congrès de voter des lois qui servent de contrepoids à toutes les décisions que la Cour Suprême a prises en faveur de la conspiration communiste. En même temps, on nous fait savoir qu'une fois renversées les forces qui garantissaient la sécurité intérieure du pays, nous assisterons probablement à une recrudescence d'activités violentes et subversives contre le gouvernement. Pareil «climat» ne peut que favoriser l'espionnage soviétique et faciliter la transmission de renseignements utiles au Kremlin. C'est ainsi que le Dr Maurice Halperin peut voyager en toute liberté entre Moscou et les Etats-Unis. C'est pourtant ce même personnage que l'Université de Boston congédiait, en 1953, pour avoir refusé de faire connaître dans quelle mesure il avait pu, à titre de directeur du «Bureau des Services Stratégiques» pour l'Amérique latine, aider les communistes et promouvoir leur cause. La fuite à Moscou de B. F. Mitchell et de William Martin nous en offre un autre exemple. Ces deux personnages étaient pourtant des employés de confiance d'une agence secrète, «Le Bureau de la Défense Nationale».
La seconde citation de Gus Hall n'est pas moins révélatrice: «L'impérialisme américain a subi un grand nombre de revers très sérieux... Il est donc évident que le peuple américain doit lui-même rassembler en un seul fagot toutes les politiques de ses impérialistes et les jeter au bûcher de l'Histoire.» En d'autres mots, des agents secrets communistes vont tenter de convaincre les Etats-Unis qu'une plus grande politique d'apaisement constitue le meilleur remède à tous les malheurs déjà causés par notre politique d'apaisement.
17. - Quelles initiatives pouvons-nous prendre dès maintenant, en Amérique, pour faire échec à l'offensive communiste?
Tout d'abord, chaque nord-Américain doit presser «son sénateur et son représentant» d'exiger une formidable contre-offensive de la part du gouvernement. Ainsi, dès 1955, le «Conseil suprême des Chevaliers de Colomb» des E.-U. proposait de rompre les relations diplomatiques avec la Russie Soviétique, étant donné que les négociations n'avaient servi, jusque-là, qu'à encourager l'agression des Soviets. Il y aurait, néanmoins, beaucoup d'autres initiatives à prendre et de campagnes à promouvoir contre le communisme.
18. - Quel pourrait être l'un des principaux aspects d'une offensive américaine destinée à faire échec à l'agression soviétique?
Contre la présence du «boucher de Budapest» qui vient chez nous uniquement pour nous insulter, il pourrait s'élever de partout, en Amérique, une tempête de protestation où éclaterait l'indignation d'hommes libres qui se respectent. Et puisqu'il est venu, tel un potentat byzantin accompagné de toute sa suite - les suppôts qui gouvernent les pays satellites en son nom - tous les patriotes nord-américains devraient exiger que l'on reprenne l'étude du problème des «pays captifs». Ecrivons à nos journaux quotidiens; amenons nos organisations locales à adopter des résolutions à cet effet; et surtout, adressons-nous à nos représentants, les membres du gouvernement.
19. - Y a-t-il autre chose dont nous pourrions saisir nos journaux, nos organisations locales, et membres du gouvernement?
Oui. Nous pourrons déjouer les plans de Khrushchev et de ses agents si nous faisons tout ce qui est possible pour empêcher les pays libres de se laisser encore entraîner dans la «fameuse aventure» d'une conférence au sommet. - Egalement, nous pourrions exiger la discontinuation de l'aide américaine à des pays de régime communiste tels que la Pologne et la Yougoslavie, qui travaillent constamment contre nous.
20. - Est-ce que pareille opposition au programme de Moscou provoquerait la guerre?
On peut affirmer catégoriquement qu'il n'en serait rien. Notre capitulation devant les exigences de Moscou et notre politique d'apaisement, voilà, plutôt, ce qui amène peu à peu la guerre sur nos bords. Du jour où Staline, en 1939, s'est déclaré favorable à «l'encerclement» des Etats-Unis, il a toujours été évident que le Kremlin ne se précipiterait pas dans une guerre avec les Etats-Unis avant de les avoir, par la «coexistence pacifique» affaiblis au point de les conquérir sans difficulté.
21. - Comment se fait-il que la capitulation des Américains devant les exigences de Moscou puisse rendre la guerre plus imminente?
Il ne faut pas oublier que le but du Kremlin est d'isoler et d'affaiblir les Etats-Unis, en faisant disparaître toutes leurs bases d'opérations et en éliminant leurs alliés. Chacune de leurs abdications contribue à créer cet état de choses voulu par Moscou. Ainsi, leur politique d'apaisement dont les accueils faits en ce pays à Nikita Khrushchev et au vice-premier ministre A. L. Mikoyan sont deux exemples frappants - a permis aux Soviets de s'emparer de Cuba et d'envahir l'Amérique latine.
22. - Pouvons-nous au contraire démontrer, par des exemples, les bous effets de notre résistance à l'offensive communiste?
C'est seulement lorsque les Etats-Unis ont résisté fermement aux exigences du Kremlin qu'ils ont réussi à éviter la guerre et à faire reculer la Russie Soviétique. Leur attitude à l'endroit de Formose, des îles Quémoy et Matsu et de Berlin, a eu pour effet de faire reculer les Soviets. En chaque occasion, cependant, des «apôtres de l'apaisement» ont inondé de «Lettres au rédacteur» les colonnes de leurs journaux, prophétisant de grands malheurs, et déclarant que monsieur John Foster Dulles, par exemple, attirait «la calamité» sur leurs têtes. En chaque occasion, également, ces partisans de l'apaisement se sont avérés de faux prophètes.
23. - Le Kremlin se sert-il avant tout de l'épouvantail de la "coexistence pacifique" dans le but de faire du chantage?
C'est précisément ce à quoi le Kremlin s'applique. Et sa technique, depuis 1933 jusqu'à nos jours, a été si efficace, les Etats-Unis ont si souvent - presque toujours - cédé aux exigences de Moscou depuis lors, que l'on pourrait surnommer cette période «l'époque de la grande retraite des Etats-Unis devant l'Empire des Soviets». Et pourtant, une formidable offensive contre la poussée communiste suffirait à arrêter à jamais cette retraite dégradante...
24. - Cette offensive exigerait-elle qu'on vote, au Congrès américain, des lois capables de guérir, de "sa paralysie et de son inertie", son système de sécurité intérieure?
Tel devrait être le souci constant de cette campagne. Chaque citoyen américain devrait se faire un devoir de presser les membres du Congrès de s'engager à voter des lois qui servent enfin de contre-poids à toutes ces décisions regrettables que la Cour Suprême a prises en faveur de la conspiration communiste.
Ce faisant, les Américains devraient, par tous les moyens à leur disposition, voir à ce que les Commissions de la Chambre et du Sénat, qui s'occupent de faire enquête sur la subversion, puissent poursuivre leurs enquêtes avec une énergie et un courage accrus.
25. - Quelle autre initiative de moindre envergure pourrait-on prendre, dans chaque localité nord-américaine, en vue de protéger et d'appuyer les organismes d'enquête sur les activités subversives?
Vous pourriez encourager l'organisation dont vous faites partie à s'entendre avec d'autres organismes de votre localité pour obtenir de la commission du Congrès américain chargée de faire enquête sur les activités anti-américaines le film ou la pellicule sur l'émeute provoquée par les communistes à San Francisco. C'est là une manière très simple et très éloquente de faire savoir à d'autres citoyens le sort que Moscou et ses agents réservent à nos gouvernements et à notre population.
26. - Que suggérez-vous encore de faire au citoyen ordinaire, pour repousser l'offensive communiste et sauver l'Amérique?
Il est une chose pratique et facile que chacun de nous peut faire, s'il le désire réellement. Qu'on étudie attentivement le programme de l'offensive communiste, tel qu'il est indiqué dans ce chapitre. Fort de cette étude, le lecteur pourra se servir de son influence auprès de ses voisins et de ses amis pour les inciter à s'opposer à toutes les tactiques machinées par les communistes. Ensuite, son imagination et sa propre initiative pourront lui suggérer d'autres moyens à prendre pour faire un succès de sa contre-offensive.