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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

vendredi, mars 20, 2009

Une force, et non pas un parti

L'Union des Électeurs est une force politique, mais non pas un parti politique.

Aussi, l'Union des Électeurs ne présente aucun candidat dans l'élection fédérale en cours.

L'Union des Électeurs essaie de grouper tous les citoyens, de tous les partis, autour de la doctrine du Crédit Social. Cette doctrine réclame le pouvoir d'achat entre les mains de tous les consommateurs; et elle veut voir le pouvoir politique entre les mains, non pas d'un parti ou de chefs de partis, mais entre les mains de tous les citoyens.

L'Union des Électeurs est donc bien en conformité avec les enseignements du Crédit Social.

L'idée de parti politique est en opposition directe avec la philosophie du Crédit Social.

Il y a pourtant au Canada un parti qui s'appelle «Crédit Social» et qui présente des candidats: le parti dont Solon Low est leader fédéral.

Mais c'est trahir le sens du Crédit Social que de l'assimiler à un parti politique. Appeler un parti «Crédit Social», c'est une prostitution des termes.

Il ne peut pas plus y avoir de parti du Crédit Social qu'il ne peut y avoir de parti de la richesse nationale.

Le Crédit Social n'est sorti ni d'un parti ni d'une tête de politicien.

Le génie qui a conçu et présenté au monde les données du Crédit Social, c'est le Major C.-H. Douglas, ingénieur écossais. Depuis ses premiers écrits sur le sujet, en 1918, jusqu'à sa mort en 1952, jamais le Major Douglas n'a préconisé ni approuvé un parti politique pour faire valoir ses idées. Au contraire, en maintes occasions, il a dénoncé toute tentative dans ce sens.


Perversion et démission

Lorsque des hommes se disant créditistes mettent leurs efforts à la recherche de sièges parlementaires, ils se détournent du peuple pour se tourner vers le pouvoir. «On to Ottawa», marche sur Ottawa, disent-ils, pour conquérir le pouvoir central. C'est l'envers du Crédit Social, qui veut distribuer le pouvoir au peuple.

Aussi les vrais créditistes ne font point de campagne pour les hommes qui veulent le pouvoir; mais ils font campagne pour le peuple, en tout temps. Ils le font entre les élections et ils continuent de le faire en temps d'élection.

Le Crédit Social, avec sa conception nouvelle de la distribution et de la répartition de la richesse, ne peut être accepté que par un peuple suffisamment éclairé, et ne peut être obtenu que par un peuple suffisamment en action pour exiger sa mise en application.

Se fier à de simples activités électorales pour obtenir le Crédit Social, c'est une démission. C'est renoncer à éclairer le peuple, à former des citoyens adultes. C'est porter le peuple à mettre son espoir dans des élus, au lieu de le mettre en lui-même par le développement de sa propre force.


Parasitisme et malfaisance

Le Canada français compte beaucoup de créditistes, surtout dans la province de Québec. Ils y sont plus nombreux, mieux renseignés et plus dynamiques que dans n'importe quelle autre province. Or, aucun de ces créditistes n'a été fait ce qu'il est par Solon Low ni par ses acolytes d'élection.

Mais, pour servir leurs propres fins, Solon Low et ses partisans cherchent à exploiter l'œuvre accomplie par l'Institut d'Action Politique et l'Union des Électeurs. C'est du parasitisme, et ces messieurs sont des parasites.

Des irresponsables aussi. Ils se fichent bien de ce que leur excursion électorale pourrait causer de tort au mouvement authentique du Crédit Social, en jetant la confusion, en mêlant les esprits dans la population, en rendant la propagande plus difficile. Après chaque aventure électorale des créditistes de la province de Québec terminée par un échec, jamais les plus ardents promoteurs de l'aventure n'ont levé un petit doigt pour réparer le mal fait; ils se sont toujours retirés sous leurs tentes, laissant aux apôtres le soin de guérir les blessures et de relever les ruines.

Aussi, est-ce en fonction de toute l'expérience du passé et au nom de tous les dévouements mis sans relâche au service de la cause, que, non seulement nous déclarons n'avoir aucun lien avec les candidats qui se prévalent de Crédit Social dans la présente élection, mais nous dénonçons catégoriquement leur attitude: elle ne peut que nuire là la cause authentique du Crédit Social.

Il est évident, d'ailleurs, que les candidats de M. Low ne désirent rien mieux que de nuire à l'Union des Électeurs. Lui-même déclarait ouvertement l'an dernier, dans une conférence de presse: Il faut tuer l'Union des Électeurs dans l'œuf (kill it in the egg).

Et dans la même occasion, il déblatérait contre les dirigeants et contre la littérature de l'Union des Électeurs.

Le parti de M. Low est mal en point dans l'Ouest à la présente élection. La vague conservatrice menace de lui enlever des comtés. Pour tâcher de garder le vote des électeurs de ces comtés aux candidats de son parti, il veut faire miroboler devant eux le «nombre augmenté» de candidatures surgies chez-nous. Gonfler quelques baudruches dans l'Est pour redonner confiance à ses chancelants de l'Ouest. C'est pourquoi il fournit à quelques ambitieux les piastres nécessaires à couvrir leur dépôt et un peu de publicité.

Les baudruches crèveront le 31 mars. Mais elles n'auront fait de bien à personne, ni à ceux qui n'auront vu que les pellicules, ni à ceux qui auront respiré le gaz empesté dont elles s'étaient gonflées.

Vers Demain, 1er avril 1958



L'adoption d'une idée d'envergure comme le Crédit Social ne peut être l'affaire d'un simple changement de gouvernement. Elle dépend de sa pénétration dans les esprits et du comportement qu'elle développe chez un nombre croissant de citoyens.

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