GÉRIN-LAJOIE ET L'AVENIR DE L'ÉDUCATION CATHOLIQUE AU QUÉBEC
Le mardi, 23 novembre 1965, un événement s'est produit qui pourrait bien être capital pour l'avenir de l'éducation chrétienne dans la province de Québec. Dans son allocution d'ouverture des Assises Criminelles de Québec, l'honorable juge F. Dorion a dénoncé la suppression systématique de toute référence à Dieu et à la religion dans les manuels scolaires de première et de deuxième année. La réaction ne se fit pas attendre. Le ministre de l'ÉdLication, M. Paul Gérin-Lajoie, fit une sortie qui restera mémorable. Le rapport Parent et la Catéchèse furent évoqués comme étant à l'origine de la censure imposée à Dieu et à la religion dans les manuels scolaires. Mais une chose est certaine ; cette "censure imposée à Dieu et à la religion" est la caractéristique première du laïcisme.
Le "laïcisme", pour ceux qui ignorent sa vraie nature, 'est une doctrine néfaste qu'il faut rejeter" dit la Constitution Dogmatique de l'Eglise de Vatican II : "Il faut rejeter la doctrine néfaste qui s'efforce de construire la société sans tenir aucun compte de la religion et qui combat et ruine la liberté religieuse des citoyens” (De Ecclesia; chap. IV, “Des Laïcs”)
"ON CHERCHE A FAIRE OUBLIER DIEU ET AUSSI LA RELIGION."
C'est Sous ce titre que le journal "FRACTION" de Québec, rapportait en première page, le mardi 23 novembre 1965, une partie de l'allocution d'ouverture aux Assises criminelles de Québec de 1'honorable juge Frédéric Dorion. Voici le texte de "l'Action":
« Les taxes scolaires que nous sommes appelés à payer serviront-elles à enlever de l'esprit de nos enfants toute idée de Dieu ? Autant de questions qui jettent 1'angoisse dans nos esprits !
« Je ne connais pas un père de famille, je ne connais pas une mère de famille, qui n'ait comme principal souci celui de bien élever ses enfants. Cependant, ces enfants, que vous chérissez, vous devez nécessairement en confier l’éducation aux autorités scolaires lorsqu’ils atteignent l'âge de fréquenter l'école.
« Vous avez le droit d'exiger qu'ils continuent à recevoir à l’école l'éducation que vous avez commencé à leur dispenser au foyer, et vous avez aussi le droit d'exiger que ceux qui vous représentent continuent à enseigner le respect des principes que vpis vpis êtes efforcés de leur inculquer à la maison.
« Or, avez-vous eu l'occasion de constater les changements survenus récemment dans les programmes de nos écoles qui reçoivent les enfants en bas âge ?
« Vous êtes-vous rendus compte que l'on s'applique, au moyen de nouveaux manuels scolaires, à leur faire oublier tout ce qui a trait à la religion et à l'existence de Dieu ?
« Pour faire plaisir sans doute à une poignée d'agnostiques, on a déformé totalement les livres de lecture de la première et de la deuxième année.
« À preuve, l'hon. juge Dorion souligne que dans le deuxième livre de lectrice, aqui comprend 102 pages, on en a modifié 33, c'est-à-dire presque le tiers, afin de faire disparaître toute idée de Dieu et de religion.
« Rendu à ce point, le juge en chef de la Cour supérieur déclare formellement que ce manuel a été présenté sous de fausses représentations, parce qu’il est indiqué, à l'intérieur de la couverture qu'il est approuvé par le Conseil de l'Instruction Publique de Québec.
« Or, l'on sait que ce conseil, dont ' faisaient parti les évêques, n'existe plus depuis trois ans. C'est donc une fausseté qu'on a pas le droit d'imprimer dans un livre destiné à l'éducation des enfants.
« Dans le livre de lecture auquel le juge réfère, il note que les noms de Dieu, de Satan, les allusions aux prières, aux hosties, etc., ont été biffés pour être remplacés par des phrases anodines.
« Est-il possible dans ube province comme la nôtre, de mépriser ainsi les sentiments de la population à 85% catholique et à au-delà de 10% protestante, et de chercher à neutraliser l'enseignement à nos jeunes enfants. Est-ce ainsi que l'on fera la lutte à la délinquance juvénile que tout le monde déplore ? Nos commissions scolaires locales acceptent-elles de porter une pareille responsabilité ? » a conclu l'hon. Dorion.
"DES PRÊTRES ET NON DES AGNOSTIQUES, ONT CHANGÉ LES MANUELS DE LECTURE"
C'est le titre qui coiffait, en première page, dans LE DEVOIR du 24 novembre 1965, le commentaire du ministre de l'Éducation, M. Paul Gérin-Lajoie, sur l'allocution du juge Dorion ; après le couplet habituel de la propagande sur la "chasse aux sorcières" : « Je savais qu'il y a des gens qui pratiquent la chasse aux sorcières, mais je ne savais pas qu’il y en avait parmi les juges », le ministre de l'Éducation a poursuivi :
« J'ai une conception de la séparation entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique et administratif qui ne correspond pas à l'attitude que vient d'afficher le juge en chef de la Cour supérieure.
« Je m'étonne qu'un juge en chef puisse se prononcer de la sorte sans d'abord se renseigner. Les changements dans ces livres de lecture font s rite à des opinions et à des voeux expimés par les offices ou les commissions de catéchèse et en particulier, à Montréal.
« Ces changements, a-t-il ajouté, loin d'être l'oeuvre d'agnostiques, font suite à l'interprétation de personnes spécialement chargées par les évêques pour s'occuper de la question de la catéchèse.
« Pour moi, je crois que le juge en chef ne savait pas qui il visait quand il a parlé d'agnostiques, car en ce cas précis ce sont des prêtres.
« Le minstre a affirmé qu'il n'y avait aucun doute que ces changements étaient justifiés par le rapport Parent et les offices de catéchèse. »
Pour ceux qui ont lu objectivement la déclaration du juge Dorion, la "réplique" du ministre de l'Éducation apparaît on ne peu plus tendancieuse. Le ministre a pris parti et il part en guerre. Tout y est: l'insulte préalable, le faux semblant de légalité, l'altération du sens véritable de la pensée de son interlocuteur. Ce n'est plus là le dialogue dont se réclame si souvent le ministre de l'Éducation, mais bien une "charge" de M. Paul Gérin-Lajoie contre M. F. Dorion. Il n'est pas séant de revenir ici sur l'injure personnelle faite à l'honorable juge F. Dorion, mais disons tout de suite que le procédé manque d'éducation et qu'il étonne quand il vient d'un ministre de l'Éducation nationale !
«J'AI UNE CONCEPTION DE LA SÉPARATION ENTRE LE POUVOIR JUDICIAIRE ET LE POUVOIR POLITIQUE.»
Mais ce qui apparaît plus tendancieux encore de la part d'un ancien avocat comme Maître Gérin-Lajoie, c'est le retranchement légaliste où il s'embusque dès le point de départ de sa réfutation. Prétendre à l'argument de la séparation du pouvoir judiciaire et du pouvoir politique pour disqualifier l'intervention d'un homme public catholique en faveur de Dieu et de l'Église, c'est une attaque habile en pratique, mais fausse en principe ; c'est une application de l'esprit des principes de ce "Droit nouveau" condamné par Pie XII, "Droit nouveau" sournoisement hostile à Dieu et à l'Eglise, qui s'emploie à construire la société sur l'Etat, en dehors de toute référence publique à Dieu, à l'Église et aux droits naturels des citoyens !
Le juge Dorion revendiquait dans son allocution les droits de Dieu, de l'Église et des parents catholiques. Ces droits fondamentaux à toute civilisation, non seulement doivent être respectés mais encore ils doivent être défendus par le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique. Le juge Dorion était non-seteulement dans son droit, mais il faisait son devoir. Tout ce que la réplique insolente de M. Gérin-Lajoie nous révèle, c'est que lui, le ministre de l'Éducation, ne semble pas considérer qu'il soit du droit et du devoir du pouvoir judiciaire et du pouvoir politique de respecter et de défendre les droits de Dieu, de l'Église et des parents catholiques. Le ministre de l'Éducation est en cela conséquent avec les principes qui ont inspiré le "Bill 60".
Car le "Bill 60" voté en 1964, a supprimé le caractère confessionnel des écoles publiques. Bien que le Ministère de l'éducation permette qu'on y enseigne encore la religion, légalement les écoles publiques ne sont plus catholiques. L'éducation relevant d'ores et déjà de la politique et de l'administration, le ministère de l'Éducation aurait champs libre pour brandir le "Droit légal de l'Etat" en face du "Droit naturel et chrétien" revendiqué par le juge Dorion : « J'ai une conception, a-t-il dit, de la séparation entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique et administratif qui ne correspond pas à l'attitude que vient d'afficher le juge en chef de la Cour supérieure ».
Cette phrase qui exprime l'esprit d'une nouvelle conception du droit, clôt une époque. Nous -sommes passés de la responsabilité morale personnelle exigée par le droit naturel et chrétien, à la dictature légaliste imposée par les Etats laïcisés. Mais une prétendue loi qui fait de Dieu un hors-d'oeuvre de la communauté politique (fùt-elle le "Bill 60") est un désordre ; les catholiques ne sauraient être liés par elle, mais, par contre, ils sont tenus de rétablir l'ordre naturel et divin des choses. « Il faut obéir à Dieu plutôt q'aux 'hommes », écrivait Jean XXIII dans Pacem in terris. Tel est le cas ici.
LE CLÉRICALISME ACTUEL ET LE DROIT DES LAÏCS CATHOLIQUES
Il est donc clair qu'aucune mesquinerie légaliste d'un ministre de l'Education ne doit empêcher la population catholique du Québec de donner son adhésion aux paroles courageuses du juge F. Dorion. La "Constitution dogmatique de l'Église", définie par le Concile Vatican II, dans son chapitre IV consacré au rôle des laïcs dans l'Église et le monde, enseigne que le "Christ accomplit son office prophétique, non seulement par le moyen de la Hiérarchie, mais par le moyen des laïcs qu'Il constitue, de ce fait, comme ses témoins, et à qui Il procure le SENS de la foi et la grâce de la PAROLE, afin que la FORCE de l'Évangile resplendisse dans la vie quotidienne, familiale et SOCIALE". Le juge Dorion n'a pas fait autre chose dans son allocution d'ouverture aux Assises criminelles de Québec.
Comme nous voudrions, nous laïcs, que certains de nos clercs eussent la moitié autant de courage ! Cependant, il est vrai que nous sommes ici en un domaine qui relève directement du pouvoir temporel du laïcat chrétien et non, d'abord, du pouvoir spirituel du clergé. Au plan civique comme au plan de l'Église (sans qu'il n'y ait jamais opposition entre les deux plans, même s'il y a distinction de nature), le juge Dorion était dans son droit et accomplissait un devoir sacré en faisant sa mise en garde au sujet de la “laïcisation” des manuels scolaires de première et deuxième année, et certains clercs s'opposeraient sérieusement aux principes de la vraie doctrine catholique s'ils se permettaient de critiquer publiquement son initiative. L'ère des tromperies et du double-jeux ministériel, ouverte avec le "Bill 60", doit cesser dans le domaine qui nous préoccupe particulièrement ici, soit celui de l'éducation. Maître Gérin-Lajoie excelle dans 1'art de farcir son département de clercs et de religieux ; et cela s'appelle du "Cléricalisme". Pour ceux qui l'ignoreraient, le "cléricalisme" est cet empiétement des clercs dans le domaine temporel pour y exercer une action qui contredit, en fait, les droits civiques et chrétiens des laïcs catholiques, au profit des cliques laïcistes ou agnostiques. L'Eglise réprouve et condamne le "cléricalisme" autant que le "laïcisme". Mais le ministère de l'Éducation de la province de Québec s'accommode des deux. La méthode tendancieuse employée par M. Gérin-Lajoie pour mettre le juge Dorion en contradiction avec l'Église, en est l'illustration vivante. « Pour moi, dit le ministre de l'Éducation, je crois que le juge en chef ne savait pas qui il visait quand il a parlé d'agnostiques, car, en ce cas précis, ceux-là sont des prêtres». On voit le raisonnement : M. l'Abbé Untel ou Mgr Untel sont d'accord avec le ministère pour la laïcisation des manuels scolaires, et le ministre est d'accord avec eux, donc l'Eglise est d'accord. Et voilà comment le "cléricalisme" et le "laïcisme" se secondent l'un l'autre !
Mais qu'a dit au juste le juge Dorion à propos des agnostiques ? Il n'a pas dit que c'étaient des agnostiques qui avaient déformé les livres scolaires, ainsi que semble l'entendre M. Gérin-Lajoie ; il a dit ceci : « Pour faire plaisir à une poignée d'agnostiques, on a déformé totalement les livres de lecture. » Ce qui est très différent de l'interprétation que M. Gérin-Lajoie donne aux propos du juge Dorion : « Le juge en chef ne savait qui il visait, a dit le ministre de I'Éducation, quand il a parlé d’agnostiques, car en ce cas précis, ce sont des prêtres ». Cette altération de la pensée du juge Dorion par le ministre de l’Éducation en dit long.
ET LA CATÉCHÈSE ?
Il faut mettre un fait bien au clair. L'office de la catéchèse, ni celui de Montréal ni aucun autre d'ailleurs, n’a jamais demandé, permis ou accepté (du moins ouvertement) la "laïcisation" des manuels scolaires - c'est-à-dire la suppression radicale de toutes références à Dieu et à la religion dans les livres de classe, comme l'affirme le ministre de l’Éducation : « Les changements dans ces livres de lecture font susite à des opinions et à des voeux exprimés par les offices ou les commissions de catéchèse, en particulier à Montréal » (Le Devoir, 24 novembre 1965).
Cette affirmation est contraire à la vérité. A preuve, voici quelques extraits d'un article que le Directeur de la catéchèse de l'Université Laval à Québec, publiait dans "L'ACTION” du 12 novembre 1965 :
« Tout le monde a ici à l'esprit l'exemple de la nouvelle édition des livres de lecture de première et deuxième année : à toute fin pratique, on y a supprimé d’une manière systématique évidente les images et les sujets de lecture de caractère religieux. CELA EST UNE EXAGÉRATION INACCEPTABLE DANS UNE ÉCOLE CHRÉTIENNE. Dans ces manuels on fait référence aux réalités déjà familières aux enfants, étant donné le monde dans lequel ils vivent. Toutes les réalités, sauf celles de l’univers religieux. Il est bien évident qu’une suppression aussi radicale et systématique ne cadre pas avec les principes de l'Éducation chrétienne.
« C'est là la première erreur que les parents sont en droit de ne pas tolérer. Il y a aussi dans tout cela une seconde erreur, qui est plutôt une maladresse (?) monumentale dans la manière de procéder. Les responsables de ce changement dans les manuels diront sans doute que l’édition précédente exagérait, qu’elle faisait une place inopportune aux choses de la religion. Sans nous engager sur ce terrain de discussion, admettons qu’il fallait faire quelque chose. Ce qu’il fallait faire, c’était une transformation des manuels, de manière à donner aux réalités religieuses ni plus ni moins de place qu’elles occupent dans l’univers familier des enfants. Tout le monde aurait applaudi. Or ce n’est pas une transformation qu’on a faite, c’est une plaie, une suppression. ET UNE SUPPRESSION TOTALE PAR DESSUS LE MARCHÉ. »
Pour ce qui est de l'office de catéchèse de Montréal, où se seraient « exprimés, en particulier, des voeux et opinions de changement » selon le ministre de l'Éducation, le journal "L'ACTION" du 24 novembre 65 nous apprend ceci :
« M. l'Abbé Pierre Cléroux, du service de la Pastorale à la Commission des écoles catholiques de Montréal, qui avait été chargé en 1964 de former une commission spéciale pour étudier le manuel de lecture de première et de deuxième année, nous a déclaré ce matin que les conclusions de son rapport ont été mal interprétées PAR LES AUTORITÉS CHARGÉES DE REFAIRE LES MANUELS.
« Les conclusions visaient à améliorer le texte ET NON PAS A SUPPRIMER LES CHOSES, dit-il textuellement (L'ACTION, p. 16). »
Alors, qui a pu faire ces suppressions radicales - souvent avec une intention trop évidente de ridiculiser la religion (on a remplacé par exemple le mot Dieu par celui de Pieu), - sinon « les autorités chargées de refaire les manuels », comme le souligne l’Abbé Cléroux. Le DEVOIR du 24 novembre rapporte pourtant :
« Le ministre a affirmé qu’il n’y avait aucun doute que ces changements étaient justifiés par le rapport Parent et les offices de catéchèse, voilà qui est faux ! Mais le ministre a pris soin de préciser, par ailleurs, au Devoir, que c’est « au sein de son ministère qu’un travail de révision des manuels scolaires étaient en cours (Page 2, 24 novembre 1965). »
Dans le même article du DEVOIR du 24 novembre 65, nous lisons encore un peu plus bas :
« Le ministre a ajouté que le comité catholique était au courant de la situation.
« Je ne sais pas cependant ce qu’il fera », a dit le ministre en soutenant une fois de plus que les modifications dans les manuels correspondaient au nouvel esprit de la catéchèse. »
Nous apprécions l'intérêt persistant du Ministre de l'Éducation pour la catéchèse, mais nous doutons de l'authenticité de ses renseignements. Le but de la catéchèse catholique est de former des chrétiens, non pas de servir d'argument au Pouvoir politique et administratif pour laïciser "en douce" l'enseignement.
Si "les modifications dans les manuels scolaires" correspondaient au "nouvel esprit" ( ?) de la catéchèse - comme le soutient le "Pouvoir politique et administratif", en l'occurrence le ministre de l'Éducation, M. Gérin-Lajoie - dans ce cas, force serait de conclure que ce “nouvel esprit de la catéchèse” ne serait plus dans l'Esprit de l'Église Catholique. La conclusion est grave. Ce "nouvel esprit" irait contre tout ce que l'Église Catholique enseigne en matière d'Education, notamment dans "Divini Illius Magistri" de Pie XI, et dans le nouveau "Décret sur l'Éducation", du concile de Vatican Il. Ce "nouvel esprit" de la catéchèse ne serait donc pas catholique puisqu'il favoriserait une autre doctrine, celle justement que l'Église catholique a rejetée au Concile de Vatican II :
« La doctrine néfaste qui s'efforce de construire la société sans tenir aucun compte de la religion, et qui combat et ruine la liberté religieuse des citoyens (Const. Dogm. de l'Église, chap. IV). »
Pour conclure, disons ceci : on ne peut pas affirmer - à moins de se contredire - qu'en supprimant toute référence à Dieu et à la religion les "autorités chargées de refaire les manuels" "au sein du ministère de l'Education", aient respecté les droits des parents catholiques qui, dans la province de Québec représentent 85% de la population ; tandis qu'il est difficile de nier - à moins de se contredire encore une fois - que cette censure radicale faite par « les autorités chargées de refaire les manuels au sein même du ministère de l'Education », n'ira pas sans favoriser définitivement une poignée d'agnostiques, dont on sait les ambitions anti-religieuses. Le juge Dorion avait raison.