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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mardi, mai 27, 2008

CHAPITRE 5

Ceux qui dénoncent
toute forme d'autorité
sont généralement
les esclaves
de leurs propres passions.


LES DOGMES DE L'ANARCHIE


C'est en chantant l'hymne à la «liberté» que, depuis deux siècles, les masses occidentales et orientales grossissent constamment les rangs de l'immense procession en marche vers la rebellion de l'impiété et de l'anarchie. Une propagande effrénée a fait de ce mot «liberté» un impératif, un absolu si puissant que devant lui disparaissent les mots devoir, obéissance, soumission, droit, coutume, tradition. La conspiration de la grande révolution mondiale lui a donné un tel sens que tout ce qui peut s'élever contre ses sophismes et ses conséquences doit être diffamé, détruit, liquidé, anéanti. D'ailleurs, le mot «liberté» est par lui-même si séduisant qu'il a fait déchoir les êtres les plus parfaits de la création. C'est, avons-nous expliqué, parce qu'il suggère à la créature finie, consciente, la soif d'atteindre à l'infini sans passer par la route ardue de la soumission à la volonté du Créateur.

Liberté

Dans les pays communistes, c'est au cri de «liberté» qu'on a usurpé tout pouvoir. Non pas pour libérer les foules miséreuses qui ont consenti à servir de marchepied aux usurpateurs, mais pour détruire radicalement leur liberté de propriété, de famille, de religion. Et, pour que les peuples enchaînés ne pensent plus à réclamer la «liberté» qui forma la base de toute la propagande révolutionnaire, le mot même a été effacé du répertoire politique; il n'est plus prononcé ni imprimé. La soumission pure et simple, sans discussion, imposée par la terreur, est la loi nouvelle. Mais ce n'est plus la soumision à la volonté de Dieu dont «le joug est léger»; c'est la soumiSSion à la volonté des Sans-Dieu dont le joug est cruel, brutal et sanglant. Ceux qui osent parler de droits de Dieu, de royauté du Christ, de famille comme cellule sociale fondamentale, de droit à la propriété privée, d'initiative privée, ete., sont des contre-révolutionnaires exécrables, des fascistes criminels, des réactionnaires coupables, formant un péril dont il faut se débarrasser sans tarder. Tant est vrai que se libérer des droits de Dieu entraîne automatiquement la perte des droits naturels humains, et que la liberté contre Dieu amène à brève échéance le pire esclavage de Sa créature.

Le sophisme de la «liberté» absolue a automatiquement donné naissance à celui de «l'égalité» naturelle de tous les hommes, On ne peut mentionner l'un sans l'autre. Si tous les hommes sont libres de faire tout ce qu'ils veulent, si la raison de chacun forme la loi suprême et la règle de sa propre conduite, il s'ensuit inévitablement que tous les hommes sont égaux. Non pas de cette égalité spirituelle devant Dieu, de cette égalité morale devant la loi, mais de l'égalité matérielle des animaux dans la forêt, des pourceaux dans l'auge. La conséquence en est que la force doit primer sur la charité, l'entr'aide sociale, l'aménité culturelle. Nul ne doit avoir plus que son voisin, ne doit posséder plus que lui, quels que soient son talent, son initiative, son ambition; nul ne doit être au-dessus de son semblable, dans l'utopie égalitaire, que ce soit par la naissance, l'éminence, le mérite ou le prestige; tout ce qui heurte le sophisme de l'égalité doit être impitoyablement anéanti: noblesses, hiérarchies, castes, classes, titres, influences. Mais l'inégalité naturelle est tellement nécessaire, c'est une telle exigence de l'ordre social, que les brigands du communisme doivent s'empresser de la rétablir dès qu'ils ont usurpé le pouvoir, afin de le consolider et le perpétuer pour leur avantage personnel.

Égalité...

C'est toujours dans l'émancipation par les mythes de la «liberté» et l'«égalité» absolues que les forces de l'anarchie font entrevoir le retour d'un paradis sur terre. L'homme a perdu son Paradis originel par la révolte; c'est par une révolte plus grande encore qu'une conspiration insensée prétend y ramener l'homme: la révolte contre la sentence promulgée par le Juge suprême, contre l'état même de la nature humaine déchue, contre le jeu des lois naturelles, contre l'aide offerte à l'homme par la Révélation et la Rédemption. À la suite des Voltaire, des Weishaupt, des Marx, et des Lassalle, ce sont les Lénine, les Trotsky et les Staline qui écrivent, dans des termes identiques, leur volonté de «changer l'ordre existant des choses», c'est-à-dire l'ordre établi par Dieu Lui-même. Ces orgueilleux téméraires, comme leurs prédécesseurs historiques, suivent là encore, avec une implacable logique, les conséquences de la conduite imposée par leur caractère de Sans-Dieu, de révoltés contre Dieu. L'histoire contemporaine nous décrit suffisamment en lettres de feu, de sang et de cendres quel affreux enfer sur terre ces prometteurs de paradis ont, chacun à son époque, organisé pour le malheur de ceux qui les avaient suivis; un enfer qu'ils ont toujours la précaution d'entourer d'un vaste rideau de fer afin que personne n'en puisse sortir et qu'aucun curieux de l'extérieur ne puisse aller en explorer les méandres.

Ce n'est pas d'hier que l'égalitarisme est venu surajouter à la tentation et la faiblesse des hommes, telle une insolente réponse au cri antique «Qui est semblable à Dieu?». On le retrouve presque aussitôt après la manifestation personnelle de Dieu sur cette terre, dans la réponse du Christ.

À l'enseignement fait à l'homme de se soumettre à son Créateur, à l'ordre voulu par lui, aux conditions de sa nature, aux lois d'ordre dans la société, à l'autorité légitime nécessaire à tout ordre, se fit entendre le cri de révolte contre toutes les conditions du Bien, contre tout ce qui pouvait assurer l'ordre en ce monde: prince, gouvernant, magistrat, religion, famille, principe de propriété; à la loi de charité et d'entr'aide répondirent les hurlements de toutes les haines, de toutes les envies et toutes les jalousies, de toutes les révoltes contre les déficiences personnelles ou collectives. Le refus de se soumettre à ce que Dieu veut, c'est affirmer comme loi ce que l'on veut soi-même, c'est tenter de s'émanciper de Dieu, c'est vouloir s'égaler à lui en plaçant sa volonté personnelle au même niveau que la Sienne. Les prédicants de cette suprême erreur en ont toujours moissonné d'horribles désastres et d'indescriptibles maux; mais, persistant dans un orgueil qui les empêchait de reconnaître leur erreur, ils ont tous fini par proclamer dieu le Mal, par l'élever sur le même piédestal que le Bien, par l'adorer. Ils avaient trop servi le Mal, devenu leur maître.

C'est par ce fatal enchaînement que Basilide, au deuxième siècle de l'ère chrétienne, finit par enseigner l'existence d'un dieu du Mal et d'un Dieu du Bien, tous deux égaux en gloire et en puissance, tous deux indispensables à l'homme. Manès au quatrième siècle continua et répandit le blasphême, qui provoqua des destructions et des massacres inouis. Sous mille formes et en tous lieux, la funeste doctrine fut portée avec des variantes de détail, embrassant toutes les erreurs subséquentes, toutes les hérésies, toutes les sorcelleries, toutes les subvertions, qu'elles fussent ouvertes et proclamées comme celles de Cathares, des Albigeois, ou souterraines et secrètes comme celles des Templiers ou de leurs successeurs, les arrière-loges illuminatisées. Il en a coûté à l'humanité des fleuves de sang, d'innombrables révolutions et guerres locales, deux guerres mondiales sans précédent, pour avoir goûté à ce matérialisme, cette matérialisation même de l'idée de Dieu, contre laquelle la créature veut s'insurger, se mesurer.

La déification du Mal à l'égal du souverain Bien a fini, en maints lieux, par faire disparaître l'idée même du Bien; la parité du Dieu bon et du dieu mauvais a disparu, pour ne laisser subsister que la reconnaissance du second. C'est ainsi que, dans plus d'un trou sombre, on n'adore plus que les Baphomets aux yeux verts; que dans une vaste partie du monde ne règne plus que le Mal, dans la destruction et la persécution de tout ce qui est ordre, vérité,charité.

Si le communisme peut être justement appelé la somme totale de toutes les erreurs, l'aboutissement final de toutes les hérésies, l'enfer terrestre de tous les maux et tous les esclavages, le libéralisme, son père et précurseur, peut justement être appelé la forme moderne du manichéisme. Ne donne-t-il pas, en effet, droit de cité à l'Erreur autant qu'à la Vérité, n'accorde-t-i1 pas la reconnaissance publique au Mal comme au Bien? Tout en condamnant le communisme, en le déclarant mauvais, le libéralisme moderne n'en tolère pas moins sa propagande et son organisation, il lui accorde les facilités publiques de dissémination. Et tout cela à cause du libertarianisme et l'égalitarisme qui forment les deux poutres de soutien du libéralisme. Si le communisme signifie la dictature des loups sur la bergerie conquise, le libéralisme signifie la porte ouverte aux loups , au nom de la «liberté des loups parmi les brebis», «l'égalité des loups avec les brebis», «la fraternité des loups et des brebis.» Nul n'est besoin d'être prophète pour savoir quelles sont les inéluctables conséquences de ce tolérantisme. Car c'est par tolérance et non par droit qu'on peut admettre des loups dans une bergerie, que des chefs d'État peuvent fermer les yeux sur l'activité de conspirateurs qui proclament ouvertement leur intention de remplacer les bergers qu'ils auront massacrés.

L'égalité du Mal et du Bien a été si répandue sur le globe terrestre que lorsque de rares chefs d'États comme ceux d'Espagne, du Portugal, du Québec, de Suisse «osent» refuser la reconnaissance publique et le droit de cité au mal suprême du communisme, toute une propagande mondiale s'empresse de les diffamer, de les couvrir de boue, de les peindre sous les plus vives couleurs de la tyrannie et du despotisme, de les proclamer ennemis de la «liberté» et de l'«égalité».


Fraternité...

Le troisième «dogme immortel» de la rébellion de l'impiété et de l'anarchie est celui de la «fraternité». Ce dogme a si bien réussi derrière le rideau de fer que non seulement l'on a massacré, martyrisé, emprisonné par millions et millions les «frères» qui ne sont plus considérés comme des frères s'ils persistent à soutenir les droits de Dieu en ce monde, à respecter l'ordre voulu par Dieu parmi les hommes, mais encore on a transformé les enfants en espions de leurs propres parents, les fils en bourreaux de leurs pères.

Toute fraternité suppose une communauté de père. Si les hommes sont frères, ce n'est peut-être que par un père commun.' Quand une tourbe d'athées, de Sans-Dieu, d'«illuminés» partis en guerre contre le Christ, proclama le «dogme» de leur fraternité humaine, ce fut en éliminant Dieu même comme père de tous les hommes. Et, depuis ce temps, plus les hommes ont parlé de fraterniser indépendamment et en dehors de la Paternité divine, plus ils se sont querellés, plus ils se sont entr’égorgés, plus ils sont tombés dans la confusion et l'esprit de destruction. Dans l'ultime et suprême tentative qu'ils font en ce moment à l'O.N.U., en cherchant à ramener l'ordre en ce monde sans l'aide de Dieu, à fraterniser sans l'égide d'une Paternité commune à tous, ils donnent le spectacle d'une nouvelle et plus grande Tour de Babel où, plus ils se démènent, plus les choses vont mal dans le monde, plus les dangers sont menaçants.

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