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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

lundi, mars 30, 2009

CONCLUSION

Nous avons vu dans cette étude analytique de ses années de formation que George Sand nous donne, par le merveilleux ainsi que par la nécessité de l'explication positive, les assises d'une psychologie essentielle au petit être avide de savoir par la découverte des faits et des songes. Par le songe, l'intelligence trouve une ouverture à l'esprit, et par les faits un arrêt qui la soutient. En effet, on ne s'appuie que sur ce qui résiste, et la résistance des matériaux est de première nécessité dans l'échafaudage d'un bâtiment éternel comme celui d'une cathédrale de l'esprit. Cette espèce d'architecture de la jeune nature pousse en tous sens ses voûtes, ses cintres et ses arêtes saillantes pour aboutir au dogme qui couronne son esprit.

Pour elle la gaieté, l'espièglerie, l'adolescence même sont des dons de Dieu qui ne prêtent pas à rire mais qui font sourire avec douceur et indulgence ceux qui, en contemplant les anciennes fresques et frasques d'autrui, reverront les leurs. Pour s'en tenir à ses observations à propos de cet âge, elle dit qu'il est celui de l'ingénuité première qui ferait de nous des êtres parfaits si nous pouvions allier la poésie de l'adolescence à la sagesse de la majorité. (1)

Pour ne pas perdre ces trésors de la prime jeunesse, George Sand entend nous faire saisir tout le frisson de leur présence dans notre moi rajeuni par le meilleur souvenir de lui-même. L'homme se retrouve à travers MONTAIGNE, l'enfance et l'adolescence dans quelque grâce sandienne. C'est ainsi que la littérature française présente, dans la suite de ses générations, des maîtres qui se répondent à tour de rôle: MONTAIGNE par ses «Essais», George Sand par ses souvenirs, tous deux par des causeries avec l'au-delà délectable de l'émoi.

(1) Ibid., III, 167.

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Achevé d'imprimer sur les presses de

Ateliers des Sourds (Montréal) inc.

en novembre 1970

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