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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mercredi, octobre 08, 2008


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À LA CHASSE DE DIEU


Dans sa prime jeunesse, Karl Marx était chrétien. La première de ses œuvres écrites - du moins de celles qui nous sont parvenues - s'intitule Union du fidèle au Christ. On y trouve ce beau mot:

Par l'amour dont nous aimons le Christ, nous orientons en même temps nos cœurs vers nos frères qui nous sont intimement liés et pour lesquels Il s'est donné Lui-même en sacrifice (Marx and Engels) collected works, Vol. 1, International Publishers, N. Y. 1974).


Marx connaissait donc un moyen pour les hommes de devenir frères entre eux: c'est le christianisme.

Il poursuit:

L'union au Christ est capable de procurer l'exaltation intérieure,
le réconfort dans la douleur, une confiance paisible et un cœur susceptible d'aimer humainement tout ce qui est noble et grand, non par désir d'ambition ou de gloire, mais à cause du Christ.
À peu près vers la même époque il écrit dans sa thèse Considérations d'un jeune homme sur le choix d'une carrière:
La religion elle-même nous enseigne que l'Idéal vers lequel tous
tendent leur effort s'est sacrifié Lui-même pour l'humanité. Qui
oserait lui opposer un démenti? Si donc nous avons choisi la situation où nous pouvons faire pour Lui le maximum, nous ne pourrons jamais plus être écrasés par le fardeau, puisque ce dernier ne sera pas autre chose que les sacrifices consentis pour l'amour de tous.
Il n'est conversion ni apostasie qui puisse transformer son homme à cent pour cent. Il arrive souvent que, par la suite, ses anciennes croyances ou incroyances remontent au champ de sa conscience, prouvant ainsi qu'elles n'ont pas été totalement effacées de son esprit mais seulement refoulées dans le subconscient. L'ancien complexe chrétien apparaît en filigrane dans les écrits de Marx longtemps après qu'il soit devenu un militant acharné contre la religion.

Même dans ce livre touffu, consacré à l'économie politique, qu'est Le Capital, livre dans lequel des réflexions sur la religion sont parfaitement déplacées, Marx, le froid adversaire de la religion, écrit, complètement en dehors de son sujet:

Le christianisme avec son culte de l'homme abstrait et plus
particulièrement dans ses formes bourgeoises comme le protestantisme, le déisme, etc., est la forme de religion la plus parfaite
(Chapitre I, section IV).
Il ne faut pas oublier que Marx a été d'abord un chrétien convaincu. À sa sortie du lycée, son certificat porte sous la rubrique «Instruction religieuse» cette appréciation:

Sa connaissance de la foi et de la morale chrétienne est lucide et bien
fondée. Il possède également dans une certaine mesure l'Histoire de l'Église
(Archives pour l'histoire du Socialisme et le Mouvement des Travailleurs, 1925, en allemand).
Peu de temps après l'obtention de ce certificat il se passe dans sa vie quelque chose de mystérieux. En effet, bien longtemps avant que Moses Hess ne l'amène, en 1841, aux convictions socialistes, il était déjà devenu profondément et passionnément antireligieux.

Au cours de ses années d'études supérieures, un autre Marx avait surgi. Lui-même écrit dans un poème:

Je veux me venger de Celui qui règne au-dessus de nous.
Il est donc persuadé que «là-haut Quelqu'un règne» et il a un grief contre lui. Pourtant ce Quelqu'un ne lui a fait aucun mal. Marx appartient à une famille relativement aisée. Il n'a pas connu la faim dans son enfance, et il est plus favorisé que beaucoup de ses condisciples. Qu'est-ce qui a donc pu faire naître en lui cette haine implacable contre Dieu? Ses motifs personnels nous échappent. Faut-il en conclure que Marx dans cette déclaration est simplement le porte-parole d'un autre?

À l'âge où tout jeune homme normal nourrit le beau rêve de faire du bien à son prochain et de se préparer à sa carrière, pour quelle raison écrit-il les vers suivants dans son poème Invocation d’un désespéré:

Ainsi un dieu m'a arraché "mon tout"
Dans les malédictions et dans les coups du sort.
Tous ses mondes se sont évanouis
Sans espoir de retour,
Et il ne me reste plus désormais que la vengeance.

Je veux me bâtir un trône dans les hauteurs,
Son sommet sera glacial et gigantesque,
Il aura pour rempart la terreur de la superstition,
Pour maréchal, la plus sombre douleur.

Quiconque porte vers ce trône un regard sain,
Le détournera, pâle et muet comme la mort,
Tombé entre les griffes d'une mortalité aveugle et frissonnante.
Puisse son bonheur creuser sa tombe!

(Karl Marx, Morceaux choisis, Vol. I - New York, International Publishers, 1974)

Les mots «Je veux me bâtir un trône» et l'aveu que de Celui qui y est assis ne peuvent émaner qu'angoisse et terreur n'évoquent-ils pas Lucifer et son programme:
J’escaladerai les cieux; plus haut que les étoiles de Dieu j’érigerai mon trône (Isaïe 14,13)?

Pourquoi Marx veut-il un tel trône? La réponse se trouve dans un drame peu connu, composé également pendant ses années d'études, intitulé Oulanem. Pour expliquer ce titre, il nous faut faire une digression.

Il existe une église de Satan. L'un de ses rites est la messe noire, célébrée à minuit par un prêtre du Malin. Les cierges sont placés sur les chandeliers la tête en bas. Le prêtre est revêtu des ornements, doublures à l'extérieur. Il dit tout ce qui est prescrit dans le livre de prières, mais à rebours, en commençant par la fin. Les saints noms de Dieu, de Jésus et de Marie sont lus à l'envers. Une hostie consacrée volée dans une église - (et ils peuvent savoir si c'est une hostie consacrée ou pas) - reçoit l'inscription «Satan» et sert à une communion dérisoire. Au cours de cette messe noire, une Bible est consumée par le feu. Tous les assistants jurent de commettre les sept péchés capitaux énumérés dans le catéchisme catholique. La cérémonie se termine par une orgie.

À dessein Oulanem est l'inversion d'un nom sacré; c'est l'anagramme d'Emmanuel, nom biblique de Jésus qui signifie en hébreu «Dieu est avec nous ». De tels noms inversés ont leur efficacité en magie noire.

Et maintenant nous ne serons à même de comprendre le drame d'Oulanem que si nous écoutons d'abord l'étrange confession de Marx dans son poème Le ménestrel:

Les vapeurs infernales me montent au cerveau
Et le remplissent jusqu'à ce que je devienne fou
Et que mon cœur soit complètement changé.
Regarde cette épée:
Le Prince des ténèbres me l'a vendue.
Dans les rites d'initiation supérieure du culte satanique, le candidat reçoit une épée enchantée qui lui assurera le succès. Il l'achète au prix d'un pacte, signé du sang pris à son poignet, selon lequel son âme après sa mort appartiendra à Satan.

Voici un extrait d'Oulanem:

Il bat la mesure et donne le signal.
De plus en plus hardiment, je joue la danse de la mort.
Et ils sont aussi Oulanem, Oulanem.
Ce nom résonne comme la mort,
Puis se prolonge jusqu'à s'éteindre
misérablement.
Arrêtez! Je le tiens! Il s'élève maintenant de mon
esprit,
Clair comme l'air, aussi consistant que mes propres
os.
....................................

(Les sectes maçonniques utilisent une ligne pointillée pour indiquer la séparation entre les hauts initiés et les autres plus bas. Ce texte est typiquement diabolique. J. C.)


Mais j'ai le pouvoir, avec mes bras,
De vous écraser et de vous broyer
(«vous» =
l'humanité personnifiée)
Avec la force d'un ouragan,
Tandis que pour nous deux l'abîme s'ouvre béant dans les ténèbres.
Vous allez y sombrer jusqu'au fond,
Je vous y suivrai en riant,
Vous susurrant à l'oreille:
Descendez, venez avec moi, mon ami!

La Bible que Marx avait étudiée durant ses années de lycée et qu'il n'avait pas oubliée dans sa maturité dit que le diable serait enchaîné par un ange et précipité dans l'abîme (abyssos, en grec: Apoc. 20,3). C'est dans cet abîme réservé au diable et à ses anges que Marx souhaite précipiter l'humanité tout entière.

À qui donc Marx prête-t-il sa voix dans ce drame? N'est-ce pas dépourvu de bon sens de s'attendre de la part d'un jeune étudiant à ce qu'il poursuive comme rêve de sa vie une telle vision de l'humanité entraînée dans l'abîme des ténèbres (les ténèbres extérieures, expression biblique équivalent à l'enfer) tandis que lui-même, secoué d'un rire mauvais, suit ceux qu'il a conduits à l'incroyance? On ne trouve nulle part au monde la recherche d'un tel idéal, si ce n'est dans les rites d'initiation de l'église de Satan, et encore dans les degrés supérieurs.

Mais le moment de la mort est arrivé pour Oulanem. Écoutons ses dernières paroles:

Perdu. Perdu. Mon heure est venue.
L'horloge du temps s'est arrêtée,
La maison pygmée s'est effondrée.
Bientôt j'embrasserai sur mon sein l'éternité,
Bientôt je proférerai sur l'humanité
D'horribles malédictions.

Marx aimait ce mot de Méphistophélès dans Faust: «Dans l'existence tout mérite la destruction.» «Tout», y compris le prolétariat et les camarades. Marx, dans Le 18 Brumaire, a cité ces paroles. Staline les a prises à la lettre, allant jusqu'à détruire sa propre famille.

La secte de Satan n'est pas matérialiste. Elle croit à la vie éternelle. Oulanem, personnage à qui Marx prête sa voix, ne la conteste pas. Il affirme son existence, mais elle consiste en une vie de haine poussée au paroxysme.

Notons en passant que, pour les diables, éternité est synonyme de tourments. C'est ainsi que Jésus s'entendit reprocher: Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? (Mat 8}29)


Marx poursuit:

Ah! l'éternité, notre tourment éternel,
Une mort indicible et incommensurable,
Abjecte, artificiellement conçue pour nous narguer,
Nous autres, rouages aveuglément mécanisés,
Faits pour être les calendriers absurdes
Du Temps et de l'Espace,
Sans autre objet que de se trouver là
Pour être détruits.

Nous commençons un peu à comprendre ce qui était arrivé au jeune Marx. Il avait eu des convictions chrétiennes, mais il n'avait pas mené une vie conforme à ces principes. Sa correspondance avec son père fait foi des grosses sommes d'argent gaspillées dans les plaisirs et de ses perpétuelles disputes avec l'autorité de ses parents pour ce motif et pour d'autres encore. C'est alors, vraisemblablement, qu'a pu avoir lieu son endoctrinement dans l'église hautement secrète de Satan et qu'il a été initié à ses rites. Satan parle par la bouche de ses adorateurs qui le voient au cours d'hallucinations orgiaques. Et c'est ainsi que Marx n'est pas autre chose que son porte-parole lorsqu'il déclare:

Je veux me venger de Celui qui règne là-haut.


Écoutons plutôt la fin d'Oulanem:

S'il y a quelque chose capable de détruire,
Je m'y jetterai à corps perdu,
Quitte à mener le monde à la ruine.
Oui, ce monde qui fait écran entre moi et l'abîme,
Je le fracasserai en mille morceaux
À force de malédictions;
J'étreindrai dans mes bras sa réalité brutale,
Dans mes embrassements il mourra sans un mot
Et s'effondrera dans un néant total,
Liquidé, sans existence:
«Oui, la vie, ce sera vraiment cela!»

(Ces citations sont tirées du livre de Robert Payne, The Unknown Karl Marx, - Karl Marx inconnu - New York University Press, 1971).

Dans Oulanem, Marx fait exactement comme le diable: il livre à la damnation toute la race humaine. C'est sans doute le seul drame au monde où tous les acteurs soient pleinement conscients de leur propre corruption, qu'ils ne craignent d'ailleurs pas d'étaler et dont ils font état avec conviction. Pas de noir et blanc. Il n'y a ici ni Claude et Ophélie, ni Iago et Desdémone, tout est noir et révèle les traits de Méphistophélès. Tous les personnages sont des suppôts de Satan, corrompus, damnés.

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