Libellés

Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

lundi, janvier 08, 2007

François Bourricaud - dogmatisme laïciste - les laïcistes ne sont pas neutres - État centralisé

Ce document est un article de François Bourricaud tiré de l'Encyclopaedia Universalis. Il démontre avec une implacable clarté intellectuelle que la laïcité est un projet religieux de déconstruction du christianisme qui, pour appuyer ce que nous venons de dire à la section précédente, favorise le déploiement de l'individualisme. Il n'en faut pas plus pour que l'auteur affirme, en conclusion, que la laïcité n'a rien de neutre!
Il vaut la peine de lire ce texte dans son entier pour voir la subtilité dans laquelle s'est développée l'idéologie maçonne de la laïcité. Mais pour les lecteurs qui préfèrent aller au vif du sujet, nous leur suggérons de lire la partie suivante:

Mais les sociétés modernes ne sont pas laïques, en ce sens qu'elles seraient devenues «matérialistes» et que leurs membres ne seraient sensibles qu'à leurs intérêts. Elles sont laïques en ce sens qu'étant individualistes elles se doivent, selon leurs principes, d'avoir une conception non dogmatique des valeurs. C'est ici qu'apparaît, au moins dans le contexte français, l'ambiguïté caractéristique de la laïcité, ou plutôt du dogmatisme laïciste, qui tend à devenir une idéologie scientiste (et éventuellement anti-chrétienne) invoquée pour justifier les intérêts corporatifs de la fraction syndicalement et politiquement prépondérante de la profession enseignante. Pour soutenir leurs prétentions, les «laïcistes» affirment que le nécessaire consensus national et social ne peut se reconstituer qu'autour d'une école publique, magiquement pourvue à la fois de toutes les vertus de la neutralité et dépositaire de la vérité en tout domaine. Ce plaidoyer bute sur deux points. D'abord les laïcistes ne sont pas neutres, comme le montre l'engagement idéologique et politique à gauche de la grande majorité du corps enseignant, et comme le confirme le caractère de l'enseignement laïque: surtout dans le domaine de l'histoire, des sciences sociales et de la culture, il est beaucoup plus « scientiste » que vraiment scientifique. Enfin, il n'est pas du tout sûr qu'en raison de la diversité de «demandes sociales» de plus en plus hétérogènes un État centralisé soit en mesure d'exercer en matière d'enseignement le rôle que les syndicats d'enseignants revendiquent bruyamment pour lui.

Le principe de la laïcité de l'État moderne exige-t-il que la fonction d'enseignement soit un monopole de l'État ? L'État, tout en admettant l'existence d'un enseignement privé ou libre à côté de ses propres établissements, est-il obligé, à peine de cesser d'être laïque, de réserver à ces derniers le bénéfice exclusif d'un financement sur fonds publics? Une réponse affirmative à ces deux questions, ou simplement à la seconde, ne s'impose nullement. Tout ce que le principe de laïcité exige, c'est que l'État ne mette jamais le bras séculier au service d'aucun dogme - notamment religieux.

Aucun commentaire:

Archives du blogue