Nous n'aurions pas songé à ajouter un troisième appendice à cette étude, si une des citations que nous y avons faites du Chanoine Roca, ne nous avait valu de la part de quelques personnes préoccupées par la JAMAA, des questions dont l'une a été posée dans Le Monde et la Vie n° 153 de Février 1966.
Tout d'abord qu'est-ce que la Jamaa? Dans son n° 152 de Janvier 1966, Le Monde et la Vie, sous la signature de Peritus a exposé les grandes lignes de ce mouvement qui se veut à la fois communautaire, méthode d'évangélisation et recette spirituelle étonnante d'une voie d'union que le P. Tempels qualifie d'essence même de l'Église (Notre Rencontre p. 27). Dans cette mystique le thème de l'amour dans toutes les répercussions psychologiques et PHYSIQUES est exploité. Le réalisme sexuel qui en fait partie ... est spiritualisé. Le don de soi qui nous fait devenir amour dans notre être tout entier comporte également et singulièrement celui des sens et du corps en tel mode qu'il n'a pas seulement comme élément l'OFFRANDE DE LA PERSONNALITÉ COMME TELLE. Il comporte aussi comme élément constitutif la RENCONTRE CORPORELLE et cela même dans l'union au Christ et à la Vierge, prototype des rencontres des jamaïstes entre eux. Cette rencontre corporelle non pas vécue extérieurement mais VÉCUE EN ESPRIT est don total (esprit, cœur, CORPS) qui sanctifie tout l'être dans une pensée sainte: C'est ainsi que nous devons juger n'importe quel membre, n'importe quelle partie et n'importe quel geste de notre corps. La Jamaa qui vient d'un mot arabe signifiant: union, comportant une initiation progressive et des formalités tenues secrètes, n'est pas, paraît-il, une société mais un mouvement qui se communique par l'acquiescement initial et continu à l'initiateur et il est arrivé quelquefois que des membres de la Jamaa prétendaient avoir été favorisés d'apparitions de la Sainte Vierge.
Nous ne nous proposons pas, en la circonstance, de faire de la théologie sur le cas de la Jamaa, mais seulement d'exposer, en un raccourci, ce qu'en matière semblable... ou parallèle nous savons des sociétés secrètes, de leur mystique et des rapports de similitude avec la Jamaa. Nous le ferons surtout, comme à l'habitude, en citant des textes.
Mais avant de répondre à la question qui se posait tians Le Monde et la Vie à 1'occasion du chanoine Roca, il nous faut rappeler un principe. Reportons-nous en effet à l'explication donnée à l'Appendice l sur l'étoile à Six branches à propos de la Stola Dei. La Divinité, non seulement kabbalistique, mais gnostique, hermétiste et celle de beaucoup d'autres sectes ou religions payennes est ANDROGYNE. Elle comporte, personnifiées par diverses divinités, une hypostase masculine et une hypostase féminine, l'une principe créateur et l'autre générateur passif (en général la Nature) et l'on considère ceci comme une vérité appuyée sur l'autorité de la génèse.
MARIE
Il est donc exact que dans l'esprit de Roca et des Initiés, ses amis, Marie ne fut qu'une manifestation terrestre du principe féminin (la Sophia des Illuminés). Par conséquent, il est encore exact qu'ici-bas l'union physique des sexes symbolise et constitue pour eux l'élément évoluteur de l'homme vers le retour à la perfection de l'Homme-Archetype divin, androgyne. Mais alors, bien entendu et quoiqu'ils disent, leur "Marie" n'est plus la nôtre. Exemplaire matériel du principe féminin, c'est au fond la nature, le naturalisme. Les sectes considèrent le culte de Marie comme la suite de ceux des divinités païennes et notamment de l'Isis des Égyptiens déesse de la terre et de la GÉNÉRATION (2). C'était encore là le thème d'un long article publié il n'y a pas longtemps par Le Martinisme. Mais à la vérité, les doctrines ésotériques, les mystiques de sectes, sont sur ce point si nombreuses, si variées, nébuleuses et multiformes, que ce babélisme demeure impuissant à attendre la Mère de Dieu. Pour simplifier, nous dirons que si prenant à rebour le texte de la Génèse: il le fit à son image, on imagine non pas l'homme semblable à Dieu par son âme spirituelle, mais, inversement, Dieu à l'image de l'homme, mâle et femelle, il s'ensuit que le divin étant sexualisé, la vie spirituelle ne peut se rapporter, essentiellement, qu'à la sexualité.
VÉCUES EN ESPRIT... DÉJÀ
Les unions du genre de "Notre Rencontre" sont-elles donc chose nouvelle et possible? Déjà au XVIIe siècle un malicieux abbé ridiculisait, à leur grande fureur, les Rose-Croix pour ces sortes de spéculations qu'il appelait ironiquement des mariages avec les Sylphides. L'ILLUMINISME nous en offre des témoignages dans les apparitions qui comblèrent de leurs faveurs Jacob Bœmhe (1574-1624) et dont la réalité, bien entendu, s'apparente à celle des états psychiques de cet occultiste visionnaire. Mais plus caractéristiques encore sont les "noces" de GICHTEL, son disciple, avec la Vierge-Sophia en 1709 peu avant sa mort. P. Mariel dans les Cahiers de la Tour Saint Jacques (1960) en a fait, d'après diverses correspondances une description de grand intérêt. C'est, par exemple, une lettre de Kirchberger contant l'affaire à Claude de Saint-Martin:
Il dépeint la première visite que lui fit sa divine fiancée, le jour de Noël 1673, le ravissement du bienheureux mystique qui vit et entendit dans le troisième principe cette vierge d'une beauté éblouissante. Il lui apprend qu'elle l'accepte pour époux, CONSOMMANT AVEC LUI SES NOCES SPIRITUELLES... tous les mystères les plus cachés lui furent découverts.
Et Saint-Martin qui a eu les mêmes visions de répondre:
J'aurais une histoire de mariage à vous raconter où la même marche a été suivie par moi.
Plus tard Kirchberger ajoute:
Sophia laisse passer par elle toutes ces merveilles et, est
proprement CONSERVATRICE DE TOUTES LES FORMES MATÉRIELLES; elle habite toujours avec Dieu et quand nous la possédons ou plutôt quand elle nous possède, DIEU NOUS POSSÈDE AUSSI PUISQU'ILS SONT INSÉPARABLES DANS LEUR UNION quoique distincts dans leurs caractères.
Gichtel d'ailleurs va lui-même préciser:
Elle arrive à son but comme une fiancée qui soupire depuis de longs mois après le fiancé Jésus et qui est enfin CONDUITE DANS LA CHAMBRE NUPTIALE... Et bien qu'elle descende quelquefois RÉJOUIR SON AMANT DANS LA CONVOITISE TÉNÉBREUSE afin qu'il ne s'amoindrisse et ne désespère pas, elle ne reste pas longtemps.
La Sophia nous est DANS LE SPIRITUEL CE QU'UNE ÉPOUSE SERAIT DANS LE MATÉRIEL: une matrice où nous jetons notre semence spirituelle...
..............
L'inappréciable Sophia ne se jette pas si tôt et si facilement DANS LES BRAS DE SON AMANT; elle fait longtemps l'expérience de son cœur, mais lorsqu'elle trouve une âme constamment fidèle... ELLE SE LIVRE enfin en toute humilité et UNIT SA TEINTURE (3) À CELLE DE L'ÂME. CE QUI SE PASSE ALORS DANS CETTE UNION, C'EST CE QUE LA BOUCHE NE SAURAIT EXPRIMER.
Kirchberger pensait que la Sophia céleste intervenait dans ces rencontres conjugales unie à l'humanité de Marie. Ni Gichtel, ni Saint-Martin ne sont aussi affirmatifs; ils en tiennent plutôt pour la vierge pléromatique du ternaire blasphématoire (4). Quoiqu'il en soit, la mystique de J. Bœhme, mise en acte par ses disciples, révèle bien la possibilité de ces rencontres, "vécues en esprit" et "totales" comme dirait le P. Tempels, caractérisant la "VIRGINITÉ NOUVELLE DANS L'ESPRIT DU CHRIST" (J. Bœhme - Le Grand Mystère). Et de cette sophianité, Berdiaev, commentateur de J. Bœhme, donne l'interprétation suivante:
C'est seulement en Marie, Mère de Dieu que la Vierge céleste, la Sophia (5), revient sur terre... La sophianité c'est l'androgynie signe de l'éternité de l'Homme et le Christ est androgyne (6).
...Il (l'initié) tend vers une intégrité virginale progressive, c'est-à-dire vers LA TRANSFIGURATION DU SEXE... La virginité n'est pas la sexualité: elle est LE SEXE DIVINISÉ. L'intégrité et la plénitude supposent non point la négation du sexe, mais sa transfiguration, son apaisement...
Nous verrons plus loin comment et dans quel but l'abbé Mélinge-Alta dont nous avons parlé dans cette étude a repris la doctrine. Pour l'instant, constatons que cette divinisation du sexe demeure impeccablement dans la ligne de la théogonie du Mystère d'iniquité représenté par le grand pentacle kabbalistique et qu'elle est à la racine d'une mystique réelle, effective dont les Illuminés de l'école bœhmienne et les Martinistes décrivent les réalisations.
Ces réalisations virginales et sexuelles à la fois n'ont rien que de pur parait-il - et c'est aussi, nous l'avons vu, l'opinion du P. Tempels - parce que les adeptes de ces mystiques - et de ces mystères -, appellent cela une sublimation et que la rencontre n'est pas - comme dirait encore le P. Tempels - vécue extérieurement, mais en esprit:
Si profonde et, intérieurement, si totale dans la totalité du bu-muntu de l'être) que LA RENCONTRE EXTÉRIEURE N'AJOUTE RIEN, devient inutile et est sentie comme pouvant diminuer la rencontre et l'amour d'être à être .
(Notre Rencontre - page 148)
ÉSOTÉRISME-ÉROTISME
Ne nous arrêtons pas à la conformité de ce langage avec celui de Gichtel lui-même sur: ce qui se passe alors dans cette union. Mais l'étonnement pourrait peut-être nous induire à croire qu'il s'agit là des rêves d'une imagination débridée, à douter aussi de ses répercussions physiologiques.
Or, la rencontre, l'union sexuelle, celle du corps, vécue en esprit s'accomplit effectivement de diverses manières si l'on s'en rapporte aux mystiques de l'Inde comme Shri Aurobindo Ghose ou Ramakrishna. LE TANTRISME n'est pas sans analogies doctrinales et pratiques avec la mystique sophianique.
Dans la Revue Théosophique de Novembre 1932, Desmarquettes qui l'a connu, exposant la doctrine d'Aurobindo nous dit en premier lieu que celui-ci:
se détache de ces systèmes yoga de développement occulte plus que douteux qui font entrer DANS LEURS RÉALISA TIONS et leurs manifestations des pratiques sexuelles, des pratiques d'ordre plus ou moins clair, plus ou moins avouables et qui prétendent parvenir à DES CONTACTS AVEC LE DIVIN EN SOI par l'amour, par l'amour manifesté, pratiqué et autres gymnastiques de ce genre.
Fi donc du rite du Pancha-tattava décrit par Alexandra David-Neel et qui prétend amener au contact du divin par des rapprochements qui ne sont pas tellement de purs esprits! Mais la réprobation d'Aurobindo Ghose vise peut être aussi l'union sexuelle, vécue "en esprit" de certains yogas où l'initié n'y parvient qu'à la suite de la mise en œuvre d'une mécanique ascétique dont Serouya nous fait la description dans son ouvrage: Le Mysticisme.
Aux Indes certaines expériences mystiques requièrent la participation de la sexualité, bien entendu sous une forme particulière. C'est une érotique mystique dont les interprétations variées semblent tendre à l'image terrestre la plus parfaite de la jubilation des bienheureux. Brachadranyaka donne sur la substitution de la femme à l'autel des précisions qui INCLUENT LA SENSUALITÉ AU SENTIMENT DU SACRÉ. L'acte sexuel ici qui permet à l'homme de se libérer plus complètement encore du monde, incarne exactement la fusion de l'être humain et
de l'universel et éclaire ainsi la méthode du yoga. Si le yogi doit se rendre maître de la force du souffle, il doit également (dans certaines sectes) se rendre maître de la force sexuelle de façon qu'il puisse lui assurer son autonomie. Les deux grandes puissances de l'homme sont l'esprit et le sexe. Si l'initié retient en lui le souffle, il doit aussi retenir la semence, soit par un effort de la pensée, soit par une technique physique afin d'éviter d'engendrer et de provoquer le retour abhorré des existences.L'apprenti en yoga mis en présence d'une femme dévote doit lui servir pendant quatre mois de domestique et dormir dans sa chambre au pied de son lit afin d'apprendre à se familiariser avec elle sans la désirer. Ses sens, une fois amortis au bout ·de ce temps par cette cohabitation austère, il continue à la servir, mais cette fois-ci il couche dans son lit à gauche d'elle, puis il se place à sa droite pendant quatre mois encore. Enfin la femme et le futur Yogi dorment enlacés et celui-ci doit éprouver le plaisir suivant les conditions dont nous avons parié plus haut.
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La femme prend alors LE CARACTÈRE D'UNE DÉESSE: elle offre à son AMANT SPIRITUEL des fleurs et des pâtes de Santal; lui-même, tandis que les aides la baignent, s'incline dix neuf fois devant elle et lui présente des gâteaux sur une feuille de banane et un verre de camphre à cause des propriétés apaisantes de cette substance. La femme est alors transportée sur le lit et l'acte sexuel à lieu mais l'initié doit faire s'élever dans son propre corps la semence en se servant des dix neuf moyens de la physio-mystique hindoue.
(p. p. 38-39).
Le résultat de l'expérience serait déjà probatoire de la rencontre vécue en esprit, si, d'après Desmarquette, toujours dans la Revue théosophique, Aurobindo qui ne récuse pas la chose, bien au contraire, mais la méthode, n'en recommandait une autre, plus spirituelle si l'on peut dire:
non pas de se détourner de la vie, de s'en détacher, mais au contraire de la comprendre au sens vrai du terme, c'est-à-dire de la prendre en soi pour EN SUBLIMER TOUS LES ASPECTS MULTIPLES... DANS UNE RÉALISATION COMPLÈTE, IMMÉDIATE ET SANS OBSTACLE DE LA PRÉSENCE DE LA SHAKTI DIVINE (7), de la VOLONTÉ PURE qui est à travers l'homme la manifestation la plus élevée, la plus puissante et la plus infinie DE LA PRÉSENCE DE DIEU.
LA KUNDALINI
La Shakti divine! Mais qu'est-ce donc que cette manifestation DANS L'HOMME de la présence de Dieu, la plus puissante? Interrogeons René Guénon préoccupé d'identifier cette force avec le LUZ hébraïque (et kabbalistique), symbolisant "tout ce qui est caché, couvert, silencieux, secret". Cette puissance c'est:
ce que la tradition hindoue dit de la force appelée KUNDALINI, QUI EST UNE FORME DE LA SHAKTI CONSIDÉRÉE COMME IMMANENTE À L'ÊTRE HUMAIN. Cette force est représentée sous la figure d'un serpent enroulé sur 1ui-même, dans une région de l'organisme subtil correspondant précisément aussi à l'extrémité inférieure de la colonne vertébrale; il en est du moins ainsi chez l'homme ordinaire; mais par l'effet de pratiques telles que celles du Hatha-Yoga, elle s'éveille, se déploie, s'élève à travers les roues (Chakras) ou lotus (kamalas) qui répondent aux divers plexus...
(Le Roi du Monde p. 65).
Dans Centres de Force et serpent de Feu (1910), Leadbeater qui fut un des principaux doctrinaires de la SOCIÉTÉ THÉOSOPHIQUE fondée par Madame Blavatsky, énumère les Chakras (Centres de force) DANS L'ORDRE ASCENDANT VERS LE MENTAL: base de la colonne vertébrale, ombilic, rate, coeur, gorge, espace entre les sourcils, sommet de la tête. "Le premier de ces centres, dit-il, situé à la base de l'épine dorsale est le séjour de cette force mystérieuse appelée le Serpent de Feu"; elle est RÉPUTÉE LA FORCE UNIVERSELLE DU LOGOS, APPORTANT LA VIE DIVINE DANS LE CORPS PHYSIQUE. C'est la Prana ou vitalité. Ce dynamisme vital s'identifie donc bien avec l'instinct sexuel divinisé résidant en l'homme, par lui divinisable et, comme les Illuminés, comme Aurobindo, Leadbeater s'élève contre son usage purement animal QUI N'APPORTE RIEN EN EFFET À LA DOCTRINE DE LA SEXUALISATION DU DIVIN ET À LA DIVINISATION DU SEXE, MAIS AU CONTRAIRE PAR SA BRUTALITE COMPROMET LA SUBTILE PERVERSION DU MYSTÈRE D'INIQUITÉ ET CONCOURT À JUSTIFIER PLUS VISIBLEMENT LA DOCTRINE CATHOLIQUE METTANT LA LUXURE ET L'ORGUEIL AU RANG DES PÉCHÉS CAPITAUX.
ON DIT OUI DANS LA JAMAA?
Leadbeater, en eftet. dans une conférence prononcée en 1910, blâmant ceux qui' excitent les passions, ajoute:
Il est une école de Magie Noire qui utilise volontairement cette force dans le but de vivifier par son moyen les centres inférieurs dont NE FONT JAMAIS USAGE LES ADEPTES DE LA BONNE LOI.
Cette magie noire déclenchant le mécanisme érotique n'est pas un mythe, car la Kundalini c'est aussi l'exploitation de sa puissance psychique selon des techniques appropriées et cette exploitation existe aussi bien en Occident sous d'autres formes:
l'un des pouvoirs mystiques des yogis... c'est une force électro-spirituelle, un pouvoir créateur qui une fois éveillé à l'activité peut tuer aussi bien que créer... Kundalini est appelé le pouvoir serpentin ou annulaire à cause de son travail ou progrès en spirale dans le corps du yogi qui développe ce pouvoir en lui-même.
(Blavatsky - La Voix du Silence p. 14 et s.)
Laissons l'électricité en spirale à Me Blavatsky qui abonde souvent en fantaisies descriptives. Ce pouvoir une fois acquis peut aussi s'exercer en volonté pure (aurobindo) sur les autres. Celui des gourous de l'Inde est connu et il y a en Occident des gourous et des initiés. Il y a une trentaine d'années, l'école Gurdjief, qui a laissé des disciples, a donné tristement l'exemple de ce pouvoir sur autrui ressortissant à une fausse et dangereuse exaltation de l'humain qui n'est pas présentement de notre sujet. Mais, en ce qui concerne celui que nous traitons ici, Pauwels, dans son ouvrage: Monsieur Gurdjief, nous rapporte une anecdote qu'il intitule le violateur fantastique et que nous n'osons reproduire ici, où ce Mage russe, venu du Thibet, qui fit tant de ravages en Occident et en France même, exerçait cet art du déclenchement érotique chez les autres (8).
Une mystique comme celle de la Jamaa comportant, selon ce qu'en dit Mgr Bernard Mels, UNE CERTAINE INITIATION PROGRESSIVE et celle-ci comportant elle-même DES FORMALITÉS TENUES SECRÈTES PAR LES INITIÉS EN SORTE QUE MÊME LE PRÊTRE QUI S'OCCUPE D'EUX EN IGNORE SOUVENT LE PROCESSUS ET LE CONTENU, se devrait, pour échapper à toute ambiguïté, de faire la lumière, notamment quant à son PROCESSUS INITIAL et non de s'enfermer dans le secret!
Il n'y a pas d'initiation jamaaïste sans le oui réciproque du candidat fils (initié ou initiée) et du candidat père (initiateur ou initiatrice) - (Notre Rencontre p. 80). Il est même dit que dans cet accord "Il s'agit plutôt d'un lien vivant qui doit être gardé continuellement vivant par le "oui" continuellement renouvelé tant du père que du fils" (p. 81). Nous avouons que la réciprocité ne nous paraît pas claire, ni si libre que le dit le Père, le premier "oui" de l'initié étant purement passif, devant celui de l'initiateur chargé activement du secret sinon de la chose, qui va suivre, du moins de son mécanisme. Comment l'initiateur peut=il bien donner le départ brusqué, immédiat à la première rencontre avec le Christ ou la Vierge, au premier incident-choc qui d'après des témoignages dépend du "oui" donné par l'initié? Il Y a là quelque chose de bien troublant.
Quoiqu'il en soit, nous n'arrivons pas à imaginer une imposture qui consisterait dans le déclenchement du rêve érotique sous l'apparence du Christ et de la Vierge chez des fidèles naïfs, confiants et finalement trompés. Mais quand des infiltrations trop réelles en milieu catholique de la "théologie" des sectes, se sont produites voilà moins d'un siècle et se produisent encore, nous ne pouvons que nous demander si elles ne sont pas directement la cause de formidables déviations de la mystique.
ENCORE LES OCCULTISTES CATHOLIQUES
Il faut bien convenir qu'à la fin du siècle dernier, l'œuvre de l'ex-chanoine ROCA s'est présentée comme le prototype du christianisme ésotérique moderne et que, selon l'abbé JEANNIN dans son Église et fin de siècle (voir plus haut) ce christianisme est la réédition des mystères antiques et par conséquent des grands mystères des sociétés secrètes. C'est même le tronc principal de leur religion universelle dont on aura en effet saisi, par les citations faites au cours de cet ouvrage, la manière d'universaliser le naturalisme sublimé jusqu'à la divinisation.
Et n'était-ce pas aussi la position du trop fameux abbé MELINGE-ALTA (voir LE DOCTEUR ALTA, plus haut), ami de Roca, qui, resté dans l'Église, écrivait à la fois chez les occultistes et dans "la Justice sociale", le journal moderniste de l'abbé Naudet? Ne fonde-t-il pas toute sa réintégration dans la vie parfaite sur l'idée que l'âme humaine projetée dans la matière s'y est brisée, séparée dans deux corps différents, le masculin et le féminin et, au mépris de saint Paul qu'il tient toujours au bout de sa plume, qu'étant un seul en deux chairs différentes, chacun doit retrouver ici-bas dans l'autre sexe le seul et unique complémentaire de lui-même pour ainsi dire formé de toute éternité. Cela ne va-t-il pas très loin?
Tout mariage si légalisé qu'il soit n'est véritablement qu'un adultère, c'est-à-dire le commerce avec la femme d'autrui si ce n'est le mariage d'amour avec la femme unique qui est votre complémentaire.
(L'Étoile, 12 Février 1890).
Sans doute, reconnaissons-le, l'abbé vante les chastes mariages de la loi chrétienne, mais à quoi correspondent donc ses mariages vierges où l'amour procède bien moins de l'amour de charité théologale, que d'une correspondance à la loi de l'androgynie développée par l'auteur et qui exige une initiation prenant modèle sur celle des grands initiés?
La norme serait donc pour l'aristocratie des âmes dans une société d'amour pur non dans une loi d'isolement... Même quand elle est innée du reste, cette aptitude (à la virginité) réclame néanmoins pour se réaliser l'entraînement progressif d'une initiation savante et prudente. Schuré dans son beau livre des GRANDS INITIÉS nous a décrit comment Pythagore dirigeait cette haute ascension morale. Si quelque initiateur digne de ces grands ancêtres surgissait parmi nous, je ne doute pas qu'il acceptât, mais pour les fusionner en une seule, les deux associations (9).
(ibid).
Lui aussi parle donc, déjà et, qui plus est, en faisant appel à un futur initiateur, d'initiation à cet amour pur où l'union des sexes devient le sommet de la vie spirituelle et le complément normal du sacerdoce et qui, parait-il était la règle des temps apostoliques!
Car le témoignage de saint Paul est incontestable: les apôtres, même saint Pierre, avaient leur femme et la menaient à travers le monde. Pourquoi donc nous aussi n'aurions-nous pas une sœur ÉPOUSE comme les autres apôtres et les frères du Seigneur et Pierre? Numquid non habemus postestatem mulierem sororem circumducendi sicut et caeteri: apostoli et fratres Domini et Cephas
(I Cor. IX - 5).(ibid)
Signalons d'abord que l'abbé sollicite ici le texte de Saint Paul qui n'autorise pas son exégèse car l'apôtre parle de pieuses femmes et non pas d'épouses même "spirituelles" (10). Mais tout son effort vise à accréditer non pas précisément le mariage des prêtres mais ces unions en esprit qu'on ne peut s'empêcher de comparer à celle des "Myriam" de la Jamaa avec des laies et même et surtout avec des prêtres! Il faut, avouons-le, avoir une courageuse résolution d'esprit pour s'interdire toute comparaison et pour ne pas penser que voilà une situation qui fait fi du mariage sacramentel.
Le Christ n'a-t-il pas dit:
Et moi je vous dis que quiconque regarde une femme au point de la désirer a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur.
Ce qui frappe en tout cela, c'est que la spiritualisation de la sexualité repose invariablement sur un abominable fondement: l'introduction du fameux principe féminin dans l'adorable Trinité divine! Mais, communément professée par les sectes cette blasphématoire monstruosité n'a pas manqué d'exercer enfin son influence sur la pensée de certains catholiques, même de certains prêtres, de s'insinuer dans trop d'esprits au point qu'il faut voir là une des sources, un des motifs lointains du mystère d'Iniquité poussant à la subversion morale actuelle.
C'est l'abbé MELINGE en 1890, faisant comme les autres appel à l'interprétation hermétique de la Genèse:
Aussi, nous dit la Bible, Dieu dès le commencement a créé l'homme masculin et féminin, le texte m§me spécifie que c'est en cela que l'homme est créé à l'image de Dieu.
(ibid)
Un peu plus tard, avec JOURNET le kabbaliste catholique déjà évoqué dans cet ouvrage, ami de Roca et des compagnons de l'Étoile, nous retrouvons plus clairement encore les sources distillées dans ce pseudo-christianisme. Dans son ouvrage les infiltrations maçonniques dans l'Église, l'abbé Barbier en cite tout un passage sur l'introduction du principe féminin dans la Trinité où LA SEXUALITÉ S'INSTALLE AU SOMMET, POTENTIELLE DANS LA DIVINITÉ, ACTUELLE DANS LA CRÉATION (règne hominal).
Peut-être, vu la tonalité attractive du divin féminin, est-ce en mode attractif, en mode de surassomption, au cœur du Paradis, que s'accomplira un jour l'incorporation de la femme-type dans la divinité, alors que c'est en mode expansif et du ciel vers la terre que s'est accomplie l'Incarnation de la divinité dans l'Homme-type.
Du reste ce prodige qui s'est ellectué avec une intensité suprême dans le Christ et qui s'effectuera peut-être un jour avec une intensité complémentaire dans la Vierge EST OPÉRABLE AVEC UNE INTENSITÉ MOINDRE DANS CHAQUE HOMME, CHAQUE FEMME.
(J-C. d'après l'Évangile - 1900)
TEILHARD DE CHARDIN lui aussi féminise
Le fond (et l'intérêt) de la question mariale (du fait "marial") c'est à mon avis de trahir un irrésistible besoin chrétien de féminiser (fut-ce par une atmosphère ou enveloppe externe) un Dieu (Iawé) horriblement masculinisé. Ce qui est simplement une des façons présentes de la surdécouverte du Dieu à la fois "cosmisé" et "féminisé" en réaction contre un certain "paternalisme néolithique " trop souvent présenté comme l'essence définitive de l'Évangile.
(Lettre à Maryse Choisy citée par le P. Philippe de la Trinité dans Rome et Teilhard de Chardin p. 59).
De cette abominable théologie gnostique nous voyons exposé, plus crûment encore, le principe fondamental d'androgynie divine et d'éternel féminin dans l'article déjà cité des Cahiers saint Irénée de l'ÉGLISE ORTHODOXE DE FRANCE dirigée par Mgr Kovalesky (11). Si, nous le pensons, elle n'en a pas tiré les conséquences pratiques des jamaïstes, l'article n'en pose pas moins le point de départ. C'est dans l'Évangile (apocryphe) de Thomas que A. de Souzenelle en a été chercher la révélation (12). "Lorsque vous ferez les deux, UN,... Et si vous faites le mâle et la femelle en un seul... alors vous entrerez dans le Royaume".
Telle est donc le but et le sommet de la vie surnaturelle? Et l'on reste atterré devant l'audace du P. TEMPELS extrapolant la parole de Jésus aux noces de Cana, que nous reproduisons ici avec le propre soulignement de l'auteur:
FEMME, MAINTENANT IL N'Y A PLUS RIEN entre TOI ET MOI! NOUS SOMMES! NOUS SOMMES UN!.
(Notre Rencontre p. 206).
Tel est le fond, la racine de sa doctrine spirituelle.
Cette falsification du texte évangélique est une imposture! (13). Le nihil obstat ne changera rien, pour qui connaît les philosophies secrètes, à son sens double mais clair qui falsifie la parole du Sauveur et que corrobore l'ensemble de son ouvrage: Notre Rencontre.
Toute une tradition s'étend donc en chaîne depuis le siècle dernier au sein du catholicisme, parallèle à celle des Hautes Sociétés Secrètes, y conformant sa pensée, transposant ses dogmes, lui empruntant ses formules... faudrat-il dire ses adeptes? Car si Jacob Bœhme, si Gichtel son disciple ne semblent pas avoir une postérité directement initiée par eux, l'enseignement de Gichtel subsiste. P. Mariel, dans les Cahiers de la Tour saint Jacques, déjà cités, nous apprend que cet enseignement se trouve mêlé à des éléments hétérogènes dans la doctrine d'une secte des Pays-Bas et Sédir, nous signale l'existence en Hollande, du "Lectorium Rosicrucianum" dont le siège est à Harlem, organe d'édition de la "Septuple Fraternité Mondiale des Rose-Croix d'or". Et celle -ci aurait sa correspondance en France à Ussat près de Montségur au pays des Albigeois. Les cathares aussi niaient la virginité de Marie à la façon des gnostiques et des manichéens...
Notes:
(1) Nos citations concernant la Jamaa sont presque toutes tirées du Monde et la Vie qui indique les références, notamment à "Notre Rencontre" du P. Tempels que nous avons d'ailleurs sous les yeux. Tous les soulignements de cet Appendice sont de nous ainsi que tout ce qui concerne l'étude des autres mystiques secrètes.
(2) La formule de Roca rapportée plus haut exprime bien, elle aussi, cette ascension vers la perfection de l'Homme par le principe féminin: Pour que de ce royal hymen sortit... une race vraiment divine. Et il s'agit bien pour lui du Naturalisme traditionnel du paganisme et des sectes car il ajoute: "Arcane de la double maternité de Marie: l'Eva des Vedas et du Sepher, cette matrice universelle d'où sont sorties les formes de toutes les créatures et de qui doivent renaître sur la terre toutes celles qui viennent s'y régénérer après l'expatriation de l'Éden zodiacal (G.C. p. 499).
libation: Effusion de vin ou d'autre liqueur, que les Anciens faisaient en l'honneur des dieux: les libations précédaient en général le sacrifice.
Fig. Action de boire beaucoup de vin par plaisir: nous fîmes à ce repas d'amples libations.
En Grèce et en Italie, les libations turent constamment un des rites principaux des sacrifices et constituèrent parfois tout le sacrifice. La nature de cette offrande liquide était strictement déterminée par le formalisme religieux des Anciens (vin, hydromel, etc.). À Rome, le prêtre goûtait, puis taisait goûter par les assistants la liqueur de la coupe à libations et la versait entre les cornes de l'animal du sacrifice. D'autres fois, les libations étaient versées à terre ou dans la flamme du feu sacré. De même, dans les repas, l'usage s'était établi de libations initiales destinées à gagner la faveur des dieux.
richi n. m. Dans la mythologie hindoue, nom donné aux êtres d'une sainteté parfaite, qui ont rédigé un des Védas sous la révélation divine de Brahma.
Védas (mot sanscrit, signifiant science, révélation; de la rac. vid, savoir). Livres sacrés des Hindous. Écrits en langue sanscrite, les Védas sont des recueils de prières, d'hymnes, de formules de consécration, d'expiation, etc., dictés, suivant la tradition, par Brahma aux richis. Ils comprennent quatre livres: le Riq- Véda, le Sâma-Véda, le Yadjour-Véda et l'Atharva-Véda (ce dernier de date plus récente). Les Brâhmanas, les Oupanichads, etc., sont des commentaires de ces livres. V. VÉDISME.
Védânta (fin du Véda), le dernier venu des six grands systèmes philosophiques de l'Inde, fondement de sa religion actuelle, l'hindouisme: le Védânta a pour objet l’explication métaphysique et mystique des Védas.
védantin, e adj. Qui appartient à la doctrine du Védânta. N. Partisan de la doctrine du Védânta.
védantisme [tiam'] D. m. Doctrine religieuse du Védânta.
védantiste [tiW] n. Adhérent du védantisme. Adjectlv.: philosophie védantiste.
(3) En termes ésotériques la Teinture de Vénus.
(4) Ce en quoi ils ont raison! C'est d'ailleurs avouer qu'il s'agit d'un phénomène démoniaque.
(5) Esprit du ternaire.
(6) Ce qui explique les noces de Gichtel avec le Christ, car il ne s'est pas contenté de la Sophia.
(7) Le principe féminin.
(8)Que le lecteur croie bien que nous sommes au-dessous de la réalité. La décence, il le comprendra, nous oblige à une réserve nécessaire. Mais en ce moment même, par milliers, des tracts sont envoyés sous plis fermés, sur l'envoûtement érotique et la pratique de la magie sexuelle
(9) Une société de pureté et une société d'amour pur créées à cette époque par une dame Angèle de Saint François. On remarquera la résonnance nettement ésotérique de tout ce passage.
(10) Cette sollicitation de texte est aveuglante: circumducere n'a pas du tout le sens de ducere uxorem (et non mulierem). De même le texte grec.
Les évangélistes sataniques sont mereilleux pour citer l’Évangile hors contexte et essayer d’en changer le sens. Dans la majorité des cas, une simple lecture du texte au complet suffit pour remettre les montes à l’heure. Paul a renoncé d’avoir droit à une femme chrétienne qui le servirait, pas à une femme qui lui servirait d’épouse. C’est toute une différence.
1 CORINTHIENS 9.1-23
Paul a renoncé à ses droits
Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus, notre Seigneur? N'êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur? Si pour d'autres, je ne suis pas apôtre, pour vous au moins je le suis; car le sceau de mon apostolat, c'est vous qui l'êtes, dans le Seigneur. Ma défense contre mes accusateurs, la voici: N'aurions-nous pas le droit de manger et de boire? N'aurions-nous pas le droit d'emmener avec nous une femme chrétienne comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas? Moi seul et Barnabas n'aurions-nous pas le droit d'être dispensés de travailler? Qui a jamais servi dans l'armée à ses propres frais? Qui plante une vigne sans en manger le fruit? Ou qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait de ce troupeau? Cela n'est-il qu'un usage humain, ou la loi ne dit-elle pas la même chose? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse: Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain. Dieu s'inquiète-t-il des bœufs? N'est-ce pas pour nous seuls qu'il parle? Oui, c'est pour nous que cela a été écrit; car il faut de l'espoir chez celui qui laboure, et celui qui foule le grain doit avoir l'espoir d'en recevoir sa part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif de récolter vos biens matériels? Si d'autres exercent ce droit sur vous, pourquoi pas nous à plus forte raison? Cependant, nous n'avons pas usé de ce droit. Nous supportons tout, au contraire, pour ne créer aucun obstacle à l'Évangile du Christ.
Ne savez-vous pas que ceux qui assurent le service du culte sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l’autel ont part à ce qui est offert sur l'autel? De même, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l'Évangile de vivre de l’Évangile. Mais moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits et je n'écris pas ces lignes pour les réclamer. Plutôt mourir!... Personne ne me ravira ce motif d'orgueil! Car annoncer l'Évangile n'est pas un motif d'orgueil pour moi, c'est une nécessité qui s'impose à moi: malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile! Si je le faisais de moi-même, j'aurais droit à un salaire; mais si j'y suis contraint, c'est une charge qui m'est confiée. Quel est donc mon salaire? C'est d'offrir gratuitement l'Évangile que j'annonce, sans user des droits que cet Évangile me confère. Oui, libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, pour en gagner le plus grand nombre. J'ai été avec les Juifs comme un Juif, pour gagner les Juifs, avec ceux qui sont assujettis à la loi, comme si je l’étais - alors que moi-même je ne le suis pas -, pour gagner ceux qui sont assujettis à la loi; avec ceux qui sont sans loi, comme si j'étais sans loi - alors que je ne suis pas sans loi de Dieu, puisque Christ est ma loi-, pour gagner ceux qui sont sans loi. J'ai partagé la faiblesse des faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns. Et tout cela, je le fais à cause de l'Évangile afin d'y avoir part.
(11) Une circulaire du Centre Orthodoxe d'Information de Février 1967 nous apprend que le 10 de ce même mois, le Synode des Évêques de l'Église Orthodoxe Russe hors-frontières érigé en Tribunal Ecclésiastique a prononéé l'exclusion de Mgr J. Kovalesky et de ses adeptes, pour avoir présenté à la prêtrise un homme non reçu dans l'Église orthodoxe et en lui indiquant la possibilité de "vivre en concubinage", et "a autorisé le 7 novembre 1965 dans son église un service commémoratif maçonnique.
Le délai de quinze jours avait été donné à Mgr Kovalesky pour faire appel de la décision du Synode devant le Concile. Ce délai étant passé son exclusion semble être maintenant définitive.
(12) Le texte de cet évangile a été retrouvé récemment dans la collection des manuscrits gnostiques de Khenoboskion.
(13) Le texte grec dit:
Qu'y a-t-il à moi et à toi?
Voir d'ailleurs Crampon Saint Jean II, 4.