Le chapitre de la Genèse où Adam répondit à l'appel infernal met en lumière le terrible choix des Kabbales et des occultismes divers, «Vous serez comme des dieux».
Mais non pas Dieu même. Mais Dieu étant écarté et l'homme n'étant pas dieu, c'est l'Autre qui, par son mensonge et sa victoire devenait le Seigneur du monde.
L'ultime secret des sectes prend sa source en cette effroyable option.
Les interminables discussions de leurs philosophies sur l'Inconnaissable et ses manifestations trinitaires ne changent rien à cela. Elles s'interdisent de nommer le Christ Créateur, Maître et Rédempteur. Ouvrons une parenthèse et voyons d'abord comment on écarte le Christ.
Peut-être aura-t-on en mémoire l'ahurissante initiation par illumination de l'homme Jésus au désert, racontée par Edouard Schuré en des pages que même des chrétiens lurent avec admiration à une époque où les images romantiques berçaient encore les imaginations. La plupart des Gnostiques ne le tiennent pas pour un homme, sinon revêtu seulement d'une apparence corporelle: ils professent le docétisme. D'autres disent qu'il est le plus grand des hommes parce qu'il a manifesté le Verbe au plus haut point; c'est en cela qu'il aurait la qualité de Christ. D'autres encore font du Christ, le fils de Marie et font de Jésus une puissance céleste. Tel est le sens de la PRIÈRE BLASPHÉMATOIRE DE SAINT-YVES D'ALVEYDRE À LA FIN DE SA MISSION DES JUIFS. Pour lui le Christ est le "miroir solaire" de Jésus-fève. D'autres enfin travestissent le Verbe en "mouvement vibratoire" répandu dans toutes choses... etc...
Tous sont dans la nécessité, pour étayer leurs fables, de donner de la Vierge Marie une explication qui lui dénie sa qualité de MÈRE DE DIEU. Voici d'abord ce qu'en dit Claude de Saint-Martin, le père du Martinisme:
Personne ne peut vous blâmer de considérer la Vierge comme un être secourable; mais ELLE NE SERA JAMAIS MÉDIATRICE que pour ceux qui n'auront pas porté leurs regards plus haut.
Elle est pure, elle est Sainte, elle a eu sa part à la Sophia, comme tous les saints et tous les élus. Nous devons nous trouver très heureux quand Dieu permet qu'elle nous tienne compagnie et qu'elle vienne s'agenouiller avec nous pour le prier. Mais JAMAIS ON NE DOIT LA CROIRE INDISPENSABLE POUR PERSONNE. Son œuvre est accomplie puisqu'elle nous a ouvert la Source éternelle de la vie. Elle a infiniment plus fait par là qu'elle ne peut faire désormais.
D'ailleurs, elle n'a pas donné naissance au Verbe, mais au Christ.
Ainsi elle ne pourrait jamais donner naissance au Verbe en nous. (Lettre du 21 Juin 1793, dans l'ILLUMINISME au XVIIIe siècle, p. 122 - Edit. La Tour St Jacques)
C'est nous qui soulignons. Faisons trois remarques: la première, c'est que cette lettre annonce nettement le Martinisme synarchique de Saint-Yves d'Alveydre, insidieuse disjonction du Verbe et du Christ, c'est-à-dire de la Personne divine; la seconde, c'est l'ésotérique emploi du mot Sagesse (Sophia); la troisième, nous verrons quel est ce dieu dont il parle.
Voici maintenant le patriarche gnostique Synésius au Congrès spiritualiste de 1908:
Il est un de nos dogmes sur lequel je veux insister. C'est le dogme de la sa1vation féminin. L'œuvre du Père a été accomplie, celle du Fils également, reste celle de l'Esprit, qui seule peul déterminer le salut définitif de l'Humanité terrestre et préparer, par ainsi, la Reconstitution de l'Adam-Kadmon. Or. l'Esprit. le Paraclet. comme le nommaient les Cathares, correspond à ce qu'il y a de féminin dans la Divinité, et nos Enseignements précisent que c'est la seule face de Dieu qui soit vraiment accessible à notre raison. Quelle sera au juste la nature de ce nouveau et prochain messie? Sera-ce une femme d'élite,
spécialement missionnée pour cette œuvre salvatrice? Sera-ce un groupe de femmes divines? Je ne saurais le dire, mais ce que je sais, ce que j'affirme hautement, c'est que c'est par l'éternel féminin que le monde sera sauvé. (Cité par l'Abbé Barbier dans: Infiltrations maçonniques dans l'Église - p. 143 Paris 1910)
Ces deux citations ne sont pas inutiles pour nous montrer que le dieu du Ternaire et son Verbe ne sont pas ceux des chrétiens. Fermons ici notre parenthèse et reprenons l'examen du fameux Principe, Inconnaissable, évoluant en Homme archétype Seigneur du Monde. Panthéistique, nous le savons, est réputé le PRINCIPE de Vie, l'Âme du monde, force première et unique qui est tout. Et tout est lui par émanation évolutive. Qu'il soit l'En-Soph de la Kabbale ou l'Absolu de Schelling, il demeure l'Inconnaissable, l'Indéfinissable, l'Imprononçable inaccessible à l'intelligence humaine, fût-ce par une révélation surnaturelle extérieure.
Alors, c'est l'agnosticisme? Pas du tout! Et ici commence, au prix d'une contradiction, un autre mystère que les textes hermétiques des diverses sociétés secrètes laissent planer volontairement.
Car, ce "Père Inconnu" se rend connaissable au plan de l'Intelligibilité humaine par une première évolution développant la bissexualité en puissance dans son unique divinité. A ce plan, le Père, qui est de sa nature Lui-Elle, engendre le Fils: Lui expression du Feu créateur et Elle, la Sagesse (Sophia) c'est-à-dire le Saint-Esprit symbolisé par la Colombe. Ce triple blasphème de la Sainte Trinité, habituel dans la contre-théologie des hautes sectes, apparait sur les photocopies page suivante, tirées d'un ouvrage illisible: Arcannes Solaires paru en 1960 aux éditions "La Colombe"... (précisément!)
Cet ouvrage empreint d'un rosicrucisme assez pur ne cache pas qu'il exprime la SYNARCHIE A SON PLUS HAUT POINT MYSTICO-COSMOLOGIQUE. Dira-t-on que ce n'est là qu'interprétation personnelle de l'auteur? «C'est un très bon élève» répondrons-nous. Car ce ternaire, toujours panthéistique, «Trinité divine formant les PLANS de l'Univers visible et invisible SUR LESQUELS S'ÉTAGE LA SOCIÉTÉ HOMINALE» n'est que la grimace du Principe spirituel animant l'Homme divinisé par son union avec cet être, en cet être. Et cet être. nous dit-on, qui possède des "caractères divins et UCCULTES sans commune mesure avec l'humanité", qui «règne sur elle», la «GOUVERNE au point de vue de l'évolution... INCARNE LA LOI DIVINE»; "sa puissance s'exerce en mode d'illumination"; il révèle cette loi dans la Théocratie sur la terre entière et par conséquent «glorifie l'Humanité»!
A la description de cet être occulte, qu'on le revête ou non d'inexistants caractères anthropomorphiques, personnifiant l'Humanité, mais sans commune mesure avec elle, sinon celle de la révolte contre le Dieu de l'Écriture, un NOM monte aux lèvres, Ce nom, le grand théurgiste A. Pike dont nous connaissons la haute autorité en matière initiatique et dans les hiérarchies supra-maçonniques ne va d'abord le prononcer que pour nier aussitôt qu'il soit le génie du mal, qu'il soit l'ange déchu, et pour lui donner peu après un caractère divin. «Le vrai nom de Satan, nous disent les Kabbalistes, est celui de Yaveh renversé. Le Diable est la personnification de l'athéisme et de l'idolâtrie.» Car pour les initiés, cet être, sous les couleurs de la fable, est en réalité un principe divin:
une force créée pour le bien, mais qui peut servir au mal. C'est l'instrument de la liberté ou Libre arbitre. Les initiés représentent cette force qui préside à la génération physique sous les traits cornus du dieu Pan, de là vient le bouc du Sabbat, frère de l'ancien serpent et le Porte-Lumière, ou Phosphor, dont les poètes ont fait le faux Lucifer de la Légende.
Satan ne serait qu'une fiction?
Nous savons que Satan, glorifié par les Proudhon, les Carducci, les révolutionnaires italiens, les Crowley, comme l'ange de la révolte, l'archange déchu, négateur et proscrit, n'est que le diable, ange noir inventé par l'Eglise romaine pour garnir les bûchers de sorciers et d'hérétiques. Père de l'Athéisme, ce Satan-fiction, le diable de l'Evangile, n'aurait de réel que la négation que son nom exprime. Ceux qui lui ont composé des hymnes n'ont fait que couvrir d'injures un Principe que l'on doit glorifier comme il glorifie l'humanité, c'est-à-dire qu'il engendre le culte de l'Homme pour soi-même, lui insufflant ainsi le non serviam.
Ce Principe n'est pas une Personne? Allons! Le Frère-Maçon Picke use inutilement de beaucoup de subtilité pour celer le nom de ce principe que lui-même il identifie à la pensée du Père inconnu dans la Vraie Trinité maçonnique, âme vivante, pensante et intelligente de l'Univers. Ne voilà-t-il pas précisément l'INTELLIGENCE Universelle à qui l'on veut ériger le Temple de New-York et qu'invoquent les Illuminés devant la pierre d'or, symbole rosicrucien de la LUMIÈRE dans la Chambre de Médiation de l'0.N.U.?
Alors pourquoi ne pas dire son nom? Pourquoi ne pas nommer cette Intelligence?
C'est qu'ici s'arrête la Maçonnerie, dit encore le Frère-Maçon Pike. Les Frères eux-mêmes doivent l'ignorer. S'ils veulent franchir cette frontière philosophique ou mieux s'ils veulent dépasser la hiérarchie jusqu'aux cénacles les plus secrets, devenir Mages Elus ou Grand Théurges, il leur faut être INITIÉS aux Grands MYSTÈRES que la Maçonnerie, comme telle, ignore parce qu'elle s'arrête aux petits mystères symboliques. Combien de 33e degré ne sont pas de parfaits initiés!
Mais si l'on a encore quelques hésitations sur l'identité du Seigneur du Monde, du Principe-Pensée vivante de l'Univers, de l'Intelligence universelle avec l'Imprononçable, alors le "Philosophe inconnu", père du Martinisme, nous fera découvrir cette identité, sans cependant le nommer davantage:
Tel est, on le sait, l'état malheureux de l'homme actuel, qui ne peut non seulement arriver au terme, mais faire un seul pas dans cette voie, sans qu'une autre main que la sienne lui en ouvre l'entrée, et le soutienne dans toute l'étendue de la carrière.
On sait aussi que cette main puissante et cette même cause physique, à la fois intelligente et active, dont l'œil voit tout. et dont le pouvoir soutient tout dans le temps; or, si ses droits sont exclusifs, comment l'homme dans sa faiblesse et dans la privation la plus absolue, se passe seul d'un pareil appui?
Il faut donc qu'il reconnaisse ici de nouveau et l'existence de cette cause, et le besoin indispensable qu'il a de son secours pour se rétablir dans ses droits. Il sera également obligé d'avouer que, si elle peut seule satisfaire pleinement ses désirs sur les difficultés qui l'inquiètent, le premier et le plus utile de ses devoirs est d'abjurer sa fragile volonté ainsi que les fausses lueurs dont il cherche à colorer les abus et de ne se reposer absolument que sur cette cause puissante qui aujourd'hui est l'unique guide qu'il ait à prendre.
Et vraiment c'est celle qui est préposée pour réparer non seulement les maux que l'homme a laissé faire, mais encore ceux qu'il s’est fait à lui-même; c'est celle qui a continuellement les yeux ouverts sur lui, comme sur tous les autres êtres de l'univers, mais pour laquelle cet homme est infiniment plus précieux, puisqu'il est de la même essence qu'elle et également indestructible.
...
Alors, il ne doutera plus qu'en s'approchant d'elle, il ne s'approche de la seule et vraie lumière qu'il ait à attendre, et qu'il ne trouve avec elle non seulement toutes les connaissances dont nous avons traité, mais bien plus encore, la science de lui-même.
...
"Que ne puis-je déposer ici le voile dont je me couvre, et prononcer le NOM de cette cause bienfaisante, la force et l'excellence même, sur laquelle je voudrais pouvoir fixer les yeux de tout l'univers: Mais quoique cet être ineffable, la clef de la nature, l'amour et la joie des simples, le flambeau des sages, et même le secret appui des aveugles, ne cesse de soutenir l'homme dans tous ses pas, comme il soutient et dirige tous les actes de l'univers, cependant le NOM qui le ferait le mieux connaître, suffirait, si je le proférais. pour que le plus grand nombre dédaignât d'ajouter foi à ses VERTUS et se défiât de toute ma doctrine: ainsi le désigner plus clairement, ce serait éloigner le but que j'aurais de le faire honorer.
Je préfère donc de m'en reposer sur la pénétration de mes lecteurs, très persuadé que malgré les enveloppes dont j’ai couvert la vérité.
LES HOMMES INTELLIGENTS pourront la comprendre, que les hommes vrais pourront la goûter, et même que les hommes corrompus ne pourront au moins s'empêcher de la sentir.» Claude de Saint-Martin - Des erreurs et de Vérité - Edimbourg, 1782 -
2ième partie pp. 228-230)
Les mots en capitales sont effectivement soulignés dans le texte de Saint-Martin.
Terminons par cet avertissement d'A. Pike aux francs-maçons:
Si vous désirez trouver le sanctuaire et mériter d'y être admis nous vous en avons assez dit pour vous montrer le chemin. Si vous ne le désirez pas il est inutile que nous vous en disions davantage.
(Morals and Dogma - p. 772)
Dans Morals and Dogma", Pike qui ne s'adresse pas qu'aux grands Initiés, cèle, tout autant que Claude de Saint-Martin le nom de Lucifer qui se lit cependant en transparence dans leurs textes. Ainsi faisait Dag Hammarskjold parlant en public, lors de la réouverture du Temple de l'O.N.U. d'après Miss Edith Kermit Roosevelt dans son article sur "Le Temple de l'Intelligence" cité plus haut. Les révélations bien claires, quoique faites à demi-mots de Saint-Martin et de Pike devraient suffire pour dissiper les doutes. Mais il est une autre déclaration d'A. Pike faite aux 33e degrés de la Maçonnerie Universelle dans sa fameuse voûte (encyclique) du 14 juillet 1889, le jour du Glorieux Centenaire célébré par le chanoine apostat Roca (voir Mystère d'Iniquité) où il expose en clair le luciférianisme dogmatique. Cette déclaration est, bien entendu, contestée mais elle n'est pas contestable parce que elle sert de canevas à tout un enseignement de Haute-Maçonnerie. C'est ainsi qu'un membre de Suprême Conseil en Angleterre, en 1935, s'adressant aux Frères-Maçons du 33e degré reproduisait dans un discours les termes mêmes du texte d'A. Pike, ce qui nous permet de déduire 10 la réalité des déclarations de Pike, 20 la continuité de la doctrine encore affirmée quarante-six ans après le pontife du Palladisme:
Ce que nous devons dire au vulgaire, c'est ceci... Nous adorons un dieu mais c'est le dieu qu'on adore sans superstition. A vous, souverains Grands Inspecteurs Généraux, nous disons ceci que vous pouvez répéter aux Frères des 32e, 31e et 30e degrés... LA RELIGION MAÇONNIQUE devrait être maintenue par nous tous, initiés des hauts grades, dans la pureté de la DOCTRINE LUCIFERIENNE. Si Lucifer n'était pas Dieu, est-ce qu'Adonaï (le Dieu des chrétiens) dont les actes prouvent la cruauté, la perfidie et la haine de l'homme, la barbarie et la répulsion pour la science, est-ce qu'Adonaï et ses prêtres le calomnieraient? Oui, LUCIFER EST DIEU et l'infortuné Adonaï est aussi Dieu... Les intelligents disciples de Zoroastre, aussi bien que, après eux, les Gnostiques, les Manichéens et les Templiers ont admis comme la seule logique conception métaphysique, le système de deux principes divins se combattant éternellement et on ne peut pas croire que l'un est inférieur à l'autre en puissance. Donc, la véritable et pure religion philosophique EST LA FOI EN LUCIFER, l'égal
d'Adonaï...
(The Freemason 19 janv. 1935)
De satan ils ont fait le dieu Lucifer, un dieu bon que leur manichéisme oppose au vrai Dieu, tenu par eux pour le mal et l'erreur!
Telle est la racine de la SUBVERSION.
Telle est aussi la Synarchie en son essence:
-Les Sociétés Secrètes "conciliées"
-Les Confréries et adeptes "dont les lignes d'activité convergent"
-Les "Grands Elus" (Bakounine)
-La Contre-Eglise universelle et son Gouvernement mondial où convergent la politique et les puissances économiques internationales sous l'invocation et l'inspiratiou du "Seigneur du Monde".
Mais mieux que ces définitions, l'Écriture:
Convenerunt in unum
Adversus Dominum
Et adversus Christum ejusIls se sont assemblés pour ne faire qu'un contre le Seigneur et contre son Christ. (Ps 2)