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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

jeudi, mars 26, 2009

Le parti crée une muraille


N'importe quel groupe ou mouvement qui s'occupe de la question sociale gagnerait beaucoup à connaître et assimiler les principes du Crédit Social.

N'importe quel représentant du peuple, individuellement, à quelque parti politique qu'il appartienne, s'il veut véritablement la promotion du bien commun, ne devrait pas hésiter à réclamer une répartition adéquate de la richesse, respectant la liberté personnelle, la propriété et l'entreprise privées. Ce qu'il peut faire tout en demeurant dans le parti qu'il juge le plus apte à administrer le pays.

Mais nous voyons mal qu'une idée maîtresse comme le Crédit Social, qui transcende les partis politiques, qui les enrichirait tous, soit en quelque sorte clôturée sous le nom d'un parti politique. Le Crédit Social est un universel. Un parti politique est une part, un morceau. Appeler un parti «Crédit Social», c'est vouloir enchaîner un universel dans un limitatif.

Du moment où vous faites des mots Crédit Social le nom d'un parti politique, vous excluez la possibilité pour un Libéral de se déclarer pour le Crédit Social: ce serait se déclarer pour un parti concurrent. Il vous objectera: Je ne puis pas être en même temps du parti Libéral et du parti Crédit Social. La même chose pour l'adhérent de n'importe quel autre parti politique.

Et si la population est habituée à penser à un parti politique quand elle entend les mots « Crédit Social», vous risquez fort de trouver des oreilles distraites, sinon bouchées d'avance, quand vous voulez présenter le Crédit Social à des auditeurs d'un autre parti.

Le but d'un parti politique, c'est de rester au pouvoir s'il y est, ou de tendre au pouvoir s'il n'y est pas. Il y a donc nécessairement lutte entre les partis politiques. Chaque parti est adversaire de l'autre ou des autres. Appeler un parti «Crédit Social», c'est durcir les adhérents de tous les autres partis contre tout ce qui porte nom Crédit Social.

Puis on ne soumet pas une vérité au vote.

Faire du Crédit Social le sujet d'un vote, c'est se faire dire après un échec: «Vous voyez bien que ce n'est pas bon comme vous dites, puisque le peuple a voté majoritairement contre cela.»

* * *

On nous demandera peut-être: Comment allez-vous faire adopter une législation créditiste si le parti au pouvoir n'est pas créditiste?

Nous croyons que le Crédit Social prévaudra partout, même dans les partis politiques, au pouvoir comme dans l'opposition, lorsqu'il aura été suffisamment accepté dans les esprits et demandé par la population elle-même. C'est ce à quoi s'applique notre Institut d'Action Politique. Et c'est justement pour ne pas dresser des murailles entre le Crédit Social et les esprits, encore trop habitués à ne penser politique qu'en fonction de partis, que nous ne voulons point voir l'idée de Crédit Social liée à l'idée de parti.

Vers Demain, 1er janvier 1957

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