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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mardi, mars 10, 2009

LA DÉMOCRATIE

Pour faire oublier la funeste chose, on donne un nom populaire au système politique auquel elle préside: DÉ - MO - CRA - TIE ! Y a-t-il aujourd'hui en ce monde un mot plus propagé que celui-là, soit de ce côté-ci, soit de l'autre côté du "rideau de fer"? C'est un mot qu'on ne définit jamais parce qu'aucune définition n'en peut se prouver par la réalité des faits concrets. Pourtant, c'est le mot qu'on vénère le plus, qu'on respecte le plus, qu'on encense le plus. C'est le mot initial et final, l'alpha et l'oméga qui comprend tout, qui renferme tout en lui-même. Si vous vivez, si vous respirez, si vous pouvez manger, travailler, chanter, rêver, être parfois heureux, si la machine à vapeur fonctionne, si l'électricité donne ses services, si le microscope grossit les objets, si nous avons des théâtres et des hôpitaux, si le soleil luit et le blé pousse, si les rivières coulent et le vent souffle, si même vous pouvez croire à quelque chose et ériger des temples, il n'y a qu'une explication à tout cela: D É M O C R A T I E ! Eliminez la démocratie, c'est la fin du monde, c'est le néant. Écoutez nos libéraux, nos socialistes et nos communistes hurler le mot, s'en gargariser avec des trémolos hystériques, voyez-les rouler des yeux extasiés quand ils le déclament, la bouche pâteuse, écumeuse, et vous comprendrez l'importance donnée à cette idole, ce fétiche des temps modernes, que le libéralisme nous fait adorer à la place du Dieu qu'il a détrôné parmi les hommes en niant ses droits publics sur les hommes, Cette idolâtrie, la plus stupide de toutes puisqu'elle ne repose sur rien du tout, explique pourquoi la partisannerie politique exerce sur les foules ignorantes une autorité plus forte qu'un culte religieux et, par voie de conséquence, que la matière a plus de prix que les choses de l'Esprit. Là encore, on ne peut blâmer ces pauvret foules, brebis dociles qui ont suivi les bergers mais ont commencé, d'instinct, à les déserter, devant le danger. Cependant on ne saurait acquitter les chefs, les bergers, qui ont trahi leur mission de conduire le troupeau vers des pâturages plantureux et des terres pacifiques pour le lancer dans des précipices et des torrents dangereux, exposé aux pires intempéries et aux menaces des bêtes fauves.

Non seulement les chefs de la société ont conduit le troupeau sur le bord même de l'abîme, mais encore ils ont laissé usurper autorité, direction, contrôle, avec ce résultat que ce sont les éléments de destruction et de carnage qui aujourd'hui, dans la moitié du genre humain, règnent sans partage tandis que dans l'autre moitié, les mêmes éléments se préparent à compléter une conquête déjà commencée.


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