NOUVEAUX CONTEXTES POUR UN COLLÈGE CATHOLIQUE: LA QUESTION DE ST-MICHAEL
Larry Henderson
(London, Ontario)
Finalement, il y a la question du collège de la l'University of St. Michael, une roue dans une roue, où j'ai travaillé pendant 28 ans depuis 1966. Pendant que j’y exerçais mes fonctions, mon ami le plus proche était le père John Kelly. Il a été le président du collège entre 1958 et 1979 et le président de la «St. Michael’s College Fondation» jusqu'à janvier de 1986.
En janvier de 1986, à l'âge 75 ans et après 28 ans comme président de la fondation, le père Kelly a été brusquement évincé de la fondation, du «Board of the Toronto School of Theologogy», et de plusieurs autres conseils. Plutôt sèchement, on lui a dit de faire sa valise, de quitter le collège dans deux semaines et d’aller vivre dans une petite maison isolée dans Bond Head, en Ontario. Il est mort quelques mois plus tard: le 26 septembre 1986.
Jamais auparavant, comme je n'ai indiqué plus tôt dans ce livre, dans l'histoire de 140 ans du collège, un prêtre n’avait été mis à la retraite de cette façon. Kelly m'a avoué dans la dernière conversation que j'ai eu avec lui que c'était le seul temps dans sa vie qu'il avait eu l'envie de renoncer à ses voeux.
Dans la même conversation. Kelly a révélé que collège avait littéralement été vendu, tout le fourbi, peu de temps auparavant.
À qui? Je ne savais pas à l’époque que Kelly savait que je ne comprendrais peut-être même pas s'il me le disait. C'est clair dans l'article ci-dessous qui les acheteurs étaient: les forces du Nouvel Ordre Mondial.
Robert O’Driscoll, professeur à la retraite de l’Université de Toronto, auteur de plusieurs ouvrages sur la Franc-Maçonnerie, décédé vers 1994 dans des circonstances étranges.
CINQ BUTS POUR LE CHANGEMENT
Il y a certaines choses auxquelles les membres de l'Église catholique ne veulent pas toujours faire face. Une d'entre elles est la fragmentation de notre Église. Ce n'est pas la faute de l'Église elle-même, en raison de son intransigeance, de son arriération, ou aucune des railleries qui nous sont lancées aujourd'hui. C'est seulement dû à la déloyauté de nos dissidents.
Il n'y pas une seule simple cause pour le phénomène, pas aucune faute qui doit être corrigée ou redressée. Les dissidents eux-mêmes ont démembré le Corps de notre Mère l'Église, chacun la déchirant, faisant d'elle quelque chose qu'elle n'est pas. Il y a autant de buts politiques dans l'Église aujourd'hui qu'il y a de gens cherchant à la changer.
Il est donc faux de dire que nous sommes toujours un, la vraie Église quand ses propres membres travaillent contre elle, essayant de changer ses croyances, de refaire ses rituels, souvent de façons différentes et contradictoires. C'est important pour la compréhension de notre temps de se rendre compte que c'est une révolte démographique, particulière aux riches, les populations urbaines de l'Amérique du Nord, de l'Europe, de l'Australie, etc., et pas une révolte populaire contre notre Mère l'Église.
Nous devons regarder, donc, certains des nombreux différents objectifs derrière ce qui est maintenant appelé la Révolution Catholique.
BUT PREMIER: L'ÉGLISE COMMUNAUTAIRE
Un des objectifs les plus insidieux aujourd'hui s'appelle l'Église communautaire. Elle se nomme parfois «les communautés de la base», qui a commencé dans le Tiers-Monde sous l'inspiration marxiste pour aider à changer le système social souvent oppressif. Beaucoup de prêtres et de religieux ont y ont été attirés pour des raisons idéologiques. Je les ai rencontrés au Brésil et en Afrique et j'ai remarqué leur indépendance de vue, qui ne porte peu ou pas d'aspect religieux de leur vocation. Quelques prêtres ne célébraient plus la messe et la messe elle-même était devenue une occasion pour prêcher la révolution.
L'auteur a été particulièrement frappé par une remarque d’une religieuse, qui a dit: «Ensuite, nous amèneront les communautés de la base au Canada» . En fait, cela arrive maintenant. L'action sociale est la première expression de la religion. Il y a une tentative concertée d'impliquer les laïcs dans le ministère et d’effacer le rôle sacerdotal du prêtre. Le nombre de d’aides exerçants des fonctions s'est multiplié, comme des servants de messe, des lecteurs, des aides à la communion, des aides pastoraux, etc. Dans certaines paroisses mettent, des des laïcs concélèbrent, dans d'autres, le prêtre est assis oisivement tandis que les laïcs célèbrent la messe.
Personne qui suit cet objectifs ne parle encore des jours saints, des vigiles, ou des dévotions. En fait, pour eux, la communauté sanctifie la foi, pas l’inverse. (Un sondage Gallup en 1991 révèle que vingt-trois pour cent des catholiques américains croient que la présence réelle existe seulement à cause de leur croyance personnelle).
Cela ne peut pas représenter l'Église catholique. L'église communautaire est représentée par ceux qui la préconisent comme un réseau social. Ses partisans en parlent fréquemment comme du rêve de Dieu accomplissant un monde guéri de la pauvreté, de la violence et de l'injustice. Ce sont des fins politiques. Le Christ n'est pas venu en ce monde pour parler de rêves, mais de rédemption.
Le Christ est notablement absent de l'Église communautaire. En fait, Il est parfois mentionné comme un «échec» (vraisemblablement parce qu'Il n'a pas réussi à établir Son Royaume sur la terre). On fait appel à l'Église de communauté, donc, pour faire ce que le Christ ne pouvait pas faire. Le christianisme doit changer, disent les Whitehead, les auteurs de Community of faith, crafting communities today, (1992), jusqu’à ce qu’elle rencontre mieux le rêve que Dieu rêve pour nous.
Une fantasme? Pas du tout. Tout cela est maintenant ordonné pour nous dans des diocèses expérimentaux comme celui de l'archevêque Ebacher dans Gatineau-Hull, de l'archevêque McNeil d’Edmonton et de l'évêque Remi de Roo à Victoria, en Colombie-Britannique et aussi, à un degré moindre, partout où il y a un prêtre qui s'est reconverti à l'Église communautaire.
Quand le prêtre refuse d'entrer dans le sanctuaire et de se tenir parmi les fidèles, ces pensées sont présentes dans son esprit. Quand il abandonne ses fonctions aux laïcs, il leur apprend à penser «communauté». Quand il les encourage à ne pas s’agenouiller et leur donne du pain de boulanger pour la communion et leur dit qu'ils sont les prêtres de l'Ordre de Melchisédeck, il les forme pour l'église communautaire.
Est-ce que c'est l'avenir de l'Église catholique? S'il en est ainsi c'est aussi la fin.
BUT DEUXIÈME: L'ÉGLISE FÉMINISTE
Je voudrais, si possible, écrire quelque chose sur le féminisme dans l'Église qui n'est pas un discours emphatique, mais qui pourrait plus utilement faire la lumière sur le sujet des points de vue historiques et culturels.
Le féminisme radical est, bien sûr, un but politique et comme tous les buts politiques, il a le droit de présenter sa cause. La cause est compréhensible. Les femmes exigent aujourd'hui l'égalité et pensent qu'elles ont le droit de faire tout ce que les hommes font (quoique dans un ou deux cas que ce soit impossible). De là la demande d'ordination des femmes.
Mais ici nous nous heurtons à quelque chose qui est plus qu’un simple préjugé ou de tradition «surannée». Dans un monde qui se méfie du passé et le déteste même, il est difficile d'affirmer une quelconque loi naturelle. Encore que la biologie nous impose certains impératifs inéluctables.
Les rôles sexuels sont devenus indéterminés, mais aucun mâle n'a porté un enfant et aucune femme n'en a engendré un. De même, bien que quelques femmes eurent été déesses, le monothéisme a toujours révélé Dieu comme le Père.
Dieu engendre, la femme élève le Fils. Le prêtre représentait toujours le Christ dans l'acte de l'eucharistie et c'est pourquoi il est appelé le «Père». Le prêtre distribue le pain de Vie et les cinq mille sont nourris. Le modèle est suivi au cours de la plus haute Création et en effet, il est imité dans les domaines de la biologie, de la physique et même de la psychologie. Nous ne pouvons pas ne pas observer la prédominance de l'«holon» - le tout et une partie - en même temps parmi les formes les plus complexes que la nature nous présente, pour que nous puissions sans risque supposer que partout où il y a la vie elle doit être hiérarchiquement organisée.
Telle est la sagesse antique, bien qu'elle puisse sembler insensée à ceux nés après 1950.
Alfred Koestler, dans son livre «The Ghost in the Machine», écrit: «La volonté de Dieu, ou la loi de la nature, comme organisation et principe d'accord de l'univers, est un des archétypes les plus puissants de l'expérience humaine la plus représentative dans toutes les mythologies». Pas étonnant qu’elle se reflète dans notre liturgie!
Elles ont fait partie des croyances catholiques partout dans l'histoire et étaient certainement connues du Christ. Elles étaient connues du Saint-Père quand il a écrit sa lettre sur l'ordination des femmes. Nous parlons de symboles, mais c’est la façon dont nous percevons la vérité. Changer les symboles les plus profonds (Jung les appelle les archétypes) est de changer notre religion.
C'est pourquoi le féminisme radical, comme objectif dans l'Église, est perçu comme anticatholique. «Je suis convaincu, écrivait Jung, que l'appauvrissement des symboles dans notre temps a une signification. Nous sommes les héritiers légitimes du symbolisme chrétien, mais nous avons gaspillé notre héritage.»
Et c'est pourquoi la plupart des féministes radicales ne veulent pas vraiment le sacerdoce. Elles se sont donné comme mission de détruire la structure même de l'Église. À la conférence «Les femmes dans l'Église» de Washington, le district fédéral de Columbia, en 1986 (à laquelle participa l'Évêque Remi de Roo, de Victoria, Colombie Britannique), une religieuse a dit: «Dieu va changer. Nous, les femmes, allons mettre fin à Dieu. Nous serons Sa fin. Nous changerons tant le monde, qu’Il n'aura désormais plus de place».
C'est un objectif terrifiant. Personne ne pouvait prévoir, à la fin de Vatican II, quand l'ordre de la messe a été changé et que les gens ont commencé à recevoir l'eucharistie dans la main, avec des aides extraordinaires la distribuant au lieu du prêtre, que tout cela mènerait à des paroles comme celles de soeur Kolbenschlag, citées ci-dessus.
BUT TROISIÈME: L'ÉGLISE UNIQUE MONDIALE
Un monde unique a été un éternel shibboleth (2) sur la scène politique pour la majeure partie du vingtième siècle. Ceux assez vieux pour se rappellent les années 1930 se rappelleront Clarence Streit et sa campagne un monde, qui remplissait les salles partout dans l'Ouest. Le seul ennui fut qu'il n'a pas impressionné Hitler.
L’unimondisme a séduit par son attrait simpliste dans les années soixante tant que cela semblait la réponse appropriée à la guerre - sauf que ça signifiait un monde sous le communisme du Kremlin.
Depuis l'écroulement de l'Union Soviétique, on a détourné le rêve éternel: les Églises s’en sont emparé. Rien de nouveau sous le soleil: la conciliation est la voie de l'Évangile et l’oecuménisme est une des nouvelles directions de Vatican II.
Mais maintenant cela a pris une nouvelle signification: littéralement, le renversement de Dieu. Pour beaucoup de personnes, un monde signifie un Dieu (ou aucun Dieu), la liberté de religion (ou d’aucune religion) et une fin à toutes les discussions théologiques: la vue de la rectitude politique.
Cela plaît probablement à la plupart des personnes comme un résultat satisfaisant pour notre histoire humaine, à la fin du vingtième siècle. C'est une philosophie pour les gens qui ne savent pas grand chose de la religion et pour qui la religion est quelque chose que l’on se fait soi-même.
La chose surprenante, qui nous préoccupe ici, c’est que cela plaît à beaucoup d'ecclésiastiques, spécifiquement les catholiques. Parmi les grands noms que nous pourrions mentionner, nous retrouvons: le cardinal Bernardin, le cardinal Glemp, le cardinal Etchegaray, Teilhard de Chardin et beaucoup de ses disciples cléricaux, le frère Gustavo Guiterex, le père de la théologie de libération, pratiquement l'école entière de théologie Maryknoll et, probablement, votre propre prêtre.
Ça ne veut pas dire qu'ils soient tous des cas extrêmes, encore que beaucoup le sont. Ils ne le cachent pas. Le Cardinal Bernardin a patronné le «Parlement du monde des religions» en 1993, ensemble avec l'Union catholique théologique et le Centre d'étude des valeurs et l’université De Paul à Chicago. (Financé aussi par la Banque Mondiale, le Programme de développement de l'ONU, l’UNESCO, etc). Il vaut la peine de mentionner que la Conférence baptiste du Sud et l'Église orientale orthodoxe sont sorties.
Nous devons demander: « Qu'est-ce qu’il y a pour les catholiques? » Je vous invite à considérer plusieurs angles. Le Cardinal Glemp, de Pologne, a dit au magazine Fideleter (novembre-décembre 1992): «L'Église n'a pas le monopole de sauver l'Homme. Beaucoup de religions peuvent le faire. Il n'y a aucune mauvaise religion. Toutes les religions ont la vérité. (Voir le livre Syncretism de John Cotter, 38 Jill’s Ct. Barrie, Ontario, L4M 4L6, pour ceci et d’autres citations sur le sujet.)
Le père de cette philosophie dans l'Église est, bien sûr, Teilhard de Chardin. Un monitum contre ses écrits est toujours en effet. Néanmoins, son influence parmi les ecclésiastiques est énorme. Il a dit: «L’Âge de la Nation est dépassé. La tâche devant nous maintenant, si nous ne périssons pas, est de construire la Terre.» Cela reflète exactement les vues de beaucoup d'évêques, d’ecclésiastiques et de religieux. Le fait qu'il ait participé à une mystification qui lui a valu des ennuis (l'Homme de Pitdown) pour prouver l'évolution n'a pas diminué son influence.
Beaucoup plus étaient sous l'influence du père Thomas Merton, qui a développé une position fortement en faveur du communisme et du gouvernement mondial avant sa mort en 1968, en participant à la conférence au sommet spirituel en Inde. Il a dit à la conférence: «Nous sommes déjà un. Ce que nous devons faire est de redécouvrir notre unité originelle.»
Quand les chefs charismatiques du monde catholique minimisent l'appel de l'Évangile, nous sommes dans le pétrin. Aucun des dirigeants de l'Église mentionnés ici (à l'exception de Teilhard) n’a été censuré pour ce qu'il a dit. C'est devenu plus important de montrer une ouverture catholique à un monde que de maintenir le message original du Sauveur. Les fidèles catholiques doivent donc s’attendre à des ennuis,. Nous devons nous attendre à la persécution. Nous devons nous attendre à la Croix. Peu sont ceux qui désirent la porter.
BUT QUATRIÈME: L’ÉGLISE DU NOUVEL ÂGE
Un des objectifs les plus agressivement poussés dans l'Église est aujourd'hui le Nouvel Âge. Cela n'apparaît pas manifestement et un pratiquant occasionnel ne pourrait jamais le remarquer. Mais le courant sous-jacent en est grouillant.
Une bonne place pour voir est à l'arrière de l'église. Des brochures sur le Chakras, ou des centres d'énergie spirituelle, des cristaux et de méditation, ce canalisez-vous vous-mêmes, des remarques pour la concentration de la prière dans le hall de la paroisse, en passant par des retraites avec méditation guidée et visualisation, etc.
Inoffensif!, dites-vous? Mais ça a pris des couvents entiers, des maisons de retraite, des écoles, etc. C'est le début d'une nouvelle religion et des locaux catholiques et la direction sont employés à cette fin. Et puisque le catholicisme est la religion prédominante en Amérique du Nord, il représente des millions des gens, récitant des mantras et faisant du yoga dans la Maison de Dieu.
Comment cela a-t-il commencé? Quand les changements ont commencé après Vatican II, l'idée de changement elle-même avait un grand attrait, et non le moindre parmi le clergé et les religieux. Nous ne voulions pas penser de nous que nous soyons des rigides et des sans imagination. Mais quand cela va-t-il s’arrêter? Cela ne s’est jamais arrêté.
Pire, nous avons été infectés par un esprit de rébellion contre l'autorité, une humeur qui a saisi toute la société et n'a pas encore fini son cours. Pour dire la vérité, nous avons appris à détester le passé; et le passé inclue Jésus Christ.
En fait, c'était le père Matthieu Fox, le gourou du Nouvel Âge, qui a dit: «Prenez garde aux dieux du passé». Donc nous avons commencé à adorer l'avenir, dans lequel nous devions tous être des dieux.
En cherchant toujours une nouvelle chose, comme saint Paul dit, nous avons tourné nos yeux à l'est, nous avons expérimenté avec des techniques impressionnantes, nous avons cru que toute la puissance du ciel et de la terre était la nôtre et bien d’autres inepties.
Et ensuite la chose la plus extraordinaire est arrivée. Les grandes entreprises ont pris le Nouvel Âge. Des sociétés comme Procter &t Gambel, Ford, Polaroid, ont embauché des consultants du Nouvel Âge et ont commencé à contraindre leurs employés à subir la pratique nouvel âge: sessions de rencontre, etc. Cela devient à la mode.
Inoffensif? Encore que le diable s’y trouve quelque part. Tout d'abord, qu’est-il arrivé à Jésus Christ? Le Nouvel Âge n’a pas besoin de Lui, Sa divinité, Son message, Son sacrifice. L'accent est tout mis sur l'adoration de l'esprit et la religion primitive.
À une conférence estivale de l’éducation religieuse catholique à Los Angeles, un danseur liturgique masculin portait seulement un pagne mini-reins, avec rien dessous, et cela à une messe! On a entendu des protestations et le propre journal du cardinal Mahony, «Tidings», a qualifié les protestataires de «dissidents»!
Malheureusement, la National Catholic Education Association a été une source de propagande du Nouvel Âge. Soeur Judith Bisignano a dit à la convention: «Les enfants sont une minorité opprimée et les écoles catholiques ont certainement la capacité et la liberté d'être les meneurs du modèle Nouvel Âge».
Les enseignants semblent avoir une affinité particulière avec le Nouvel Âge. Laura McArthur, chef décédé de du «Toronto Right to Life», a dit une fois qu'un enseignant de Toronto bien connu avait donné à son fils une copie du livre du frère Fox: A Musical, Mystical Bear. C'est aussi loin que va la religion du Nouvel Âge.
Bien sûr, de tels livres démontrent le manque de profondeur et l’usure de la philosophie du Nouvel Âge. J'ai une fois demandé à une épicier ce qui était vraiment dans le fromage à la crème. Il a dit: «C'est du fromage pour ceux qui n'aiment pas le fromage!» C'est le Nouvel Âge. La religion pour ceux qui n'aiment pas la religion.
BUT CINQUIÈME: L'ÉGLISE LAXISTE
Le plus séduisant de tous les objectifs, cependant, est celui de l'Église laxiste. Les gens ont été endoctrinés dans le concept de leur «droits». L'expression la plus commune est aujourd'hui: «J'ai bienle droit». Spécialement le droit au bonheur.
À quel point est-ce vrai? Le grand apologiste chrétien, C. S. Lewis, a dit que cela faisait autant de sens que de dire que chacun a droit à la bonne chance! «Notre bonheur dépend en grande partie de circonstances hors de notre contrôle.»
Si nous mettons le bonheur d'abord - notre propre bonheur - nous sommes assurés de rendre beaucoup d'autres personnes malheureuses. Oui, c'est ce qu'une société permissive signifie. Maintenant, elle a été accommodée en Amérique du Nord par l'Église qui suit l'objectif laxiste. Le premier mouvement dans cette direction a été fait par les évêques canadiens qui ont fait d’«Humanae Vitae» (pas un nouvel enseignement) un document laxiste, puisqu'ils ont dit qu'il n'a pas besoin d'être suivi si votre conscience était contre. Bientôt chacun va décidé de suivre sa conscience dans pas mal tout.
Les théologiens ont été prompts à reconnaître que le droit au bonheur soit une compréhension plus profonde dans notre foi. «La piété, nous a dit le défunt père André Guindon, n'est pas autant concerné par des questions sexuelles qu’avec la sympathie et l'amour d'autrui.» Selon cette théorie, les pratiques de l'adultère, de l'homosexualité ou de la promiscuité ne doivent pas être considérées comme coupables. Mais ceux qui ont adopté l'objectif laxiste croient évidemment que l'Écriture sainte doive être interprétée de nouveau, pour convenir à nos perceptions modernes. Et, si coincés, ils peuvent inviter les savants de l'Écriture sainte à déclarer que la Parole de Dieu n'est pas du tout la Parole de Dieu. Le Seigneur de l'Univers n'est pas un Dieu d’interdictions, disent-ils.
Le péché, donc, a été enlevé de l'objectif de la société permissive, ou transféré au moins à d'autres questions, comme des violations contre la justice sociale et l'environnement. Réordonnant ainsi l'univers, qui nous montrait toujours que tout dans la vie a un prix, a fait de l'Église catholique (ou ceux qui suivent cet objectif) un des principaux agents de la permissivité.
Comment devons-nous autrement caractériser cette obsession de l'éducation sexuelle? «Les jeunes vont faire l’amour de toute façon, dit la none responsable de l'éducation sexuelle, donc nous pouvons aussi leur dire comment avoir des rapports sexuels protégés», signifiant les préservatifs. Des cours sont écrits par des gens qui encouragent activement le sexe prénuptial.
Comment cela peut-il arriver dans une école catholique? La réponse doit être que les éducateurs ne se battent pas contre la promiscuité sexuelle, ils y croient! Ne dites pas que cela n'arrive pas. Dans le diocèse de Rochester, dans l’État de New York, un séminaire sur l'homosexualité a été tenu à l'Église du Saint-Nom, où on a revendiqué que les premiers chrétiens célébraient des mariages homosexuels. Et à Toronto, les ateliers dans l'Église Saint-Bonaventure, à lesquels assistaient des enseignants et des parents, on a dit que le style de vie homosexuel était bon, normal et légal. Les réunions ont été tenues sous les auspices du Conseil scolaire séparé du Toronto métropolitain.
Ainsi nous voyons le système scolaire catholique pousser l'objectif laxiste au point de promouvoir une manière immorale de vivre, au moins immoral au sens de l’enseignement de l’Église catholique.
Le résultat en est qu’une bonne partie de l'Église en Amérique du Nord a abandonné le Décalogue (la plupart des commandements sont nuls) en faveur d'une philosophie laïque qui va plus conformément avec la culture dominante. Il est possible que ce soit acceptable pour certains catholiques. C'est pourquoi les catholiques utilisent les contraceptifs, ont recours à l’avortement et au divorce à approximativement le même taux que les non-catholiques. Mais jamais auparavant l'Église n’a enseigné le péché.
Et c'est pourquoi je crois que l'objectif laxiste est le plus dangereux de tous les objectifs dans l'Église aujourd'hui.
CONCLUSION
Il est important de souligner que les objectifs mentionnés ici ne sont pas des questions secondaires bizarres sur la scène catholique. Pour des millions de catholiques, ils sont les questions, ou bien séparément ou bien ensemble. Même plus important, ils ont, ou bien séparément ou bien ensemble, séduit beaucoup de nos dirigeants catholiques, de nos enseignants catholiques et notre presse catholique.
Nous sommes devenus des gens d'objectifs, c'est-à-dire nous sommes hantés par nos objectifs et rien d'autre ne semble nous importer. Nos objectifs sont devenus notre religion.
Aucun de ces objectifs mentionnés n'a un rapport avec la religion. Les gens d'église communale se soucient moins de la religion sacramentelle que d’administrer l'Église eux-mêmes...
Ces objectifs sont, en fait, les sous-cultures qui ont trouvé asile dans l'Église catholique. Malheureusement, beaucoup de prêtres et d’évêques les ont entretenus, confondant les gens et menant à la perte des âmes. Ils ont accueilli le non-religieux et ont chassé le fidèle.
Le facteur commun dans tous ces objectifs est l'absence totale de religion sacramentelle. Il n'y a aucune mention de sauver les âmes, de réparation pour des péchés, de gagner le ciel. Avons-nous cessé de croire en ces choses? S'il en est ainsi, nous n'avons pas d'Église, nous avons une collection d'intérêts spéciaux, employant le nom de l'Église pour se promouvoir. Cela ne peut pas continuer. Le fait que quelques lambeaux de pratique religieuse soient toujours employés pour soutenir nos objectifs ne justifie rien. Sans croyance religieuse véritable, nous sommes laissés à nous-mêmes.
La foi signifie la foi en le surnaturel. Pensez à Nathaniel sous le figuier. Pensez au Temple reconstruit en trois jours. Le Pape continue à prêcher le Dépôt de la Foi, mais les catholiques écoutent-ils? S'ils écoutaient, ils sauraient que le Saint Père mène un nouvel âge d'évangélisme. Il n'y a plus de temps pour des objectifs et c'est Jésus Christ, le même hier et aujourd'hui et pour toujours.
Le susdit article a été d'abord publié en anglais dans «Challange»: un magazine de nouvelles et d’opinions catholiques (Toronto, septembre 1994).
Notes:
(1) holon n. m. Sous-ensemble, chaînon dans un système dynamique, capable d'une certaine auto-régulation. Par ex.: les relais d'organisations biologiques (dans les glandes à sécrétion interne), psychologiques, sociales. Ce terme convient surtout pour la description de systèmes fonctionnant selon une hiérarchie ouverte dans laquelle les éléments du sommet commandent des réactions vers ceux de la base, ceux-ci renvoyant des signaux susceptibles d'y provoquer des modifications (A. KOESLER. Le cheval dans la locomotive).
2. shibboleth n.m. s(c)hibboleth; mot d’ordre d’un parti.
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