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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mercredi, août 13, 2008

LA CHINE

On peut faire beaucoup d'hypothèses mais pas de prophéties. Il faut observer au jour le jour en tenant compte d'abord des données parfois contradictoires de la synarchie mondiale mais toujours fixées vers le but ultime, et ensuite que la Chine n'est sans doute pas disposée à entrer d'une façon ou d'une autre dans le complexe américano-russe exposé dans la lettre programme du Frère-Maçon Roosevelt à Staline.

Les sociétés secrètes chinoises inspirées par le Taoïsme et par ses tendances à un libertisme mystique pour l'individu a une conception sociale assez accessible au communisme, au culte de la Science entendue jusqu'au sens ésotérique, dirigent leurs adeptes à l'aide de collèges d'Initiés, l'un dispensant l'enseignement secret touchant même la politique, l'autre contrôlant l'exécution des consignes occultes, le troisième, le plus élevé composé de très hauts Initiés versés dans le magnétisme, l'occultisme et très probablement dans la toxicologie, toujours membres mystérieux mais influents des autres sociétés secrètes, concevant les plans politiques dont ils semblent avoir été, à plus d'une reprise, capables d'assurer l'exécution en mobilisant les corps de la nation sans aucune intervention visible de l'État. On perçoit ici le machiavélisme de leurs insaisissables communications avec les hautes maçonneries occidentales, des machinations susceptibles de jeter le doute et l'incertitude sur les véritables rapports de la Chine et de la Russie, d'illusionner l'Europe et l'Amérique en leur réservant d'accord avec les plus hautes instances secrètes de celles-ci ou peut-être contre elles, de fatales surprises où ne sauraient être mis en cause ni les impérieux desseins de l'Empire du milieu ni les objectifs généraux du communisme et de la Contre-Église.

Cependant, on aurait, croyons-nous, une idée au moins incomplète sinon faussée par l'information écrite ou parlée du drame présent de l'Extrême-Orient si l'on ne se mettait en l'esprit les passages étonnamment annonciateurs de Saint-Yves d'Alveydre dans l'édition posthume de sa Mission de l'Inde parue en 1910:


Je leur ai signalé (aux Européens) dans mes missions précédentes combien peu la Chine était une quantité négligeable dans la balance des puissances de la terre.

Deux ans avant la guerre j'ai dit ses armements, ses instructeurs militaires européens, son évolution lente mais certaine, après des emprunts d'État probables vers un pied de guerre appelé tôt ou tard à devenir formidable pour l'Europe.

Et ce que j'ai déjà dit s'est en partie réalisé y compris l'emprunt d'État souscrit à Londres.

Après avoir ainsi prévenu toutes nos patries de la maîtrise à la fois rationnelle et physique qu'elles avaient à prendre en considération dans la puissance de cet Empire, je continue mon œuvre dans cette mission de l'Inde en Europe et de l'Europe en Asie.

À cinquante ans de distance, vous verrez l'Asie renaître à l'Esprit de son antique synthèse celtique.

Les armes à la main, l'Asie vous empêchera de venir la troubler dans son observance de la loi du règne de Dieu et, Chine et Islam en avant, sous la conduite de vos propres instructeurs militaires, elle viendra vous imposer de mettre votre signature au bas de la promesse sociale des Abramides, de Moïse, de Notre Seigneur Jésus-Christ que vous avez repoussée.

Entre ces deux perspectives, je ne pense pas que l'Europe pensante tôt ou tard puisse hésiter.

En attendant, je fais des vœux pour qu'entre la Synarchie et l'Anarchie, les politiciens essayent de trouver un moyen terme; ils ne trouveront que des atermoiements funestes.

(Page 169)

1910... À cinquante ans de distance!... Encore convient-il de noter que la Mission de l'Inde écrite tout à la fin du siècle dernier par le scoliaste de la Synarchie donne de ce fait à tout ce passage une plus étrange signification. En dehors des vaticinations mystiques qui ornent ce texte et dont nous ne nous occupons pas ici, nous ne pouvons nous empêcher d'en faire le rapprochement avec un passage du livre intitulé Le Kaiser, paru en 1906, où le fameux synarque Walter Rathenau voit l'Asie submerger et détruire de fond en comble la civilisation d'Occident.

Entre la Synarchie et l'Anarchie dit Saint-Yves d'Alveydre, les politiciens ne trouveront que des atermoiements funestes. Nous le trouvons ici au-dessous de la réalité s'il s'agit non pas de politiciens quelconques mais de l'Intelligentsia sise à New-York sous le nom de The American Establishment et des hautes sociétés secrètes qui l'animent.

Depuis plus de vingt-neuf ans, dit le rapport sur l'Association de Politique Étrangère, édité à Savannah, le monstrueux Institut pour les Relations Pacifiques dont nous avons parlé, a sélectionné pour les postes du Département d'État concernant l'Asie, des hommes selon ses vues!
Ce rapport constate que c'est la politique américaine qui a provoqué la désastreuse conquête de la Chine par le communisme et que la faute tragique de la guerre de Corée, la reconnaissance de la Chine rouge ont détruit le prestige des Étals-Unis. Il note les efforts de Seligman, membre du C.F.R. pour l'admission de la Chine à l'O.N.U. On ne peut pas nier que l'immense appui apporté par la politique américaine aux communistes chinois par sa trahison de l'armée nationaliste de Tchan-Kaï Chek, soit plus qu'une erreur: une complicité. Voici d'ailleurs lé texte d'une dépêche d'agence (1959) qui en dit assez pour nous dispenser de développements:

Washington 16 Juin,

Au cours de sa réception au "National Press club" M. Walter Robertson, secrétaire d'État adjoint pour les affaires d'Extrême-Orient a également affirmé que la Mandchourie avait été le prix demandé par Staline pour entrer dans la guerre.


Cette décision, selon M. Robertson, a été ratifiée par Rossevelt, Churchill et Staline à la conférence du Caire en 1943, ce qui a permis ainsi à l'U.R.S.S. de transférer, après la guerre, le contrôle de cette vaste province aux communistes chinois. Parlant ensuite de l'effondrement économique de la "Chine libre", le secrétaire d'État américain a souligné le fait que le gouvernement des États-Unis avait refusé un prêt au général Tchang Kaï Chek en affirmant que si le gouvernement américain avait agi de la même façon en Europe au lieu d'apporter une aide importante, l'Europe serait aujourd'hui communiste.
Voilà au moins qui est officiel et confirme ce que l'Excellence ne dit pas, à savoir que les États-Unis

immobilisèrent les forces du gouvernement chinois, juste au moment où elles étaient en train d'écraser les armées ennemies

(Walter H. Judd, dans A.S. New and World report)

et que la Mission Marshall imposa une trève dont elle fit profiter les communistes (Mémoires du Général Claire Lee Chenault). (8)

Quant à Tchang Kaï Chek qui aurait été initié Frèere-Maçcon à la loge "Shangaï" de San Francisco, il a sans doute été puni de vouloir rester chinois avant d'être communo-mondialiste.

On sait tout ce que la presse de l'un et de l'autre monde a pu déverser d'inexactitudes et même de calomnies sur le gouvernement Diem au Vietnam. Il y résistait à la pression sino-communiste dans l'esprit et avec les forces du peuple, par surcroît y faisant rayonner l'efficacité civique du catholicisme. Pour ia Contre-Église synarchique c'était trop ou plutôt c'était trop peu de lui faire grief d'une prétendue persécution du bouddhisme; il fallait abattre son gouvernement. C'est encore le C.F.R. (Council of Foreign Relations) qui s'en chargea en la personne d'un de ses membres très influents, M. Cabot-Lodge envoyé là-bas par Kennedy soi-disant pour remettre le Vietnam en meilleure posture. Non seulement le régime de Diem fut abattu par les œuvres de ce diplomate... mais il arriva aussi que Diem et son frère furent assassinés.

Assassinat consécutif à des troubles révolutionnaires (dont M. Cabot-Lodge est bien responsable)?... ou autre chose? Une curieuse dépêche publiée par Le Figaro du 11 septembre 1963 fait surgir bien des interrogations:


Saïgon 10 septembre - Selon l'Agence Associated Press, M. Dan Duc Koi, directeur général adjoint de l'Information, ancien consul général à Bangkok, ainsi que d'autres hauts fonctionnaires auraient disparu au cours d'une "purge" entreprise à la suite des accusations portées contre le C.I.A. (9) d'avoir formé un complot pour renverser le gouvernement Diem.

La politique du Président Johnson semble s'inscrire en réaction contre ces multiples erreurs. N'est-ce là qu'une apparence ou est-ce une réalité durable imposée enfin par les évènements? Un curieux article de Walter Lipmann laissait entendre que les États-Unis ne permettront pas d'expansion militaire à la Chine. Cela nous fait penser qu'ils en ont usé ainsi vis-à-vis des soviets tout en les favorisant par d'autres voies, et après avoir mis tout en œuvre pour assurer et conserver leur existence. Ainsi du communisme soviétique qui, dès le début et à maintes reprises aurait pu être étouffé alors que sa puissance militaire et économique demeurait insuffisante, même pendant la grande guerre où il n'aurait pu résister au Reich sans l'appui américain, même au moment de l'affaire de Suez, ainsi le communisme chinois aurait pu, lui aussi, être jugulé pour le plus grand bien des malheureuses populations réduites en esclavage, à la misère, aux épurations sanglantes.

Quelle mystérieuse puissance donne donc à la Chine communiste sa chance de devenir une pièce maîtresse de la Société mineure des nations asiatiques (Pacte synarchique) sous l'autorité suprême d'un gouvernement mondial?


Ce ne sont pas les États-Unis, en tant que nation dont la prépondérance est à présent mise en question.

Dans Le Figaro du 5 janvier 1966, un long article de Walter Lippman est significatif. Walter Lippman Bilderberger (1957), journaliste de gauche très influent, mais surtout membre de The Establishement constatant l'indécision de Johnson entre la négociation ou l'offensive au Vietnam écrit:


Tandis que les avions prendront l'air, que les troupes iront de l'avant et que le Congrès votera les Crédits, le Président découvrira en effet que la confiance dans son gouvernement SE TROUVERA PROFONDÉMENT EBRANLÉE, À MOINS QU'IL N'AIT PRÉCISÉ SES CONDITIONS DE PAIX... ses grandes réalisations à l'intérieur des États-Unis sont menacées par son échec à faire la paix au Vietnam.

Il est sur le point de lancer son pays dans une GRANDE GUERRE qui durera des années sans même apporter l'espoir d'une solution rationnelle.

Nos activités au Vietnam ont amené l'U,R,S,S. à s'opposer à nous et, pour peu que nous gravissions suffisamment d'échelons, elles le conduiront au conflit ouvert sous une forme ou sous une autre.
Des menaces contre le Gouvernement Johnson? Une menace de guerre longue et généralisée en rupture avec les Soviets qui ont toujours constitué un des points d'appui de la prédominance américaine? C'est en somme dire: «Paix au Vietnam ou descente verticale des U.S.A.» Et pourquoi?


Il est sans doute essentiel que la Chine... s'installe dans la coexistence pacifique. Mais une politique d'arrêt sensée consisterait à reconnaître que la Chine est une puissance continentale asiatique.
Les U. S.A, renvoyés sur leur continent, les Russes en Europe, la Chine en Asie et, pour dire comme Saint-Yves d'Alveydre, l'Islam au Sud, ce sont là des zones d'influence qui cadreraient avec les perspectives de Consortium Mondial envisagées par maints prophètes de la Synarchie et ne seraient pas étrangères, au moins en partie, aux propos du Général de Gaulle. Celui-ci gagnerait donc un instant, mais sans doute pour perdre ensuite son pouvoir.

Est-il d'ailleurs si loin de gagner et de perdre? Le texte de Saint-Yves d'Alveydre, quoique datant de 1910, et surtout à cause de cela, apparaît comme révélateur d'un plan plus machiavélique qu'on ne pourrait le supposer tout d'abord. D'ailleurs. certains écrits: celui de Rathenau (1906) sur la mystérieuse Asie, la déclaration d'Hitler en 1928, l'article du synarque Schlumberger dans Le Figaro en 1951, tous documents émanant de gens particulièrement informés longtemps d'avance en viennent renforcer le sens.

Cela se fera-t-il sous le coup de la terreur provoquée par l'imminence d'un conflit ou à la suite d'une guerre plus terrible que les autres?

On songe alors à la parole de Warbourg au Sénat américain en 1950:

Nous aurons le gouvernement mondial par
consentement ou par conquête.



Notes:

(8) Pour l'aide à l'Europe, M. Robertson jette un voile d'or sur 1917. Yalta, Budapest même, sans compter bien d'autres choses. La tactique fut la même.

(9) Central Intelligence Agency - un des organes et non des moindres de la synarchie en Amérique. Se reporter à notre chapitre The Establishment.


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