Non assurément
précède et porte en lui - et les souffleurs le savent - la tempête qui va se déchaîner.Le souffle de renouveau... qui a seulement commencé à poindre au Concile de Vatican II
(Courrier communautaire)
Si Dieu n'y met obstacle, une vague démocratique déferlera à la fois sur l'édifice doctrinal remettant en cause les formules dogmatiques et sur les structures institutionnelles de l'Église romaine jusques et y compris le Siège apostolique.
I - En premier lieu les controverses sur les formules de la Trinité, sur la divinité de Jésus-Christ, sur le symbolisme des sacrements, sur une nouvelle expression de la présence du Christ dans l'Eucharistie, sur la Vierge Marie elle-même, sur le mariage des prêtres, la pilule, la morale de situation, la liturgie, le pluralisme, sur des formulations adaptées à la mentalité moderne eu égard à l'apparition de l'existentialisme et de Teilhard de Chardin (dont les rapports avec l'ésotérisme ne sont pas niables), tout cela ressort, dans le fait même, des textes annonciateurs que nous avons cités au cours de cet ouvrage. La plupart de ces textes datent du siècle dernier.
Aujourd'hui, en leur donnant pleine vigueur d'actualité avec une publicité fracassante, on veut nous faire entendre que les tabous sont tombés (Cour. Com.), qu'il s'agit, à partir d'un Concile dont on n'est pas satisfait, d'en transformer la lettre et l'esprit par le sens pseudo-scientifique qu'on leur donne et par l'ambiance corruptrice de l'opinion dont on les entoure. Les travaux du Concile de Hollande dont nous entretiennent Laurentin dans le Figaro, La Croix et d'autres publications, souvent avec une chaleur déguisée sous de timides réserves, mettent en relief ces manœuvres de savante massifacation de la vie de l'Église, d'édulcoration de dogmes, de laxisme sacralisé sous le magistère d'oligarchies théologiennes dont la méthode est exactement celle du Pacte Synarchique. Celui-ci décrivait en 1935 son Ordre Culturel (voir plus haut la DÉMOS-IDÉOCRATIE du présent ouvrage) comprenant à la base une consultation démocratique permanente inspirée puis gouvernée par une oligarchie de penseurs, pour s'ériger enfin au sommet en nationalisme culturel. Remplacez le mot culturel par religion et vous aurez dans l'ordre doctrinal la démocratie religieuse. Le théologien de choc Hans Kung dont nous avons cité par ailleurs l'article scandaleux sur l'église plus grande que le Concile, déclare dans un interview:
À quel arbitraire oppose-t-on la liberté; sinon au Magistère? Cette liberté n'est plus que le fer de lance d'une poussée gnostique où l'expérience religieuse, celle qu'a condamnée Saint Pie X dans Pascendi, doit être libérée de la religion institutionnalisée ( cité par La Croix 24/11/1966)!Tout cela n'est qu'un début. Ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est la réalisation des décrets conciliaires et ensuite tirer les conséquences qui ne sont pas encore contenues dans ces décrets.
Les théologiens doivent être l'avant-garde de l'Église et dans ce sens ils ne doivent pas seulement suivre mais précéder le peuple chrétien. Certainement ils doivent maintenir le contact avec le gros du peuple chrétien, mais aujourd'hui beaucoup de chrétiens plus instruits se plaignent que les théologiens ne vont pas assez vite..................
La vérité se révèle seu1emem dans la liberté. Si on étouffe la liberté, on étouffe aussi la vérité. La révélation de la vérité a besoin de la liberté. Ce n'est jamais la liberté qui nuit à la vérité mais c'est l'arbitraire.
(Le Figaro - 7-3-1961)
II- La religion institutionnalisée? qu'est-ce à dire sinon l'Eglise en tant qu'institution? C'est donc sur l'obéissance que va se porter le fort du combat? À la vérité de sérieux symptômes d'une révolte se font jour qui méritent de sérieuses réflexions. La grève des séminaristes de la Grégorienne, le refus de ceux de Florence de recevoir la communion en dehors de la Messe pour affirmer leur doute sur la permanence de la présence eucharistique ne sont qu'épiphénomènes (1) d'un courant plus profond, d' "options plus radicales qui tenteront d'ébranler la hiérarchie de la base au sommet. Le livre du P. Adolf annoncé dans la revue hollandaise De Basuin" concluant à L'INTÉGRATION de l'Église dans le monde, à la disparition du célibat des prêtres et de l'État pontifical, traduit exactement les prévisions de la haute Maçonnerie. Sous le titre significatif: L'Église de Hollande rompt les amarres le Courrier Communautaire écrit (c'est nous qui soulignons):
Après les longs siècles d'une centralisation romaine qui a provoqué la sclérose de la base, il est heureux de voir une Église se sentir libre et rendre leur personnalité propre aux groupes d'hommes qui la composent et qui en sont le fondement et la structure essentielle. On en revient aux temps d'avant Constantin où c'était telle église qui écrivait à telle autre, l'Église de Rome à celle de Carthage.
..........
L'Église des Pays-Bas est en train d'ouvrir la voie à l'Église tout entière et on ne voit vraiment pas ce qui pourrait l'arr~ter.
On s'arrêtera d'autant moins qu'elle est suivie par d'autres pays où la mobilisation de la base s'opère plus discrètement par des conciliabules paroissiaux où, nous dit-on, l'Esprit est à l'œuvre et le Christ présent (Cour. Com.). À la rescousse du P. Adolf voici encore Hans Kung:
LE TEMPS DE L'AUTORITARISME ET DE L'AUTOCRATIE DE L'ÉGLISE EST PÉRIMÉ. IL FAUT LA COLLABORATION DE TOUS LES CROYANTS DANS LES DÉCISIONS DE L'ÉGLISE, PARCE QUE TOUS LES CROYANTS SONT D'ÉGLISE. IL FAUT LA COLLÉGIALITÉ À TOUS LES PLANS (PAROISSE, NATION, ÉGLISE UNIVERSELLE).On a bien lu: l'église universelle. C'est le terme qu'emploient les Hautes Sociétés Secrètes, Saint-Yves d'Alveydre, Roca et d'autres. Peut-il s'agir encore de l'Église romaine telle que nous la connaissons? Nous voici plutôt en présence d'une tentative inouïe de transmutation doctrinale déformant l'encyclique Humani Generis, de syncrétisme et de substitution institutionelle: Le P. Heller de son côté disant (Tydg - 10/11/1966) que la crise de l'autorité serait résolue si les vieux prélats donnaient leur démission, ne parle pas un autre langage que le kabbaliste Roca annonçant la mise à l'écart du clergé des vieux âges en faveur d'un nouveau sacerdoce (voir plus haut: L'ORDRE NOUVEAU). La voie ouverte et suivie sera celle qui conduira vite et bientôt à la modification des fondements humains de l'Église, visant la monarchie pontificale pour l'instauration de l'Église universelle démocratique. On parle déjà de l'élection temporaire des cardinaux comme présidents des commissions épiscopales nationales et par ceux-ci du Pape lui-même. Ne veut-on pas réaliser encore la prophétie de Roca dans "Le Christ, le Pape et la Démocratie" (1883):
(Le Figaro 7/3/67)
Un Bourbon s'écrie: l'État c'est moi. Un empereur répète: la Révolution, c'est moi. Un Pape s'exclame: la tradizione sono io. Aucun de ces hommes n'a dit vrai. Seul le Vicaire de Jésus-Christ dira vrai qui dira: La Démocratie c'est moi. La démocratie c'est le Pape puisqu'elle est fille de ce Christ et de cet Évangile qu'il représente sur terre.
(p. 183)
Relisons alors et nous les comprendrons mieux - et ceci est capital- les sinistres prédictions de l'ex-chanoine Roca et d'autres sur l'avènement de l'Église de la divine synarchie (Roca) imaginée dans les temples primitifs durant le cycle des savantes initiations. Nous ne pourrons douter du formidable complot intérieur à l'Église qui se croit fort d'une consécration Urbi et Orbi du NOUVEAU PONTIFICAT, DE LA NOUVELLE ÉGLISE ET DU NOUVEAU SACERDOCE. Qu'on ne crie pas à la fabulation: L'histoire nous a déjà donné quelques préfigurations de cet assaut qui sera sans commune mesure avec elles. Les conciles de Constance et de Bâle qui tentèrent de réduire la fonction pontificale à une simple ministérialité ne sont-ils pas une image au petit pied de ce que peut faire une révolution de clercs et de ce que la génération présente a sous les yeux? Si la pentecôte financière et pan-européenne de 1950 a fait de troublants miracles politico-religieux avant et pendant le Concile, aurait-elle des raisons de tarir la source de ses grâces à ceux qui ont en vue des objectifs sans limites, à la dimension du monde? (Laurentin - Le Figaro 19/2/67). Nous savons que ces révolutions se sont toujours appuyées sur des autorités temporelles et qu'aujourd'hui ces dernières, que l'anonymat rend plus redoutables, ont multiplié leur puissance par la voix de la presse et par les mille bouches de la publicité.
Et nous croyons avec Roca que:"
Oui, sans doute, mais vainement, car DIEU veille.LA SYNARCHIE EST DE TAILLE A OPÉRER CETTE RÉNOVATION GÉNÉRALE.
Notes:
(1) épiphénomène n. m. (du gr. epi, sur, et de phénomène). Phénomène qui vient s'ajouter à un autre d'une manière fatale, mais sans exercer sur lui aucune influence: le mot épiphénomène, créé par Maudsley, a été vulgarisé par H. Huxley.