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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mercredi, août 27, 2008

IV

L'ÉGLISE DE LA DIVINE SYNARCHIE

Le développement de la révolution intérieure à l'Église - car il s'agit bien d'une révolution - est lié à la marche des événements politiques internationaux. Nous sommes ici en présence d'un complexe politico-religieux conjuguant dans sa totalité la décadence du catholicisme doctrinal et institutionnel avec les projets d'un gouvernement mondial qui, en définitive, nous l'avons dit ailleurs, ne serait lui-même, au moins visiblement, qu'une super-église universelle intégrant des églises nationales. Dans chacun de ces deux domaines, des processus parallèles sont orientés vers ce même but de sorte que si les uns se hâtent de parcourir une trajectoire politique ordonnée à leur mondialisme, les autres, sous le couvert de l' œcuménisme, mais en réalité en vue d'une ouverture dogmatique polyvalente et maçonnique, s'activent à parfaire cette révolution. Les progrès sont tels que l'on parle ouvertement de ce gouvernement mondial.

Le Monde du 16 février 1967, citant en exemple le rapprochement dans l'œcuménisme des églises chrétiennes en disait par avance, comme Perrette de la fable, les avantages inespérés: plus d'affamés, ni d'épidémies, échanges amicaux et limitation des naissances (**). Georges Hourdin, dans Croissance des Jeunes nations (no. 61) cité par le Courrier Communautaire du 15 janvier 1967, avait un programme géopolitique plus informé des grands ensembles synarchiques:

Il faut accepter de grouper les états en grandes Confédérations régionales, uis en un gouvernement mondial. Il faut ensuite, et très rapidement, planifier les naissances et les économies.


La pilule qui, on le voit, tient une grande place dans la diplomatie mondialiste, a le bonheur de faire aussi le trait d'union entre celle-ci et l'œcuménisme des clercs de la nouvelle Église. Mais ce n'est là qu'un petit côté de l'homogénéité du système qui veut que la construction de la Nouvelle Église, aussi largement ouverte à tous les fidèles de multiples confessions que le gouvernement mondial à tous les peuples de la terre, si désirée, tant attendue, dont aujourd'hui on nous présente avec enthousiasme l'Église de Hollande comme le prototype, soit une entreprise politico-religieuse.


On s'en rendra compte en lisant, dans Le Figaro, les articles de l'abbé Laurentin sur Le catholicisme hollandais de mutation. Pour lui

la Hollande est un pays ouvert aux libertés de l'intelligence depuis les premiers ouragans du XVIe siècle.

Il oublie de dire à ses lecteurs qu'il en était ainsi parce que la Hollande était alors un foyer de rose-croix et de sectes qui, de nos jours, à ne considérer que les centres maçonniques de Harlem et de La Haye, où s'oublient, nous dit-on quelques bons Pères, n'a pas laissé faiblir son activité. Ceci pourrait expliquer cela. Mais cela, qui intéresse si vivement l'abbé, c'est le jaillissement subit des énergies chrétiennes. Lisons-le, en effet (c'est nous qui soulignons):

Les premiers symptômes étaient perceptibles DÈS 1950. Ils étaient liés au développement ÉCONOMIQUE et intellectuel qui changeait la condition des catholiques hollandais. Le phénomène prit des PROPORTIONS CONSIDÉRABLES PEU AVANT L'OUVERTURE DU CONCILE. Vatican II CATALYSA LA RECHERCHE et provoqua une
immense espérance, mais qui devint une DÉCEPTION dès la deuxième session du Concile.

(Le Figaro - 19/2/1967)


Monsieur l'Abbé Laurentin ne sait-il pas qu'il ne faut jamais parler de corde dans la maison d'un pendu?


Que se passa-t-il donc dès 1950?

On se souvient de la Bombe Schumann amorçant dans l'opinion la constitution de la Communauté européenne Charbon-Acier. Ainsi prit le départ la réputation de Père de l'Europe que partagea Robert Schumann avec Jean Monnet dont la puissance synarchique internationale et les relations financières sont en raison directe de la discrétion dont il les entoure. Aussitôt, les Études des R.P. Jésuites, dans leur numéro de Juin, embouchèrent la trompette en faveur de "l'épopée christiano-européenne". Mr Robert d'Harcourt exalta dans un couplet sur le "réalisme allemand" les vues profondes et les talents de M. Adenauer. On rapportait que le chancelier, fier du rôle de l'Allemagne Fédérale dans cette affaire, affirmait que celle-ci avait accompagné de son influence décisive Robert Schumann à la Conférence de Londres et qu'elle devenait de ce fait un facteur avec lequel la politique internationale doit compter.

Ce doit compter" n'était pas une figure de rhétorique.

Ne reprochons pas à M. Adenauer d'avoir voulu faire l'Europe et, pour ce faire, d'avoir utilisé les forces et l'audience internationale de son parti, le parti Démocrate chrétien. Mais dès le départ, l'entreprise comptait des partenaires qui n'étaient ni de son bord ni dans ses propres desseins et son parti dont, en 1946, il attribuait les succès ,au concours du financier Pferdemanges, communiqua à ses semblables européens un dynamisme dirigé par d'autres puissances, celles de l'Europe des Banquiers, moins zélées que lui pour la cause de l'Église romaine.

Pferdemanges était un protestant pieux ayant appartenu à la banque Salomon Oppenheim de Cologne, ancien président de la Chambre de Commerce et de l'Association des banquiers de cette ville. Ayant aidé M. Adenauer à constituer un parti puissant, il fut élevé par celui-ci au rang de Grand Croix. Pferdemanges était président de la Reinische-Westphalische Crédit Bank de Cologne et vice-président de sept groupements industriels rattachés, sans compter son fauteuil à la Dresdner Bank. Sa mort ne mit pas fin à d'autres appuis dont celui d'un ami d'Adenauer et son conseiller financier: M. Abs, catholique, parait-il. Avec M. Abs, nous entrions dans un cercle très voisin de celui de la Dresdner Bank, mais plus puissant que lui, celui de la Deutsche Bank dont dépend la Reinische-Wesphalische Bank de Düsseldorf. Avec M. Abs, encore, nous accédions de plein pied au World Understanding (Intelligence mondiale) par le canal des fameux Bilderbergers aux réunions desquelles il prend part assidûment et dernièrement encore à Cannes avec une brochette de financiers allemands. M. Abs présidant aux destins de l'économie ouest-allemande et surtout du Groupe Rhin-Wesphalie jouit à la fois de la confiance des anglo-saxons et tient les fils qui relient entre eux de puissants consortiums cosmopolites depuis la Hambros Bank de Londres, la banque Lazare et la Banque Internationale de Luxembourg, bien connue de M. Van Zeeland, Bilderberger, lui aussi, jusqu'au géant hollandais l' A.K.U. et ses trusts dont plusieurs sont présidés par M. Abs et qui, comme chacun sait, financent plus ou moins discrètement les partis dits de droite à tendance catholique ou protestante. Parmi les organes catholiques, citons Volkskrant (175 000 ex.), le Tydg et sa chaîne de quatre quotidiens (114 000 ex.), dont on parle beaucoup en ces temps de Concile national.

Dans ces perspectives, on peut concevoir, en effet, comme le dit l'Abbé Laurentin que la condition économique des catholiques hollandais ait changé. (1)
Le mouvement Schumann-Adenauer-Monnet-Gaspéri était né à Luxembourg. Il se fixa également à Strasbourg. Disons tout de suite que l'artisan principal et toujours discret en était Jean Monnet.

La bombe Schumann était bourrée d'arguments percutants, si percutants qu'en milieux démocrate-chrétien on en perçut le retentissement jusqu'à Strasbourg où dès 1950" - toujours - diverses personnalités soit ès qualités (*), soit représentant différents mouvements catholiques appartenant à onze pays (2) établirent un Secrétariat Catholique des Problèmes Européens (S.C.P.E.)précédemment fondé à Luxembourg lui aussi et qui se définissait ainsi:

Organe technique mis à la disposition des organisations et personnalités catholiques s'intéressant aux problèmes européens. Son but essentiel est donc d'établir entre eux des réseaux d'information et de documentation. Le S.C.P.E. s'informera et informera les personnes intéressées des projets pouvant venir en discussion dans les organismes appelés à travailler à l'unité européenne. En outre, il établira les dossiers et les thèmes d'études qui faciliteront l'examen des problèmes européens engageant la conscience chrétienne et réclamant l'étude et la présence des catholiques.


La présidence en fut dévolue au président de l'Action catholique italienne, M. Vitorino Veronese qui, en 1957 à la présidence de l'U.N.E.S.C.O. célébra le tricentenaire de Coménius le fameux Rose-Croix du XVIIe siècle. La direction en resta à M. Baumgartner, ancien ministre des finances en compagnie de qui on demeurait dans l'orbite des Bilderbergers. Le docteur Roesen président de commission au Katolikentag y était délégué par les catholiques allemands. C'était bien dû.

En 1951, la Documentation Catholique recensant les divers mouvements européens présentait avec avantage l'impulsion donnée par le comte de Coudenhove-Kalergi et l'action de M. Van Zeeland. Cette évocation d'une authentique lignée synarchique ne doit pas faire oublier qu'en outre M. Van Zeeland passait en plus d'un lieu pour disposer en dollars d'une masse de manœuvre impressionnante (3) ajoutée à la présidence de la Ligue économique de coopération européenne où vice-présidait M. Giscard d'Estaing. La même année le Comité de la rue de Penthièvre animé par M. Boutémy, secrétaire général du Patronat Français disposait, lui aussi, disait-on,

de fonds considérables dont tous n'étaient pas d'origine française et agissait énergiquement en liaison avec l'organisation internationale dirigée par l'ancien ministre belge, M. Van Zeeland pour promouvoir un statut fédéral de l'Europe . (J. Marteau)

La même année encore, année d'élections, les communistes, peu suspects de reconnaître les miracles, devaient constater avec stupéfaction que, le tripartisme enterré, leurs anciens alliés démocrates chrétiens étaient tout à coup devenus européens et mondialistes. C'était un beau travail auquel un organe technique, comme s'intitulait le Secrétariat catholique de Strasbourg, n'était pas étranger. Il avait bien mis sans nul doute à la disposition des organisations, des personnalités, ses réseaux, sa documentation, ses dossiers et ses thèmes d'études, mais le reste? Son propre budget devait être très lourd et de telles réussites coûtent cher. Le reste n'avait pas pu être négligé. Le 6 Mars 1953, à Strasbourg, au Congrès de l'Europe des Six, quelle autorité politique et financière autre que celle de M. von Brentano ministre de l'Allemagne de l'Ouest, pouvait mieux, dans des termes presque identiques à ceux du Pacte synarchique, préciser l'action entreprise?

La mission reçue des six ministres des Affaires étrangères et l'acceptation d'une tache que nous conduisons maintenant à sa fin provisoire constituent une sorte de révolution silencieuse; l'opinion publique s'est bien aperçue de ce travail sans toutefois en saisir la
portée.


Et le résultat était là, vaste comme l'Europe des Six, profond comme la masse du M.R.P. dont Robert Schumann était une tête dirigeante et du Mouvement des Travailleurs chrétiens pour l'Europe siégeant à la C.F.T.C. On comprend dès lors que dans un milieu aussi étendu, dans une ambiance aussi favorable, dans un système aussi bien accordé à l'immense dessein des politiques, dans un vivier pour tout dire aussi bien choisi quant à ses dimensions, ses ressources et sa sécurité, les intellectuels du Secrétariat catholique pour l'Europe aient pu, heureux comme poissons dans l'eau approfondir leurs thèmes d'études et pousser leurs projets. Dans les perspectives européennes et mondialistes la théologie nouvelle apercevait, certaine maintenant d'y parvenir, des lointains à la mesure continentale des confessions chrétiennes et les profondeurs d'un œcuménisme défiant les formulations dogmatiques de l'étroite catholicité. Comme le prédisait l'occultiste abbé Mélinge, protestants libéraux et catholiques à vues larges pouvaient briguer à frais communs la construction d'une nouvelle Église. À frais communs c'était, semble-t-il, tout à fait le cas. Mais si la révolution des politiques était silencieuse, celle des théologiens l'était assez peu pour pouvoir entraîner les masses dans le sillage du monde nouveau et suffisamment discrète pour qu'on ne se rendit pas compte du travail auquel on s'activait afin de tenter de faire passer au futur Concile, soutenus par des Éminences et des Excellences bien connues, les schémas préparés pendant ce long mûrissement qui a conduit les théologiens français, allemands, belges et autres à préparer de loin Vatican II' (Courrier communautaire - Janvier 1967).
Le phénomène prit des proportions considérables peu avant l'ouverture du Concile (Laurentin - Le Figaro 19-2-1967), mais l'effort ne se relâcha pas pendant les sessions. Ce n'est ni à la littérature péri-conciliaire s'élevant comme une flambée de révolution dans la presse, ni aux déclamations à grand renfort de coûteuse publicité des théologiens de l'avenir que nous pensons seulement. Il y avait aussi à Rome, leur offrant une tribune, des tables rondes, des carrefours, pouvant imprimer sur le champ et distribuer aux Pères leurs causeries et leurs thèmes d'études toute une organisation qui constituait un instrument de propagande et de pression formidable.

Notes:
(*) ès: Vieux mot qui signifie en les, en matière de: docteur ès sciences. (Ne s’emplie qu’avec un nom au pluriel. Dans le texte, cela signifie que les gens sont choisis pour leurs qualités... Mais lesquelles?...

(**) LE MINISTRE DE LA FAMILLE CONTRE LA FAMILLE

En 1965 le Québec avait commencé la Révlolution tranquille avec le Premier ministre Jean Lesage qui avait assisté à la réunion des Bilderbergers de 1965, en Italie. Le plan synarchique parle de la Révolution silencieuse, et nous parlons de la «Révolution tranquille» pour le Québec. René Lévesque fut aussi un artisan de cette fameuse Révolution. En relisant aujourd’hui les propos du ministre de la Famille du gouvernement Lesage, nous voyons à quel point ce gouvernement suivait le plan mondialiste sur la planification des naissances. Voici des exgtraits de textes qui datent de cet époque et qui incriminent celui que bien des gens prennent pour le plus grand homme politique au Québec. Quant à moi, c’est le plus grand fraudeur et traite de son propre peuple. Naturellement, il était un bon Franc-Maçon, divorcé, il avait abandonné femme et enfants pour courir les jupons. Alors qu’il était Premier ministre du Québec, ivre au volant, il a roulé sur un vagabond qui était couché sur la chaussée. Il était reconnu pour ses crises de colère et sa violence.

Un mémoire a été soumis par la province de Québec à la dernière conférence fédérale provinciale. L'un des articles de ce document propose la planification des naissances . Si l'on en juge par la déclaration qu'il a faite au journal montréalais LA PRESSE , le ministre de la Famille dans le cabinet Lesage, M. René Lévesque , s'est posé comme un ardent promoteur de ce projet. En effet, le 19 janvier 1966, en page 25 de ce journal, nous lisions la déclaration suivante du ministre de la Famille : «Il faut partir de deux postulats , a-t-il dit, 1. Le Québec est une société pluraliste qui compte des catholiques pratiquants, mais qui compte aussi des protestants, des juifs, des agnostiques, etc. Donc, qui réunit des personnes qui elles, ont droit à tout ce qui du point de vue anti-conceptif peut être fourni. 2. Le concile lui-même s'est préoccupé d'aborder la question et une commission doit remettre un rapport à ce sujet. D'où il ressort , a-t-il continué, que : - Le problème ne peut être évité et on n'a pas le droit de jouer aux autruches, la tête dans le sable. - Les familles nombreuses ont le droit de pouvoir limiter le nombre de leurs enfants.

Tout d’abord, mettons bien au clair ce principe: il est faux de définir le Québec comme une société pluraliste et de conclure deux lignes plus bas: «Donc, une société qui réunit des personnes qui elles, ont droit à tout ce qui du point de vue anti-conceptif peut être fourni». C'est Pie XI qui rappelait dans Casti Connubii que: «tout usage du mariage, quel qu'il soit, dans l'exercice duquel l'acte est privé, par l'artifice des hommes, de sa puissance naturelle de procréer la vie, offense la loi de dieu at la loi naturelle». En conséquence, aucune personne, qu'elle soit catholique, protestante, juive ou agnostique - aucune société de ces personnes ne peuvent s'attribuer le droit de faire une chose qui infirme la nature humaine et offense la loi de Dieu et la loi naturelle.

Le 27 septembre 1953, Mgr. Montini - aujourd'hui Paul VI, mais alors secrétaire de Pie XII - écrivait ce qui suit dans une lettre au Cardinal Siri: «C'est un crime que la raison d'État ou quelque prétexte d'eugénisme ou d'économie ne saurait aucunement justifier d'attenter d'une façon ou d'une autre contre la vie, dans son itinéraire qui va de l'union des époux jusqu'au berceau : et il faut entendre par là, non seulement le meurtre direct de l'innocent, mais également fa fraude contre les dessins de la nature qui, en tant que tels, expriment la volonté du Créateur. Si le sens profond du bien commun est l’âme de tout était sain et fort - avertissait Pie XII dans le message du 14 septembre 1946 au peuple suisse -, la dignité et la sainteté de la vie conjugale en est comme la colonne vertébrale . Que celle-ci vienne à subir une grave lésion, c’en est fait de la vigueur de l'État, et c'est tôt ou tard, la ruine du peuple.»

Il est donc raisonnable de conclure que la proposition de M. René Lévesque, ministre de la Famille de la province de Québec, est criminelle, elle est inacceptable au bon sens de tout être humain, et elle est radicalement incompatible avec le Bien commun de notre société. Introduire législativement dans le Québec ce pseudo-droit anti-familial, droit revendiqué par le ministre de la Famille lui-même, postule un agnosticisme moral absolu, c'est à dire une négation pratique des dix commandements du Créateur de l'homme et Fondateur des sociétés humaines, négation qui aurait pour conséquences de livrer notre peuple à une pratique politique sans Dieu .

C’est Lénine, l’initiateur de la pratique politique sans-Dieu qu’est le communisme athée, qui se demandait:

Dans quel sens nions-nous la morale, l'étique? Mais dans le sens prêché par la bourgeoisie qui déduit la moralité des commandements de Dieu. Nous disons naturellement, à ce propos, que nous ne croyons pas en Dieu...

400 MÉDECINS ALLEMANDS CONTRE L’AGNOSTICISME MORAL D’un point de vue médical, 400 médecins d’Ulm, en Allemagne (parmi lesquels M. Hermann Knaus, le célèbre auteur de la méthode Knaus-Ogino) ont affirmé dans un mémorandum adressé au ministère de la Santé d'Allemagne, le péril mortel de l'agnosticisme moral pour les forces vitales de la société humaine. «La sexualité humaine , écrivent-ils, est par essence l'union complète de deux êtres humains, dans leur vie physique, spirituelle et intellectuelle. L'enfant en est l'expression visible. Elle signifie par conséquent : conservation de la race humaine et formation de la communauté. Un mauvais usage unilatéral et égoïste dégrade et détruit la personne humaine et la communauté. La dégradation actuelle des forces créatrices de 1'homme à la poursuite d'un plaisir personnel et dans l'exploitation physique de son semblable ne sont en rien naturelles. La propagande publique pour les contraceptifs qui se repend actuellement, poursuivent-ils, fait partie d'une sorte d'éducation sexuelle moralement neutre (agnosticisme moral) qui conduit à l'irrespect et au cynisme et fait tomber les dernières défenses morales

Et ces 400 médecins font remarquer dans leur mémorandum que:

L'Union soviétique et la Chine Rouge considèrent la dégradation du sens moral de la société des pays développés et des pays sous-développés comme l'étape préliminaire à l'anéantissement de ces sociétés.

( Herder Correspondance, Revue MISSI , avril 1965, France).

M. RENÉ LÉVESQUE ET LE CONCILE

En 1965, M. René Lévesque n'est pas médecin; mais il est ministre de la Famille, donc, par sa charge et son domaine, il doit servir le Bien commun des familles qui forment notre communauté politique autant sinon plus qu'un médecin. Or il appert que les "postulats" sur lesquels le ministre de la Famille prétend fonder ce pseudo-droit d'une société dite pluraliste à promouvoir la limitation des naissances « par tout ce qui au point de vue anti-conceptif peut être fourni », ne relèvent pas d'une saine logique ou d'une morale chrétienne, ni même naturelle, mais bien plutôt d'un abus dialectique de la parole - abus dialectique que le Pape Paul VI, dans Ecclésiam Suam, reconnaît être particulier à certains systèmes de pensée négateurs de Dieu, spécialement le communisme athée: «Abus dialectique de parole, dit le Pape, qui ne vise plus à la recherche et à la vérité objective, mais se trouve mise au service de fins utilitaires préétablies» (Eccl. Suam, Ed. Apostolat de la Presse, p. 53).

Monsieur René Lévesque prend comme deuxième postulat le Concile du Vatican lui-même pour arriver aux fins utilitaires qui sont les siennes. « Le Concile lui-même, dit-il, s'est préoccupé d'aborder la question et une commission doit remettre un rapport à ce sujet. D'où il ressort, a-t-il l’audace de conclure, que les familles nombreuses ont le droit de pouvoir limiter le nombre de leurs enfants ». S'annexer le Concile et détourner dans son sens le droit reconnu aux parents de déterminer raisonnablement le nombre de leurs enfants pour justifier une politique anticonceptionnelle contraire à la loi naturelle et à tout l'enseignement de l'Église, est une pratique mensongère de la dernière malhonnêteté. Nous protestons avec force, en tant que citoyens et en tant que catholiques, contre cet abus dialectique de la parole qui, bien loin de procurer le Bien commun de notre peuple, vise sciemment à le tromper ! Cette méthode de penser disqualifie celui qui l'utilise ; elle le rend inapte à remplir le poste qu'il occupe, poste qui exige une haute probité intellectuelle et morale.

M. René Lévesque ne peut plaider ici l'ignorance: le 4 octobre 1965, le Pape a déclaré sans nulle équivoque aux Nations Unies (la TV et les journaux du monde entier ont rapporté ses paroles) «que la tâche de ceux qui sont au service des droits et des devoirs fondamentaux de l'homme, est de faire en sorte que le pain soit suffisamment abondant à la table de l'humanité, et non pas de favoriser un contrôle artificiel des naissances qui serait irrationnel, en vue de diminuer le nombre des convives au banquet de la vie » (Discours du Pape à L'ONU, A.-Q., nov. 65, p. 17). C'est donc le droit naturel premier de l'homme, le droit à la vie, que le ministre de la Famille écarte en déclarant que la politique de son ministère sur la limitation des naissances consiste actuellement à encourager le plus possible, par l'intermédiaire d'agences sociales qui sont le plus près de la population, la création et le maintient de centres de planning familial" (LA PRESSE, 19/1/66, p. 25). M. Lévesque va encore plus loin ; il veut que la loi civile qui interdit la vente ou l'usage de produits anti-conceptifs soit abrogée : "C'est évident que cette loi doit être abrégée", dit-il. « Tout attentat des époux, disait Pie XII le 29 octobre 1951 aux Sages-Femmes, dans l'accomplissement de l'acte conjugal ou dans le développement de ses conséquences naturelles, attentat ayant pour but de le priver de l'énergie qui lui est inhérente et d'empêcher la procréation d'une nouvelle existence, est immoral et aucune "ndication ou nécessité ne peut transformer une action intrinsèquement immorale en un acte moral et licite.» «Cette prescription est en pleine vigueur aujourd'hui, comme hier, et elle le sera encore telle demain et toujours, parce qu'elle n'est pas un simple précepte de droit humain, mais l'expression d'une loi naturelle et divine. » Et l’on sait que Paul VI, en novembre 65, a réaffirmé à ce sujet que les enseignements de Pie XI et Pie XII sont clairs, qu'ils ne sont pas dépassés, qu'ils sont et resteront toujours en vigueur, étant l'exposition de la loi naturelle et divine.

M. RENÉ LÉVESQUE ET L'AUTORITÉ DE DIEU

Toutes les propositions de M. Lévesque sur la limitation des naissances sont en désaccord complet avec la nature et le christianisme : elles sont anti-naturelles et anti-chrétiennes. En terminant, nous pouvons nous poser cette question : Pour quelles raisons et à quelles fins M. René Lévesque s'est-il fait "l'apôtre" du planning familial et de l'abrogation de la loi interdisant les moyens anti-conceptifs ? Certainement pas pour le Bien commun de notre société ; le témoignage de 3 Papes et de 400 médecins nous ont suffisamment prouvé que ces mesures de planification des naissances sont le fait d'un agnosticisme moral on ne peut plus contraire au Bien commun humain. Alors, pourquoi?

Le 21 octobre 1963, M. René Lévesque prenait la parole devant la Chambre de Commerce de Montréal. Dans ce discours qui a été rapporté par M. Réal Pelletier, en première page du DEVOIR du 22 octobre 63, il y a en conclusion, sous le titre "Réévaluation des esprits" deux ou trois affirmations de M. René Lévesque, notre actuel ministre de la Famille, que nous ferions bien de nous rappeler : « Au départ, a dit M. Lévesque, il faut que s'opère une réévaluation psychologique chez nos gens. «Il faut se débarrasser de cette mentalité qui vise à perpétuer "une certaine élite", élite qu'on ne doit pas élargir parce que çà amincit les sangs. « Pour changer de mentalité on est tous obligés de se violer un peu l'esprit. Avant, les gens se contentaient de peu, de "l'autorité de Dieu.» Nous n'ajouterons pas de commentaire.


(1) Une partie de ces renseignements sont pris à "L'Europe des Banquiers" de M. Coston.

(2) "Les Catholiques dans la tourmente" de J. Marteau.

(3) J. Marteau -id-

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