LAÏCISME: CREDO DE L'EGLISE MAÇONNIQUE
La loi des similitudes - 4e des cinq lois du Code cosmique - se lit comme suit:
La modalité de tout processus est similaire.
Dans la perspective qui nous intéresse ici (celle des idées)-, nous entendons par similitude que toute idée digne de ce nom fait son chemin dans l'histoire: de la pensée théorique, et toute menue, d'un maître quelconque jusqu'à son application pratique, et diversifiée, à l'ensemble d'une société.
La religion chrétienne est un exemple frappant de cette loi. En quelques siècles, l'Occident adoptait dans ses fondements politiques le message des évangiles qui a suscité de multiples familles spirituelles. Mais, ici, nous voulons nous pencher sur l'événement idéologique qui caractérise l'époque moderne: le laïcisme mis en germe par le prophète du Contrat social, Jean-Jacques Rousseau. En plus ou moins cent ans, toute une panoplie de mouvements laïcistes s'est créée: le libre-penséisme, l'humanisme, l'anarchisme, le libéralisme, le sécularisme et j’en passe. Aussi variées qu'elles soient, ces écoles ont un dénominateur commun qui est le dogme rousseauiste de l'individualisme. Nous voyons là le socle même du laïcisme ouvert qui nous est proposé dans le rapport dit de Proulx et dont le credo, par l'entremise d'Ernest Lavisse, s'est affiné en ces termes au 19e siècle:
Être laïque, ce n'est point interdire à l'homme
le rêve et la perpétuelle recherche de Dieu, c'est revendiquer, pour la vie
présente, l'effort du devoir.
Ce n'est point violenter, ce n'est point
vouloir mépriser les consciences encore détenues dans le charme des vieilles
croyances.
C'est refuser aux religions qui passent le droit de gouverner
l'Humanité qui dure.
Ce n'est point haïr telle ou telle Église, ou toutes
les Églises ensemble.
C'est combattre l'esprit de haine qui souffle parfois
des religions et qui fut cause de tant de violences, de tueries et de ruines, et
dont on peut dire que, dans toutes les religions positives, il a toujours,
partout, favorisé un rétrécissement de l'univers.
Être laïque, ce n'est
point consentir la soumission de la raison à un dogme immuable, ni l'abdication
de l'esprit humain devant l'incompréhensible.
C'est ne prendre son parti
d'aucune ignorance, ni d'aucune misère.
C'est ne point permettre à un juge
siégeant par-delà la vie, du soin de rassasier ceux qui ont faim, de donner à
boire à ceux qui ont soif, de réparer les injustice, de consoler ceux qui
pleurent.
C'est livrer bataille au nom de la justice.
Cité dans le Bulletin du Centre de Documentation du Grand Orient de France (mai-juin 1962), n, 33, pp. 27-28.
Mais ne nous laissons pas dindonner. Ce laïcisme ouvert cache, sous le couvert de la tolérance et de la justice, le visage délétère de ses intentions véritables. Ces lignes de Charles Maurras, nous montre ce que nous devons désormais appeler le laïcisme classique:
Comprenons bien ce qu'il (le nom de Laïcité)Dictionnaire politique et critique. II, 384.
signifie : Ce n'est pas du tout une pensée de tolérance pratique, née de la
volonté de faire un peu de paix entre des esprits divisés... il (I'État) laïcise
au nom d'une Libre Pensée qui est une pensée très déterminée, (par conséquent
sans Liberté), qui forme un véritable dogme, dogme formel quoique négatif... La
Libre Pensée veut qu'il n’y ait pas de surnaturel, qu'il n'y ait pas de
miracles, qu'il n'y ait pas d'autorité spirituelle, qu'il n'y ait pas de
hiérarchie intellectuelle, morale, ni religieuse, qu'il n'y ait pas de
tradition.
Qu'il soit une philosophie ou une vision de la vie, le laïcisme (ou la laïcité) a graduellement été récupéré par la religion universelle qu'est le «maçonnisme». Cela a eu pour conséquence que, à l'instar d'une situation similaire au christianisme, la majorité des laïcistes évoluent soit individuellement, soit comme membres d'une organisation de libre pensée. En un mot, seulement une minorité de laïcistes sont des maçons pratiquants. Mais tous les laïcistes affirment leurs besoins de faire rayonner leurs idéaux par le biais de l'enseignement dans les écoles. Comme il en est des chrétiens qui, pour la majorité, sont fidèles aux principes de foi qui les habitent toujours.
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