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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

lundi, septembre 01, 2008

CHAPITRE

XIII

LE SOMMET DU MYSTÈRE D'INIQUITÉ


Notre vie chrétienne authentique, féconde, inébranlable dans la Foi, l'Espérance, la Charité, notre union plus intime ici -bas avec Dieu par Jésus-Christ, la Voie, la Vérité et la Vie s'appuient sur trois fondements: l'Eucharistie, la Sainte Vierge Marie Mère de Dieu, le Pape successeur de Pierre sur qui repose l'Église. Ces trois fondements sont l'objet d'attaques sournoises et violentes de la part des sectes.

L'EUCHARISTIE

Spectacle des plus attristants que de voir le respect décroissant pour l'Eucharistie sacrement de notre amour et de notre vie! Les irrévérences trop fréquentes dont elle est l'objet, les cas plus douloureux où le prêtre lui-même doute de la présence réelle témoignent d'une vague antieucharistique qui veut persister - et persistera encore malgré les admirables paroles de Paul VI sur le MYSTERIUM FIDEl de la consécration. Il va de soi, qu'ici s'oppose particulièrement le mysterium iniquitatis.

Le mal vient de ce que: Les sacrements pour les modernistes sont de purs signes ou symboles (Pascendi), et qu'il s'aggrave de toute la cosmo-mystique contemporaine. Chez l'ex-chanoine Roca, traducteur en langage religieux et quasi-ecclésiastique de la doctrine panthéistique des sectes (ici: Gnosticisme et Symbolisme particulièrement), le mystère de l’Incarnation, on l'a vu, n'est pas une assomption de la nature humaine dans la Personne divine mais une INOCULATION DU DIVIN DANS L'HUMAIN (G.C. p. 537).

C'est ainsi que des masses d'hommes subissent cette influence à leur insu par des voies morales et par des OPÉRATIONS SECRÈTES qui, dans les rites de l'Église sont admirablement SYMBOLISÉES par les cérémonies du baptême, de l'Eucharistie et des autres sacrements.
(G. C. 1889 - p. 537)
Ne parlons pas ici du sens des opérations secrètes couvrant l'initiatisme; arrêtons-nous au symbolisme. L'Eucharistie considérée comme rite n'est qu'un symbole et, considérée comme la réalité cosmologique qu'elle signifie, c'est la présence du Christ-cosmique, du Christ-Humanité en tous.

La transsubstantiation ne sera donc réellement que présence du Christ dans l'Humain. La civilisation montante (ou descendante) quelle qu'elle soit, le courant de l'histoire et, les communications humaines étendues, intensifiées aux dimensions cosmiques deviendront Communion. C'est une sorte de Christogenèse axée sur l'évolution.

Pour le P. Teilhard de Chardin dont le langage est si souvent parallèle à celui des sectes, sa mythique Eucharistisation est un phénomène par lequel le Christ s'assimile l'humanité et par elle l'univers; la transsubstantiation divinisant l'Univers prolonge son Incarnation. LE VERBE S'INSÈRE AINSI DANS L'ÉLÉMENT COSMIQUE (29). Accordons que le Père attribue un caractère secondaire à ces phénomènes découlant pour lui de la Consécration. Cependant remarquons que si la démarche est dialectiquement inversée par rapport à celle d'un Roca, la conséquence reste voisine de celle de l'ex-chanoine parce que la présence individuelle et immédiate du Corps du Christ dans l'hostie par une conversio mirabilis et SINGULARIS (Concile de Trente) et la présence créatrice universelle de Dieu dans la création, ne sont pas nettement distinguées. Il en découle alors l'impression que la Communion cosmique devient une possibilité dont la transsubstantiation sacramentelle serait le symbole.

L'adorable sacrement est ainsi contrebalancé par l'idée de la communion des hommes entre eux réputée réelle communion au Christ-Esprit-Social. Roca poursuit :
Cette communion leur tient lieu de la communion sacramentelle et il peut arriver que la transsubstantiation s'opère en eux plus rapidement que chez les soi -disant chrétiens de la formule sèche (30) et de la lettre morte, comme l'enseigne l'abbé Chevroton, professeur de Dogme à la Faculté de Besançon et directeur du Grand Séminaire de cette ville, dans son savant ouvrage qui a pour
titre "La communion universelle par transsubstantiation" (Besançon chez Tubergue, éditeur). Voilà ce que j'appelle de la théologie transcendantale positive, rationnelle et réaliste. Les théologiens de l'avenir n'en feront pas d'autre.
(G. C. p. 537)


On frémit alors de trouver dans des publications catholiques (LE LIEN, Dreux, février 1965) des assertions concluant à l'obligation du dialogue pour parvenir à une communion universelle et quand l'intention n'y serait pas on se demande si l'on n'est pas en présence d'esprits intoxiqués à leur insu par la Christologie cosmique après avoir mis en doute le récit de Saint Paul (Lamentabili 45). Le modernisme inspiré en plus d'un point par les sectes, va directement contre l'Eucharistie.


LA SAINTE VIERGE MARIE

Les théories mariales" des hautes sociétés secrètes ont toujours été frappées il nous paraIt, d'une impossibilité de les couler ne fut-ce qu'à doses homéopathiques dans le dogme catholique pour fabriquer une erreur ayant chance de succès. Signalons sommairement trois conceptions:

1 - Comme pour le Christ, le personnage historique de Marie n'a plus sa place de Mère de Dieu. On lui oppose non pas un personnage "de la foi" (modernisme) mais la "cristallisation en Marie d'un mythe éternel". Elle devient la clef de toutes cosmogonies: Gaïa, Demeter, Isis etc ...

2 - On lui dénie sa qualité de Mère de Dieu parce que le Christ n'est pas Dieu. (C. de Saint Martin)

3 - On en fait la représentation DU PRINCIPE FÉMININ (Esprit) du ternaire androgyne des Hautes Sectes (Catharisme, Gnosticisme, Kabbalisme).

À titre indicatif voici comment Roca arrange les choses pour son propre compte :

Marie est la manifestation vivante du PRINCIPE FÉMININ lui-même, c'est la Sagesse immaculée en personne incarnée tout exprès pour s'unir ici -bas physiologiquement à son céleste Époux le principe masculin, l'Esprit divin, et pour que de ce royal hymen sortit une race toute nouvelle, une race vraiment ivine.
(G. C. p. 497)

Aucune de ces folies n'a d'intérêt.

Nous les passerions toutes sous silence s'il n'en était une selon laquelle le Chanoine Roca, comme Auguste Comte, comme l'Église Gnostique, conclut au sacerdoce de la femme et si l'on ne nous rapportait qu'aujourd'hui l'abbé Evely précise, paraIt-il, que Jésus n'a pas pris de femme dans le Collège des Apôtres parce que de son temps on ne pouvait pas encore le concevoir.

Jésus-Christ esclave de la mode, en somme!

Il y a mieux. Voici qu'une aimable dame présidente d'une association féministe sous le vocable de "Jeanne d'Arc" et dont le siège est en Angleterre vient, la quatrième session du Concile étant à peine commencée, faire une conférence à Rome pour préconiser l'admission de la femme au Sacerdoce.

Était-ce une aubaine fortuite pour Monsieur Fesquet ou une harmonie préétablie, nous ne le savons; toujours est-il que dans le Monde des 19/20 Septembre 1965 Monsieur Fesquet s'empara de la chose et titra d'enthousiasme: "DES FEMMES PRÊTRES? POURQUOI PAS!" Il parait que la doctrine de Monsieur Fesquet que nous ne soupçonnons pas lui avoir été soufflée par quelque théologien d'avant-garde, ne contredisait en rien - c'est merveille - les idées du Père Danielou. Pourquoi ne pas dire à notre tour que Monsieur Fesquet - troisième chance! - comblait les vœux du chanoine Roca dont l'information théologique, mais d'un tout autre bord, n'est pas moins sure.

L'accession de la femme à l'autel, écrivait celui-ci, son ordination, sa consécration pour l'offrande publique du sacrifice, tout cela ressort de la Gnose sacrée et fait partie essentielle du grand dépôt de la tradition...


La Tradition?

Il était donc réservé à Monsieur Fesquet, faisant sauter les sceaux du grand livre des Sages, de nous révéler les arcanes de leur science cachée! Car ajoute Roca, "le sacerdoce de Marie et par conséquent celui de la femme sont restés voilés jusqu'à nos jours". Mais alors, pourquoi Monsieur Fesquet nous a-t-il celé une partie du "royal secret"? Car ce n'est pas seulement la femme prêtre que visionne le sacerdotalisme délirant du Corybante gnostique, mais aussi la Papesse des temps futurs! Non pas Papesse toute seule, mais accouplée au Pontife de l'Église à venir!

Sous deux tiares pareilles et dans un nuage d'encens, on verra pontifier ensemble les deux conjoints du binôme sacré, les deux facultés masculine et féminine, l'Esprit et l'Âme, les deux archées de la Dyade céleste et de l'androgyne sacerdotal, quelque chose d'assez analogue au coup1e-prêtre des Saints Simoniens!
(G.C. p. 506-507).

On le voit, Monsieur Fesquet manque encore d'audace; il a le souffle court à côté de celui du chanoine.


otes:

(29) Remarquons l'étrange parallélisme avec Roca: l'inoculation.

(30) Expression proprement occultiste et initiatique. On saisit là, ainsi que dans les opérations secrètes soulignée plus haut, la théologie luciférienne qui se cache derrière les théories énoncées par le Chanoine (voir aussi plus haut).

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